Cher Nabum,
Dans mon coin de campagne wallonne, le rituel démocratique diffère quelque peu du vôtre. Déjà, le vote étant toujours obligatoire au brumeux royaume du surréalisme, il n’y a pas de carte d’électeur mais simplement la carte d’identité, ...
L’ambiance est en général assez festive : les gens viennent en famille, il y a des gosses un peu partout, on croise des connaissances ; des voisins, des têtes familières y compris parmi les assesseurs, l’ambiance est généralement bon-enfant, surtout s’il fait beau, ...
Lorsque je travaillais comme éducateur avec des personnes souffrant de handicap mental, je me faisais toujours un plaisir d’encourager et accompagner les quelques résidents soucieux - malgré le certificat médical les dispensant sinon de se rendre au bureau de vote - d’exprimer leur choix démocratique dans les urnes.
Cette démarche leur tenait d’autant plus à cœur qu’elle constituait pour eux une des rares occasions de se sentir reconnus en tant que sujets de droit et, malgré ou en raison même de leur différence, manifester et affirmer tant symboliquement que concrètement leur pleine citoyenneté.
J’ai certes souvenir de quelques épisodes hautement « folkloriques » dans l’isoloir et des ralentissements parfois considérables de la file qu’ils causaient mais, peut-être parce que cela se passait dans un quartier populaire, j’ai toujours constaté un parfait respect des assesseurs et des autres électeurs pour leur démarche.
Cordiales salutations à vous !