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nicolaskuhn nicolaskuhn 20 juillet 2007 14:42

NPM, le libéralisme suppose que la somme des intérêts individuels va dans le sens de l’intérêt collectif, mais dans ce système, chacun travaille d’abord pour soi-même, et effectivement, comme dit Sarkozy « pour gagner plus ».

Par exemple, si un entrepreneur s’aperçoit qu’un nouvel additif alimentaire développé par un laboratoire va permettre de multiplier la vente de yaourt par dix en suscitant une envie nouvelle chez le consommateur, il va se lancer dans le projet pour faire grossir son chiffre d’affaires et ses revenus. Si le produit n’est ni toxique ni interdit par la loi, il a le droit de le faire, la liberté de le faire puisque nous sommes dans un système libéral (avec encore quelques freins, heureusement).

De même, lorsqu’une entreprise bénéficiaire comme Arena (ex fabricant français de maillots de bain), après avoir été rachetée par des fonds d’investissement, décide de délocaliser sa production en Chine (sans baisser le prix de vente de ses produits), simplement pour remplacer des salaires occidentaux par des salaires chinois, le système libéralisé lui permet de le faire sans entrave, et sans avoir à demander son avis à la collectivité.

A aucun moment, la décision n’est prise au niveau collectif en se posant la question de l’intérêt de tels choix pour la société.

Avec la financiarisation de l’économie qui prend des proportions inquiétantes, on s’aperçoit de plus en plus clairement que l’enrichissement de quelques-uns ne profite pas nécessairement à la société dans son ensemble. Les choix industriels qui sont faits par les grands actionnaires ne vont pas forcément dans le sens du progrès social, du respect des droits de l’homme, de la protection de l’environnement ou d’une meilleure répartition des richesses.

Et c’est logique. Le boulot des industriels et des financiers est effectivement de prendre des parts de marché et de s’enrichir.

En revanche, le rôle des politiques, qui représentent la société pour tous les choix qui engagent la population dans son ensemble, est justement de limiter la toute puissance des puissants. Car le gâteau n’est pas infini. Et le fait qu’une toute petite minorité s’accapare la majorité des parts crée un déséquilibre social, une mise en danger des plus pauvres et des frustrations qui finissent par se transformer en violences sociales dont tout le monde souffre.

Se poser la question de la valeur du travail aujourd’hui n’est donc pas stupide. Le travail ne représente pas seulement une valorisation qui peut se chiffrer en nombre d’euros par heure. Il transforme le monde qui nous entoure, il est un lien social, il peut permettre dans certains cas à l’être humain de se valoriser à ses propres yeux.

Engager cette réflexion peut conduire à une autre vision du travail, et surtout, à terme, à une autre organisation du travail, plus respectueuse de l’être humain et bénéfique à la société.


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