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sisyphe sisyphe 6 novembre 2009 15:19

Analyse intéressante.
Personnellement, je ne l’avais jamais envisagé sous cet angle.

Cependant, à la réflexion, quelques remarques :
- certes, les revendications factuelles n’ont pas forcément fait progresser la « cause globale » ; néanmoins, les droits acquis à la suite de ces combats sont de véritables éléments de libération, conquis contre une société tant patriarcale que « puritaine » ; droit de vote, pilule, avortement, droit au travail ; je ne pense pas qu’aucune femme aujourd’hui n’aimerait avoir à y renoncer

- l’individualisation engendrée de force, par le libéralisme et le consumérisme tout puissant s’est opérée autant vis à vis des hommes que des femmes ; c’est l’individu en tant que tel (homme ou femme) qui a été isolé, ciblé, avec, chacun, son segment de marché approprié

- enfin, je ne pense pas que les mouvements féministes aient, dans la progressive paupérisation ; tant de la femme que de l’homme, une « complicité objective », du fait de la segmentation de leurs revendications et de leurs combats. On peut, certes, leur reprocher d’en avoir perdu de vue le sens global, mais se dire, aussi, que s’attaquer, de front, à « l’ensemble » des droits à acquérir était une tâche perdue d’avance, au regard de ce qu’était la situation des femmes dans leur statut social, familial, personnel.
Quasiment impossible de tout « arracher » d’un coup ; il fallait bien procéder par brèches successives.

Les différences de traitement qui persistent, malgré ces avancées factuelles, pourraient amener les mouvements « féministes » à un combat désormais plus global ; mais il me semble que ce n’est pas de leur seule responsabilité ni de leur seul pouvoir : c’est un combat global, contre toutes les formes d’injustice et d’inégalité ; et, dans cette optique, vu l’individualisation forcenée et l’isolement volontairement conduits par la société libérale marchande, vu la difficulté et l’ampleur de la tâche, je pense que le rassemblement de toutes les forces de progrès ; hommes, femmes, travailleurs à temps plein, à temps partiel, chômeurs, retraités, exclus et marginalisés de toutes sortes serait la moindre des conditions à l’éventualité de gains des combats à mener.

Alors, effectivement, il faudra, pour cela, aux mouvements dits « féministes », un renoncement à leurs revendications sectorielles propres et spécifiques, voire « sectaires », mais ce problème se pose d’une façon globale, dans une société tellement morcellée que les combats n’y sont plus que corporatistes.

En gros, le « corporatisme féminin » n’en est qu’un parmi d’autres, qu’il convient de surpasser, pour les inscrire, tous, dans un mouvement global, sans perdre de vue, toutefois, la nécessité, pour tous, de lutter pour qu’elles acquièrent, effectivement, l’égalité des droits dont elles sont encore privées.


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