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Pascal (---.---.29.189) 28 décembre 2006 23:27

Tout à fait d’accord avec vous, Marc !

J’aime beaucoup ma langue maternelle, le français, mais étant belge, je sais à quel point les questions linguistiques constituent un terrain miné. C’est un débat sans fin car, comme le montrent les échanges de vues à la suite de l’article, l’un et puis l’autre cherchent en fait à voir sa langue reconnue comme référence principale. Ce n’est pas une attitude positive. Cela ne mène nulle part. D’ailleurs, je constate que ceux qui reprochent à l’anglais la position que cette langue occupe actuellement n’apportent aucune solution concrète et convaincante parce que réaliste.

Cela ne sert à rien non plus de se plaindre et encore moins de blâmer l’Union européenne. Le phénomène est plus large, il la dépasse. Il ne lui revient pas de se mettre hors jeu, hors du temps. On le lui reprocherait d’ailleurs.

N’en déplaise à certains, l’heure est à l’anglais. Cela peut changer dans le futur. L’histoire est ainsi faite de changement, rien n’est immuable. Mais, je ne crois pas non plus que ce sera le tour du français... La « faiblesse » du français vient surtout du fait que la plupart des pays francophones sont africains et pauvres. Ils n’ont qu’un poids économique et politique relativement faible sur la scène internationale. Et la France à elle seule, ramenée au fil du temps à son territoire métropolitain ne fait plus le poids. Je vis à l’étranger depuis pas mal d’années et l’anglais reste bien souvent le seul outil de communication.

En fait, soyons sérieux : imaginons que vous êtes russes ou japonais non francophones. Vous avez des enfants. Quelle langue étrangère leur conseilleriez-vous d’apprendre en premier ? Continuons à inverser les rôles : vous êtes à la tête de l’Union européenne, ses institutions travaillent en français. Un Anglais vous interpelle et vous parle de la diversité culturelle de l’Europe et du multilinguisme légitime à devoir promouvoir dans les institutions européennes. Que dites-vous ?

Je maintiens que la promotion du multilinguisme est l’une des voies pour atténuer le problème des sensiblités soulevées par la question linguistique. Un intervenant faisait référence à la Belgique. C’est justement le problème de ce pays : aucune politique n’y a été menée sérieusement et efficacement en vue de promouvoir le bilinguisme français-néerlandais.

Et puis, la prépondérance d’une autre langue que la sienne n’a pas que du mauvais : elle nous force à s’ouvrir vers un autre monde culturel dont la richesse est inconnue jusqu’à ce que l’on se donne la peine de vouloir la découvrir. Encore faut-il le vouloir...


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