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En réponse à :


funram funram 25 mars 2008 17:54

Bonjour,

 

  • D’abord, je tiens à signaler que je n’ai pas lu plus loin ce "débat" - rapidemment, plus que d’habitude, transformé en pugilat - que de la dizaine de premiers commentaires, au pifomètre. Cependant, j’ai savouré cette nouvelle mésentente, principalement à cause de la puérilité de la provocation du sieur Asp Explorer. Un simple remaniement du logo anniversaire de l’Europe (fort laid au demeurant) en un "TAGÜEULE Masson" simple et irresponsable génère fortes et nombreuses réactions. L’être humain est fascinant.
  • Sinon, je tenais à intervenir dans un tout autre ordre d’idée en posant une question à M. Masson, l’auteur de l’article et autre principal protagoniste de la joute tapée : je suis actuellement en pleine lecture (à la page 283, je devrai l’avoir fini ce soir) du "Tapis Rouge", un ouvrage de J.-F. Decaux, historien bien connu, qui nous conte son passage au gouvernement Rocard de 1988 à 1991 comme ministre délégué à la francophonie, sujet qu’il aborde donc avec une passion et une sincérité non feinte. La question qui me turlupine est le rapport de la société espérantophone (qu’il s’agisse d’organisations espérantistes - donc destinées à la promotion et la diffusion de l’espéranto à travers le monde - ou de simples réunions d’individus espérantophones) à celle de la francophonie, qui réunit au bas mot cinq cent millions d’individus à travers le monde, principalement en Europe (la France, la Belgique, la Suisse, la Roumanie et la Bulgarie constituent une part importante du monde francophone), mais également en Afrique (on a suffisament jasé sur la "Françafrique" pour que ce ne soit plus un secret pour personne), en Asie (ne pas oublier les quatre-vingt dix millions de vietnamiens dont la plupart sont francophones !) et aux Amériques (celle du nord avec le Québec, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswik et la Floride ; celle du sud avec les fortes minorités francophones d’Amérique Centrale et du Brésil).
  • Ces deux mondes ont pour point commun d’être à vocation internationale, réunissant des "amoureux de la langue" (français dans un cas, espéranto dans l’autre) qui cultivent cet amour à travers la publication d’ouvrages, la création de sommets internationaux, etc. Bien sur, rien de comparable entre la Francophonie, qui dispose de moyens considérables pour permettre la formation de professeurs de langue française, la publication d’ouvrages en masse, la mise en place de médias audiovisuels, ainsi que le moyen de faire pression sur des entreprises de pays francophones pour l’investissement dans d’autres pays francophones (comme avec la "coopération France-Afrique" un temps élargie sous le nom de "Coopération" pour y inclure l’ancienne Indochine et l’Europe de l’est).
  • Cependant, pour asseoir leur influence et maintenir leur cohésion, les pays de la Francophonie utilisent un fond culturel, quelquefois historique, qui manque à l’espéranto. Ainsi surgit ma seconde interrogation : est-ce que la dotation par l’espéranto d’une culture propre, en lien direct avec l’histoire - du monde en général, de l’Europe en particulier - ne pourrait pas être un atout pour sa diffusion et sa transmission, ainsi que, simplement, son acceptation ? Et, le cas échéant, cette "culture espérantophone" ne devrait-elle pas se construire, s’appuyer, sur les cultures déjà existantes et ne pas se contenter d’un nombrillisme assez malsain que j’ai retrouvé au sein de divers mouvements ?

 

Espérant une réponse de votre part,

Funram.


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