• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Tristan Valmour 5 juin 2009 15:30

Notre société est faite pour les personnes entre 30 et 60 ans aux revenus confortables, à la santé saine. Toutes les autres personnes, soit la majorité, sont exclues. On voit peu de vieillards dans nos villes, ils sont parqués. On voit peu d’handicapés physiques, encore moins d’handicapés mentaux, ils sont parqués. On voit peu de pauvres (ils sont 8 millions paraît-il), ils sont parqués. Les magasins étalent leur pornographie inaccessible au plus grand nombre, les publicités suscitent le désir interdit.

 

Les adultes exclus de la société acceptent leur sort pour la plupart, parce qu’ils ont renoncé à se battre. Ils sont résignés, ils culpabilisent. S’ils ne ressemblent pas au modèle qu’on leur impose, c’est leur faute. L’individualisme triomphant a rendu l’individu coupable et esclave. Ces adultes sont violents. Mais envers eux-mêmes.

 

Un enfant, un adolescent, ne se résigne pas. Il est animé d’un désir de toute puissance, ce qui le rend violent de nature. Sa mémoire n’est pas suffisamment riche d’expériences, ce qui l’empêche de se projeter comme le ferait un adulte. Il veut tout de suite. Demain n’est pas encore, hier n’est plus, seul le présent compte.

 

La violence dont on parle est une violence physique, mais il en est une autre beaucoup plus insidieuse : la violence des hommes politiques (n’est-ce pas Bayrou et Cohn-Bendit ?), la violence des financiers qui pillent, la violence de l’Etat qui contraint et domine…

 

La violence est le fruit du viol de la volonté, c’est une violonté. La plupart des jeunes pressentent que leur volonté de prendre place dans la société est condamnée à l’échec. Leur motivation est tuée dans l’œuf. D’où une révolte qui s’exprime par une débauche d’énergie.

 

Les jeunes savent bien dès le collège qu’aller à l’école ne les conduira pas sur le marché du travail, et ils ne peuvent se satisfaire d’apprendre pour le simple plaisir d’apprendre.

 

D’ailleurs, l’école n’est pas un lieu de plaisir, mais un succédané de prison. Quand on essaie de rendre les magasins accueillants pour la clientèle, les bureaux accueillants pour le personnel (tableaux, fleurs, etc.), on parque toujours les enfants dans des classes nues, au mobilier sommaire et inconfortable… pendant 6 à 8 heures par jour. Combien d’enfants se retiennent-ils d’uriner parce que les toilettes sont immondes ? Un adulte ne tiendrait pas 2h dans les conditions de leurs enfants. Que font les ergonomes ? L’enfant n’obtient aucune récompense de ses efforts, si ce n’est une bonne note. Le cadre qui a bien travaillé se voit accordé une prime, un voyage, etc. Que l’on réfléchisse bien à tout cela.

 

Que penser du fait qu’un pourcentage important (je n’ai plus le nombre en tête, mais il se situe entre 20 et 40%) des enfants marseillais n’a pas vu la mer ?

 

Je l’ai déjà écrit, les écoles basées sur les intelligences multiples d’Howard Gardner ont vu la violence des élèves chuter vertigineusement. Les murs sont décorés, il y a des coussins au fond de la classe, des plantes, un fond de musique classique. Non seulement la violence des élèves a chuté, mais aussi l’absentéisme. Et une progression impressionnante des résultats (20% de plus que les écoles classiques).

 

Un enfant turbulent n’est pas forcément hyperactif. Il faut faire très attention avec ce terme. D’autre part, cela n’a pas été dit, l’hyperactivité est souvent (je suis prudent) liée à un déficit de mémoire de travail (Baddelay, Hitch) que l’on peut mesurer (empan mnésique). Il existe des exercices pour augmenter la mémoire de travail, ce qui diminue (souvent) les troubles de l’attention, l’hyperactivité, et augmente, bien entendu, la capacité à gérer conjointement le nombre d’informations. Demander un bilan neuropsychologique. Si ça intéresse certains lecteurs, je peux publier sur Avox des exercices pour augmenter sa mémoire de travail et quelques tests pour mesurer l’empan mnésique. Mais que cela ne prive pas d’aller consulter un neuropsychologue, cela ne peut se faire par Internet.

 

Enfin, les enfants qui remuent beaucoup (à distinguer de l’hyperactivité) fuient souvent l’évocation par l’action. Ils ont été habitués, bébés, à obtenir ce qu’ils désiraient. Ils n’ont donc pu faire exister la représentation mentale de l’objet désiré. Voilà pourquoi il est important de ne jamais accéder immédiatement au désir des enfants. Ils doivent éprouver le manque pour reproduire mentalement l’objet du désir. Sinon, ils ne seront pas attentifs, remueront, et pour les cas les plus graves, leur scolarité s’arrêtera à la porte du collège. Constatons également que les enfants sont toujours en train d’agir : ils étudient, regardent la télé, jouent aux jeux, écoutent le MP3… Ils n’ont pas de temps à consacrer à l’introspection. C’est mauvais pour le développement de l’évocation (etc.). Pour résoudre les problèmes de comportement liés à un déficit d’évocation, il faut contacter un praticien en gestion mentale. Pas un rigolo, mais un diplômé de psychologie, de philosophie (ou un pédagogue) qui a de surcroît un certificat en gestion mentale délivré par l’Université Catholique de l’Ouest. Dur de trouver un bon praticien.

 

A fuir absolument : la kinésiologie, réflexologie, etc. C’est du charlatanisme.

 

La PNL, même si le diplôme qui en permet l’exercice n’est pas reconnu par l’Etat, et même si les fondements théoriques de cette discipline sont incertains (mais pour l’homéopathie, c’est pareil), peut aider à gérer la violence. Le plus difficile est de trouver, encore une fois, un praticien honnête et compétent, pas un charlatan.

 

Demeure une question : si nous, adultes, ne sommes plus violents, si nos enfants ne le sont plus, qui va s’opposer à la violence de l’Etat et de la société ? Tous des moutons avons-nous dit ?

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès