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Accueil du site > Tribune Libre > Ah… la vache !

Ah… la vache !

C’est un fait : les élevages hors sol se multiplient, en France comme dans la plupart des pays occidentaux. La faute à une logique économique plus industrielle que paysanne. Résultat : nous sommes de plus en plus privés du plaisir de voir gambader dans nos campagnes certains animaux de la ferme pourtant familiers...

Disparus les cochons, élevés désormais en batterie un peu partout, à l’exception notable de la Corse (automobilistes, attention !) et du Pays basque où l’on peut admirer les superbes porcs pie noir. Disparues également les poules qui grattent le sol en caquetant à la recherche de vermisseaux sous l’œil un tantinet macho d’un coq fier de sa virilité et perché sur ses ergots tel un locataire élyséen. Hormis quelques terroirs limités (Bresse, Landes ou Pays de Loué), nos gallinacés vivent désormais dans des camps de concentration bien plus terribles que celui des poulettes de l’excellent Chicken Run. Restent les chèvres de Poitou-Charentes (ah, le chabichou !) et les brebis des Causses et des Pyrénées, sans oublier les moutons de pré salé du Mont-Saint-Michel, mondialement réputés pour la qualité de leurs gigots. Restent surtout les reines incontestées de nos campagnes : nos amies les vaches.

Ah… les vaches ! Certes, elles pètent énormément et contribuent – ces inconscientes ! – à la destruction de la couche d’ozone par leurs flatulences rabelaisiennes. Pire que les membres de la confrérie du cassoulet de Castelnaudary, ce qui n’est pas peu dire ! Mais on leur pardonne bien volontiers : que seraient nos pâturages sans leur présence rassurante et débonnaire ? Et qui fumerait nos herbages pour en faire surgir les fragiles mousserons et les délicieux rosés des prés de nos omelettes ?

Les manouches de l’Aubrac

Et puis, elles sont si jolies, nos vaches, quand elles paissent au milieu des gentianes ou lorsqu’elles ruminent à l’ombre des pommiers. Indifférentes non seulement aux trains qui passent, mais également aux crises du PS, pour vous dire le détachement des problèmes du monde. Cela dit, il en va des vaches comme de toutes les espèces animales, homme compris : certaines sont superbes quand d’autres sont carrément moches. Rien à voir par exemple entre une altière limousine, sûre de son charme et de sa qualité gustative, et une prim-holstein déprimante de banalité et transformée en laiterie ambulante (avant de partir en fin de course dans les raviolis ou les rayons boucherie des hypermarchés discount). La normande, la bordelaise et la montbéliarde n’ont pas grand-chose non plus pour séduire comparées à la pie noire bretonne, à la tarentaise ou à la béarnaise, trio de choix dont la charpente et la robe sont impeccables. Pas trop gâtée non plus, la minuscule jersiaise, haute comme trois bolées de cidre, ou la blanc-bleu des ch’timis, à l’arrière-train si curieusement écrasé. Quant à la réputée charolaise et à sa concurrente la blonde d’Aquitaine, si elles sont solidement bâties et fort appréciées dans l’assiette, il faut bien avouer qu’elles sont dénuées de toute fantaisie et exagérément body-buildées. Un physique pourtant insuffisant pour s’opposer avec quelque chance de succès aux athlètes bovines habituées au combat, ces suissesses d’hérens tout de noir vêtues qui s’affrontent lors de joutes épiques dans le Valais et le Val d’Aoste.

Restent les stars des estives, les vaches de mon enfance : l’aubrac, aux yeux cernés de noir telle une manouche égarée sur les plateaux volcaniques, et surtout la salers, si séduisante avec sa robe rouge feu et ses longues cornes en forme de lyre. Une sacrée belle bête que celle-là, tout droit issue des patients travaux de sélection conduits au 19e siècle sur la race locale par son « inventeur », le légendaire Gabriel Pierre Marie-de-Lorette Ernest Philogone Tyssandier d’Escous (ouf !) dont le buste trône sur un socle de basalte au cœur du magnifique village médiéval de Salers (Cantal).

On va leur percer le flanc !

Dotée d’un caractère bien trempé, la salers est certainement l’une des plus intelligentes et des plus indépendantes représentantes de l’espèce bovine, au point qu’à peine le portail refermé sur le pâturage d’estive où elle va passer l’été avec ses copines et le mâle de service, il n’est pas rare que cette rebelle s’empresse de faire le tour du propriétaire en quête d’une éventuelle faille dans les réparations hivernales de la clôture. Et gare au paysan qui aurait mal fait son boulot : il risque d’aller chercher son troupeau à des kilomètres de là. Ou pire : de retrouver ses bêtes dans un champ de luzerne ou de trèfle (le caviar de l’alimentation bovine) où elles se goinfreront tels des traders sans scrupules. Au risque de s’emplir de gaz comme un ballon de baudruche du fait de la fermentation rapide de ces végétaux et de périr de météorisation en quelques heures. Seule solution dans ce cas, lorsqu’il n’est pas déjà trop tard : percer l’animal au trocart (sorte de poignard vétérinaire).

Ces bêtes, je les ai conduites, gardées, soignées, et même étrillées pour les foires lorsque j’étais gamin. J’ai nettoyé leurs étables, fait leur litière, empli les mangeoires de foin et de tourteau, placé un bloc de sel à leur portée, participé à la traite (manuelle dans ma jeune enfance) et donné le biberon aux veaux orphelins. J’ai même couché deux ou trois fois dans l’un de ces lits clos qu’utilisaient naguère les bouviers dans les étables, bercé dans la chaleur animale par les craquements du bois des crèches et le cliquetis métallique des chaînes. Et comment oublier les vêlages lorsque, la poche des eaux crevées, il faut aider le veau à naître en le tirant par les pattes tout en rassurant la mère d’une caresse ?

De bien belles expériences, directement héritées de nos ancêtres paysans, et qui contribuent à nous rendre proches de tous ces peuples souvent démunis dont la vie continue, quoi qu’il arrive sur la planète et dans l’espace, de s’articuler autour de cette fidèle amie de l’Homme : la vache !

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Ah… la vache !

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67 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 24 août 2009 10:20

    Salut Fergus,
     Cela change vraiment de nos vaches à nous, les blanchettes à taches noire, de notre blanc-bleu belge que l’on rencontre lors de la Foire aux bestiaux de Libramont
     Vous les bronzez bien, vos vaches.
     Pas question de faire du rodéo avec nos vaches, c’est du gros qualibre, avec des pis à en faire baver de crème de lait.
     Excellent de parler des vaches, quand on sait que les jeunes citadins ne savent même plus que le lait, ce n’est pas qu’en bouteilles. 


    • Fergus fergus 24 août 2009 10:34

      Bonjour, L’Enfoiré.

      Désolé de m’être montré un peu critique sur la blanc-bleu.

      Il est vrai que la salers est une sacrée belle bête, dotée de plus d’un caractère autrement plus marqué que ces pauvrettes prim holstein transformées en pis hypertrophiés ambulants (pour celles qui ne sont pas incarcérées dans des élevages hors sol). Qui plus est, la salers est une vache mixte donnant un lait d’excellente qualité et l’une des meilleures viandes de France.
       
      Quant au bronzage, il faut reconnaître qu’il est particulièrement réussi. Ce qui démontre que les monts d’Auvergne (la photo montre le rocher de Laqueuille, près de Murat) sont un excellent institut naturel.

      Bonne journée.


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 24 août 2009 10:23

      Ah ça fait plaisir, je suis fan de la Salers. Elle est belle, élégante, tout pour plaire. Et son fromage ! Merci.


      • Fergus fergus 24 août 2009 10:45

        Salut, Petit Canard.

        Eh oui, c’est une bien belle bête, et Tyssandier d’escous doit en être remercié. Ce qu’ont pu faire dans le passé les poètes cantaliens (peu connus, hélas !) Gandilhon Gens d’Arme et le félibre occitan Arsène Vermenouze.

        Pour ce qui est du fromage , c’est évidemment un régal. A condition de préférer le cantal fermier au lait cru. Et si possible l’une des deux appellations Salers ou Laguiole. A déguster de préférence lorsque la croûte est couverte d’une fine couche de poussière (en fait, des petites bestioles microscopiques !) et déjà épaisse d’au moins un demi-centimètre d’épaisseur.

        Et pourquoi ne pas tenter de boire avec l’un de ces vins d’Auvergne injustement méconnus, tels le Chateaugay, le Chanturgue ou le vin de Boudes qui a jadis trôné à la table d’Henri IV ?


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 24 août 2009 10:55

        Ah, un fromage de Salers avec un Chanturgue ! Et sans oublier au préalable une bonne entrecôte de Salers avant ! Car non seulement elle est belle, mais elle est bonne !  smiley



      • Fergus fergus 24 août 2009 13:15

        Grâce à Brieli, un lien vers un autre excellent fromage : la fourme d’Ambert, un bleu de grande qualité produit en Haute-Loire. Un fromage très goûteux qui a son pendant dans le Puy-de-Dôme : l’excellent et trop méconnu Bleu de Laqueuille. 

        A noter pour les lecteurs peu familiers de l’Auvergne que le mot « fourme » est une déformation du mot « forme » qui désignait le coffrage en bois dans lequel était placé le caillé du cantal dans sa première phase d’élaboration.

        Le mot « fourme » peut d’ailleurs donner lieu à confusion en Auvergne où, employé par les paysans, il désigne encore très souvent dans les milieux paysans le fromage de cantal lui-même (lequel n’est pas un bleu, sauf lorsqu’il se pique de moisissure). 


      • Fergus fergus 24 août 2009 10:23

        Pour ceux que cette information intéresse, des « combats de reines » sont organisés au printemps à Chamonix au coeur de l’alpage de Balme, au lieu dit « le plan des reines ». Ils opposent, comme en Suisse, des vaches noires de la race d’Hérens.

        Ces combats traditionnels existaient déjà avant guerre et marquaient le retour des bêtes dans leur alpage d’estive. Point d’orgue de la fête, ils ont parfaitement décrits dans le superbe livre de Frison-Roche « Premier de cordée ».


        • Le péripate Le péripate 24 août 2009 10:30

          Excellente occasion de boire un petit vin blanc dans une ambiance bonne enfant ! Et que les défenseurs des animaux ne s’effraient pas, les « combats » ne sont que chocs frontaux sans conséquence.


        • Fergus fergus 24 août 2009 10:50

          Bonjour, Le Péripate.

          Vous avez raison de le souligner, ces joutes bovines sont spectaculaires mais inoffensives et consistent en effet en des poussées frontales. Est déclarée battue la vache qui rompt l’assaut.


        • dominique 24 août 2009 10:26

          nostalgie, quand tu nous tiens......


          • Fergus fergus 24 août 2009 14:14

            Bonjour, Dominique.

            Nostalgie, oui, indiscutablement ; comment y échapper ? Mais pas seulement : il y a aussi le plaisir simple de se promener, loin d ela pollution et de l’agitation des villes, dans des paysages agréables et peuplés de troupeaux. J’éprouve le même sentiment en Irlande avec les troupeaux de brebis.


          • Fergus fergus 24 août 2009 10:57

            Merci à vous, Abgeschiedenheit, pour ce commentaire qui me va droit au coeur.

            Comme vous, je pense que le respect du lecteur passe par le respect de la langue et il m’arrive parfois de regretter le manque de style et d’orthographe de certains articles pourtant remarquables sur le fond. Mais cela ne concerne pas, hélas, que le seul journalisme citoyen, les professionnels de la grande presse n’étant eux-mêmes pas exempts de reproches.

            Pour ce qui est des chouettes, elles feront, avec les autres rapaces, l’objet d’un prochain article, actuellement en cours de préparation.


          • LE CHAT LE CHAT 24 août 2009 10:42

            Salut Fergus ,
            ici en Camargue , on a encore les manades et les chevaux camarguais en plein air , je dis raconte pas combien ça couterait de les enfermer avec la clim en étéavec la chaleur qu’il fait. La vache camarguaise est pas du genre à se faire boucler ......


            • Fergus fergus 24 août 2009 11:22

              Bonjour, Le Chat.

              Je n’ai pas cité la vache camarguaise qui aurait pourtant mérité une mention car il s’agit d’une très belle bête, à la fois puissante et nerveuse, et dotée elle aussi d’un sacré caractère. Pas facile effectivement de la mettre en cage, au point que les enclos camarguais sont caractérisés par les plus impressionnantes clôtures de France. Et pour cause : inimaginable que des taureaux camarguais, élevés pour le combat, puissent partir en balade !


            • LE CHAT LE CHAT 24 août 2009 12:11

              ça arrive des fois , je te raconte pas le barnum  !


            • Fergus fergus 24 août 2009 13:23

              Il a dû en effet y avoir du sport dans la région. Et de l’inquiétude pour les habitants ! Personnellement j’ai participé une fois à une expédition pour rattraper un troupeau mixte de vaches salers et aubrac échappées d’un pâturage et ça n’a pas été de la tarte. 15 kilomètres de course à l’échalote, un boulot de dingue et des mecs lessivés à l’arrivée !


            • Fergus fergus 24 août 2009 11:37

              Bonjour, Actias, et merci pour ce commentaire.

              Honnêtement, si je condamne les élevages hors sol, je ne vois pas trop où est le problème de l’élevage traditionnel : l’Homme, qu’on le veuille ou non, n’est pas végétarien mais omnivore, et la viande lui apporte des protéines utiles à son alimentation. Le seul véritable problème vient du fait qu’il consomme à l’évidence trop de viande et pas assez de fruits et légumes. Une consommation allégée en viande (une recommandation unanime des nutritionnistes) limiterait utilement le recours à l’élevage.

              Limitation mais pas suppression. Et le fait que des vaches et des veaux mâles soient élevés puis abattus pour livrer les boucheries n’a rien de choquant : les fourmis elles-mêmes élèvent des pucerons pour les boulotter ! Ce qui est choquant, ce sont les conditions de transport, parfois déplorables, et les conditions d’abattage dans certains établissements peu scrupuleux et peu soucieux du stress des bêtes, mais heureusement de plus en plus rares. 


            • Fergus fergus 24 août 2009 13:03

              Je comprends très bien votre position, Actias. Et, bien qu’ayant été élevé dans une tradition paysanne, je suis très peu mangeur de viande rouge. Cela dit, je dois reconnaître que l’essentiel de mon alimentation est quand même d’origine... animale et fort peu conforme aux canons nutritionnistes : charcuterie et fromage.

              Un fromage qui pose problème car si l’on suit la logique végétarienne, il faudrait non seulement renoncer à la viande, mais également à nos nombreux et excellents fromages qui, en l’état actuel de la science et de la gastronomie, nécessitent encore du lait pour leur fabrication.

              Et comment obtenir du lait, si ce n’est en élevant du bétail ? Un bétail qui, tôt ou tard, est appelé à partir à l’abattage, qu’on le veuille ou non et qu’il y ait ou non une finalité bouchère. Tuer par plaisir m’est réellement insupportable, d’où mon rejet de la chasse. Mais encore une fois, tuer pour se nourrir ne me choque pas, à condition que cela se fasse proprement, sans souffrance et sans stress pour l’animal.


            • Fergus fergus 24 août 2009 14:40

              « Le lait et le fromage ne nécessitent pas la mort de l’animal ». En réalité si, et on peut effectivement le regretter, mais la logique économique implacable qui prévaut (maintenant plus que jamais) justifierait (même hors de toute utilisation bouchère) la mise à mort de tout animal qui deviendrait improductif. Ce qui, hélas, menace de facto toutes les vaches laitières, tôt ou tard.
               


            • Mania35 Mania35 24 août 2009 11:22

              Bonjour Fergus,
              Merci pour cet article qui m’a également rappelé mes vacances en Auvergne lorsque j’étais enfant (bien que garder les vaches n’était pas trop mon truc).
              C’est vrai que la salers est la plus belle vache : fine, racée et des yeux magnifiques.
              Quant au fromage de salers, un vrai régal lorsque il a bonne croûte.
              Et je rejoins Abgeschiedenheit pour la belle écriture.
              Très bonne journée.


              • Fergus fergus 24 août 2009 12:00

                Merci à toi, Mania, pour ce commentaire.

                Il est vrai que garder les vaches peut sembler ennuyeux, mais c’est parfois assez sportif, particulèrement avec des salers indisciplinées lorsqu’à proximité du lieu de pâture se tient un champ de luzerne ou de vesces. Heureusement qu’il y les chiens, ces auxiliaires indispensables !

                Cela dit, garder les vaches, c’est aussi l’occasion de cueillir des champignons (mousserons, rosés, coulemelles) ou celle d’observer le vol des rapaces, notamment des milans, très nombreux en Auvergnes, ou des faucons crécerelles. L’occasion de lire également, lorsque les vaches ruminent...


              • brieli67 24 août 2009 11:42

                S’il n’y avait
                http://restauration-collective.fr/spip.php?article352

                pour liens et iconographie
                http://www.payer.de/entwicklung/entw081.htm
                http://www.payer.de/entwicklung/entw081a.htm

                Un peu de raison M. Fergus  ! Pas si idyllique nos paysages !
                Sans le Roquefort pas de tondeuses rasibus à 4 pattus _ les brebis_, sans les « chèvres » - dans ce cas les chabichous et cailloux du Rhône etc.....
                Une énormité une calamité écologique des paysages actuels... le Massif Central serait encore par ses arbres le Chäteau d’Eau (douce) de la France
                Nul besoin de mise sous eaux de vallées par les bétonneurs et le long des rives de nombreux cours d’eau ces variations « catastrophes naturelles » sécheresses et inondations.


                • Fergus fergus 24 août 2009 13:35

                  Vous avez entièrement raison, Brieli17, pour ce qui est de l’action des troupeaux sur la forêt et les maquis. Trop d’élevage détruit effectivement le couvert végétal pour ne laisser qu’une pelouse pâturée par les animaux.

                  Cela dit, de nombreux espaces ont été restitués à la forêt en divers points du territoire. Au point de faire disparaître totalement le relief sous les fûtaies et les taillis.

                  C’en est même dommage en certains endroits comme la chaîne des puys où quelques volcans particulièrement caractéristiques par leur géologie ont perdu leur puissance didactique pour les enfants des écoles. Comme quoi chaque médaille a son revers !

                  Bonne journée.


                • Surya Surya 24 août 2009 12:01

                  Bel article et bien jolis souvenirs d’enfance.
                  Ma vache préférée est la Tarine, quand je la vois en photos, je revois ces troupeaux que l’on croisait (et que l’on croise toujours, j’imagine) dans les Alpages du magnifique parc de la Vanoise, et qu’on entend de loin grâce à leurs grosses cloches autour du cou. Les Tarines sont réputées pour être très calmes, elles ont d’ailleurs un regard très doux. Ce qui est incroyable, c’est que certaines ont les yeux bleus ! Un bleu très foncé, très profond, que l’on voit bien quand on s’approche d’elles. Et ce qui fait aussi leur beauté, ce sont leurs très longs cils noirs que l’on voit pas trop mal sur cette photo.


                  • Fergus fergus 24 août 2009 12:09

                    Bonjour, Surya.

                    La « Tarine » est en effet une très belle vache, superbement proportionnée que j’ai plaisir à rencontrer lors de mes randonnées dans les Alpes. Je l’ai mentionnée dans l’article sous son autre nom de « Tarentaise », cette vallée étant son terroir d’origine. 

                    Je confirme que certaines vaches ont les yeux bleus et de très longs cils, des caractéristiques qui valent non seulement pour la tarine mais également pour l’aubrac. 

                    Bonne journée.


                  • Surya Surya 24 août 2009 15:56

                    Bonjour Fergus,
                    Je ne connais pas l’Aubrac mais j’ai reçu un jour une carte postale admirative des vaches de cette région que j’irai visiter un jour.
                    Un autre truc qui m’a étonnée, je ne sais pas dans quelle région vous randonnez dans les Alpes, mais dans celle que je connais bien -entre Bourg St Maurice et l’entrée du parc de la Vanoise, vers le refuge de Rosuel (pas Roswell, hein... c’est justement ici qu’un petit bonhomme jaune souriant aurait parfaitement été à sa place)- les gens du pays ne disent pas « étable » pour les vaches, mais « écurie », comme pour les chevaux.
                    Rien que de parler de la Savoie, je sens d’ici l’odeur des épicéas, et j’entends le bruit des petits torrents qui dévalent la montagne...
                    Bonne journée à vous


                  • Fergus fergus 24 août 2009 16:33

                    L’Aubrac, c’est la région préférée des pèlerins de Compostelle : d’immenses plateaux d’estive dominés par des chaos rocheux, égayés ici et là par des petits lacs. Hormis Laguiole et Nasbinals (très joli lien), pas de ville, mais de rares villages (Aumont, Marchastel, Aubrac, Prinsuéjouls, etc) reliés entre eux, parfois entre des murets de granit, par des petites routes et de vieux chemins de transhumance. On y trouve également, perdus au milieu des pâturages, des burons (ou mazucs), autrement dit des étables d’été où se faisait le fromage et où vivaient naguère 2 ou 3 hommes durant toute la saison estivale. Très peu d’arbres, et peu d’habitants également, mais de grands troupeaux de ces vaches aubrac si résistantes à la pluie et à la morsure de l’écir, le vent du nord. Vous l’avez compris, j’aime énormément cette région. Allez-y si vous en avez l’occasion, vous ne serez pas déçue.

                    Pour ce qui est du Parc de la Vanoise, je ne connais pas le versant nord (Tarentaise), mais le versant sud (Maurienne) entre Lanslebourg et Bonneval. Sinon, j’ai pas mal « crapahuté » dans le Vercors, la Chartreuse, la région de Chamonix, les Aravis, le Briançonnais et le nord du Mercantour. 


                  • Surya Surya 25 août 2009 11:35

                    En lisant votre belle description, on voit en effet à quel point cette région vous tient à coeur. Je viens d’aller voir vos liens, j’aime beaucoup aussi ce genre de paysages, on doit avoir un grand sentiment d’espace et de liberté quand on se trouve sur ces grandes étendues sauvages et un peu mystérieuses, et je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que le fait que ce soit sur le chemin de St Jacques de Compostelle lui donne encore une dimension supplémentaire.


                  • Fergus fergus 25 août 2009 13:11

                    Oui, Surya, cette région est réellement superbe. Tout y respire la sérénité, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle est la préférée des pèlerins de Compostelle, confrontés durant leur marche aux seuls bruits des sonnailles et du vent.

                    Le Cézallier est lui aussi fait de hauts plateaux vallonnés, de même que l’Artense, un peu plus au nord, à cheval sur le Cantal et le Puy de Dôme. Sur fond de montagne (le massif du Sancy et le massif cantalien), il faut les voir en mai lorsque les pâturages se couvrent de millions de narcisses ou en juillet lorsque les grandes gentianes sont dans leur plénitude. Magnifique et tellement reposant !

                    Bonne journée.


                  • brieli67 24 août 2009 12:35

                    Jésus de Morteau et Montbéliarde....toute une histoire et mythe récent
                    http://www.inra.fr/dpenv/vissac26.htm#Bien

                    http://pagesperso-orange.fr/sou-rire-jaune/N.61/61.pdf
                    sur cette « simental » notre poly vache de chez nous : trait lait et viande.....jusque vers les années 65 en Alsace.

                    http://www.inra.fr/dpenv/vissac24.htm#dun

                    http://www.inra.fr/dpenv/pagr.htm

                    spécial Limaçon http://www.inra.fr/dpenv/fortiec38.htm C’est de saison !


                    • Fergus fergus 24 août 2009 13:46

                      Merci pour ces liens, Brieli.

                      J’aurais pu citer la « simmental », mais elle est très proche de la montbéliarde. Et, mis à part dans le Jura et les Vosges, c’est surtout en Suisse que je la rencontre durant mes randonnées (logique : Simmenthal est le nom d’une vallée suisse). Cela dit, c’est une très belle bête.


                    • LE CHAT LE CHAT 24 août 2009 13:09

                      les vaches aimeraient qu’on les oublie ! comment le pourrait on  ???


                      • Fergus fergus 24 août 2009 14:21

                        Nom de Zeus, que voilà une bien belle bête !
                        Nul doute que les retours à la ferme s’en trouveraient fortement revitalisés si un nouveau Tyssandier d’Escous pouvait développer cette espèce.


                      • L'enfoiré L’enfoiré 24 août 2009 14:57

                        Mais que cherchez-vous à faire de moi, le citadin, un campagnard ?
                        Après les tomates dans la semaine, voilà, les vaches.
                        Moi, je suis un consommateur de vos produits. Ils faut bien les écouler vos vaches, vos oeufs, vos tomates.
                        Donc, il en faut des citadins.
                        Attention, faut pas croire que je sois très éloigné de tout cela à partir de l’endroit où j’habite. Vaches, chèvres, lamas, autruches, je ne dois pas faire 3 kilomètres pour en trouver de bien vivantes. Bruxelles n’est pas Paris. C’est une ville de banlieu aux yeux de parisien. Alors, avoir un pied dans chaque monde, j’aime.
                        Merci pour l’article et les noms de vache, qui il faut dire m’étaient complètement inconnus avant votre article.


                        • Fergus fergus 24 août 2009 16:06

                          Et merci à vous, l’Enfoiré, d’avoir effectué cette petite balade dans les campagnes françaises.

                          Quant à convertir qui que ce soit, ce n’est évidemment pas mon propos ; au risque de tomber dans le cliché, je l’affirme sans hésiter : la ville comme la campagne a ses attraits et ses défauts. Et j’ai connu les deux, sans en rejeter l’une au profit de l’autre.

                          Cela dit, le lama brabançon ou l’autruche ardennaise, ce doit être quelque chose !

                          Mais après tout rien d’étonnant là-dedans. La preuve : un de mes amis qui circulait sur une route autrichienne a eu la surprise en s’arrêtant pour pisser de voir dans la vallée en contrebas des éléphants se baignant dans la rivière. Et personne autour d’eux. « J’ai trop arrosé mon dernier repas » a-t-il pensé aussitôt en se grattant la tête autant par perplexité que pour masser son cuir chevelu endolori par les agapes. C’est alors qu’un homme s’est montré : il venait d’un cirque arrêté un peu plus loin en aval le temps d’une pause. 


                        • marie 24 août 2009 16:17

                          la vache est notre mère à tous, et c’est ainsi que nous la remercions ! les malades de l’INRA lui ont même ouvert un hublot sur le flanc, pour contrôler je ne sais plus quoi ! qu’ils crèvent de leur flatulences.

                          non à l’élevage industriel !


                          • Fergus fergus 24 août 2009 16:43

                            Bonjour, Marie.

                            Je connais effectivement cette histoire de vache à hublot que l’on doit aux chercheurs de l’INRA de Theix (63).

                            Comme vous, je trouve cette pratique extrêmement douteuse, fut-ce pour des motifs scientifiques sérieux. A leur décharge, il semblerait qu’une fois installée, la prothèse en question ne fasse en aucune manière souffrir les vaches.

                            Je ne suis pas moins opposé à de telles expérimentations et solidaire de votre réprobation.


                          • Le péripate Le péripate 25 août 2009 00:07

                            Et un petit tour dans la préhistoire : des figurines représentant des taureaux ont été avec les Vénus les premières figurines sculptées connues lors du Natoufien, période qui précède la révolution néolithique en Palestine.


                            • Fergus fergus 25 août 2009 08:11

                              Et depuis les peintures rupestres, cet animal a été omniprésent dans la représentation et la symbolique des peuples, qu’ils soient hittites, perses, grecs ou romains.


                            • Yohan Yohan 30 août 2009 00:30

                              Salut Fergus
                              Perso, j’en pince pour l’Aubrac avec ses grands yeux cillés. C’est encore chez nous que l’on voit autant de races différentes. Depuis l’affaire de la vache folle, il me semble qu’elles sont revenues au pré ?


                              • Fergus fergus 30 août 2009 09:20

                                Bonjour, Johan.

                                Il est exact que la France est le pays où l’on rencontre le plus de races de vaches différentes. Cela tient, à mon avis, à plusieurs raisons :
                                1) La très grande diversité des terroirs et l’adaptation forcément différente des bovins à des terres calcaires, granitiques ou volcaniques, faites ici de plaines et là de montagne, tantôt de grasses prairies, tantôt de sols rocailleux difficiles.
                                2) Les traditions d’élevage différentes, issues de cultures très diversifiées, flamande au nord, germanique à l’est, hispanisante au sud.
                                3) Le goût des Français pour la sélection des races et leur amélioration, que ce soit pas le biais d’organismes comme l’Inra ou le fait d’éleveurs passionnés comme le fut Tysssandier d’Escous.

                                Pour ce qui est des vaches de l’Aubrac, je n’ai pas entendu dire qu’elle aient déserté les estives, y compris au plus fort de la crise de la vache folle. Cela n’a en tous les cas pas été le cas dans le Cantal chez mes cousins éleveurs.


                              • Yohan Yohan 30 août 2009 10:15

                                Pour le retour au pré, je parlais des vaches en général. Celles d’Aubrac n’ont effectivement pas trop souffert de cette regrettable pratique


                              • ZEN ZEN 30 août 2009 08:52

                                Salut Fergus

                                Je découvre ton papier et l’odeur des vaches un peu tard
                                On sent un connaisseur
                                "Ces bêtes, je les ai conduites, gardées, soignées, et même étrillées pour les foires lorsque j’étais gamin. J’ai nettoyé leurs étables, fait leur litière, empli les mangeoires de foin et de tourteau.."
                                J’ai vécu la même chose dans mon enfance montagnarde vosgienne, où il fallait participer aux travaux trés jeune
                                On trainait l’odeur de vache jusqu’à l’école, mais personne ne le remarquait
                                Ici, dans l’Artois, beaucoup de vaches sont encore dans les parcs(jusque quand ?) Je les regarde avec tendresse en faisant du vélo...Il y a même encore des poules qui traversent dangereureusement devant ma roue... !


                                • Fergus fergus 30 août 2009 09:49

                                  Bonjour, Zen, et merci pour ce commentaire.

                                  Nous partageons donc les mêmes souvenirs. Et c’est un réel plaisir lorsque, au détour d’un chemin (ou parfois dans les lieux les plus inattendus), nous retrouvons brusquement l’odeur d’une étable. Une odeur composite d’animaux, de fumier, de lait et de ce foin stocké dans la grange, juste au dessus de l’étable.
                                   
                                  Une grange où ces poules vagabondes, élévées à l’ancienne, aiment à se réfugier pour pondre, dans la chaleur du foin, pour le plus gand plaisir des enfants, en quête des oeufs cachés par ces pondeuses indisciplinées. 

                                  Bonne journée.


                                • Francis, agnotologue JL 30 août 2009 09:12

                                  Bonjour Fergus, beau plaidoyer en faveur de l’élevage traditionnel.
                                   
                                  Pour ma part, si je mange de moins en moins de viande j’en mange encore trop pour ne pas me sentir concerné par la souffrance animale. Je privilégie toujours les appellations bio ou fermier non pas pour trouver une meilleure qualité de viande mais parce que je crois la bête a été mieux traitée qu’en élevage industriel.

                                  Sur les poules vous écrivez cette très poétique phrase : « Disparues également les poules qui grattent le sol en caquetant à la recherche de vermisseaux sous l’œil un tantinet macho d’un coq fier de sa virilité et perché sur ses ergots tel un locataire élyséen. »

                                  Je recherche toujours les oeufs de poules élevées en plein air dans les meilleures conditions. Le pb c’est qu’on en trouve de plus en plus au point que je me demande si cette classification qui va de 0F (plein air, etc.) à 4F (en batterie) est bien sérieuse. N’y aurait-il pas une arnaque là-dessous ? 

                                  Pour le fromage, je privilégie le fromafe de chèvre : à ma connaissance, il n’existe pas d’élevage industrel de chèvres. Evidemment, je ne mange qu’exceptionnellement du veau ou de l’agneau.

                                  L’homme est carnivore, c’est un fait. Manger autant de viande issue des élevages industriels est un crime. Il serait plus efficace de boycotter la viande industrielles que de participer aux élections bidons. Mais la viande est aujourd’hui ce qu’il y a de moins cher et c’est un luxe que de s’en passer. Le contraire de ce que j’ai connu dans ma jeunesse. A croire que la viande est un sous-produit de l’industrie.


                                  • Fergus fergus 30 août 2009 10:03

                                    Salut, JL.

                                    J’ai moi-même beaucoup diminué ma consommation de viande. Et je ne mange que de la viande issue de l’élevage traditionnel. D’une part parce que la bête y est effectivement mieux traitée, mais surtout parce qu’elle se nourrit de manière plus naturelle dans les pâturages, avec l’hiver en étable des tourteaux de lin ou de soja en complément du fourrage.

                                    Pour les poules, il existe encore de véritables élevages en plein air, notamment dans les régions d’appellation (Loué, Bresse, Saint-Sever), mais ils se raréfient, la logique industrielle prenant le pas, pour des raisons souvent purement financières, sur les contraintes d’un élevage naturel. Cela dit, le label « élevé en plein air » ne garantit effectivement pas des volailles en forme olympique, mais des bêtes ayant accès à un espace extérieur selon des normes que je ne connais pas particulièrement.

                                    Je ne connais pas non plus très bien le monde des élevages de chèvres, mais ceux que je connais (notamment une exploitation exemplaire en Haute-Loire) respectent les règles d’un élevage de plein air, sain pour les animaux comme pour les consommateurs.


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 août 2009 09:19

                                    En tant que citadin je ne fréqente que les vaches qui rient .

                                    Néanmoins quand je suis à la campagne , d’ en voir une langoureusement allongée me regardant avec ses yeux marguerite ça m’ émeuh...


                                    • monbula 30 août 2009 12:22

                                      Le plaisir , à l’époque, de certains français ;

                                      Découper la tête de De Gaulle dans le couvercle de la vache qui rit.

                                      C’est vache.


                                    • ZEN ZEN 30 août 2009 09:37

                                      Capitaine
                                      Vous êtes bon..
                                      pour une fois


                                      • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 août 2009 09:43

                                        avec un hue je les fréqente


                                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 août 2009 09:46

                                          Zen

                                          Tout vient à point à celui qui sait attendre ...

                                          Jean de la Fontaine , la vache et le prisonnier tome IV


                                          • monbula 30 août 2009 12:31

                                            La vache et le prisionnier avec Fernandel.


                                          • Fergus fergus 30 août 2009 10:09

                                            Bonjour, Capitaine.

                                            Vous avez raison de ne fréquenter que les vaches qui rient. Celles qui, à défaut de pleurer, se lamentent en longs meuglements plaintifs sont des bêtes maltraitées ou stressées. Il y en a malheureusement...

                                            J’en profite pour adresser un petit clin d’oeil à tous ces vacanciers en bermudas qui hésitent sur la carte postale à envoyer aux copains, entre les nanas à poil sur la plage et la vache bien de chez nous qui, alanguie dans son pré, le clame haut et fort : « Meuh meuh, les vacances ! »


                                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 août 2009 10:19

                                              Histoirede vache ,

                                              A l’ époque de mon jeune âge l’ auto-stop était un moyen économique de se déplacer .Dans les années 65 environ vers 23 heures un automobiliste sur une route secondaire de la France profonde , à une bifurcation me dit  : ton chemin c ’est par là , salut , je descendis de l’ auto et je vis la lueur de ses feux arrière disparaître en quelques instants .

                                              Nuit noire .

                                              J’ aurais mieux dû regarder la configuration avant de sortir de la voiture , là je ne distinguais et percevais aucun signal de l’ endroit . J’ attendais donc de voir passer une automobile pour profiter de la lumière de ses phares quand soudain j’ entends marcher derrière moi , oulà !
                                              le marcheur s’ arrête puis refait un pas , ayant une bonne oreille j’ entends que l’ inconnu est à moins de trois mètres de moi ... j’ en mène pas large , bouge plus , tous mes membres en alerte , coeur battant me souvenant des mots de mon père disant : toujours un couteau et de la ficelle quand tu sors de la maison , jamais partir sans ces deux outils . Reufleuchissant à ces sages paroles je me demandais ce que je pourrais bien faire avec ce couteau et cette ficelle que bien-sûr je n’ avais pas , quand enfin j’ entendis vombrir le moteur d’ une 4CV et pus voir  juste derrière moi , dans le champ une vache se promenait . Depuis , je me demande si elle a autant été effrayée par ma présence que moi par la sienne ...

                                              Oulà .


                                              • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 août 2009 10:22

                                                Bon dimanche à tous et à Fergus , un mec vachement bien .


                                                • monbula 30 août 2009 12:15

                                                  UNE BLAGUE

                                                  Sarkosy visitant son royaume :

                                                  _« Arrêtez-vous !!!!

                                                  _Dîtes- moi Fillon, c’est quoi ça ?

                                                  _Monseigneur, c’est une vache pardi »


                                                • Fergus Fergus 30 août 2009 17:18

                                                  Bonjour, Monbula.


                                                  Il en effet probable que Sarkozy ne connaisse pas plus l’agriculture et l’élevage que les grands auteurs de la littérature française. Il ne s’est rendu d’ailleurs au Salon de l’Agriculture qu’à contre-coeur, préférant d’assez loin les pince-fesses pipoles !

                                                • monbula 30 août 2009 12:19

                                                  Fergus est très inquiet...

                                                  Ses vaches sont bonnes pour la taxe carbone...


                                                  • brieli67 30 août 2009 16:14

                                                    en plus contemporain
                                                    http://ma-tvideo.france3.fr/video/iLyROoafYrOk.html

                                                    Au Danemark et en Suède, plus de la moitié du lait produit est extrait de vaches libres qui ne demandent qu’à se faire « robotiser »
                                                    http://fr.delaval.ch/Customer_Gallery/Automatic/bleckenstad/default.htm

                                                    Là haut, il fait plus frais/froid ! Les petits germes des mammites et autres infections sont plus facilement contrôlés.

                                                    Par le passé le cheptel sur pied était beaucoup plus important, donc plus visible.
                                                    Laits, fromages, viandes .... ne bénéficiaient pas ou peu de la chaïne du froid.
                                                    Et les congélos de la CEE étaient bourrés de beurre.....


                                                  • Fergus Fergus 30 août 2009 17:13

                                                    Merci, Brieli, pour ces liens.


                                                    Je me garderai bien d’émettre un avis pour ou contre cette robotisation. A titre personnel, je la désapprouve parce qu’elle franchit une étape de plus dans l’industrialisation de l’élevage, et parce qu’elle fait perdre un peu plus au paysan la poésie de son métier.

                                                    Mais il faut vivre avec son temps, affirment la majorité d’entre eux, fut-ce en renonçant petit à petit à toutes les valeurs ancestrales du métier. Certains s’y refusent pourtant, au risque de devoir mettre tôt ou tard la clé sous la porte...

                                                    Bonne jouréne.

                                                  • brieli67 30 août 2009 18:09

                                                    hé Fergus ! Galant homme !

                                                    note bien et sur Paris : RDV à la Promenade  février 2o10

                                                    avec la plus belle des Limousines Primprenelle peu avare de ses poutous râpeux et laiteux


                                                    • Fergus Fergus 31 août 2009 17:35

                                                      Avec 24 heures de retard (j’étais en déplacement), merci pour ce lien très complet sur un évènement dont je connaissais l’existence mais que auquel je n’avais jamais assisté. J’en note la date sur mon agenda.


                                                    • beneolentia beneolentia 30 août 2009 19:49

                                                      1,3 milliards de bovins dans le monde a ce qu’il paraît, mais bon comme on arrive a compter les humains (6,7 milliards) pourquoi pas les bovins.

                                                      les vaches c’est avant la viande, le lait et le fromage.

                                                      et moi j’aime le fromage, alors vive les bovins.

                                                      *


                                                      • Fergus Fergus 31 août 2009 17:47

                                                        Bonjour et merci pour ce commentaire, Beneolentia.


                                                        Les bovins sont d’autant plus faciles à comptabiliser, du moins dans les pays occidentaux, qu’ils sont tous enregistrés sur un herd-book pour les animaux de race pure faisant l’objet d’une sélection ou, de manière plus courante, sur des registres d’élevage dont la tenue est très réglementée.


                                                        Cela précisé, je suis comme vous : j’adore la fromage, particulièrement lorsqu’il est très affiné et qu’il devient difficilement vendable par les fromagers !

                                                        Bonne journée, et toutes mes excuses pour cette réponse tardive.


                                                      • C'est Nabum C’est Nabum 30 août 2012 11:51

                                                        Le dernier voyage du matricule 1261

                                                        Aveyron  : ton univers impitoyable.

                                                         

                                                        Chaque jour dans nos beaux pays d’élevage, ceux qui respectent leur cheptel, le métier et l’environnement, se noue un drame afin que l’homme des villes industrielles puisse jouir à loisir de sa ration quotidienne de protéine animale. Ici le chapon perd son honneur, là le cochon se fait du mauvais sang, plus loin le veau abandonne sa bonne mère laitière.


                                                        Je vais vous narrer la triste et édifiante histoire du matricule 1261 qui se sacrifia à la gloire du label rouge et des derniers gastronomes qui ne supportent pas la viande hormonée. Cette histoire débute un jour de mars 2009. Un éleveur anxieux fait les 100 pas dans une étable du Ségala. La délivrance survient en ce petit matin brumeux et le bal des formalités administratives débute.


                                                        Dans un pays où plus rien ne doit échapper aux fourches Caudines d’un big brother informatique, le veau ne déroge pas à la règle générale. Encarté, fiché, suivi à la loupe, vacciné, …, l’anthropométrie nationale veille à ne rien laisser passer au travers de ses filets.


                                                        L’heureux naisseur envoie immédiatement un message électronique à un regroupement officiel pour signer l’heureux événement et recevoir en retour un feuillet informatique en 4 exemplaires pour lui signifier le matricule de baptême de son rejeton de veau. Cette bête de choix se nommera 1261 puisque les arcanes administratives en ont décidé ainsi !


                                                        Sa vie va suivre son cours sous sa bonne mère aimante, pas très loin de son père génétique bien indifférent, il faut le reconnaître à sa progéniture. Ici, l’inséminateur estampillé n’est pas le seul à jouir du privilège de l’engrossement. Il doit affronter la concurrence bovine d’un mâle souverain en son troupeau.


                                                        Les jours passent entre le pré à la belle saison et l’étable quand les jours raccourcissent. Il se pique de quelques caprices vétérinaires : une grippe qui s’impose à tous, humains récalcitrants qui conservent leur libre arbitre et bovins beuglants qui subissent sans représentation syndicale reconnue par nos autorités. Une fièvre Catharale, mal mystérieux venu sous les ailes d’un moucheron Corse, pandémie redoutable s’il en est, exige une campagne obligatoire et gratuite de vaccination pour tous les génitrices du troupeau.


                                                        Le seringue est devenue, il faut bien l’admettre un vecteur plus puissant et néanmoins pointu, pour favoriser l’enrichissement des laboratoires amis d’un pouvoir qui croie si peu aux vertus du libéralisme, qu’il impose par la loi, une multitude de dépenses incomprensibles.


                                                        Revenons à notre veau, quoiqu’il y est de moins en moins de différence entre un bovin et un brave citoyen aux yeux méprisants de nos gouvernants. Le 1261 en ce jour de décembre fait ses adieux à ses congénères. Son maître est entré dans l’enclos vêtu de son habit de lumière. Une magnifique côte à double passe-main qui vous libère de la chose comme une banane de sa peau. Je sais quelques libertines Belges qui fantasment à l’idée de dépouiller un éleveur sur d’accueillantes bottes de foin encore carrées ( la botte ronde a tué les amours fripons... ).


                                                        L’homme en question était arrivé au volant d’un 4x4 qui n’est pas rutilant. Véhicule utilitaire en cette région escarpée, il traîne une bétaillère et ne saurait se laisser conduire par une blonde peroxydée. Le brun musculeux entre dans l’enclos armé d’un solide bâton, repère le bon numéro qu’il isole de ses camarades de foin. Il a ouvert les vannes (pardon le van) et l’animal, ignorant tout de son triste sort, monte dans la charrette aussi digne que Marie Antoinette le jour de son marthyre.


                                                        Une tête de veau vaut bien mieux qu’une bouchée à la reine et la bête affiche sous la balance finale 422 kilogrammes. L’éleveur remet médaille et papiers d’identité à un maquignon satisfait qui jauge une croupe replète. Le veau s’en va vers son trépas, un label rouge vous donne de la dignité sur l’étal et du baume au cœur quand sa dernière heure a sonné.

                                                         

                                                        Bovinement vôtre. 


                                                        • Fergus Fergus 30 août 2012 13:32

                                                          Merci, C’est Nabum, pour cette histoire somme toute bien banale du veau qui va vers son destin d’escalopes.

                                                          Par chance, ce bel animal, né au pays du seigle, n’aura pas le temps de souffrir avant que, préparé par un maître boucher pour des appétits bourgeois, il ne termine son existence terrestre en osso buco. MIeux : il sera parti dans la majesté de ses quelques mois d’existence insouciante et aura régalé des palais connaisseurs, contrairement à ces prim holstein de réforme, débitées après une vie d’usine à lait, pour alimenter des estomacs de supermarché ; ou, pire encore, pour être hachées grossièrement et enfournées dans des raviolis industriels. Pouah ! dirait le veau s’il avait le pouvoir de parler. Et il aurait raison.

                                                          Cordialement.

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