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Accueil du site > Tribune Libre > Les barbares

Les barbares

Il y a des civilisations, au sens de cultures différentes coexistant dans l’espace ou se succédant dans le temps. Et il y a une civilisation universelle : elle constitue l’humanité comme ensemble des personnes qui se doivent mutuellement le respect, des sujets de raison portant en eux un univers symbolique et moral qui les différencient des êtres déterminés du reste de la nature. Ce n’est pas une utopie fusionnelle ; c’est le plus petit dénominateur commun pour la préservation d’une philosophie humaniste suffisante à faire de notre vie autre chose qu’une jungle féroce, à assurer un authentique lien social plutôt que « la guerre de tous contre tous » comme la stigmatise Jean-Claude Michéa dans son Empire du moindre mal - qui d’une plume coupante ouvre les abcès de l’infection néolibérale pour en isoler causes et méfaits.

La civilisation universelle se conçoit donc comme constituée de valeurs, dicibles mais intangibles, bien avant que de l’être d’objets, et imprégnée notamment de la « décence commune » chère à Orwell. A cet égard, aussi bien toilettée soit-elle par une nécessaire évolution des mœurs ou par le recul de l’aliénation religieuse, la civilisation reste bornée par une petite poignée de règlements et de complexes fondamentaux sans lesquels elle n’est plus que spectre. Lorsqu’on prétend déréguler et « décomplexer » jusqu’à l’os la civilisation et ses échanges sociaux et économiques, on s’en extrait résolument pour s’en faire le fossoyeur. Quelle que soit la couleur du fard dont il s’entartre la face, le désinhibé global n’est qu’un barbare. Brutal, incongru, malfaisant, grossier. Nous en cultivons hélas de nombreux exemplaires, plantes vénéneuses au parfum pouacre - qui enivre les uns et fait dégobiller les autres -, notamment à la tête de l’Etat et du patronat français, porte-flingues d’une droite qu’ils ont décomplexée comme on fait sauter à la barre à mine le couvercle d’un cercueil occupé ; ça coule, ça gicle, ça empeste, et le voudrait-on encore qu’on ne pourrait plus contenir les miasmes putrides qui s’en échappent.

Le complexe social, issu des leçons tirées de l’Histoire, c’est pourtant ce qui nous retient encore un tout petit peu au bord de l’abyme du cynisme et de l’obscénité entièrement normalisés. Il est par exemple nécessaire au bien commun et à la paix civile que le raciste ou l’homophobe s’autocensure, ou que le riche exploiteur, en l’absence de réduction décisive des inégalités sociales, ait au moins la pudeur morale qui l’empêchera de pavaner son opulence et son gaspillage mortifère sous le nez du pauvre et du précaire, et de leur flanquer un coup de pied aux fesses par dessus le Marché. Or cette dernière réserve n’a plus cours. « Enrichissez-vous », exultait la ministre Lagarde devant les grands patrons. Les derniers verrous sont en train de sauter. La solidarité se nomme assistanat ; de plus en plus, le distinguo sera opéré entre les bons pauvres et les mauvais ; les premiers sont ceux qui accepteront tous les minuscules boulots quart de temps appelés à se multiplier pour permettre aux entreprises de gérer les gens comme les stocks, à flux tendu. Des seconds, incapables de s’adapter à la lutte pour la survie, le monde sera purgé. « Derrière la fatalité, l’épuration sociale », disait John Kenneth Galbraith.

Adopter la seule mesure éthique et efficace pour la résorption du chômage, à savoir partager le travail équitablement, il n’en est évidemment pas question ; certains doivent travailler plus, d’autres fort peu ou pas du tout ; ces « réajustements » nécessaires au maintien ou à l’augmentation des profits sont le symptôme d’une aberration anthropologique : la soumission de l’homme à l’économie, plutôt que l’économie soit au service de l’homme. Lorsque Chirac faisait semblant de s’intéresser à la « fracture sociale », l’injustice et la précarisation étaient pour le moins présentées comme des maux ; de nos jours, Parisot et Kessler par exemple, présidente et ex-vice-président du Medef, ainsi que la tourbe serrée de leurs commensaux de droite et de soi-disant gauche, la taillent dans le marbre, apportant ainsi leur efficiente contribution à l’érection du monument commémoratif de notre extinction programmée.

La ligne de faille s’est donc creusée, entre ceux que cette explosion de darwinisme social révulse, et ceux qui soit s’en délectent, soit n’en reconnaissent même pas la logique meurtrière, trop occupés sans doute à se laver le cerveau à grande eau brune et gazeuse. Il serait temps pourtant que ces derniers, avant que le capitalisme fou n’avale toute morale, tout lien social, toute ressource pour finir par s’autodigérer dans une dernière orgie apocalyptique, laissent repousser, en même temps que les connexions synaptiques adéquates, leur libre-arbitre, leur conscience politique, leur capacité d’indignation, de résistance, de révolte.

Le fait que certains propos n’aient pas provoqué un tollé général dans l’opinion et de la part des leaders de la gauche parlementaire permet de mesurer le degré d’endoctrinement médiatique de la première et d’apathique compromission des seconds. Kessler prônant la dérégulation totale du travail et la disparition des acquis sociaux, Parisot répétant à l’envi que le travail doit être précaire puisque la vie et la santé le sont... ; autant de barbaries antihumanistes qui écrasent tout concept de contrat social : l’homme est tiré de force hors de la culture ; le travail précaire et le chômage deviennent son état de nature, au même titre que la vie et la mort.

L’Etat n’est plus l’instance protectrice qui garantit le droit de chacun à se conserver en vie et par conséquent à assumer sa condition et sa subsistance. La loi suprême est celle du Marché et des grandes entreprises transnationales, donc celle du dégagement d’un profit maximal directement sucé par la pompe buccale des actionnaires, les tiques et puces véritables du corps social. La République est éviscérée, ses concepts fondateurs ridiculisés ; l’égalité est assimilée à une antiquité, la fraternité à une faiblesse ; la liberté n’est plus qu’une coquille creuse dont la substance a été aspirée par l’oligarchie financière ; liberté de pressurer, exploiter, manager, délocaliser, polluer, consommer, croître et croître encore à l’infini jusqu’à épuisement du monde fini. Prétendre par conséquent que l’écologie politique n’est pas qu’une idéologie de gauche est une ineptie néfaste, bouffonnerie « Grenelle de l’environnement » à l’appui ; ce n’est pas au dieu Marché et à ses vestales en Rolex qu’il faut confier la préservation de la planète et de l’ensemble de ses habitants ; autant demander au renard de protéger les poules.

Cet anarcho-capitalisme furieux retrouve cependant quelque utilité d’importance à l’Etat, lorsqu’il s’agit par exemple de répression, de surveillance, de fichage, de contrôle des individus, nécessaires à l’éradication de toute déviance contestataire, ou de tri méticuleux des immigrés, maçons nord-africains ou cuisiniers asiatiques dans la force de l’âge étant censés venir transpirer chez nous, mais en célibataires... Ou bien pour organiser l’orgasme électoral, qui laisse croire au peuple qu’il vit encore en démocratie parlementaire, alors que sondagière et plébiscitaire seraient des adjectifs plus appropriés. Ou encore pour conduire la propagande néolibérale, avec à sa tête un chanoine prosélyte nous pressant, toute honte bue, d’avoir la foi qui permet de remercier pour la botte sur la nuque. Que ce goupillon manipulateur puisse encore s’arroger le titre de président de la République n’est rien moins qu’une trahison ; quels parlementaires assumeront leur rôle de protecteurs des institutions et exigeront de le démettre ?...

L’expression « politique de civilisation », dans cette bouche-là, est donc particulièrement grotesque ; « politique décivilisatrice » serait plus appropriée. De cette névrose collective, il nous faut par conséquent guérir. Nous ne sommes pas seulement conçus pour la concurrence et la guerre économique, mais aussi pour l’entraide, la coopération, le bénévolat, le don et le contre-don. Nous ne pouvons sans folie nous soumettre à cette tyrannie narcissique du « no limit » que la publicité, force armée du capitalisme mondialisé, insère à grands frais dans nos cerveaux (« vous êtes votre seule limite », martèle Nike) pour nous faire croire que notre identité est dans ce que nous consommons, et que notre position socio-économique ne dépend que de notre volonté. « Le christianisme demandait l’assujettissement au père, le communisme d’œuvrer pour la synthèse de la dialectique des classes », écrit Jean-Claude Liaudet (L’impasse narcissique du libéralisme). « La névrose libérale nous demande de laisser faire (sans jamais dévoiler qui fait...). Elle n’a pas besoin de nous comme sujets, mais comme joueurs ignorants s’en remettant au hasard des échanges. Il suffit pour cela de croire à la bonté de la main invisible, et à sa promesse : nous serons comme des dieux jouissant de nous-mêmes, libérés de tout besoin grâce à l’économie, libérés de la mort grâce à la science. » Des dieux sauvages, couronnés de logos, destructeurs de monde.

Il nous faut donc accepter sereinement de finir, de ne jamais circonscrire complètement le désir, de nous limiter pour assurer la survie de nos successeurs, nous permettant ainsi de mieux prendre soin des véritables sources d’infinité que nous portons en nous, sanctuaires indispensables de l’homme : la pensée, quand elle n’est ni bridée ni épluchée par la propagande, l’art, quand il n’est pas étouffé par l’inculture et l’abêtissement, et évidemment l’amour. Responsabilités fondamentales, à ne pas abandonner aux barbares.


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48 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 1er février 2008 11:31

    Le « Enrichissez-vous » de Lagarde n’est pas celui de Guizot. Il veut dire "Servez-vous tant que vous pouvez  ! on vous y aidera..."

     


    • ZEN ZEN 1er février 2008 12:17

      Bonjour Sophie !

      J’en rajoute une couche...sur les facéties de Laurence :

       

      "La liberté d’entreprendre s’arrête là où commence le code du travail."( à l’Assemblée générale du MEDEF en janvier 2005.)


      -Sur France inter, une candidate surprise, Mme Parisot se met en quatre...
      -Madame Parisot : « jamais le monde n’a été aussi riche »
      -Courtoise réponse à Madame Parisot
      -Laurence Parisot, propagandiste de choc
      -Reponse a Madame Parisot sur le Protectionnisme

      Salaires et profits

      -Medef : 2007, "année extraordinaire" pour Parisot -

      "La présidente du Medef, Laurence Parisot, a salué mardi une année 2007 "extraordinaire" qui correspond, selon elle, "à l’entrée dans le XXIe siècle" grâce au "changement de rythme" impulsé par l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Etat. "Je crois que 2007 était une année tout à fait extraordinaire, pour notre pays, pour les entreprises, pour le Medef", a dit Mme Parisot lors de la conférence de presse mensuelle de l’organisation patronale. "Evidemment, 2007 c’est l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de notre pays ; c’est avant tout un changement de rythme et donc d’époque", a-t-elle souligné.

      Elle a aussi jugé que 2007 était

      "l’année d’une maturité nouvelle des relations sociales et des relations entre les organisations patronales et syndicales

      ". "

      Nous avons pu très sereinement décider d’une négociation très importante, au contenu symbolique très fort, qui est la négociation sur la modernisation du marché du travail

      ", a-t-elle dit..."



      "La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?"

      (L.P.)

       

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      • Black Ader 1er février 2008 12:50

        Il n’y a pas d’universaux de culture, donc pas de civilisation mondial. Seul l’Homme blenc et civilisé, avec la brillante civilisation Chinoise, et la magnificence de la civilisation Indienne : tout le reste n’est que Barabarie ou Sauvagerie.

         

        " issu des leçons tirées de l’Histoire"

        En général, il n’y a aucune lecon à tirer de l’histoire.

         

        La PREUVE =>" La loi suprême est celle du Marché et des grandes entreprises transnationales, donc celle du dégagement d’un profit maximal directement sucé par la pompe buccale des actionnaires, les tiques et puces véritables du corps social."

        Grande réthorique Léniniste, 18 millions de morts.

         

        N’inversont pas les rôles : c’est votre "corps sociale" qui vie GRACE aux actionnaires, pas l’inverse, sinon ca serait l’afrique icic, comme la d’ailleur prouvé Lénine, en les butants, ce qui a conduite à une misére noir les salariés : Division par 4 de leur salaire ! Arf !! Obligé de les fusiller, décimation, pour qu’ils " acceptent" de travailler ! Par ailleur, le plus drôle, c’est que vos transnationnal rapatrient leur bénéfice EN FRANCE, et c’est la quel payent encore leur impots (dans les 80 milliards d’Euros). Tu veux qu’elles partent, Tovaritch ?

         

        "et que notre position socio-économique ne dépend que de notre volonté."

        Puisque l’Ecole de la République est gratuite et obligatoire, jusqu’à Polytechnique et l’Ena, effectivement, votre vie est votre choix. Nul n’a le droit de vous libérer des conséquences de vos choix, car vous êtes libres, même de devenir SDF par glandage à l’école.

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        • Vincent Frédéric Stéphane 1er février 2008 14:49

          Fais nous rire Black Ader, conte nous dans le détail ton parcours scolaire. J’aimerais comprendre comment on peut écrire aussi bien que tu le fais.

           


        • deidjinn 2 février 2008 01:38

          Mon Dieu Black Ader, tu postules pour être "barbarian number one" ? C’est d’une bêtise ce que tu racontes ... et moi qui perds mon temps à te le faire remarquer


        • Céphale Céphale 1er février 2008 14:03

          Quand l’Empire romain s’est désagrégé, les Vandales et les Huns n’en avaient rien à foutre, de la civilisation universelle.

           

          L’idée a resurgi progressivement, grâce aux moines du moyen-âge. Puis elle a disparu, à cause de l’Eglise catholique et de l’Inquisition. Puis elle a commencé à renaître, grâce aux philosophes des Lumières.

           

          A nouveau, l’idée de civilisation universelle est étouffée par le matérialisme triomphant.

           

          Merci de le rappeler, Sophie.

            Lire les 5 réponses ▼ (de sery, eric, armand)

          • Vincent Frédéric Stéphane 1er février 2008 15:33

            Très chère Sophie,

            Je commence à savoir votre sagacité et serais très intéressé par un votre billet autour d’une déclaration de cette même Christine Lagarde mercredi dernier sur l’antenne d’Europe1 : "La compétition j’adore ! Cela m’excite." après qu’elle eût dit que c’est en période de basses eaux que l’on se surpasse.

            Bien à vous.


            • ATHENA 1er février 2008 16:41

              100 % d’accord avec vous Sophie !

              Nous avons l’impression de vivre dans un monde complètement infantilisé par la loi du marché,la pensée unique néo-libérale", l’asphyxie intellectuelle des médias.

              Un seul horizon indépassable : LA CONSOMMATION, le POUVOIR d’ACHAT.... Tous les esprits tendus vers cet objectif quasi-trascendental, et pour ce faire prêts à accepter toutes les compromissions, tous les reculs moraux autant que sociaux, toutes les dérives, car la fin justifie les moyens !!

              J’entendais COMTE-SPONVILLE hier soir sur une télé "libre" qui rappelait que le travail n’était pas une valeur en soi (mais une marchandise quantifiable et donc sujette à rémunération). Rien à voir donc avec une valeur morale ou une prétentue "dignité" (un chomeur est-il moins digne qu’un travailleur ??). Les valeurs morales telles que le respect, l’amour, la liberté... ne se louent ni ne se vendent !!. Si dignité il y a elle n’est que dans les "conditions de travail".

              Les apôtres du travailler plus nous conduisent inexorablement vers les marécages de la "marchandisation" de l’individu pour le profit d’une poignée de financiers véreux et d’actionnaires anonymes. Mais que leur restera-t-il lorque la planète épuisée, saccagée, stérile ne pourra plus nourrir les milliards d’hommes qu’elle porte ? Demain, c’est déjà aujourd’hui... faut-il être aveugle et sourd pour ne pas entendre tous les signaux d’alarmes que les scientifiques, les sociologues, certains économistes même, nous délivrent depuis des années et de plus en plus vigoureusement ?

              Qu’elle croissance veut-on ? celle qui nous anéantira tous dans un avenir proche ? sont-ils donc si pressés d’en finir avec l’espèce...

              Je ne suis pas du tout optimiste sur les capacité de l’homme à comprendre l’enjeu et à inverser (si c’est encore possible) le processus d’auto-destruction.

              Lire la suite ▼
                Lire les 6 réponses ▼ (de pseudo, Vincent Frédéric Stéphane, undefined, eric, gossein)

              • Claude Drocourt 1er février 2008 17:35

                 

                Bonsoir. Merci Sophie pour ce texte intéressant (malgré son langage…Mais pourquoi le critiquer ! C’est le fond qui intéresse, non ?)
                J’ajoute à ce constat désastreux 3 références.

                Dans sa « Généalogie des barbares  » (Odile Jacob, oct 2007) Roger-Pol DROIT nous parle des barbares qui après avoir été « les étrangers » ont surtout été ceux qui se livraient à des actes inhumains. Aujourd’hui, ce nom désignerait plutôt ceux qui s’opposent à l’évolution de la vie dans toute sa diversité.
                La barbarie qui s’expose publiquement par ex dans la corrida dite « espagnole » (comment peut-on la tolérer sous prétexte de tradition ?) est encore plus pernicieuse pour notre société dans l’économie du Marché qui nous précipite dans le mur !
                Pierre RABHI, un grand homme, fondateur de « Terre et Humanisme  » http://www.terre-humanisme.org/ dénonce « cette confiscation des droits et des biens vitaux ». Il s’est fait le défenseur de l’agroécologie et de la décroissance. Dans un texte célèbre « Pour une sobriété heureuse » il disait :

                « Il est compréhensible qu’avec la symphonie universelle exaltant le PNB et où la croissance résonne comme l’option rationnelle, salvatrice et irremplaçable, la décroissance puisse sonner comme une fausse note. Par ailleurs la conscience collective ayant intégré la croissance comme fondement quasi religieux de la modernité, la décroissance devient une sorte de schisme régressif menaçant l’intégralité de tout le système.
                 
                Sans jugement de personne, nous pouvons mesurer la puissance de l’endoctrinement induisant une forme d’aliénation non identifiée. Car il est sous-entendu que selon le modèle en vigueur, les individus que nous sommes, notre présence momentanée au monde, de notre naissance à notre décès, doivent être soumis à la loi de la productivité et de la consommation. Nos énergies métaboliques et intellectuelles sont la propriété d’un destin prédéterminé par la loi du marché. Le territoire national lui-même, et dans sa totalité, n’est pas perçu comme un espace où des êtres humains doivent vivre en conciliant la résolution des besoins matériels de survie et la satisfaction des besoins légitimes d’épanouissement de la personne, mais comme une vaste entreprise. Le tout est basé sur la valorisation monétaire de tout ce qui peut l’être, au risque d’exclusion et de souffrances humaines contingentes. Elles sont considérées comme la taxe sacrificielle à payer à la divinité « croissance ». Car dans ce scénario tout ce qui n’a pas un prix n’a aucune valeur et celui qui n’a pas de ressources ne peut avoir d’existence, au pire par oblitération radicale, au mieux par perfusion minimale de survie. Etc. »
                 
                A cette barbarie moderne de l’économie capitaliste, vient s’ajouter celle de l’indifférence. Dans « La mort spectacle  » Michela Marzano (Gallimard, août 2007) enquête sur les images d’horreur qui envahissent notre réalité, et constate que la violence mise en images anesthésie ceux qui la regardent et « neutralise » tout sentiment d’humanité. Ainsi s’installerait une nouvelle forme de barbarie, celle de l’indifférence !

                C’est ce monde créé par le Marché qui crée cette violence et à terme cette indifférence ! Réveillons-nous ! Les barbares sont revenus et nous entraînent dans leur chute ! Vivons écolos, votons pour des hommes responsables, éduquons et protégeons nos enfants, engageons-nous pour défendre la vie, il y a urgence !
                Lire la suite ▼

                • eric 1er février 2008 19:27

                  A lire absoluement jusqu"à la fin même si c’est un peu difficile

                  Article extrêmement attendrissant, c’est presque un exemple du genre, les larmoiement violentissimes et la bêtise pseudo intellectuelle qui se contredit elle même des ennemis de la liberté. Même le style ampoulé et lourdingue est typique

                  L’aspect larmoyent est plustot rassurrant, tant qu’ils pleurnicheront on peu espérer qu’il ne sont pas vraiment dangeureux.

                  L’aspect violent est caractéristique. Barbare brutal, malfaisant vénéneux, parfum pouacre (?) fait dégobiller, un cadavre putride, cela gicle empeste, miasmes putride

                  C’est tous le vocabulaire du racisme dans toute sa répugante banalité. Depuis Hitler lénine et trotsky,on sait que peu importe qu’il s’applique à une prétendue race ou une prétendue catégorie sociale,le résultat est le même.

                  Le médiocre niveau intellectuel typique. Une sorte de kasha,post néomarxienne et para freudienne mal assimilée mélangé à l’américanisation des esprits qui s’est définitivement emparée de l’extrême gauche depuis 68.

                  Si ainsi l’homophobie est un complexe, si c’est une défense de l’individu qui craint ses propres pulsions, comme cela a pu etre dit, au nom de quoi l’interdire, pourquoi pas interdire le complexe d’oedipe ? Placer les questions relatives à l’homophobie au coeur des problèmes sociaux actuels est, comme tous les "progrés sociétaux" une mode qui nous est venue d’amérique dans les années 60.

                  Confondant dérégulation et dérèglementation, exigeant des complexes tout en dénoncant la décomplexion, pour au final, comme tous ses petits amis, se plaindre de la limitation des prélèvements obligatoires qui limite les fromages sur fonds publics, tous cela est assez banal.

                  L’inculture ethnocentrique qui refoule hors de la "civilisation" l’ensemble de notre historie "d’aliénation religieuse", mais aussi le reste de la planète ou les croyances et pratiques religieuses restent majoritaires est aussi assez typique de gens aui ne sortent pas souvent de chez eux.

                  Ce qui est intéressant c’est de retrouver ici le concept de "barbare". Ceux qui ne parlent pas la même langue. Ceux que l’on ne comprend pas, mais plus profondément encore, ceux qui ne vous comprennent pas.

                  Les braves gens dont cette dame est proche se plaignent surtout qu’on ne les écoute plus ou qu’on ne les comprend pas.

                  Typique de la gauche "vieille adolescente", les pauvres sont incompris et ils en souffrent particulièrement parcequ’ils travaillent en général dans les ministères de la parole.

                  Lire cet article est donc non seulement utile, mais charitable,

                  Toute réaction les confortant dans l’idée qu’on les écoute et que ,vraiment, ceux qui ne pensent pas comme eux, sont des poux putrides,

                  Paradoxalement, en leur permettant de s’autoexiter, cela les calmes comme toutes les masturbations. C’est donc une bonne action politique.

                  Ces fachistes au petit pied n’ont pas le courage physique de leurs pensées délirantes et il faut contribuer à ce que cela dure.

                   

                   

                   

                  Lire la suite ▼

                  • Vincent Frédéric Stéphane 1er février 2008 21:30

                    Eric, Eric ! Il faut absolument que vous publiez sur AV ! Quelle talent ! Quelle acuité. Quelle justesse du propos et quelle pertinence ! C’est presque du niveau BHL et je suis d’ordinaire avare de mes compliments. Continuez je vous en prie. Un talent vient de naître !

                     


                  • eric 1er février 2008 22:30

                    @ a vincent frederic stéphane, ce n’est pas très gentil....vous auriez pu comparer à un grand intellectuel de droite comme Laurent Gera ou Audiard , ou Belmondo dans les mariés de l’An 2 mais merci quand même...


                  • Céphale Céphale 1er février 2008 21:12

                    @Sophie

                     

                    Tu connais le film québécois "les invasions barbares".

                     

                    J’ai appris hier que nos cousins d’Amérique qualifient les placements de capitaux aux Iles Caïman et dans d’autres paradis fiscaux d’ "évasions barbares".

                     

                    Amusant !

                      Lire les 6 réponses ▼ (de eric, Vincent Frédéric Stéphane)

                    • Céphale Céphale 1er février 2008 23:20

                      @eric

                       

                      Je suis heureux d’avoir involontairement donné prétexte à votre verve étourdissante.

                       

                      En vous lisant, j’avoue que je n’avais rien compris au film.

                       

                      Merci Maître.


                      • eric 2 février 2008 06:50

                        Cela ne m’étonnepas du tout. Libération est dans le même cas que vous à chaque film d’Arcand. Sauf Jesus de Montréal qui était vraiment trop en avance pour eux pour qu’ils comprennent quoi que ce soit à cete tentative prhophétique de réinventer des valeurs sur la base d’un christiannnisme sans dieu et sans christ. ’ voir BHL ; Regis Debray, Guillebaux, etc....)

                        D’ailleurs comme Arcand n’est pas fou et ne tient pas à étre éreinté par la critique bien pensante, il ne dit jamais en public ce qu’il pense. Retrouvez l’interview de sa femme, moins prudente sur le film et vous verrez qui sont pour lui les barbares.

                         


                      • gossein 2 février 2008 09:56

                        @ mr Vincent frédéric stéphane

                        Tout à fait d’accord !

                        Ce sera long mais il faut y croire.


                        • Vincent Frédéric Stéphane 2 février 2008 13:23

                          Merci Gossein. Ce n’est pas qu’il faille y croire mais ça fait tant de bien et c’est tellement compatible avec la raison que j’aurais tort de m’en priver.

                          Cordialement.

                           


                        • Sophie Sophie 2 février 2008 12:55

                          Intéressant, ces réactions. Entre ceux qui partagent mes convictions, et ceux qui m’insultent, on a bien la ligne de faille dont je parle dans cet article. Que dis-je, c’est une faille, c’est un canyon... L’avenir est sombre, mes amis...


                          • Vincent Frédéric Stéphane 2 février 2008 13:22

                            Très chère Sophie,

                            Eric aurait pu exprimer les mêmes idées sans pour autant t’aggresser. Ceci étant, compte tenu de la qualité intellectuelle de ses écrits, on peut passer outre et ne retenir que l’idée principale qui est que l’ennemi n’est pas ailleurs qu’en nous-même ou plutôt que ce n’est pas en identifiant des ennemis que l’on construira un monde meilleur même si cela peut être une première étape qu’il convient ensuite de dépasser (là j’ai conscience de méler ses idées et les miennes...).

                            Rester sur le constat d’une faille entre les hommes n’aide pas. Il faut le dépasser sinon l’avenir est effectivement sombre car même ceux qui se vivent en gens de bien seraient amenés à tuer pour ne pas l’être.

                            Si l’on se contente de croire que le diable existe et qu’il prend la forme d’un groupe humain ou même qu’il se distribue plus ou moins aléatoirement en certains d’entre nous, on ne peut que désespérer.

                            J’ai été très frappé par une scéne du Gandhi avec Ben Kingsley. Alors que Gandhi est sur son lit de grève de la faim et que les combats etnico-religieux font rage, une délégation d’Hindous le supplie de vivre. L’un de ses membres explose et lui dit que les Musulmans sont des barbares, ont tué son propre fils et qu’ils ne méritent que la mort. Gandhi lui dit alors que s’il veut surmonter son malheur, il doit dépasser sa haine en donnant de l’amour à hauteur de sa peine, par exemple, en recueillant un orphelin Mulsulman, dont les parents ont été tués par des hindous et en l’élevant comme son propre fils, éventuellement même dans la religion de ses parents. J’ai été frappé par la puissance de cette intelligence qui fait corps avec l’amour. J’en ai chialé, silencieusement. Puis j’ai avancé dans cette direction.

                            Donne toi les moyens d’être heureuse, ensuite tu trouveras mieux encore la force de rendre le monde plus heureux.

                            Eric, qu’en penses-tu ?

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                          • eric 2 février 2008 14:37

                            @ VSF j’ai commencé à répondre maisc’est passé au dessus. Je suis d’accord. Pour résumer, le conseil donné à Sophie est la promesse donné par l’évangile ( qu’il ne faut pas confondre avec un commandement, c’est au futur) tu aimera ton dieu et tu aimera ton prochain comme toi même. La figure du péché dans le christianisme c’est la non adhésion à cette promesse. C’est le désespoir, ( la dépression nerveuse pour êtremoderne ?) celui qui ne s’aime pas comment pourra t il aimer. D’une certaine manière, je presssent que les engagements à l’extrême gauche sont le reflet de problèmes personnels, d’une insuffisance d’amour de soi qui interdit d’aimer réellement les autres. Et donc en thèorie, il faudrait les aimer encore plus parce qu’ils en ont encore plus besoin.

                            Mais je soupçonne que ces postures extrêmes aujourd’hui, sont surtout une sorte de chantage affectif pour justifier une hausse des prélèvement obligatoires et le maintient des prébendes publiques au détriment des plus défavorisés.

                            A part quelques vrais malheureux qui y croient sincèrement, il s’agit surtout de se positionner dans la course aux décharges syndicales, aux postes d’élus, aux sinécures diverses, pouvoir accuser ses rivaux journalistes d’être complices du "grand capital"pour leur piquer leur place etc.... Ils miment le malheur et je ne voit pas d’autres réaction possible que de s’offrir leur physionomie en les prenant au mot. Il m’est difficile de savoir si cette Sophie est sincère quand elle traite des gens de poux ou de puce, mais je préfère faire le pari optimiste que ce n’est qu’une hypocrisie...

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                          • Céphale Céphale 2 février 2008 15:07

                            @Sophie

                             

                            C’est toujours un plaisir délicat que d’être pris pour un crétin par un imbécile.

                             

                            Je ne sais plus qui a dit ça.

                             

                            Bien entendu je ne vise personne !


                            • eric 2 février 2008 17:01

                              @ céphale, Donc,puisque vous ne visez personne, c’est une autocritique ? Vous vous voyez dans le role du premier du seond ou des deux à la fois ?


                            • Vincent Frédéric Stéphane 2 février 2008 16:51

                              Moi je fais le pari inverse que je qualifie aussi d’optimiste.

                              Ceci étant, je ne doute pas non plus de ta sincérité quand tu violentes ceux que tu fais le pari de croire hypocrites ; je crois que tu les traites comme tu le fais aussi parce que tu penses que cela peut leur faire prendre conscience que c’est con de croire que quelqu’un est fondamentalement mauvais.

                              J’ai cependant adopté une variante qui offre toujours une porte de sortie vers le mieux en n’ayant pas peur de me contredire dans une même phrase. Genre "t’es con mais c’est moi qui le suis plus encore en te disant que tu es un con parce qu’en fait si je te le dis c’est pour que tu ne le sois plus tout en continuant à être encore mieux toi-même, en moins con.".

                              Et puis j’aime bien Sophie. J’en ai trop lu d’elle pour la croire hypocrite. Je pense qu’elle a du talent qui l’amène à parfois aller plus loin qu’elle ne le souhaiterait a posteriori.

                              Enfin, j’en ai connu de très près de "vrais malheureux qui y croient sincèrement" et ils n’étaient pas malheureux tout en étant persuadés qu’ils ne sauraient être pleinement heureux tant que l’opprimé le restera. Puis j’ai réfléchis à ce qui clivait vraiment les hommes en salauds et en justes, j’ai réfléchis à ce qui pouvait être le propre de l’homme, j’ai réfléchis à ce qu’était la différence entre savoir et croire et après beaucoup de temps, j’en ai conclu que "Tout est vrai y compris son contraire mais que certaines choses sont plus vraies que d’autres, notamment cette phrase ci." On encore :

                              Je suis, c’est ma vérité

                              Il existe quelque chose d’autre, c’est mon choix

                              Dieu c’est tout plus Dieu, c’est ma quête personnelle partageable

                              Tout ce qui n’est pas moi est mon frère, à un degré plus ou moins proche, c’est notre futur commun possible.

                              Ne pas faire à autrui ce que je ne souhaite pas que l’on me fasse, c’est une évidence.

                              Pour en revenir à un peu de politique, j’aurais envie, dans une autre vie, d’être un invité d’une émission où serait aussi invité un représentant d’une association d’assujettis à l’ISF qui dénoncerait la pression fiscale. Je lui demanderais : t’as mal où ?

                              Et j’le lacherais pas tant qu’il ne m’a pas convaincu que le monde sera meilleur si l’on supprime l’ISF. Parce que s’il me dit que lui il dépense mieux son fric que ne le ferait l’état, j’lui réponds chiche ! On enquête ! Pas pour vérifier si c’est vrai ou si c’est faux, simplement parce qu’à faire l’enquête, on modifiera le monde. Si l’on est suffisamment nombreux à s’y intéresser, on fera en sorte que l’état et le riche dépensent mieux. Et s’il me dit que c’est pas juste qu’on lui pique son fric, je lui demande de me définir la justice. Mais là n’était pas l’essentiel.

                               

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                              • eric 2 février 2008 17:11

                                je pense que nous devons parfois arriver à des choses proches par des chemins différents.

                                En ce qui concerne l’ISF en revanche, je ne voit pas en quoi qui que ce soit à une légitimité à demander raison de l’usage qu’une personne fait de son argent personnel gagné dans le cadre de la loi et sur lequel il a déjà payé des impots, en tous cas cela ne peut en aucun cas être mis sur le même plan que la vérification de l’usage de notre argent collectif par l’état. Ce dernier point est même un droit de l’homme. SI un type riche ou pauvre brule 100 euro qui lui appartiennent on peut en penser ce que l’on veut mais c’est surtout son problème. Si l’état prélève 54% de la richesse et la dépense de plus en plus en frais de fonctionnement et de moins en moins en investissements collectifs et redistribution, c’est notre problème et nous avons le droit d’être d’accord ou pas.

                                dans les deux cas, il s’agit d’aillerus moins d’argent que de liberté de fraternité et d’égalité

                                Donc je comprends mal comment vous pouvez établir un parrallèle.


                              • eric 2 février 2008 17:19

                                PS les sincèrement fous, sont en pratique parfaitement indifférent à la situation réelle des opprimés, sauf quand ceux ci sont utiles ou les écoutent. La preuve, Le FN rassemble sociologiquement les couches les plus défavorisée de la population exprimant par leur vote leur ras le bol et notamment de leurs idées à eux, et tous ce qu’il trouvent à faire, c’est de les traiter de facho ou de barbare...Les hypocrites en font d’ailleurs autant...


                              • Vincent Frédéric Stéphane 2 février 2008 17:41

                                L’important était le "t’as mal où ?".

                                On est là où on en est aussi parce que l’on ne cesse de se tirer les uns les autres dans les pattes. Il est sans doute des contextes dans lesquels la compétition est la voie de l’optimum mais ils sont de moins en moins pertinents.

                                Quand on revendique, il faut que cela soit justifié et quand des gens disent souffrir, si on revendique contre leurs revendications, il faut aussi savoir exprimer en quoi l’on souffrirait soi même si l’on allait dans leur sens. Cela me paraît un moyen pratique de commencer à favoriser l’intérêt de chacun plutôt que de s’en protéger.

                                Etre riche, c’est une responsabilité avant toute chose, sinon faut s’attendre à ce que ceux qui sont pas riches ne soient pas forcément responsables.

                                Tenez, pour faire encore plus dans le quotidien : Travailler plus pour gagner plus why not ? Mais "gagner plus", pour quoi faire ? Si t’as pas assez pour vivre décemment, c’est évident et encore. Mais si t’as déjà plus que ce que tu ne peux décemment en dépenser... C’est quoi le putain d’intérêt ? Ah ben ouais, je veux gagner plus pour mieux rendre heureux ceux que j’aime. Mais à part ça... ? Si tu dis aux pauvres que c’est d’leur faute si y sont pauvres et que c’est con d’être pauvre et que toi t’es bien heureux d’être riche et que tu feras tout pour être de plus en plus riche et qu’au bout du bout tu les emmerdes ! ... T’auras une répétition de déjà vu mais en pire, chaque fois encore pire, avec toujours des sincérités irréconciliables de part et d’autre... Mais si tu dis que si t’es d’plus en plus riche eux aussi le seront et que tu leur dis en plus qu’être riche c’est le but de l’existence, t’arriveras au même résultat.

                                 

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                              • Sophie Sophie 3 février 2008 19:31

                                Je maintiens, n’en déplaise à certains, que nous vivons une bascule civilisationnelle contre laquelle il nous faut lutter. Les barbares ne sont pas les gens qui en souffrent ou qui sont appelés à en souffrir, mais ceux qui organisent cet écrasement des valeurs humanistes et en profitent. Quelques soient les diversités individuelles et culturelles - diversités à préserver évidemment -, ces valeurs sont universelles, sans quoi elles ne sont tout simplement pas ! Or on voudrait de nos jours nous faire croire que le Marché est la seule universalité, le seul modèle possible. Je préfère croire en l’homme plutôt que révérer le profit, le gaspillage, l’injustice sociale et la dévastation de la planète qui vont avec, et je ne vois pas que défendre des positions de gauche puisse faire douter de ma santé psychologique ni de ma sincérité... Donc je rassure Eric : je me porte très bien, et je pense et je vis ce que je dis.

                                Un détail, au niveau du vocabulaire : la langue française est riche, servons-nous en. A titre d’information pour le commentateur qui s’en étonnait défavorablement, "pouacre" signifie "nauséabond" ; j’apprécie ce mot pour ses sonorités, qui s’allient particulièrement bien à mon avis avec son sens.


                                • eric 3 février 2008 22:03

                                   

                                   

                                  Triste confirmation !

                                   

                                  Depuis que l’on a inventé le terme civilisation, les contemporains d’une époque ont le sentiment de vivre un basculement.

                                   

                                  Depuis la nuit des temps, les « sauvages » ou barbares ou primitifs, ont toujours tendance à trouver qu’ils sont  les seuls « être humains », ravalant les autres dans l’animalité. Cheyenne, Nambicuara etc, veut dire être humain, et s’appeler humaniste quand on traite les gens de pou ne mérite pas les mêmes excuse que les peuples primitif qui eux, n’ont pas connu le passage par le vrai humanisme.

                                  Il vaut bien mieux une valeur mondiale qu’universelle/ Le respect des anciens est une valeur universelle, mais elle est moins mise en pratique dans nos pays à maison de retrait et caniculés que dans les pays pauvres. On souhaiterait sa mondialisation.

                                   Quand aux « valeurs universelles »…Quel contenu ?  Essayer pour voir et sans regarder de citer tous les droits de l’homme ou même quelques uns et demandez autour de vous ( tient, par exemple, le droit sacré de choisir librement son école). Cela marche un peu mieux avec le décalogue et encore.

                                  Il ne faut pas confondre vos aspirations personnelles avec des valeurs universelles.

                                   

                                  Tient par exemple, le respect du aux croyances religieuses est un droit de l’homme, les traiter d’aliénation, donc de maladie est ce une valeur universelle ? Un respect d’une valeur.

                                  Voir des malades partout est un signe de paranoïa, et vous traitant comme vous traitez les autres, je me permets de m’interroger sur votre santé mentale.

                                  Le marché est très exactement un modèle, celui que l’on utilise pour essayer de comprendre comment fonctionne les échanges entre personnes et organisations. Rien de plus. Cette focalisation sur ce modèle d’étude paré de tous les vices est significative. La principale caractéristique des marchés dans une économie libérale c’est qu’ils donnent le choix et qu’ils sont sous le quadruple contrôle des consommateurs, des travailleurs des actionnaires et de l’état.  Peu d’autres organisations peuvent en dire autant. Prenez ATTAC par exemple, propriété privée qui n’est même pas sous le controle de ses propres adhèrents.

                                  Quand on est à 54% du PIB en prélèvements obligatoires et que la part des entreprises dans le même PIB est de 17%, se focaliser sur cet aspect finalement limité de la vie sociale et économique est inquiétant et même un peu suspect.

                                   Il est un fait qu’il y a d’autant plus de justice sociale, de respect de l’environnement que l’on a affaire à des démocraties libérales. Partout ailleurs c’est pire et cela signifie quand même quelque chose.

                                   Enfin il est clair que vous ne croyez pas en l’homme si vous imaginez un seul instant qu’une profession, même celle de grand patron peut déterminer toutes les dimensions notamment éthiques d’un être humain, mais peut être en certains hommes, ceux qui pensent comme vous.

                                   

                                  Quant à pouacre, je trouve le mot très savoureux, je ne le connaissais pas, d’où mon point d’interrogation. C’est avec un plaisir linguistique que je l’utiliserai. Si je maintiens que qualifier une personne de la sorte ressort du vocabulaire classique de tous les racismes de tout temps, en revanche, appliqué à vos idées, et non à vous en tant que personne il me semble judicieux.

                                   

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                                  • grangeoisi grangeoisi 4 février 2008 00:14

                                    Pour faire mumuse .

                                     

                                    Des cimes de cette réflexion existentielle nous ouvrageons le concept du capitalisme ploutocratique conduit par l’oligarchie malodorante.

                                     

                                    Le consubstanciel représentant nos légitimes aspirations doit obvier les actions des hirudineas sans frontières et atteindre dans sa nudité originelle l’ Homme Sauvage de JJ ROUSSEAU et, que l’on pardonne cette intericonicité factuelle, le Yéti protéiforme de l’Homme Heureux.

                                     

                                    Cette doxa dicible qui nous conduira à l’ Epistémè moderne ne doit pas nous faire oublier cette nécessaire anosmie pour consommer le caviar.


                                    • Céphale Céphale 4 février 2008 10:59

                                      @Sophie

                                       

                                      Armand a fait remarquer très justement : Les Germains ont rarement été les fossoyeurs de l’Empire romain, qu’ils servaient à l’occasion avec beaucoup de talent...

                                       

                                      Je te conseille de lire (si ce n’est déjà fait) un grand classique, qui fait toujours autorité : Gibbon - Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain. Il est publié chez Robert Laffont dans la collection "Bouquins".

                                       

                                       


                                      • ddacoudre ddacoudre 4 février 2008 22:14

                                        Bonjour Sophie.

                                         

                                        Il n’y a rien à jeter dans ton article.

                                         

                                        Seulement une note d’espérence.

                                        Je fais souvent le reproche de la Vérité comptable de notre monde économique, non parce que ce n’est pas notre expérience du vécu, mais parce que ce monde comptable se veut scientiste, et cela, parce que notre activité peut être traduite en langage mathématique. Le domaine des mathématiques ne définira des vérités expérimentales, que si elles peuvent être réfutables (faire l’objet de vérifications expérimentales). Nos théories économiques ou monétaires, bien que s’appuyant sur les mathématiques, sont irréfutables en elles-mêmes puis qu’elles reposent sur une acceptation conventionnelle de valeurs relatives. Elles ne sont donc vrai que parce qu’il y a une majorité de faits ou de forces pour les imposer.

                                         

                                        Aussi, essayer de se motiver pour accepter une modification de la vérité de notre vécu, nécessite de rechercher dans votre vérité son sens caché, celui qui se trouve au-delà de la seule représentation financière de nos désirs.

                                         

                                        Non pas le sens que tout le monde connaît, c’est à dire vouloir disposer de revenus pour jouir du produit des ressources matérielles ou intellectuelles sans participer à l’effort de leur création ; mais le sens qui a fait, que des hommes se sont toujours manifestés pour envisager des mondes meilleurs, pour avoir des utopies.

                                         

                                        Celui qui fait, qu’ignorant de la source cachée de leur élan, ils ont fait évoluer le monde culturalisé, même si c’était pour le tailler à leur mesure.

                                         

                                        Ils existaient hier, ils existent aussi aujourd’hui, même si je considère qu’il y en a de moins en moins dans le monde des adultes « installés », qui ont dû lutter pour modifier leur monde et, en parvenu, ils laissent le flambeau à d’autres. Je suis peut-être injuste, mais pour ce qui relève encore de l’utopie c’est vers les cadets qu’il vaut mieux espérer.

                                         

                                        Pour ce faire, ils entreront en confrontation avec leurs aînés qui leur expliqueront qu’ils leur ont construit et organisé un monde comptable meilleur, dont ils auraient tort de se plaindre, d’une certaine manière ils leur passeront par succession leurs chaînes. Tort de se plaindre car de leur temps c’était pire ; une manière de faire accepter un mode de vie comme irréversible, de la même manière que nos ancêtres ont dû le dire à leurs enfants, comme nous le répétons aux nôtres, alors que tout notre passé historique le dément, sinon nous vivrions toujours comme l’homme de Cro-Magnon.

                                         

                                        C’est vers une jeunesse plus instruite à la fois de littérature et de mathématique, de philosophie et de science, qu’il faudra placer nos espoirs, même si ce n’est pas une garantie en soi dans un monde de conditionnement très élaboré, car il leur faudra se créer des espaces de débats et de réflexions, parce qu’aujourd’hui leur « parent » ne leur offre que des Entreprises, des distractions commerciales, des expédients de toutes sortes, et des prisons.

                                         

                                        Le comble en est que ces « parents » se plaignent des images que véhiculent leurs enfants, alors que se sont eux qui les ont conçues, et sont incapables de reconnaître leur œuvre.

                                         

                                        Incapables de comprendre que la structure hiérarchique est un véhicule qui doit être à la mesure de ses nouveaux occupants, et non pas pour tailler le nouvel occupant seulement à la place de l’ancien. De manière plus claire et idyllique, l’enfant doit être élevé pour le nouvel être qu’il est, et l’enseignement hiérarchique qu’il reçoit ne doit pas aboutir à fabriquer le « clone » dont nous exprimons le besoin, mais lui apprendre à comprendre les définitions de toutes les informations que nous avons traduites, pour qu’il puisse associer les siennes ou en définir de nouvelles, tant dans la nécessité que dans le rêve

                                         

                                        Cordialement.

                                        Lire la suite ▼

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