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Étirév 1er octobre 11:13

Petit à petit, l’Inquistion (re)fait son nid (remplacer les mots « Eglise » par « Etat » et « Inquisition » par « Justice en macronie »
Au Moyen Âge, nous allons voir apparaître les monstruosités juridiques de l’Inquisition, qui met les honnêtes gens à la merci des coquins, qui, après avoir supprimé l’accusation « légitime », « inscriptio et in crimen subscriptio », proscrivait la défense et excommuniait la réponse, comme attentatoire à l’infaillibilité de l’Église, donc hérétique. Se défendre, c’est discuter l’autorité qui vous attaque. L’Église se fait juge sans appel. Cependant, elle a horreur du sang, dit-elle, et c’est pour cela qu’elle confie au bras séculier l’exécution des hérétiques qu’elle condamne. C’est elle qui signe la sentence, mais ce n’est pas elle qui l’exécute ; et, si le pouvoir séculier refuse de se faire bourreau à sa place, c’est lui qu’elle accuse d’hérésie. Un soupçon, une dénonciation anonyme, suffisent pour vous jeter dans la torture. C’est la délation occulte érigée en principe, le huis-clos des séances, la sécurité assurée aux témoignages à charge, le refus d’entendre les témoins à décharge ; c’est l’infamie érigée en justice, faisant au Chrétien un devoir de la trahison, un mérite de la délation, autorisant la déposition des parents contre leurs enfants, des enfants contre leurs parents, du mari contre sa femme (quant à celle de la femme contre le mari, elle devait être plus difficilement admise).
Enfin, la torture va jusqu’à introduire dans cette étrange procédure le faux témoignage de l’accusé contre lui-même. Du reste, tout accusé était d’avance perdu.
Quelle lugubre époque ! Que de supplices, d’angoisses, de désolations ! Que de mal jeté dans le monde par l’aveugle fanatisme, par l’instinct de domination, par l’affolement des criminels qui rejettent la responsabilité de leurs actes et torturent ceux qui en furent témoins !
L’Église a horreur du sang. Elle professe l’hématophobie, mais elle fait tuer par les autres.
Et l’Église se justifie en disant que l’Inquisition n’a été que le fruit des passions de quelques hommes et qu’elle ne peut en porter le poids. Étrange justification ! Car ces hommes n’étaient que la résultante de son système, le fruit de ses doctrines.
Proposée d’abord comme institution temporaire, l’Inquisition fut transformée en établissement régulier et permanent par le Concile de Latran en 1215 et par celui de Toulouse en 1229.
C’est à Toulouse que fut établi le premier tribunal inquisitorial ; c’est l’évêque de cette ville qui le présida ; et c’est grâce à Louis IX, « Saint Louis » dit « le Prudhomme », que cette institution se créa.
Néanmoins, le caractère français était hostile à l’Inquisition. Alors qu’au XVIème siècle les Guises firent de vains efforts pour la remettre en vigueur, l’édit de Romorantin, œuvre de l’illustre chancelier Michel de l’Hôpital (1560), empêcha le rétablissement de l’Inquisition, en attribuant exclusivement aux évêques le soin de constater l’hérésie et aux Parlements celui de la punir. Cependant, il y eut toujours à Toulouse, jusqu’à la Révolution de 1789, un frère de l’Ordre de Saint-Dominique qualifié du titre d’inquisiteur ; mais ce titre n’impliquait en réalité aucune fonction.
L’Inquisition avait eu pour prétexte l’hérésie des Albigeois (Cathares) ; cette hérésie ayant disparu vers la fin du XIIIème siècle, les fonctions de l’Inquisition se trouvèrent sans emploi. Du reste, l’influence croissante des Justices royales diminuait la tache des inquisiteurs en France.
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