Mélenchon nos peines
Je crois aux signes ; mon premier texte sur ce site s'intitulait « Mélenchon nos âmes ».(1)
En octobre 2008, alors que j'étirais du plâtre sur les murs de mon atelier, écoutant pour la seule et unique fois de ma vie France Inter, et je ne sais pas pourquoi, probablement France Cul et France Musique me gonflaient, voilà t-y pas que j'entends Mélenchon annoncer qu'il créait un nouveau parti, à gauche du PS, et le décrivait comme vous l'avez su par la suite si vous n'écoutiez pas la radio à ce moment-là ; c'était un dimanche et la nuit tombait.
Mélenchon, ça faisait longtemps que je l'avais laissé tomber, depuis que j'avais appris par les médias qu'il pantouflait tout en râlant au Sénat, et je me disais si c'est pas malheureux d'avoir tant dit tant fait pour en arriver là ; mais je n'en avais rien à fiche. Dans le même temps, voyant depuis déjà un moment que le monde courait à sa perte, je ressentais une espèce de culpabilité à me tenir à l'écart de tout engagement politique ; je me disais c'est bien beau d'écrire des tonnes de pages que personne n'édite, d'écouter l'autre, de lire et de temps en temps de pousser un coup de gueule ; j'avais envie de faire la trêve de ma protection de cette société qui était partie en courant dans le sens opposé à ce nous avions été quelques-uns à croire.
J'avais tenté Greenpeace d'où j'étais partie en courant, moi aussi, y découvrant toutes les ficelles que je connaissais par cœur dans ma vie associative, élitisme, hiérarchie, cour, tout ce que j'exècre et ce à quoi je ne peux me plier ; j'avais tenté ATTAC, mais c'était après le schisme et ça ne me convenait pas non plus.
Et voilà que Mélenchon se réveillait, proposait un parti creuset, où chacun pourrait s'exprimer et participer ; j'exultais. N'aimant pas traîner, je me suis remuée et dès le tout début décembre, j'avais organisé la première réunion dans le Gard, pour créer un comité PG.
Je me demandais s'il fallait que j'apporte à boire, à grignoter ; il faut dire que je n'avais jamais milité de ma vie et que, encore aujourd'hui, je n'ai jamais manifesté. J'optai pour plus d'humilité et arrivai ouvrir la salle, les mains vides.
Plus de cinquante personnes étaient venues ; des vieux cocos du coin, que je n'ai jamais revus, des gens de toutes sortes mais aussi, des militants notoires, qui ne me dirent même pas bonsoir, et qui accaparèrent le truc. Je ne sais pas si j'ai placé trois phrases dans cette soirée. Ils étaient là, une demi douzaine à se connaître, monopolisèrent la parole, en bref ils raflèrent la mise !
Premier déboire.
Bon, me dis-je, tu as tout à apprendre, apprends.
Le centre de gravité du comité ainsi crée se déplaça à plus de cinquante kilomètres de chez moi. Dur, quand on n'a pas un rond, pas internet. Je suis persévérante et j'ai milité avec eux pendant toute l'année 2009. Scotchée littéralement par le niveau des réunions où il ne s'agissait que d'établir des règles, pinailler sur de l'administratif, je rongeais mon frein. Dès que j'ouvrais la bouche pour essayer de recentrer les choses sur de la politique, dès que j'essayais d'approfondir ou éclaircir quelques notions qui me paraissaient basiques, un vide immense s'ouvrait, le silence un instant, puis la suite du calendrier, des réunions,etc.
J'étais malheureuse. Mais l'année des élections européennes passa ; j'aimais aller seule coller des affiches et mettre des tracts dans les boîtes aux lettres, j'ai découvert tous les recoins de tous les village alentour ! j'aimais moins, parfois, ce qui était écrit sur les tracts ; non pas que j'étais contre mais j'avais un peu honte que cela vole si bas. J'allais à toutes les réunions et je m'y morfondais souvent. On a rien sans rien me disais-je.
Puis l'été arriva, après une dernière réunion départementale où nous étions quarante, il devait y avoir quarante deux militants à cette date en tout dans le département, et où la meuf de Méluche à l'époque nous avait fait l'honneur de sa présence, comme j'arrivais après elle, elle m'avait accueillie, avec mes chiennes, comme si elle était chez elle et moi l'invitée, regardant les bêtes aller dire bonjour à ceux qu'elles connaissaient, et me dit « non c'est bon, elles ne dérangent pas » ( merci bwana) avec autour les groupes indifférents ; je me disais y aurait-il quelque chose que je n'ai pas compris ? Nervous la meuf, gribouillant des pages entières de traits noirs et s'adressant à n'importe lequel d'en nous, pauvres pécheurs, comme l'Autorité et le Savoir ; mettant son grain de sel partout, au point que j'avais compris qu'elle serait des nôtres à l'Assemblée Générale prévue fin septembre. Et puis, devant quelques victuailles confectionnées par nos soins, un verre à la main, elle se révélait une chouette fille. Quelqu'un avait dit qu'il serait bien que l'on finisse la prochaine réunion, d'une manière un peu plus longue et conviviale, histoire de se connaître. Tout le monde avait dit « Super ! ».
J'avais ainsi proposé chez moi, ou plutôt le lieu de mon travail, qui est une pinède avec des installations pour recevoir des gens, grand espace, privé, on ne demandait rien à personne ( parce que ce n'est pas évident de trouver une salle gratos pour se réunir) et qui a l'avantage d'être en plein centre du département..
Fin septembre arrivait ; je me mis en quatre, nous serions quarante à souper ensemble ; j'achetai la viande, barbec prévu, le pain, le vin, les salades, le fromage, après avoir fait passer un mot pour savoir si cela convenait à tout le monde ; on me rembourserait sur place. Début d'après-midi, au programme, débats sur thème, en groupe ; j'avais pris l'agriculture, qui l'eût cru ! L'agriculture fut zappée, nous n'étions que deux intéressés. Puis pause ; puis corvée élections de tout , au BD au BN, secrétaire, suppléant et tout le toutim.
C'est là que j'ai pris ma première colère : les candidats se présentaient, nous ne nous connaissions pas tous, naturellement ; j'ai bien aimé le speech d'un mec du bord de mer qui, comme moi, n'avait jamais milité. Puis la bande d'anciens PS, dont mon co-colleur d'affiches que j'aimais bien malgré ses dents longues ( il faut dire que nous avions voté un amendement qui exigeait la diversité !!) et l'intrus(e) : la parité. Deux femmes se présentaient , quatre hommes : une ancienne PS avec qui je m'étais pris le chou à l'instant même de notre rencontre, à cause de sa mauvaise foi et de son arrogance, et une potiche découverte récemment par le « main » issu PS du cru ( tous ceux qui avaient suivi Mélenchon). Je n'avais qu'un nom à mettre, je ne mis qu'un nom : bulletin nul ; nous étions deux dans mon cas. Si si, c'est comme ça ; Ah oui ? On vient me tenir la main pour voter ? On regarde dans mon bulletin ? - parce que le vote à main levée, ce n'est pas démocratique. Les PS, y compris l'arriviste, sont passés haut la main. Je suis partie faire le feu et les ai laissés finir de voter. Impossible de discuter cinq minutes sur ce décret venant de Haut-Lieu, dont je n'avais pas eu vent ! Tout le monde s'en foutait !
Mais la journée n'était pas finie ! Au moment d'aller boire un coup et préparer la table, les deux tiers se sont levés et ont dit qu'ils partaient. Ah bon ? Mais on ne s'était pas mis d'accord pour rester ensemble... Nom de Dieu, j'avais acheté à bouffer pour quarante, on restait douze ! Dans la pagaille qui s'ensuivit, un gentil m'a proposé dix euros pour que je fasse le boulot ; j'ai passé ma soirée à faire cuire la viande sur le feu, les servir, après avoir fait les salades et le reste.
J'étais atterrée. Il faut dire que je venais de loin, je croyais que les gens de gauche avaient forcément du savoir-vivre, préféraient le partage des tâches à payer un larbin, et comme j'avais bien commencé le rôle en ayant tout préparé et tout facilité, c'était normal qu'on me désigne ! Personne n'est venu m'aider ; heureusement, j'ai du métier !
Mais ce n'était pas fini ; deux mois plus tard, il nous fallait nous réunir à nouveau pour voter pour les candidats aux cantonales. Le Prince PS, notable s'il en est dans son fief, avait amené une vingtaine de nanas inconnues au bataillon, qui représentaient à elles-seules le tiers de notre effectif, toutes affidées au candidat !! Nous avons été quelques-uns à ne pas voter, et c'est là que notre comité a été honni, haï, mis au ban comme le repère d'infâmes gauchistes !
La dernière fois que je suis allée à une AG, une fille avait été élue sans que personne ne la connaisse, sans qu'elle soit inscrite au parti ( pas encore) et, sans avoir posé sa candidature !
La coupe était pleine depuis un moment, mais en ce mois de janvier pluvieux, ce dimanche matin là où, m'étant trompée, j'étais arrivée une heure plus tôt, je vis arriver à ma suite, l'arrogante en chef avec les amis de son comité illicite, puisque sur la même circonscription que le nôtre, et je les laissai préparer leurs magouilles sans m'y mêler. Je ne les ai jamais revus. La coupe avait débordé.
Voilà, il faut être aguerri, tempérant, compréhensif, tolérant, obéissant, toutes qualités qui me font défaut.
J'ai gardé de loin en loin de bons contacts avec ceux qui sont devenus des potes, dans ce fameux comité indiscipliné ; cela m'allait bien ! Mais seule dans mon coin, je ne pouvais pas participer à aucune de leurs prestations, actions, réunions. Orpheline, déjà un peu.
En début d'année des élections présidentielles, voyant que Mélenchon avait le vent en poupe – et j'écoutais ses meetings avec plaisir, approuvant ses coups de gueule, son vocabulaire cru qui allait bien à mon propre tempérament-, j'envoyai néanmoins des demandes puis des supplications de garder mesure, devant les messages et manifestations d'adoration sans frein pour le porte-parole du parti. Ceux qui me répondaient, disaient que j'étais une pisse-froid, que pour une fois qu'un mec de gauche portait si bien les paroles attendues, on allait pas se priver de ce plaisir. Seulement moi, je savais ce que cela voulait dire et ce que cela allait entraîner.
Fin mars, suivant la Bastille sur mon petit écran d'ordinateur, ayant succombé aux sirènes d'internet tant il était difficile pour moi d'être informée et aux autres de prendre sur leur temps pour me téléphoner ou m'écrire, je reçu le premier pic, la première banderille, je ne voyais que l'énorme gouffre dans lequel Mélenchon allait tomber.
Mais j'avais tant à apprendre...
Le 12 avril 2012, sur France 2, j'ai attendu jusqu'à la fin de la soirée pour écouter et voir l'intervention de Mélenchon ; c'est à la suite de cette émission que j'ai écrit pendant la nuit mon premier article que je proposai ici, sur Agoravox, parce que quelques jours plus tôt Ariane Walter avait fait la pub du sien sur le blog de Mélenchon ; son article était une merveille, à une heure du matin, je riais si fort que j'ai dû réveiller mes voisins ! Je vous en donne le lien en fin de texte, sans son autorisation !(2) Très bizarrement, après avoir écrit ce texte dithyrambique, je suis tombée dans une déprime inexplicable mais à laquelle j'ai pu donner une cause, le 14 avril en écoutant le discours de Marseille. Voilà, Mélenchon était happé, il était tombé dans le gouffre ; non pas que je n'ai pas apprécié ce qu'il y disait, mais ayant tout de suite ressenti qu'il dérapait et que ceci serait très mal compris et qu'on s'en servirait contre lui ; j'en ai averti mes copains du parti, qui m'ont envoyer chier comme une emmerdeuse. Puis Toulouse... je sentais que les carottes étaient cuites, malgré les sondages qui, je dois l'avouer, me donnaient quand même espoir et confiance.
Et puis je grattais nuit et jour mon clavier pour transcrire les paroles du Maître, et je trouvais ça épatant.
Et pendant ce temps-là, je passai quelques semaines confondantes : j'avais lancé au cours d'une réunion , que me présenter dans la circonscription que le PC nous avait gentiment allouée, celle où j'aurais été en liste contre Collard, et parce que je connais bien le milieu taurin, ne me déplairait pas. Cette parole, qui n'avait pas été dite en l'air mais qui méritait réflexion, a été la seule retenue au cours de tous ces mois de militantisme ; en effet, là, il fallait une femme du PG ! Or il n'y en avait pas ! J'ai reçu des coups de téléphone de tout ce qui existait aux commandes du parti, m'enjoignant de poser des actes. Mais je sentais confusément que le soutien réel me ferait défaut et, dans le dernière ligne droite, ces quelques jours avant la réunion au sommet où je devais me prononcer, je suis passée par tous les états de toutes les couleurs. Non contente de devoir avancer six ou sept mille euros, remboursés si je faisais plus de cinq pour cent, je calculais qu'il me faudrait faire une moyenne de deux ou trois cents kilomètres par jour, que je rentrerais le soir dans une maison au feu éteint, avec des chiennes enfermées du matin au soir dans la bagnole ou dans la maison, avec personne pour me tenir la main et me consoler en cas d'attaques mesquines du camp adverse, bref, je reculai d'effroi et convins que ce n'était pas raisonnable : une fois engagée, il me faudrait tenir jusqu'au bout, et j'étais loin d'être sûre de réussir. Sans compter mon boulot et mes responsabilités personnelles …
Première défaite.
Ils trouvèrent quelqu'un qui prit fissa sa carte au parti, une femme tout à fait à la hauteur, que je rencontrai plus tard, et qui s'est bien débrouillée puisqu'elle a obtenu cinq pour cent des voix.
...La claque, le soir des résultats ; la claque, ce petit discours, sur une petite tribune, de ce petit bonhomme qui disait : voter Hollande comme si c'était moi.
Bien sûr que non je ne voterais pas Hollande ! Et puis j'ai voté Hollande, impressionnée par la remontée incroyable de Sarko, la dernière semaine.
Quel vide soudain, quelle chute ; d'un plein à bloc pendant ces quelques mois, plus rien à faire !
Mais ce n'était pas fini ; d'abord Mélenchon affirma qu'il ne se présenterait pas aux législatives, et j'en étais fort aise, pensant qu'il était temps de prendre du recul et d'affiner le programme, de réfléchir plus avant sur la société que l'on voulait, parce que depuis la naissance de ce parti, nous n'avions eu le temps de rien à cause d'élections incessantes. Puis il a dit qu'il ne s' appartenait pas, et qu'il ferait ce que l'Équipe déciderait. Et puis qu'il partait, tel Zorro, se battre contre son ennemi, qui elle, avait un visage.
Mama mia, quelle connerie ! J'étais tellement sûre que c'était une connerie, mais tous ses supporters, enfin presque, trouvaient ça formidable, courageux – seul contre tous- utile ; bref, j'étais une brèle qui n'y connaissait rien, je n'avais qu'à la boucler. Enfin presque, parce sur son blog, à ce moment là, nous fûmes une quinzaine à être interdits ! Interdits de parole, de tentative de discussion, de demande d'explication : le militant et le sympathisant furent tenus pour rien et jamais informés, à ce moment-là !
Bien sûr, c'est névrotique chez moi, mais je n'étais pas venue dans ce creuset pour qu'on me ferme la porte au nez, sans que je puisse avoir un droit de réponse. J'ai écrit mon troisième article sur Agoravox, à ce moment-là.(3)
Et puis l'après...la pénalisation des clients de prostituées ; l'école obligatoire à 3ans ; enfin, la liberté d'expression...
Pourquoi cette « confession » aujourd'hui ?
En ce qui me concerne personnellement, parce que je suis suspectée ici-même, d'être très ambiguë, et que je voulais m'en expliquer. Cette ambiguïté tient au fait que de mon état d'anarchiste, j'étais descendue dans l'arène du monde politique politicien, sans jamais y trouver mon compte mais pensant que cela tenait au fait de ma grande ignorance, de ma satanée naïveté, de mon incorrigible idéalisme qui n'en a pas moins besoin d'agir et de concrétiser. Sincère dans les deux niveaux d'engagement, il y avait quand même une faille, que je pensais pouvoir combler, et dont je comprends bien qu'elle ne fût pas compréhensible, juste à travers quelques- uns de mes articles lus.
Mais d'une manière plus générale, c'est une mise au point que je m'autorise, sur la réalité de fonctionnement d'un parti, quel qu'il soit, c'est une évidence, avec, j'en suis sûre, moins de compromissions et aucune corruption en ce qui concerne le mien. Mais tactique, compromis, sectarisme, expulsion des uns ou des autres à la moindre dissension, enfin tout un tas de choses tout à fait acceptées par la plupart et qui moi me heurtent, dans ce que j'ai de plus profond. J'y retrouve l'absence de confiance, la volonté de tout gérer et maîtriser, que je dénonce tripalement par ailleurs. Et je comprends qu'il n'est pas facile de quitter sa « famille » même récente, ses copains, c'est comme une trahison qui me donnerait beaucoup d'importance là où je n'en ai aucune. Je m'y résous pourtant ; remettre un peu d'ordre dans ma vie et dans mes priorités.
Je n'ai pas trouvé la fraternité, la chaleur des hommes unis dans la même lutte, j'ai été privée d'humains, de chaleur humaine, de rire et de causeries sans fin ; je m'étais imaginé des liens qui ne se sont pas noués, j'ai eu peu de choses à écouter et à apprendre au final, et rien à dire ni à donner. C'est donc oui, encore l'ambiguïté entre un vécu, sensible, dans un monde insensible et public que mon incapacité à la schizophrénie n'a pu empêcher.
Chacun vit une expérience à sa manière ; la mienne n'est pas exemplaire, elle est même probablement marginale ; tant pis, tant pis si elle donne de l'eau au moulin des anti mélenchonistes, tant pis si elle heurte ceux qui le suivent encore, tant pis , si elle fait ricaner la droite dure qui nous moque et nous vomit depuis le début ! Elle touchera peut-être les quelques-uns qui aiment à approfondir, ou simplement ceux qui aiment écouter les histoires des autres. Et comme ceci est mon cas, comme j'apprends plus d'un humain, qui admet sa subjectivité, qui met tout en relation, qui avoue sa complexité, qui doute, qu'un perroquet qui débite ses sentences et assène ses certitudes, je cède à la tentation !
1. Mélenchon nos âmes d'Alinea
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/melenchon-nos-ames-116356
2. La chute de la maison Karsher d'Ariane Walter
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-chute-de-la-maison-karcher-114120
3. Duel dans les friches industrielles d'Alinea
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/duel-dans-les-friches-117791
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