Décidément, avec l'attentat de Boston, tout le monde s'y est mis, dont plusieurs qui en sont à faire dans le négationnisme absolu : parmi eux, la frange complotiste d'extrême droite venue du Texas, qui ont comme argument qu'un attentat fabriqué restreindra leur liberté de s'armer, ou plutôt de se sur-armer. Ces gens-là, parmi lesquels les habituels survivalistes, désinforment, car c'est leur intérêt premier. Bien entendu je ne partage en rien ces thèses nauséabondes, mais tient à découvrir les motivations des deux poseurs de bombe, ou plutôt leurs influences. La façon dont ils ont mené les attentats est signicative, car dans les premiers jours qui ont suivi la police s'est posée la question du déclenchement de ce qui ressemblait à des IEDs, comme celles aperçues au Pakistan, en Irak ou en Afghanistan. Une partie du mystère est levée, aujourd'hui, mais la façon de procéder a eu un précédent que je vous ai retrouvé. Il nous conduit à nouveau à des sociétés de vente de matériel pyrotechnique et à l'attentat raté de Manhattan de 2010... décidément, il y a plusieurs choses en commun dans ce genre d'événements. La marque d'une manipulation ?
L'enquête avancée, on découvre que la chasse à l'homme s'est tenue sur de bien étranges bases : le plus jeune des deux poseurs de bombes (plus personne aujourd'hui ne doute de leur dépôt des bombes sur Boylston Street) n'était donc plus armé lorsqu'il s'est glissé dans le bateau d'un particulier pour y... dormir.
Le déchaînement des tirs des policiers s'explique donc difficilement. Le nombre d'impact sur l'infortuné esquif donnant une faible idée du mitraillage. Djokhar Tsarnaev aurait dû ne pas sortir vivant du lieu où il s'était réfugié, à voir l'acharnement à tuer des policiers. Est-ce le fait d'avoir agressé et tué un des leurs qui peut expliquer cette réaction dictée par la vengeance, peut-être bien. En tout cas, il n'a donc pu y avoir tentative de suicide de sa part (il est sorti debout seul du bateau !) : pourquoi avoir raconté cette histoire, alors ? Son frère, lui, ne semblant pas être mort non plus comme il a été dit : un témoignage, qui a vu la voiture contenant seulement Djokhar s'échapper alors que Tamerlan avait été semble-t-il abattu infirme la thèse du frère tuant l'aîné pour accomplir un pacte mortel signé au départ de la fuite. Sans oublier les armes dont ils étaient munis :
la seule efficace dont ils disposaient étant un pistolet Ruger 9 mm, (ici à gauche) une variant du (John) Browning modèle M1911, négociable vers 300-350 dollars aux USA, l'autre étant... une carabine ou un simple pistolet à plombs ! Le Ruger a été retrouvé par la police après que Tamerlan s'en soit servi lors de l'échange de tir le soir à Watertown. Un pistolet qu'à un moment Tamerlan laissera dans le vide-poche de portière du SUV qu'il vient de braquer, pour consulter son GPS : le récit hier de la personne braquée "Dany", surnom d'un entrepreneur chinois d'origine) démontre l'amateurisme complet de la fuite des deux frères. En résumé, à part les engins improvisés et une cocotte minute supplémentaire (on parle parfois de "sept engins" avec eux, mais qui seraient plutôt des "pipes bombes" pour 6 d'entre eux), on ne peut pas dire qu'ils étaient armés jusqu'aux dents. Ni qu'ils aient investi de grosses sommes dans leur funeste projet. Mais comme on va le voir, ce ne sont pas eux qui ont bénéficié de larges versements...

Le mystère demeure donc sur leur impréparation totale de leur fuite, après que leurs portraits aient été diffusés : leur attitude attentiste entre le jour de l'explosion et cette parution (être resté dans le même quartier ou presque !) demeure elle aussi un grand mystère. A quoi s'attendaient-ils ? A ne jamais être reconnus ? Qui donc avait pu les convaincre de cela ? Un qui ne l'est plus, en revanche, c'est le moyen avec lequel ils avaient réussi à déclencher leurs terribles cocottes meurtrières. Après vous avoir parlé de réveils (la méthode du maladroit Faisal Shahzad, à lire ici) puis de téléphones modifiés (façon Rezwan Ferdaus, lire ici ses "exploits"), je suis bien contraint d'admettre que les deux suppositions étaient fausses. Depuis hier en effet, une autre porte de l'enquête s'est ouverte, en la personne d'un député démocrate du "House Intelligence Committee", Dutch Ruppersberger, qui a brisé le silence et annoncé à la presse que les enquêteurs avaient retrouvé des éléments électroniques (minuscules, comme on a pu le voir) permettant d'affimer que les cocottes meurtrières ont été actionnées non pas par des téléphones ou des minuteurs, mais par... des boîtiers de voitures électriques télécommandées, des jouets. Bien entendu, je ne pouvais pas laisser l'information sans faire moi-même une petite enquête, simplement pour savoir si en ce cas les deux frères auraient innové ou auraient copié un phénomène antérieur existant. A bien regarder, je n'ai pas été déçu par ce que j'ai pu trouver.
Sans hésiter, on découvre vite qu'il y a bien eu recopiage du procédé, ce à quoi on pouvait s'attendre, les deux tchétchènes n'ayant jusqu'ici jamais été présenté comme des fanatiques de montages électroniques. Le procédé étant relativement simple : une manette, à gachette le plus souvent, qui sert sur le modèle de jouer télécommandé à mettre en marche le moteur et à accélérer, la direction étant confiée à un petit volant sur le côté ou le dessus. Il suffit de remplacer à l'autre bout de la réception hertzienne le moteur chargé de faire avancer le véhicule par une résistance, de type fil chauffant au rouge (une ampoule cassée peut toujours faire office de fil rougeoyant, c'est le procédé le plus employé) pour que ce dernier devienne l'initiateur d'un mélange de poudre, où comme on ou le constater à Boston, du plus classique nitrate d'ammonium (de l'engrais) et de poudre, qui détonne plus qu'il n'explose : à Boston, les principaux dégâts (aux jambes notamment, avec l'arrachage du membre ou des muscles) ont été causés par le souffle de l'explosion davantage que par l'explosion elle-même. A vrai dire, on l'a oublié mais "Boston n'est pas un cas isolé " note justement FP National Security : "on a compté qu'il a y a eu 53 attentats ou tentatives portés à la connaissance du public aux Etats-Unis depuis le 11 Septembre, et, parmi ce nombre, 43 ont été classés comme des attentats nés et fomentés chez nous, selon une source gouvernementale. Bien qu'il n'y ait pas d'information disponible publiquement indiquant qui était responsable de l'attaque de lundi à Boston, ces données montrent que les menaces les plus terroristes aux États-Unis sont d'origine nationale". Le procédé utilisé à Boston avait-il eu un précédent, voila surtout la question, en définitive ? Oui, et lorsqu'on retrouve lequel, on retombe encore une fois en terrain connu. Pour cela, il faut revenir en arrière d'un peu moins de deux années.
C'est la presse du Michigan (et les sites internet locaux) et non du Massachusetts qui avait été fortement intriguée le 29 septembre 2011 par un incident qui avait failli coûter la vie à un avocat réputé et à ses deux fils, Grant, 13 ans, et Cole, 11 ans, qu'il menait alors à leur séance de football américain. Un attentat véritable, comme on le découvrira après les faits, qui avait vu un littéralement exploser et prendre feu au 1600 block de l'East Elm Avenue à Monroe, sur l'I-75 dans le Michigan, une route fréquentée située à 35 miles à peine de Detroit. La scène, fort impressionnante, avait été filmée par des automobilistes incrédules qui avaient aperçu un énorme panache de fumée s'élever au dessus de la route, le bitume gardant des mois après les traces de l'incendie.
L'avocat pouvait dire merci à Volvo et à la solidité de ses châssis : tous trois avaient été sérieusement blessés (des membres cassés surtout), mais la voiture avait relativement encaissé une violente explosion survenue sans raison au milieu de la rue, heureusement à ce moment-là heureusement peu fréquentée. Les policiers, arrivés sur place, devront attendre la fin du violent incendie pour commencer leur enquête, qui va déboucher très vite sur deux surprises. La première étant qu'il s'agissait bien d'un attentat, visant donc une personne mais aussi ses deux enfants, provoqué par une "pipe bomb", autrement dit une bombe artisanale classique composée d'un tube fermé aux deux bouts, qu'une main criminelle avait apposée ou collée sous la voiture. Ce qui était déjà intriguant, la réputation de sérieux de l'aocat visé, Mike Chappell n'étant plus à faire. Le break Volvo avait complètement brûlé, et l'avocat avait eu les bons gestes pour sauver ces fils du brasier (ça lui vaudra plus tard d'être décoré pour sa présence d'esprit).
Bien entendu, les policiers s'étaient aussitôt demandé, après avoir découvert qu'il s'agissait d'une bombe, comment cette dernière avait pu être actionnée à cet endroit. Eux aussi avaient pensé au départ à un minuteur, puis à un déclenchement façon IEDs, par téléphone, jusqu'à ce que le laboratoire de la police de l'Etat rende son verdict... et découvre que les petits composants électroniques retrouvés autour de la déflagration appartenaient... à ceux de voitures télécommandées vendues dans le commerce, le labo donnant même précisément les modèles utilisables dans la presse : des "Electrix RC", tels le Ruckus Monster Truck (Orange), le Ruckus Monster Truck (Green), le Circuit Stadium Truck (Red), le Circuit Stadium Truck (Gray), le Boost Buggy (Orange) et le Boost Buggy (Blue) model.
Toutes pilotés par des télécommandes fonctionnant à 2,7 ghz ; "protégé des interférences", selon la publicité, l'âme de l'engin étant le petit bloc "Dynamite Tazer" qui commande les moteurs, aux connecteurs EC3 faciles à souder. Surprise totale, car à ce jour il ne semble pas que les auteurs d'attentats aient agi ainsi jusqu'alors. De redécouvrir le même procédé à Boston étonne quelque peu. Jusqu'ici, en effert, personne n'a relié les deux événements du Michigan et du Massachusetts. Et pourtant...

Selon l'officier de police en charge du dossier, David McCain du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) de la Detroit Field Division, c'était en effet totalement inédit. Le travail d'un pro des explosifs : "McCain a déclaré que le responsable de la conception et de la construction de cet appareil possède des connaissances de l'électronique, en circuits de commande radio, et possède aussi des outils pour le travail des métaux. L'individu aurait dû avoir un espace de travail privé pour stocker, assembler et construire son appareil. Ces compétences ont été développées à travers son emploi ou les loisirs, selon les profileurs d'ATF. Il peut y avoir plus d'un sujet impliqué dans ce crime - comme quoi l'auteur de l'attentat a pu demander l'aide d'un autre pour le réaliser. Ce facteur augmente la probabilité que d'autres au-delà de la paire peuvent être au courant de la vérité derrière ce crime, ou posséder une connaissance de ce crime sans se rendre compte de son importance" avait-il ajouté.
Bref, c'est un groupe, ou au moins deux personnes, et non un seul individu, qui avait fait le coup, conclut le responsable policier. Il avait en effet fallu suivre le véhicule pour actionner la télécommande, après avoir construit un modèle de bombe qu'il avait bien fallu également tester quelque part avant de suivre les faits et gestes de l'avocat, dont la police, bien sûr, avait déjà examiné les faits et gestes antérieurs, afin de déterminer qui aurait pu lui en vouloir à ce point, au point de vouloir le tuer, lui, et ses deux enfants. Et c'est là aussi que les deux affaires se rejoignent...
Bizarrement, la police allait surout évoquer son rôle dans une affaire... touchant à une société... de feux d'artifices : "les clients de M. Chappell, localement, incluaient un distributeur de feux d'artifice d'un canton sud du Michigan que la ville avait voulu interdire de vendre et une histoire avec un complexe commercial de Perrysburg ayant perdu un procès pour ne pas avoir respecté les lois sur l'accessibilité pour les personnes handicapées. La plainte alléguait que Red Falcon - situé sur South Otter Creek Road, près de la route à grande circulation I-75 - faisait de la vente de feux d'artifice dans un immeuble qui ne respectait pas les règlements de l'Etat. Il s'agissait également de savoir si le magasin de feux d'artifice, détenu par M. Miller faisait ou non de la vente de feux d'artifices considérées comme illégales selon les lois ayant cours dans le Michigan. L'affaire datait de 2008, où il avait représenté le businessman de Springfield Township l'homme d'affaires John Miller III, qui était alors la cible d'une plainte déposée par le canton de LaSalle. Le canton avait déposé contre les feux d'artifice Red Falcon en menaçant de ressortir une ordonnance du tribunal pour arrêter le détaillant jusqu'à ce que M. Miller respect la législation et les codes d'incendie de l'État." Lors du procès, Chappell avait fait simplement remarquer que son client était là depuis 1993 et faisait toujours le même commerce dans les mêmes locaux. A la Salle, 4894 habitants en 2010, elle était la seule entreprise à proposer ce genre de ventes. Un autre cas défendu par Chappell était aussi dans le domaine des feux d'artifices :
"les cas notables de Chappell comprennent des litiges impliquant des questions de zonage sur les entreprises de feux d'artifice. Il a aussi représenté Gateway Fireworks à la Cour fédérale lorsque l'entreprise a voulu ouvrir un magasin sur Sterns Road, près de US 23 dans Whiteford Township, dans le comté de Monroe, comme l'a raconté le journal The Toledo" (à gauche, John Weiter, le patron de Gateway Fireworks avec un de ses plus gros feux lancé de mortier). Un avocat qui se charge souvent d'affaires touchant des entreprises de feux d'artifice et dont la voiture avec lui et ses deux fils a explosé sur un énorme pétard, avouez qu'il y a de quoi penser à une relation de cause à effets...
Dans le Michigan, il y en a comme partout, des entreprises de ce genre. On y trouve aussi et surtout... Phantom Fireworks, qui possède un magasin, justement,
à Monroe. Voilà qui nous amène à Faisal Shazad à nouveau. Ce dernier avait été
filmé en effet en train d'acheter des mortiers M88 (modèle "Silver Salute"- ) dans un magasin Phantom Fireworks, à Matamoras en Pennsylvanie pour remplir son armoire à armes pour en faire une cocotte-minute géante à faire exploser sur Times Square, l'objectif suivant, paraît-il des deux tchétchènes qui croyaient donc ne jamais être pris après l'attentat de Boston (d'où leur manque d'analyse ou leur certitude de bénéficier de protection, tant ils étaient reconnaissables sur les caméras de surveillance, seul l'aîné ayant pensé à mettre des lunettes de soleil !). Etrange coïncidence : eux aussi voulaient parait-il s'en prendre à ce lieu symbolique. Ce qu'ignorait Faisal, c'est comme le dira plus tard Bruce Zoldan, responsable chez Phantom Fireworks c'est que les mortiers mis ensemble ne pouvaient exploser de cette manière, devant être allumés un à un pour exploser. Shahzad n'avait pas lésiné, et avait acheté ce jour-là entre 6 à 8 boîtes de mortiers, chacune contenant pas moins de 36 engins. Pour un feu d'artifice personnel, il faut avouer que cela aurait dû alerter les autorités, ou la direction du magasin...

Qui avait bien pu "conseiller" Faisal Shahzad, en relation avec le groupe terroriste pakistanais visité à plusieurs reprises par Michael Hadley cet informateur de la DEA rendu responsable des attaques de Mumbaï ? Cela restera un mystère : dans un procès expéditif où le jeune d'origine pakistanais a fait un grand show islamiste, son sort a été vite expédié. Un Faisal Shahzad pas beaucoup plus fûté que ses deux confrères tchétchènes, car il avait été arrêté facilement pour ne même pas avoir pensé à changer le numéro de son 4x4 contenant ses bombes ratées... un véhicule aussi filmé par les caméras de rues de New-York que les têtes de Tamerlan et Dzhokhar Tsarnaev à Boston (à droite en photo le paquet de mortiers achetés chez Phantom par Tamerlan Tsarnaev).

Y aurait-il eu à Monroe ou alentour des comploteurs capables de se servir de bombes télécommandées ? Ou d'autres individus à l'esprit simple à facilement manipuler pour les amener à commettre des attentats ? Très certainement, mais il faut aller ailleurs pour en retrouver qui pourraient nous apprendre ce qui est arrivé aux frères Tsarnaev. On songe alors à un autre Monroe, et au complot de Fort Dix de 2007 en évoquant le nom. Cinq hommes, qui avaient passé leurs temps de week-end à s'entraîner au tir d'armes semi-automatiques sur un champ de tir près du Tobyhanna Army Depot dans le comté de Monroe en Pennsylvanie cette fois (et non dans le Michigan)
, "dans le but d'infliger des pertes massives à Fort Dix" selon leur acte d'accusation, une base militaire américaine dans le New Jersey. Selon eux, un jeu, comme le font les américains moyens, tous munis de leur arme préférée, ou presque. Assez idiots, en tout cas, ceux-là, pour se fimer abondamment pendant leurs entraînements et mettre en ligne leurs exploits, ce qui fait qu'ils avaient vite été cernés : pour eux, il est vrai, l'enregistrement était une cassette de jeux de vacances ou certes ils avaient crié "Allah Akbar" en cœur en tirant au pistolet ou à l'arme semi-automatique, mais sans plus, c'était "pour rire" avaient-ils dit au tribunal. Un jeu inconscient, selon leurs dires. Pire encore pour eux : ne possédant qu'une seule cassette, ils s'étaient rendus benoîtement dans un magasin pour la faire recopier sous forme de DVD pour le transmettre à leurs potes, comme souvenirs de vacances, et l'employé (Brian Morgenstern) avait aussitôt alerté le FBI qui n'avait rien eu à faire d'autre que de venir les coffrer, après avoir longuement infiltré l'équipe (plus d'une année !), pour obtenir la preuve en main de leur complot en préparation. Dans le groupe, il y avait 4 frères d'origine albanaise, les frères Duka ; Dritan, Shain, Eljvir et Burim. Ils provenant tous d'une ville du New Jersey, Cherry Hill, et s'entrainaient au tir dans les Poconos Mountains où ils furent suivis pendant plus d'un an par le FBI avant d'être arrêtés. Fort travailleurs, ils louaient ensemble une maison à Gouldsboro. Le cinquième, un taxi nommé Mohammed Shnewer se filmera en train de surveiller la base Fort Dix. Un sixième, Serdar Tatar, sera arrêté chez lui avec un plan détaillé de la même base.
Les cinq de Fort Dix, c'est aussi encore une fois le même schéma que pour Ferdaus et ses maquettes grotesques, à bien regarder le cas comme l'a très bien écrit le Guardian. "La police a fondu sur les Dukas car ils avaient acheté illégalement des armes puissantes dans une affaire arrangée par un informateur qui avait également offert de leur obtenir des RPGs (des bazookas). Le FBI a également eu la preuve que les cinq de Fort Dix regardaient des vidéos djihadistes sanglantes et surfaient sur le web pour les sites web islamistes. Ils avaient des transcriptions de conversations dans lesquelles les suspects avaient fustigé la politique américaine envers les musulmans et loué des radicaux, comme le clerc éménite Anwar Al-Awlaki, aujourd'hui décédé (il a été tué par un drone au Yemen, et avait été invité jadis à la Maison Blanche !), dont ils avaient écouté les cours" Encore une fois, l'effet pervers des lois américaines autorisant l'aide aux complots par fourniture d'armes ou d'explosifs (neutralisés) avait joué à fond pour les coffrer. Car ils y avaient été nettement et largement incités à le faire. Les vidéos jihadistes, ils ne les avaient pas découvertes d'eux-mêmes.
Le FBI avait en effet déployé dans le cas des comploteurs de Fort Dix deux informateurs fort discutables, explique le Guardian : le premier, Mahmoud Omar était un ami de Mohammed Shnewer. Un égyptien, sur le point d'être condamné pour des manipulations bancaires, et qui risquait, note le journal, d'être extradé en Egypte. L'homme, présenté comme un total affabulateur, avait largement monté la tête à tout le groupe. Une fois celui-ci arrêté, les accusations contre lui avaient toutes été retirées et mieux, ses dettes avaient été remboursées par de mystérieux paiements. Le second n'était guère plus reluisant : un albanais cette fois, comme les frères Duka, appelé Besnik Bakalli. Celui-là avait incité encore davantage le groupe, note le journal. Car il avait une lourde ardoise derrière lui : "l
e passé de Bakalli fait ressembler Omar à un ange. Bakalli a été trouvé par le FBI en prison. Il a avoué avoir tiré en Albanie sur quelqu'un qui avait menacé sa sœur, l'homme avait survécu. Pourtant, en travaillant comme informateur en essayant de cerner les Dukas comme des terroristes, Bakalli se fera 150 000 dollars de revenus. Omar en a engrangé 240 000 !!! Tant Omar que Bakalli ont travaillé sans relâche leurs objectifs, à savoir de faire des enregistrements audio sans fin. Ils accompagnaient les hommes sur un second voyage de vacances aux Poconos en 2007, où de nouveau ils ont tiré avec des armes sur un stand public.
L'un des frères, Burim décrit comment Omar approchait les frères Duka et parlait de comment ils ont été avec lui en « formation » comme le disait Bakalli. « Nous étions comme en "formation" ? Non, nous étions en vacances'", a déclaré au tribunal Burim. Burim également dit qu'ils avaient demandé à un ami, un policier de Philadelphie, à venir à cette fête de 2007, mais il avait été incapable de le faire. "Quel genre de terroriste offrirait un policier de venir ? avait alors dit " Burim (à gauche, une photo des tirs lors des vacances d'hiver des frères Duka).Il n'a visiblement pas été écouté : les 4 frères ont reçu une peine de prison à vie, le cinquième a été condamné à 30 ans de prison.
"Comme le conclut le Guardian : cela semblait un cas évident. Mais un examen plus attentif de la preuve et la manière dont le FBI a mené l'enquête - notamment en versant de grosses sommes d'argent à deux informateurs au passé criminel - jette de sérieux doutes sur les convictions du Fort Dix Cinq, en particulier celle des Dukas. Il soulève la possibilité que, si le FBI n'avait pas été alerté de la vidéo de vacances, les Dukas, loin d'être une menace terroriste, seraient effectivement encore en train de travailler dans l'entreprise de toiture de la famille, de faire l'éducation de leurs enfants et de vivre dans une vie de banlieue du New Jersey." Le cas soulevé par le Gardian laisse à réfléchir. Les méthodes du FBi pour coincer à tout prix les apprentis comploteurs albanais auraient-elles pu être utlisées de la même façon avec des tchétchènes, voilà qui ne fait pas l'ombre d'un doute, aujourd'hui, à voir le peu de jugeote des deux poseurs de bombes. L'aîné des deux terroristes avait des amis, contrairement à ce qui a pu être extrait de sa biographie, et l'un d'entre eux aurait pu être "retourné" contre versement de sommes, qui, on vient de le voir peuvent être considérables en effet : le FBI a déboursé 390 000 dollars pour arriver à convaincre des jeunes fort peu exaltés au départ de fomenter un véritable attentat. Combien a-t-il déboursé à Boston, c'est la question qui vient naturellement sur les lèvres aujourd'hui. Un homme va peut-être pouvoir nous le dire bientôt : l'avocat de Fredaus, qui avait réussi à démontrer les manœuvres incidieuses du FBI, évitant à son cliet une peine bien plus lourde, et qui vient justement de devenir celui de Dzhokhar !!!
Des manoœuvres qui continuent allégrement. Depuis trois jours en effet une rumeur tenace s'est répandue sur le net : le "monstre" Tamerlan, qui battait, on le sait, sa femme (ç'est aussi apparu rapidement au grand ravissment des islamophobes), aurait aussi assassiné trois de ses amis, il y a deux ans dont le meilleur, Brendan Mess,
un crime situé à Waltham, banlieue de Boston, au 12 Harding Avenue, ce jour non élucidé (mais aujourd'hui on aurait soudainement trouvé le responsable en la personne de Tamerlan). Et la presse d'insister sur la scène découverte par la fiancée d'un des trois, qui avait trouvé trois corps
"égorgés presque décapités" a-t-on pu lire. Pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, un crime portant la trace de l'islamisme extrémiste, soyons plus clairs. Parmi ces amis, deux amis ... don un juif, (Raphael Teken et Erik Weissman-ici à droite-, de la Brandeis University).

Des amis d'un Tamerlan dont la première phrase extraite de sa biographie (un documentaire sur ses exploits de boxeur) l'aurait entendu dire
"je n'ai pas d'ami américain". L'homme qui a dit ne pas avoir s'amis en avait, visibelement, on l'a même filmé en leur compagnie.
Bref, depuis l'attentat, on charge la bête tant qu'on peut. Comme des intervenants ici m'ont écrit qu'il fallait avec la CIA penser "tordu" et non autrement, j'ai donc essayé de comprendre autrement ce qui nous est déballé un peu de manière téléphonée avec force appui médiatique. Je me suis dit qu'il y a plusieurs moyens de fabriquer un monstre tueur. Vous le prenez boxeur, vous lui faites miroiter de devenir champion olympique, il y croit... jusqu'au jour où à un tournoi important de qualification, vous lui faites perdre un match sur une décision incompréhensible d'arbitrage. Or c'est exactement ce qui lui est arrivé à Tamerlan.

L'homme en était sorti effondré, humilié et écœuré : son oncle, qui a travaillé pour USAID, ce nid d'espions, ne l'oublions pas, est venu un peu trop vite il me semble, lui aussi, devant les caméras le traiter de "looser". Un raté, ça se fabrique en fait : vous lui donnez trois amis, vous les tuez et vous répandez le bruit comme quoi c'est lui l'auteur : "i
l n'est pas venu à l'enterrement de l'un d'entre eux" à-t-on pu lire. Vous vous voyez y aller, vous, avec de pareilles accusations entendues ici et là ? Non, plus j'essaie de voir comment on a pu radicaliser un homme, plus je relis ce post de "penser autrement". Les corps des trois assassinés avaient été retrouvés couvert de feuilles de marijuana (
ici les amis, dont Tamerlan, présenté comme fervent islamiste, lors d'une "pot party") : visiblement, ils s'adonnaient tous à la consommation et certains donc au trafic d'herbe. Une somme d'argent importante peut-être liée à ce trafic avait été volée dans la maison où résidait au deuxième étage le meilleur ami de l'aîné des deux tchétchènes : 5000 dollars avaient disparu. Selon la police, les trois garçons
"connaissaient leur assaillant "(ils lui ont ouvert la porte) et
"l'attaque n'était pas celle d'un rodeur" : sous entendu c'était donc un ami ou une connaisssance. On parle alors d'une attaque sauvage au pic à glace ou au couteau. Les policiers n'expliquant pas comment un homme seul aurait pu tuer les trois, semble-t-il déjà sur place ensemble à son arrivée. Reissman avait déjà été accusé de trafic en 2008, mais laissé en liberté, pourtant. Aurait-il pu devenir un "informant" si cher au FBI ? Des sites extrémistes accusaient Tamerlan de ne pas travailler, et d'avoir le temps de trafiquer de la drogue : encore une fois, pas un hasard. Le plus étrange étant la réapparition au grand jour d'un triple meurtre jamais élucidé qui s'est produit en septembre 2011. Dans un scénario écrit à l'avance, il représente, c'est sûr une
scène de poids dans le procès à charge qui se profilait (avant le décès du principal concerné) Comprenons nous bien : je n'exclue pas la possibilité d'un Tarmerlan assassin de ses propres amis (ce qui expliquerait aussi sa passivité totale à Boston) ; mais je trouve étrange en ce cas qu'interrogé à plusieurs reprises au même moment par le FBI, ce que sa propre mère a confirmé (elle est peu crédible, avec sa propension actuelle a jouer un peu trop
à la mère musulmane éplorée, alors qu'elle s'est affichée
tout autrement jadis), l'agence n'ait pas réussi à la confondre, avec le peu de précautions qu'il a pu prendre lors de l'attentat de Boston... L'usage des preuves ADN, par exemple. Dénoncé par les russes comme terroriste dangereux,
admirateur de Gadzhimurad Dolgatov, il aurait été auteur au même moment d'un triple meurtre sans que le FBI n'y voit ou n'imagine de lien ? Ça tourne à l'aveuglément à ce stade !
Pour en revenir à Monroe (Michigan !), l'attaque de la Volvo et de son propriétaire avait eu lieue en septembre 2011. La police avait alors promis de faire toute la lumière sur cet explosion. Le
Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) qui se charge de ses cas avait au départ proposé 10 000 dollars pour tout renseignement. Mais rien n'était arrivé de supplémentaire dans l'enquête : le 16 mars 2012, au moment où les frères Tsarnaev commençaient à songer à leurs sombres desseins, la prime avait été doublée, et montée à 20 000 dollars, mais à ce jour l'explosion de la voiture de l'avocat spécialisé dans les conflits de sociétés de feux d'artifices, chez qui se fournissent en explosifs des terroristes, n'avait rien encore donné. Pourtant, l'une des clès des attentats de Boston y est : celle du procédé pour faire exploser des engins de mort à distance. En septembre 2012, Djokhar postule pour obtenir la nationalité américaine, et l'obtenir, mais au même moment la demande de son frère aîné est rejeté. Un looser, ça s'entretient. A-t-on cherché ce faisant à provoquer chez lui un choc de "non intégration" et de rejet ? En janvier 2011, il a en tout cas été interrogé par le FBI à son retour du Daghestan, pays limitrophe de la Tchétchénie, à la demande des autorités russes qui craignaient voir en lui un terroriste islamiste en devenir. Qui aurait alors approché Tamerlan pour le pousser davantage, et qui lui a donné les clés du système d'explosif découvert en septembre 2011 à Monroe ? Les services secrets russes, désireux de remettre une couche anti-tchétchène, ou les services secrets US, désireux à la fois de se faire la guerre entre eux (CIA et FBI) ou d'embarrasser indirectement la Russie tout en aidant, et c'est paradoxal, Poutine ?

Ce sont les sommes d'argent versées aux informateurs qui nous l'apprendront un jour, tant aux Etats-Unis, à défaut d'avoir des terroristes capables d'aller jusqu'au bout on a tendance à leur mâcher le travail en leur proposant de fournir tout ce qu'il faut pour les pièger... ou non, selon ce qu'on désire comme réaction finale dans la population. A voir les applaudissements nourris de la populace après l'arrestation du survivant de la dernière attaque, on peut se dire que l'argent dépensé a été plutôt bien investi... on a misé sur les frères Tsarnaev, car ils étaient tous deux des proies faciles et manipulables à souhait. Le seul survivant étant celui des deux qui n'a eu aucun contact avec ceux qui les ont convaincus de passer à l'acte...