@ux auteurs :
Les arrestations arbitraires et autres exactions, soit du gouvernement central, soit de fonctionnaires corrompus, ne sont malheureusement pas une exclusivité de la région autonome du Tibet.
Pour un lama arrêté, combien d’autres citoyens anonymes - Han ceux là - en République Populaire de Chine subissent le même sort , sans que s’en émeuvent les défenseurs du Tibet Libre et autres partisans des droits de l’homme ?
Tout n’est certes pas parfait en Chine - on en est même très loin - mais la situation évolue, lentement, et elle est déjà bien meilleure que depuis la mort du Grand Timonier (dont le portrait souille encore l’entrée de la Cité Interdite, mais c’est un autre débat).
Il est vrai que le Tibet a beaucoup souffert depuis 1959, mais il faut replacer le drame tibétain dans son contexte historique, celui de l’histoire de la Chine. Pensez-vous que tout a été rose pour les Han et autres minorités chinoises pendant cette période, entre le Grand Bond en Avant et la Révolution Culturelle ? Pour un tibétain tué, combien de chinois (ou plutôt de Han) sont morts ? Pour un monastère rasé, combien de pagodes ou de temples taoïstes ont été détruits par les Gardes Rouges ?
L’histoire du Tibet a été, est et sera toujours inextricablement lié à celui de la Chine. Il en a toujours été ainsi. Les soubresauts terribles de l’histoire du Tibet sont ceux de la Chine (et encore, le Tibet n’a pas connu l’occupation japonaise).
Aujourd’hui, le Tibet souffre, car il doit à marche forcée rejoindre le wagon de la modernité, comme le reste de la Chine, et cette transition ne se fait pas sans douleur.
L’erreur majeure de SS le Dalaï Lama aura été, je le pense, de se focaliser uniquement sur le sort du peuple tibétain, alors qu’un personnage de sa stature aurait du se faire le porte-parole de tous les bouddhistes de Chine, et par là, de la liberté religieuse et de la préservation des traditions dans toute la Chine. Il aurait du inclure les Han dans ses préoccupations et là, la donne aurait été complètement différente.
Ce n’est pas à vous que j’apprendrai que le bouddhisme, quel que soit ses courants, prône la non-discrimination envers l’autre, donc à fortiori entre tibétains et Han (ou Hui ou autre).
Le combat pour l’autonomie d’un Grand ou Petit Tibet est malheureusement perdu d’avance :
- si vous ne savez pas comment « fonctionnent » vos interlocuteurs (mentalité, histoire, aspirations)
- si on leur fait perdre la face (impardonnable en Asie), surtout avec des leçons de morale
- si on a rien à leur offrir.
C’est sur ce dernier point que je terminerai mon brainstorming : Qu’ont SS le Dalaï Lama et les défenseurs de la cause tibétaine à offrir à la RP de Chine pour qu’elle leur concède l’autonomie en échange ???