C’est l’absence de Vérité, l’absence de respect, l’absence de courage : c’est le règne du mensonge, de l’envie, de la lâcheté, qui créent le malaise général dont souffrent les sociétés modernes.
Croire que telle ou telle réforme dans le gouvernement des nations peut changer la vie morale de l’homme serait une étrange illusion ; on peut lui donner des progrès matériels, des réformes économiques avantageuses aux masses, on n’atteindra pas les profondeurs de sa vie psychique.
Or, ce sont les souffrances morales qui rendent l’existence amère. L’homme porte en lui une blessure profonde qui a été faite, dans le passé, à la tête et au cœur de l’humanité par ses criminels ancêtres. Ce sont eux qui, en étouffant la Vérité, en donnant à leurs descendants l’exemple de toutes les lâchetés, ont été la cause première de toutes les souffrances accumulées pendant des siècles sur la tête des générations montantes. L’homme actuel en est la victime. Il naît esclave d’un atavisme lointain qui le sollicite à refaire la terrible expérience du mal, malgré les cataclysmes sociaux qui en ont démontré les redoutables conséquences.
Cependant, la maladie dont souffre l’humanité n’est pas fatalement mortelle ; on peut la guérir, car, si le mal a souvent triomphé, le bien aussi a évolué, et ses Victoires, quoique moins bruyantes que celles de son terrible adversaire, ont laissé une profonde empreinte dans la Nature humaine.
Aujourd’hui, la lutte est décisive : ou l’effondrement des nations dans la dégénérescence des masses, ou la brillante renaissance depuis si longtemps annoncée ! Et que les sceptiques ne viennent pas nous dire que c’est un rêve irréalisable. Il suffit, pour en faire une réalité, de rétablir dans le monde :
- Le respect de la Vérité ;
- Le respect de la Femme ;
- Le courage moral.
Remettre dans le monde la «
Vérité », combattre toutes les erreurs, faire la guerre au mensonge, à l’hypocrisie qui le couvre, à la fausseté qui l’excuse ou le justifie ! Voilà le premier point à réaliser, car c’est de la Vérité, seulement, que peut sortir la concorde, et la Vérité manque dans l’ordre social parce qu’elle manque dans l’ordre moral. L’erreur s’est glissée partout, qu’elle soit religieuse, philosophique ou scientifique, elle règne en souveraine maîtresse, on l’impose par suggestion social, elle est dans nos mœurs, elle est dans l’enseignement donné à nos Enfants, elle est dans nos institutions. Nous en sommes tellement imprégnés que nous n’en avons plus conscience, nous avons fait de cet état de choses notre état normal. Pendant des siècles l’esprit humain a été enfermé dans un réseau d’erreurs, et nos institutions modernes, qui en dérivent, sont pour lui comme un instrument de torture qui veut le forcer à prendre une direction qui n’est pas celle que lui avait donnée la Nature.
Pour remettre dans le monde le respect de la Femme, il faut reconnaître sa vraie nature physiologique et psychique, faire la lumière sur sa valeur réelle, afin que les gens de bonne foi puissent opposer victorieusement des Vérités démontrées aux mensonges qui l’ont avilie dans les siècles passés, qui l’avilissent encore dans la société moderne, et servent de prétexte à ceux qui veulent la tenir à l’écart pour prendre la place qu’elle devrait occuper dans le monde. Il faut, ensuite, montrer au jeune homme que ses ancêtres, en méconnaissant le respect de la Femme, ont gâté son existence, supprimé tout l’idéal de la vie, toutes les sublimes envolées de l’Esprit, tous les grands élans du cœur que l’homme ne trouve que près de la Femme qu’il respecte.
Pour remettre dans le monde le courage moral, il faut soi-même en donner l’exemple.
Dans les heures de crises, comme celles que nous traversons, il faut oser lever l’interdit mis sur les antiques et éternelles révélations de la science, il faut oser lever tous les voiles, montrer toutes les plaies et jeter aux quatre vents de la publicité toutes les Vérités, supprimant une bonne fois, et pour toujours, les secrets ésotériques.
Mais il faut surtout conformer sa vie à la doctrine dont on se fait l’apôtre, sans crainte d’être ridiculisé par les sots, avili par les pervertis, attaqué par les envieux, persécuté par les fous.
Le jour où l’homme pourra se libérer de l’atavisme qui l’entrave, le jour où il osera revenir à la Vérité, écouter la Femme qui l’enseigne et pratiquer le Bien qui en résulte, on pourra chanter dans le monde régénéré une immense Joie, l’homme se sentira tout à coup animé d’une grande fierté, l’effort qu’il aura fait pour sortir de ses guenilles morales lui mettra au cœur une telle joie qu’il ne saura comment l’exprimer. Cette revanche du Bien sur le mal sera un immense soupir de soulagement.
Cordialement.