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Accueil du site > Tribune Libre > Retour sur les propos de M. Sarkozy lors de sa rencontre avec M. (...)

Retour sur les propos de M. Sarkozy lors de sa rencontre avec M. Onfray

Les propos de M. Sarkozy sont-ils potentiellement dangereux et source d’intolérance ? Certains n’ont pas hésité à les qualifier d’eugénistes. Est-ce la réalité ? Outre les avis idéologiques de chacun, y a-t-il des éléments scientifiques sérieux qui soient susceptibles d’éclairer ce débat ? La réponse est clairement oui.

Avant d’apporter quelques éléments scientifiques sur la problématique qui nous intéresse, rappelons brièvement les propos de M. Sarkozy lors de son dialogue avec M. Onfray pour Philosophie Magazine.

Propos de M. Sarkozy : « J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense. »

Les propos de M. Sarkozy sont-ils potentiellement dangereux et source d’intolérance ? Plusieurs éléments scientifiques sérieux permettent de répondre à cette question.

Récemment, des chercheurs en France et en Allemagne ont réalisé plusieurs études scientifiques qui examinent très exactement la relation entre un discours « généticiste » et l’adhésion à des attitudes intolérantes. Le « généticisme » peut se définir comme la croyance selon laquelle les gènes sont les principaux déterminants de la personnalité et des comportements. Dans cette perspective, dans la mesure où ils confèrent à la pédophilie et au suicide une origine génétique, les propos de M. Sarkozy sont clairement généticistes. Dans une étude réalisée en France (source : Dambrun & al., 2007), nous avons mesuré les scores de généticisme et d’intolérance de 259 personnes. La mesure permettant de calculer un score d’intolérance était constitué d’une échelle de racisme, d’une échelle de sexisme et d’une échelle d’hostilité envers les pauvres. Ainsi, pour chaque sujet, nous disposions de son score d’adhésion au généticisme et de son score d’adhésion à des attitudes intolérantes. Les résultats sont très clairs ; plus les sujets adhèrent aux généticisme, plus ils sont intolérants. Les relations sont statistiquement très significatives. Autrement dit, plus les individus pensent que les gènes sont les principaux déterminants de la personnalité et des comportements, plus ils sont racistes, plus ils sont sexistes et plus ils dénigrent les personnes économiquement pauvres. Une collègue de l’université Mannheim en Allemagne trouve exactement les mêmes résultats avec des mesures différentes (voir Keller, 2005). Afin de s’assurer qu’il existait bien une relation de cause à effet entre le généticisme et l’intolérance, Keller a réalisé une expérience en laboratoire très intéressante. Dans cette expérience, des personnes volontaires étaient assignées aléatoirement à deux conditions expérimentales différentes. Dans la première condition, les sujets devaient lire un article qui rendait saillante l’importance des gènes chez l’homme (condition pro-généticisme). Dans la deuxième condition, d’autres sujets lisaient un texte neutre (i.e. condition contrôle). À la suite de la lecture de ce texte qui était soit « pro-généticiste » soit neutre, tous les sujets devaient répondre à des mesures d’intolérance. Les résultats sont très clairs : les sujets qui ont lu le texte pro-généticisme deviennent significativement plus intolérants que les sujets qui ont lu le texte neutre. Autrement dit, l’adhésion au généticisme déclenche de l’intolérance. Ici, la relation causale est clairement établie.

Concernant notre question de départ, les propos généticistes de M. Sarkozy sont-ils potentiellement source d’intolérance ? Idéologie mise à part, les résultats scientifiques actuellement disponibles indiquent une réponse claire que je vous laisse libre d’apprécier.

Plus généralement, sur la base de plusieurs travaux, les chercheurs pensent aujourd’hui que le généticisme est une idéologie à part entière qui essentialise les différences entre les personnes et les groupes et dont la fonction est de justifier et de maintenir les inégalités sociales. Prenons un exemple, le cas des plus avantagés et des plus démunis. Un discours généticiste consiste à dire que ces personnes sont par essence différentes ; la qualité de leur patrimoine génétique serait qualitativement différente. Si les plus avantagés sont par essence supérieurs aux plus démunis, il est donc tout à fait normal que chacun occupe la place qu’il occupe. Il ne faut donc rien changer (i.e. statu quo et maintien des inégalités).

Mais une question vous vient sans doute à l’esprit : y a-t-il oui ou non de réelles différences qualitatives en terme de gènes entre les groupes qui composent la société ? Certains groupes seraient-ils génétiquement mieux dotés que d’autres ? Sur ce point, il est difficile de trouver une réponse scientifique qui ne soit pas teintée d’idéologie ! Pour les intéressés, je vous renvoi à un article scientifique en accès libre qui traite de cette problématique (http://www.uiowa.eduwww.uiowa.edu/%7Egrpproc/crisp/crisp.10.13.html). Toutefois, je ne crois pas mentir en disant qu’aujourd’hui, la grande majorité des scientifiques experts dans le domaine s’accorde pour dire que, de façon générale, les gènes et l’environnement sont en étroites interconnections. Dans la mesure où ils sont fortement interdépendants, il est vain de chercher à les différencier. Le débat « inné-acquis » semble donc être un faux débat.

Michaël Dambrun

Références :

Dambrun, M., KamiejskiKamiejski, R., Haddadi, N., & Duarte, S. (2007). Why does social dominance orientation decrease with university exposure to the social sciences ? The impact of institutional socialization and the mediating role of « geneticismgeneticism ». European Journal of Social Psychology. (Manuscript under review)

Keller, J. (2005). In genes we trust : The biological component of psychological essentialism and its relationshipsrelationships to mechanisms of motivated social cognition. Journal of Personality and Social Psychology, 88, 686-702.


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39 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 24 avril 2007 10:58

    Intéressante contribution au débat, merci pour les références, et pour tenter d’y voir plus clair dans cette polémique vaseuse.

    Il est aussi intéressant de se pencher également sur l’absent de la « polémique », j’ai nommé l’ermite d’Argentan, Michel Onfray lui-même. Il dit dans son blog que cette rencontre a été pour lui l’occasion de voir comment fonctionnait un « cerveau de droite ». Lui aussi, il essentialise son adversaire, c’est pas mieux.

    En prime, toujours sur le même blog, il se livre à une débauche fielleuse sur Sarkozy, Dieu sait que je n’aime pas le bonhomme, mais là il perd tout sens de la retenue. Et dans le genre « ouin, je voulais pas venir c’est mes copains qui m’ont traîné, il est méchant méchant, le vilain bonhomme, et il m’a pas respecté comme le grand philosophe que je suis », il en fait un peu trop.

    Enfin, son baratin contre le tout-génétique (essentiellement « de droite » et « d’outre-atlantique », en plus, ça dit tout), on s’en tape, exactement comme les avis de Sarkozy sur la question, d’ailleurs : ils n’y connaissent rien, et ça devrait clore le débat.

    Mais lui, personne n’en parle. Pourquoi ?


    • Jean Lasson 24 avril 2007 16:17

      Peut-être parce que lui ne prétend pas devenir président de la République ?


    • Jean Lasson 24 avril 2007 16:27

      @auteur et aux autres

      Merci pour votre article qui offre un éclairage original. La démonstration du lien de causalité entre généticisme et intolérance est une nouveauté.

      Pour ce qui est de la critique de fond des propos de Sarkozy, je trouve l’article d’Axel Kahn parfait et bien cadré : http://recherche-en-danger.apinc.org/spip.php?article1564.

      Cet article infirme radicalement la « croyance » de Sarkozy.



    • sacado 24 avril 2007 11:15

      très intéressant.

      Un truc me perturbe dans ce discours de Sarkozy : il me semble que ça remet pas mal en cause tout les discours sur le libre-arbitre, la responsabilité individuelle et donc le mérite que les mecs comme lui ont l’habitude de prôner.

      Si je suis un délinquant, par exemple, j’y peux rien, c’est pas moi, c’est mes gènes, pas la peine de me mettre en prison, ça sert à rien, c’est comme ça et puis voilà. Pareil, si je suis super riche, aucun mérite, mes gènes ont tout fait, pas de quoi être fier. C’est pas un peu paradoxal ?

      Bref, voilà, je m’interrogeais là-dessus, si ça se trouve tout le monde s’en fout mais ça fait du bien de parler smiley


      • Jojo2 24 avril 2007 11:23

        A-t-on estimé la corrélation entre le « généticisme » et la méconnaissance du sujet ? Je suis persuadé qu’il y en a une. Les intolérants ont l’habitude de croire qu’ils ont la science infuse.


        • Michaël Dambrun 24 avril 2007 20:50

          Bonsoir, Je perçois dans votre question un lien implicite avec le dogmatisme ; non ? Les personnes dogmatiques ont tendance à penser que leur point de vue est le seul qui soit valable et à rejeter le point de vue des autres. Or, les travaux sur le dogmatisme tendent à révéler un dogmatisme de gauche comme de droite (voir les travaux de psychologie sociale de N. Sgro par exemple). Il a été montré que quelle que soit l’orientation politique, les extrêmes avaient tendance à être plus dogmatiques que les modérés. Par conséquent, selon l’orientation politique, on pourrait s’attendre à trouver d’une part, une forte association entre le dogmatisme et le généticisme chez les personnes orientées à l’extrême droite et, d’autre part, une forte relation entre le dogmatisme et l’environnementalisme chez les personnes orientées à l’extrême gauche. À ma connaissance, cette hypothèse n’a pas été testée, il m’est donc impossible de vous dire si elle est juste ou fausse. Michaël Dambrun


        • cercamon 24 avril 2007 11:31

          Un récent article du NYT (pas à prendre comme parole révélée, bien sûr) montre qu’il n’est pas absolument génétiquement incorrect de supposer que la part du génétique (de l’inné) est massive. Le débat « inné-acquis » est certainement un faux débat s’il est absolutisé, sur-idéologisé et transformé en marqueur d’identité politique. Reste que la question de la dialectique entre l’inné et l’acquis, de la part du génétique et de la génése psycho-sociologique dans la constitution des comportements et des inclinations semble un débat réel et fécond.

          L’attaque contre Sarkozy sur cette affaire (à quoi je n’identifie pas absolument l’article ici de M. Dambrun), en diabolisant NS, ne pouvait convaincre que les convaincus. Il y a bien des signes d’une tendance au généticisme chez lui mais une analyse plus fine et plus nuancée serait sans doute plus convaincante.

          PS. D’accord avec le commentaire du canard : à la lecture de l’interview de NS par MO m’avait d’abord frappé le sectarisme suffisant de ce dernier.


          • cercamon 24 avril 2007 13:23

            Rectificatif : ma 1ère phrase est incomplète. Rétablir : « que la part du génétique est massive quant aux orientations sexuelles. »


          • Michaël Dambrun 24 avril 2007 20:56

            Bonsoir,

            Afin de ne pas être redondant, je préfère vous renvoyer vers l’article d’Axel Kahn (pour le lien, voir ci-dessus le message de Jean Lasson). Toutefois, j’ajouterai trois choses : (1) premièrement, la notion de co-évolution me semble incontournable si l’on veut mesurer à quel point le débat « inné - acquis » est inutile. L’homme actuel est le produit d’une longue évolution. Tout au long de cette évolution, l’environnement a façonné les gênes comme les gènes ont également, au moins en partie, conditionné l’environnement de l’Homme. Au final, lorsqu’on un généticien, par exemple, examine aujourd’hui le rôle de tel ou tel gène, il étudie la résultante d’une interaction de milliers de siècles entre les gènes et l’environnement ; les deux sont donc totalement indissociables. Pour les curieux, vous pourrez trouver des informations intéressantes sur cette notion de co-évolution dans le livre de Varela & al. (voir référence ci-dessous). (2) Deuxièmement, et c’est ici un point de vue personnel que je développe, il me semble que ce faux débat illustre le fonctionnement de notre système cognitif. Plusieurs travaux démontrent que notre cerveau est une véritable machine à catégoriser l’information. Afin d’appréhender et de donner un sens à l’environnement complexe qui l’entoure, l’Homme est amené à simplifier l’information en la catégorisant. Il ne peut s’empêcher de regrouper les informations en créant des catégories souvent simplistes (i.e. les jeunes vs. les vieux ; les Français, les étrangers, les Chinois, etc.). Concernant l’explication de la causalité des comportements, l’Homme a créé deux catégories qui sont une simplification de la réalité : les gênes et l’environnement. Or, il y a très fort à parier pour que la réalité soit bien plus complexe. Il faut donc être conscient de nos propres limites à asseoir nos réflexions sur des catégories grossières qui sont, par définition, des distorsions de la réalité. (3) Enfin, et je m’arrêterai là, plusieurs travaux récents révèlent que le cerveau est particulièrement plastique. Il semble que nous ayons des ressources insoupçonnées qui permettent à celui qui le désir de modifier en profondeur ses comportements et sa personnalité. Par exemple, les travaux de l’équipe de R. Davidson révèlent des phénomènes très intéressants (voir par exemple l’article en accès libre dans PNAS, cf. référence ci-dessous). Davidson et ses collègues montrent que des moines bouddhistes sont capables de modifier par une pratique intensive de la méditation certains processus cognitifs de base que l’on croyait jusqu’ici relativement fixes...

            Michaël Dambrun

            Références :

            Varela, F, Thompson, E. & Rosch, E. (1993). L’inscription corporelle de l’esprit : Sciences cognitives et expérience humaine. Edition Seuil.

            Lutz A, Greischar LL, Rawlings NB, Ricard M, Davidson RJ. (2004) Long-term meditators self-induce high-amplitude gamma synchrony during mental practice. Proceedings of the National Academy of Sciences. 101:16369-73


          • Fabrice Gabarrot 26 avril 2007 07:56

            Pour revenir sur cet article, il faut noter certaines désinformations qu’il contient.

            « In the womb, the body of a developing fetus is female by default and becomes male if the male-determining gene known as SRY is present. »

            C’est absolument faux, et les recherches récentes montrent que l’humain n’est pas féminin « par défaut » (une sorte de passivité de la différenciation en femme), mais que la différenciation sexuelle est très active dans les 2 sens. De plus, le gène SRY (porté par le chromosome Y) n’est pas le seul impliqué dans cette différenciation, et cette différenciation nécessite probablement plusieurs gènes, portés par différents chromosomes, dont des autosomes.

            « Several advances in the last decade have underlined the bizarre fact that the brain is a full-fledged sexual organ, in that the two sexes have profoundly different versions of it. »

            Il n’y a rien qui puisse différencier de façon systématique le cerveau des hommes et des femmes dans leur manière de fonctionner. Le cerveau se forme avec l’éducation, si bien qu’il y a autant de différences de fonctionnement entre un homme et une femme, qu’entre 2 hommes ou entre 2 femmes, ou qu’entre un pianiste et un rugbyman, entre une nageuse, et une physicienne.

            « Techniques for imaging the brain have begun to show that men and women use their brains in different ways even when doing the same thing. In the case of the amygdala, a pair of organs that helps prioritize memories according to their emotional strength, women use the left amygdala for this purpose but men tend to use the right. »

            Cette observation est probablement vraie. Mais elle n’est absolument pas expliquée par la génétique. C’est le fruit d’une éducation différenciée, qui apprends aux femmes à être émotionnelles, et à exprimer ces émotions, et qui apprends aux hommes à être fort, et à ne pas pleurer. Cette différence se retrouverait-elle chez des nouveaux nés d’à peine quelques heures ?

            L’hypothèse d’une utilisation différenciée des 2 hémisphères est aussi aujourd’hui remise en cause par les avancées des neurosciences.

            En bref, cet article est pour moi un ramassis d’inexactitudes et d’informations erronées qui servent une idéologie particulière. Il y a autant de chercheurs et de recherches que celles citées dans cet article qui viennent contredire ces dernières, seulement, celles-ci n’ont pas été sélectionnées parce qu’elle ne servent pas l’idéologie de l’auteur. De même, il ne faut pas prendre la science comme parole d’évangile, et les « vrais » scientifiques (généticiens, neurobiologistes, ...) sont autant soumis à une certaine idéologie dans l’interprétation de leur résultats que les chercheurs en sciences sociales. La seule différence peut-être serait que l’idéologie majoritaire chez ces derniers est plutôt une idéologie humaniste (de gauche, et encore, pas toujours).

            Je vous renvoie aux ouvrages de Catherine Vidal (neurobiologiste, directrice de recherche à l’institut pasteur), pour prendre le contrepied de ce qui est présenté dans cet article du NYT, mais aussi dans des livres comme « Mars et Vénus ».

            Bonne journée.

            Fabrice


          • Rayves 24 avril 2007 12:18

            De tels propos de la part d’un homme politique sont évidemment destinés à préparer le terrain à des mesures une fois au pouvoir. Et on est en droit de s’inquiéter !

            Pourquoi, en effet, se fatiguer à éduquer, soigner des citoyens en déshérence sociale, culturelle si l’emprisonnement est la seule solution ? À quoi bon une justice si les justiciables sont condamnés d’avance ?

            Inquiétant !


            • Gasty Gasty 24 avril 2007 14:20

              @Michaël Dambrun

              Vraiment bien cet aticle.

              Et comme peut le pressentir Rayves ses mesures seront toutes couronnées de succès puisque les génétiquements irrécupérables devront accepter de l’être et de la fermer.

              Aucunement la politique de l’homme ne pourra être remise en cause.


            • aquad69 24 avril 2007 13:12

              Bonjour Mickaël,

              sans aller jusqu’à la génétique, on peut faire remarquer que les gens « riches » ne le sont en général pas par hasard : ce sont pour la plupart des battants, entièrement orientés vers le matériel, vers l’efficacité pécuniaire et doués pour l’absence de scrupules.

              C’est bien ce qui les rend si puissants et redoutables, mais non pas admirables.

              Tout le contraire donc de gens humains, désintéressés, sensibles et altruistes.

              La société que risque donc de favoriser le candidat de droite sera donc très proche de l’américaine :

              Ultra matérialiste, brutale et inhumaine à l’extrême, adoratrice de la richesse et de la puissance à tous prix, dure pour les faibles, douce pour les riches.

              Est-ce ainsi que l’humain et sa société est et a été vu par la culture française ?

              Cordialement Thierry


              • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 24 avril 2007 13:58

                Monsieur Sarkozy veut une France métissée... Il est là son programme génétique.


                • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 24 avril 2007 21:18

                  Nicolas Sarkozy cette année :

                  « Je pense que les Français attendent une France d’après (...), une France où l’expression “Français de souche” aura disparu. » (Nicolas Sarkozy in Témoignage, p 280)

                  Programme génétique de gouvernement...


                • gogo mais pas trop 24 avril 2007 14:10

                  Gogo mais pas trop Je ne pense pas qu’il soit raisonnable de la part de M. Sarkozy de s’engager sur un terrain qu’il ne maîtrise pas. En ce qui me concerne, j’ai cru constater que les personnes dotées d’un chromosome Y présentaient généralement de nombreuses et importantes différences avec celles qui n’en disposaient pas. Convaincu que les hommes sont différents des femmes et que cette différence est d’origine génétique, je découvre aujourd’hui que je suis victime d’une idéologie pernicieuse « le généticisme dont la fonction est de justifier et de maintenir les inégalités sociales ». Prétendus scientifiques ou chercheurs en sciences humaines, quand allez vous cesser de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.


                  • gogo mais pas trop 24 avril 2007 14:24

                    Gogo mais pas trop M. Sarkozy ne devrait pas se risquer en terrain miné. Cependant, pour avoir cru que le chromosome Y générait des différences génétiques entre les hommes et les femmes, je découvre aujourd’hui être le tenant d’une idéologie « le généticisme qui essentialise les différences entre les personnes et dont la fonction est de justifier et de maintenir les inégalités sociales ». Prétendus scientifiques ou chercheurs en sciences humaines, quand allez vous cesser de nous présenter des vessies pour des lanternes.


                  • Jojo2 24 avril 2007 14:32

                    Je ferai humblement remarquer que la différence entre hommes et femmes a généré et génère toujours des disparités. C’est ça le « généticisme », croire que le génétique doit réguler les rapports sociaux. Au détriment de l’acquis.


                  • gogo mais pas trop 24 avril 2007 20:05

                    réponse à Jojo2 Je suis d’accord avec vous bien sûr. Ma critique porte sur l’utilisation sans précaution du terme « scientifique ». La génétique est une véritable théorie scientifique dont toutes les conséquences ne sont pas encore tirées. L’utilisation politique ou morale qui peut en être faite n’est pas un problème scientifique. En ce qui concerne les études de sciences sociales dont il est question dans l’article et qui visent à contredire de manière soi-disant scientifique cette utilisation, là non plus on ne parle pas de la même science et il vaut mieux en être conscient.


                  • Michaël Dambrun 24 avril 2007 20:57

                    Bonsoir et merci pour votre commentaire passionné. Toutefois, il est important de ne pas confondre la notion de différenciation sexuelle avec la notion de généticisme. La connaissance des bases génétiques de la différenciation sexuelle est très différente du généticisme. Ce dernier a une définition très précise ; il renvoie à la croyance en un déterminisme génétique de la personnalité et des comportements humains. Si vous pensez que les gènes sont les principaux des comportements et de la personnalité des humains, alors vous souscrivez à des croyances généticistes. J’espère avoir été plus clair. Michaël Dambrun


                  • Michaël Dambrun 24 avril 2007 21:04

                    Bonsoir, pourriez-vous justifier vos propos ? En quoi la psychologie expérimentale serait-elle moins scientifique que la génétique ? Serait-elle moins valable ? Je trouve toujours délicat de dénigrer une discipline sans aucune argumentation. D’avance merci, Michaël Dambrun


                  • patrick p 25 avril 2007 12:33

                    Si je puis me permettre d’intervenir... Je suis en effet completement d’accord avec le commentaire faisant etat de la necessaire distinction entre l’etude de science sociale que Michael evoque et une science comme la genetique. C’est a mon sens presque un abus de langage de qualifier d’approche scientifique l’etude permettant de demontrer une correlation entre le geneticisme et l’intolerance. En effet, cette etude (si j’em ai bien saisi toute la portee) s’apparente plutot a une sorte de sondage ameliore - choix d’un echantillon representatif, elaboration d’un questionnaire, administration du questionnaire, depouillement et interpretation. Il est vrai que lorsque vous parlez , Michael, d’une approche scientifique pour le vaste debat inne - acquis, on a plutot le reflexe de penser a la genetique. Je n’ai pas de deconsideration pour les sciences sociales, mais l’etude dont vous parlez est d’une nature un rien differente des demarches scientifiques entreprises dans le domaine de la genetique. Depuis Mendel, cette science se contruit avec une capitalisation certaine sur ses travaux, une necessaire formation et expertise de haut niveau pour les scientifiques qui la pratiquent, des decouvertes majeures issues d’intuitions geniales ou de longues annees de recherches (genes, ADN, cartographie du genome humain), l’utilisation et la maitrise de sciences connexes avancees (medecine, chimie moleculaire,etc.), la mise en jeu de technologies de pointes, informatique etc. En resume c’est du lourd, des annees de travail, une selection par le parcours universitaire (et peut etre par le genes aussi -je plaisante) pour pouvoir se prevaloir du titre de geneticien... Il faut l’avouer, j’ai un peu plus d’admiration et de respect pour Mendel, Jacques Monnod ou Richard Dawkins, que pour les etudes dans le domaine des sciences sociales ou la capitalisation du savoir est questionnabble, une grande part de subjectivite demeure dans la pratique et ou finalement la demarche me semble peut etre un peu plus litteraire que cartesienne. Alors la genetique une science OK. L’etude demontrant la correlation entre geneticisme et intolerance : une demarche scientifique, mouais, mouais...

                    Par ailleurs, je trouve finalement sur le fond ce type d’etude tout a fait dangeureuse et completement paradoxale.

                    Car au fond l’objet c’est quoi ? C’est de demontrer que geneticisme = racisme (en resume) Or pour moi il est aussi reducteur et dangereux d’essayer de faire des racourcis de cette nature que de tenir des propos racistes. C’est un peu comme si on faisait une etude sur la proportion de sprinteurs de couleurs aux JO et de vouloir faire conclure les noirs courent plus vite que les blancs.


                  • Fabrice Gabarrot 25 avril 2007 14:40

                    Bonjour,

                    Je voudrais juste réagir à ce commentaire, en deux points.

                    1 - Ramener la différenciation sexuelle à la simple présence d’une paire de chromosomes XY (vs. XX) est déjà une aberration en soi. La détermination du phénotype Homme (vs. du phénotype Femme) est multidéterminée. Si bien qu’il existe des cas d’hommes XX (1 naissance sur 20000) et des femmes XY (une naissance sur 10000). C’est justement ce genre de réductionnisme qui amène au généticisme, et au dogmatisme, dont parle Michael.

                    2 - Supposer que la présence de chromosomes XX (vs. XY) suffit à expliquer pourquoi les femmes diffèrent des hommes dans leurs comportements sociaux est une autre erreur importante. D’une part, on ne peut pas tirer ce genre de conclusions si on a pas trouvé le moyen de contrôler toutes les autres sources possibles de variations dans le comportement des uns et des autres (l’éducation différenciée, la stigmatisation des unes et des autres, le rôle des médias dans la construction de l’identité sexuelle, etc.) Autant dire que la simple présence d’une paire de XX ne permet pas d’expliquer pourquoi les femmes se comportent de telle manière, et que les hommes se comportent de telle autre. D’autre part, penser que le génome guide notre comportement (c’est à dire, supposer que le contenu de notre cerveau est codé par des gènes ou ensembles de gènes spécifiques), c’est ignorer (peut-être sciemment) les découvertes d’autres sciences telles que la neurobiologie, qui mettent en avant, depuis plusieurs années, la capacité extraordinaire qu’a notre cerveau de se modifier, d’évoluer avec l’environnement (cf. la notion de plasticité cérébrale). Beaucoup de scientifiques ( des vrais, pas que des chercheurs en sciences sociales smiley ) assument que les comportements humains ne peuvent être réduits aux seuls gènes. Je citerais, pour l’exemple, François Jacob (Généticien, membre de l’académie des sciences) :

                    “ Comme tout organisme vivant, l’être humain est génétiquement programmé, mais programmé pour apprendre. Chez les organismes plus complexes, le programme génétique devient moins contraignant, en ce sens qu’il ne prescrit pas en détail les différents aspects du comportement, mais laisse à l’organisme la possibilité de choix. L’ouverture du programme génétique augmente au cours de l’évolution pour culminer avec l’humanité. ” (François Jacob, Le jeux des possibles, éditions Fayard, 1981)

                    Jusqu’à présent, la génétique (comme science) a pu montrer sans trop d’ambigüité [1] le rôle des gènes sur certains aspects mécaniques de l’humain (pourquoi 2 bras et pas 3, la couleur des cheveux ou des yeux, etc.) mais, en ce qui concerne son rôle dans l’aspect psychologique de l’humain, c’est une autre paire de manches.

                    [1] Et encore, même pour l’aspect strictement mécanique, la génétique doit parfois faire appel à l’épigénétique (qui renvoie à des facteurs biologiques déterminant le phénotype, mais qui ne sont pas codés dans les gènes), pour expliquer ce qu’elle ne peut expliquer sur la base des gènes.


                  • gogo mais pas trop 25 avril 2007 22:53

                    Bonsoir, Je n’ai pas abordé le sujet de la psychologie expérimentale de manière générale, mais les études dont il est question dans l’article. Mon propos est fondé sur les considérations suivantes : 1-Les concepts utilisés dans une étude scientifique doivent être en cohérence avec la problématique intrinsèque du domaine et ne pas être contaminés par des considérations idéologiques ou morales. C’est le cas par exemple du concept de « code génétique », ce n’est pas celui de « généticisme » dont on va montrer par la suite qu’il est corrélé à des concepts immoraux. 2- Une théorie scientifique doit décrire des mécanismes permettant d’expliquer des faits, être féconde pour la recherche et offrir la possibilité de tests de réfutation. C’est le cas de la génétique. 3- Le fait de constater une corrélation, voire une relation de cause à effets entre des croyances « généticistes » et des attitudes racistes discrédite ces croyances d’un point de vue idéologique ou moral sous un déguisement scientifique mais nullement de manière scientifique. 4- La croyance abusive, en l’état de nos connaissances, dans le rôle des gênes comme déterminants de la personnalité et des comportements doit être combattue par les moyens scientifiques fournis par la théorie génétique.


                  • Fabrice Gabarrot 26 avril 2007 08:41

                    Bonjour,

                    Permettez moi de reprendre quelques points ici dans le désordre.

                    D’une part, je voudrais signaler que l’article de Michaël ne portait pas a priori sur le « généticisme » des généticiens, qui font probablement preuve de plus de prudence (je l’espère) que M. Sarkozy, mais bien du généticisme de monsieur-tout-le-monde, et qui donc relève plus de l’idéologie et de la croyance, que du savoir « objectif ». Donc, certains des commentaires qui vont suivre sont probablement hors-sujet par rapport à l’article. Cependant, il y a certains points qui méritent d’être débattus, notamment ceux concernant le rôle de l’idéologie dans les sciences (« dures » ou sociales).

                    « Une théorie scientifique doit décrire des mécanismes permettant d’expliquer des faits, être féconde pour la recherche et offrir la possibilité de tests de réfutation. C’est le cas de la génétique.  »

                    C’est également le cas de la psychologie sociale. Libre à vous de demander à Michaël ses différents questionnaires de généticisme, et d’intolérance, de le faire passer à une centaine de personnes, de traiter les résultats, et d’en tirer vos conclusions. Les recherches en psychologie sont aussi soumises à ses critères de réplicabilité et de « réfutabilité ».

                    « Les concepts utilisés dans une étude scientifique doivent être en cohérence avec la problématique intrinsèque du domaine et ne pas être contaminés par des considérations idéologiques ou morales. C’est le cas par exemple du concept de »code génétique« , ce n’est pas celui de »généticisme« dont on va montrer par la suite qu’il est corrélé à des concepts immoraux. »

                    Les questionnaires utilisés permettent tout autant de montrer une corrélation avec des comportements de tolérance, et d’ouverture, bref, des comportements « moraux », qu’avec des comportements contraires, « immoraux ». Le truc, c’est que la corrélation entre la croyance au déterminisme génétique et les comportements « moraux » est négative, et qu’elle est positive avec les comportements « immoraux ». Il ne faut pas confondre ce qui est fait pendant la recherche, et ce qui est résumé dans le présent article. D’ailleurs, avez-vous lu la recherche de Keller ou celle de Dambrun, pour tirer des conclusions aussi hâtives ?

                    Cependant, il est vrai que, comme soulevé plus haut, les recherches de Keller et de Dambrun ont probablement été faites avec des non-spécialistes comme participants de l’expérience. Généralement, ces études utilisent des étudiants à l’université comme participants. Mais pourquoi ces étudiants à l’université seraient moins spécialistes de la génétique que le futur présidentiable dont il est question ici ?

                    Pour revenir sur la question de la scientificité, le problème le plus important dans la science est que, même en sciences dures, comme la génétique, les recherches sont guidées idéologiquement. Un chercheur qui veut trouver des différences génétiques entre 2 groupes de personnes à de fortes chances de les trouver, alors que celui qui cherche à montrer qu’il n’y a pas de réelles différences, risque également de trouver ses résultats. L’avantage de la psychologie sociale, et des autres sciences sociales, par rapport aux sciences dures est qu’elles savent qu’elles sont guidées par l’idéologie du chercheur, et qu’il faut lire les résultats avec précaution, en prenant en compte cette dimension.

                    Le fait de penser la science comme idéologiquement neutre n’émancipe nullement de l’influence de l’idéologie dans la science. La recherche scientifique, tant qu’elle sera faite par des humains, sera teintée idéologiquement (soit par un intérêt politique, ou par un intérêt financier, ou même par l’intérêt propre du chercheur qui d’une part doit publier -ou mourir-et qui d’autre part ne peut pas se permettre de publier des résultats qui viennent contredire ses 15 dernières années de recherche). A mon avis, seule la conscience de cette idéologie permet de pouvoir lutter contre. Si les sciences dures, et surtout la biologie, mais pas uniquement, ignorent la composante idéologique qui vient teinter l’interprétation des résultats, on risque pas mal de sur-interprétations, et toutes les dérives qui en découlent (dont certaines ont été soulevées dans les commentaires).

                    « La croyance abusive, en l’état de nos connaissances, dans le rôle des gênes comme déterminants de la personnalité et des comportements doit être combattue par les moyens scientifiques fournis par la théorie génétique. »

                    Il est donc nécessaire que d’autres sciences, comme l’épistémologie, la sociologie des sciences, ou la psychologie sociale, s’interrogent sur ces sujets, et viennent tirer la sonnette d’alarme en montrant que, parfois, les croyances de certains viennent orienter les recherches qu’ils font, et les résultats qu’ils trouvent (ou du moins, l’interprétation de ces résultats). L’avantage de la psycho sociale, est qu’elle peut fournir des « preuves » empiriques de ce qu’elle avance. Une fois que cette ingérence de l’idéologie dans la recherche scientifique a été mis à jour, il est plus facile pour les généticiens de se poser la question de savoir comment leur idéologie va teinter leurs recherches. On demande aux chercheurs de faire une déclaration d’intérêts (pour qui la recherche a-t-elle été faite ?, y-a-t-il un brevet à la clé ? qui finance ? etc.) avant de publier dans les revues scientifiques comme Nature, Cell ou Science, parce que l’intérêt de l’organisme financeur est de ne pas publier de résultats contradictoires. Pourquoi ne leur demanderait-on pas une « déclaration d’intérêt idéologique », puisque c’est l’intérêt même du chercheur de ne pas publier de résultats contraires à ses idéaux ?

                    Cordialement,

                    Fabrice.


                  • Lancien 24 avril 2007 23:21

                    Comment peut-on soutenir de telles calomnies ? La meilleur réponse est faite par les syndicats enseignants qui appellent aujourd’hui à voter Ségolène Royal.


                  • Aurélien 24 avril 2007 15:24

                    Le généticisme est dangereux. Comme dans les années trente aux États-Unis, il a mené à « l’hygiénisme politique », avant de traverser l’atlantique... Et le candidat UMP y croit. Quelles en seront les applications politiques s’il est élu, nous verrons bien.


                    • Vieux Bob 24 avril 2007 18:57

                      "Aujourd’hui, nous savons que personne n’est programmé. Même génétiquement. L’idée que nos gènes nous déterminent a fait long feu. Quelle est la conclusion du fameux « décryptage du génome humain » ? Vous avez entendu ce silence ! (rire) La conclusion, c’est que nous avons à peu près le même génome que les vers de terre (il paraît que les vers de terre sont vexés !) et que nous sommes comme des chimpanzés à plus de 99 % ! Il y a donc moins de 1 % de différence entre un chimpanzé et un humain. Mais qui parle de « programme génétique » ? Des journalistes, des psychologues, des psychiatres, jamais des généticiens ! Attention, je ne nie pas l’existence d’un déterminant génétique. Lorsque le spermatozoïde de votre père a pénétré l’ovule de votre mère, ça ne pouvait donner qu’un être humain, pas un chat, ni un vélomoteur. Mais ça n’était en rien prédestiné à devenir vous ! Le déterminant génétique donne un être humain. Mais pour donner telle personne réelle, il faut toute la condition humaine, la mémoire, la culture, l’histoire. La moindre variation de l’environnement modifie l’expression des gènes.

                      « Je crois ainsi que la distinction gène/environnement -c’est-à-dire inné/acquis - est purement idéologique et pas du tout scientifique. Le gène est aussi vital que l’environnement, ils sont inséparables. Nous sommes déterminés à 100 % par nos gènes et à 100 % par notre environnement. »

                      Propos recueillis par Patrice van Eersel et Marc de Smedt (Nouvelles Clés), lors d’un entretien avac Boris Cyrulnik. Boris Cyrulnik est l’un des pionniers de l’éthologie française. Il est aussi neuropsychiatre, psychanalyste, psychologue, auteur de nombreux ouvrages ; il vient de publier un livre trés fondé , « De chair et d’âme » (Editions Odile Jacob)

                      A mon sene la position de Bori Cyrulnik ne laisse subsister aucune ambiguité sur ce thèma.


                      • etarcomed 24 avril 2007 20:06

                        Votre propos fort interessant qu’il soit, pose un problème. Vous partez de l’idée qu’une théorie qui tend à pousser à l’intolérance est fausse. Ou alors que même si elle est vrai elle doit censurée.

                        Supposons qu’en 2000 nous proposions à un panel de lecteurs deux textes, l’un expliquant qu’il y a une organisation terrosiste à fondement islamiste intégriste qui allait organiser une série d’attentats meurtriers à travers le monde. Et un autre textes plus neutre. Ne pensez-vous pas que ceux qui aurait lu le premier texte aurait une tendance plus forte à l’intolérance ?

                        Pour autant celui qui expose cette théorie aurait eu totalement raison, et n’aurait pas été condamnable. Et au contraire c’est la noblesse de la politique et du politique de lutter contre les bas instinct de l’homme et d’expliquer qu’un musulman n’est pas un intégriste et qu’il ne faut pas faire d’amalgame.

                        Evidément il n’en reste pas moins que certains procèdent à l’envers, partant d’idéologie ils élaborent des théories justifiant leur idéologie. Un exemple actuel est la théorie du créationnisme. Le nazisme également est parti de ce principe là, en essayant de tordre la science pour qu’elle affirme sa propre idéologie.

                        Je pense que dans le cas présent nous ne sommes pas dans ce cas. En tout cas, il n’y a rien qui le prouve. Il y a une nuance formidable entre penser qu’il puisse avoir des terrains génétiques à l’homosexualité au suicide ou à la pédophilie et penser par exemple que la situation de l’afrique serait la cause d’une infériorité génétique du noir, et qu’il serait prédéterminé à s’entretuer à coup de machette.

                        Il faut savoir donc garder sa mesure, et ne pas crier au loup à tout moment. Qui vous écoutera quand le danger sera là.


                        • Michaël Dambrun 24 avril 2007 21:12

                          « Votre propos fort interessant qu’il soit, pose un problème. Vous partez de l’idée qu’une théorie qui tend à pousser à l’intolérance est fausse. Ou alors que même si elle est vrai elle doit censurée »

                          Je n’ai jamais rien dit de tel. Ma seule motivation était d’apporter de nouveaux éléments de réponses à la question est-ce que le généticisme génère de l’intolérance ? La réponse est oui et ma contribution de chercheur s’arrête là.

                          Bonne soirée, Michaël


                        • spape 3 juillet 2007 18:02

                          Bonjour,

                          Je vous remercie pour ces propos modérés et pour la vulgarisation que vous faite de certains travaux scientifiques qui ne sont pas toujours accessibles. Je vous rejoins sur la necessité d’éviter les propos extrèmes ( quelque soit l’idéologie) qui sont souvent réducteurs. Par idéologie, je suis moi-même proche de la théorie environnementaliste mais je reconnais qu’il s’agit d’une volonté de refuser le déterminisme qu’impliquerait la théorie du « génétique » et que cette position ne suffit pas à tout expliquer et qu’elle reste affective. Aussi, je serais très interessée par des références d’ouvrages sur le débat « innés / acquis », ainsi que sur le sujet que vous avez abordé de la simplification de la pensée et de la tendence que nous avons à tout categoriser. Peut être cela m’éduquera vers une pensée plus « objective » ou en tout cas plus construite. Merci


                        • Kookaburra Kookaburra 24 avril 2007 20:29

                          Est-on né génétiste, serait cet infamie un problème génétique ? Non, sérieusement, tous ces vociférations sur la question de l’inné et l’acquis, question qu’on débate depuis des décennies, n’est qu’un prétexte pour calomnier Sarkozy qui, probablement ne sait pas plus là-dessus que vous et moi mais qui pense problement, comme vous et moi, que tous les deux, l’inné et l’acquis jouent un rôle dans notre comportement. Sortir une phrase de son contexte et l’aggrandir à l’infini c’est la bonne méthode classique pour calomnier quelqu’un. On peut détester Sarkozy, c’est le bon droit de tous, mais on peut trouver de meilleurs arguments pour l’exprimer .


                          • simplet 24 avril 2007 22:16

                            Je pensais faire mon métier correctement, tout au moins tendre vers cet objectif, mais le présent article m’atère, révélant ma vraie nature et celle de mes confrères qui, sous un fallacieux prétexte médical, osons demander les antécédents familiaux de nos patients. Je ne pense pas pouvoir me dédouaner de cette position pro-raciste, pro-intolérante, pro-facho diront certains, en invoquant les livres de psychiatrie qui nous incitent tous à une telle démarche, soulignant l’aspect héréditaire possible (donc génétique ?) dans un certain nombre de pathologies et troubles du comportement (certaines dépressions, les troubles bipolaires, certaines psychoses..). Comme Sarkozy, qui incline à penser qu’il existe un terrain, je devrai, comme mes confrères, en répondre devant l’Inquisition.


                            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 24 avril 2007 22:25

                              « présent article m’atère »

                              m’aterre, plutôt.

                              C’est-à-dire : me met à terre.

                              Pour le reste, je suis entièrement d’accord !!


                            • Jojo2 24 avril 2007 23:30

                              Je pense qu’un médecin devrait connaître la différence qui existe entre se baser sur la connaissance pour affiner un diagnostic et « être incliné à penser » sans aucune base scientifique qui puisse justifier cette inclinaison. La médecine a en effet quitté depuis un certain temps le domaine des arts pour celui de la science.


                            • simplet 24 avril 2007 23:04

                              Merci pour le rectificatif qui prouve à quel point je suis aterré et troublé, outre le fait d’être souvent dans la lune (la pleine lune, celle qui fait sortir les bêtes maléfiques). A bientôt, peut-être avant la rencontre de Mars et Venus !


                              • Huron 25 avril 2007 08:32

                                Sans entrer dans la polemique que le canard enchainé d’il y a quinze jour aura mieux traité sur les propos couillon de N.Sarkozy grand généticien devant l’eternel j’aimerais dire qu’en temps de periode electorale -ou la memoire de tous semblent defectueuse- les promesses ne valent rien. Ni Hulot,ni les syndicats auquels on promet l’arret des delocalisations sont dupes. A propos N Sarkozy est encore premier ministre... Souvenez vous de ce qu’il a fait durant son CDD ( xD ) de ministre... CPE,CNE,Radards,quota de PV et prime pouvant aller jusqu’a 400 euros chez nos amis en uniforme... EADS qui fait ce qu’il veut... La liste est longue.

                                Aujourd’hui c’est grand papa bisounours qui veut que nous n’ayons pas peur.Gros calins,votons pour lui... Ben tiens ! Edifiant !

                                Quand a l’autre... Segolaine. A force de voté pour elle (en fait contre Sarkozy)on va elir quelqu’un qui pardonnez l’expression : N’a pas de programme. Mais bon quand on regarde ses predecesseurs et la dette de 2500 milliards d’euros ,on se dit qu’autant etre dans la merde autant ruiné pour de bon la France au passage. Qu’est se qu’on s’marre...


                                • cercamon 27 avril 2007 01:12

                                  Merci pour ces réponses à mon commentaire. J’ai commencé par préciser que je ne prenais pas l’article du NYT comme parole révélée. Tout ce que je voulais dire, c’était que le rôle des gènes dans l’orientation sexuelle pouvait être discuté, que l’hypothèse d’un rôle déterminant de ceux-ci dans ce domaine n’était pas absolument scandaleux (je connais pas mal d’homosexuels qui tiennent que leur orientation sexuelle est naturelle et pas dépendante de conditions psychosociales). Et que dans cette mesure, l’indignation qui a parcouru la gauche suite à l’interview de NS (« J’inclinerais pour ma part à penser... ») n’était pas forcément un axe pertinent. Je pense que le danger que représente NS pour les libertés publiques est plus clairement démontrable sur le terrain des lois sécuritaires. Vu comme cette histoire de gènes continue d’être reprise et répétée, je me dis que je dois avoir tort... (Sur la dialectique entre les gênes et le milieu, tout à fait d’accord sur son existence, elle n’empêche que pour un individu il y a un donné génétique qui va entrer en interaction avec l’environnement mais qui est distinct. Quant à la « catégorisation », le platonisme spontané en quelque sorte de l’exercice cognitif, il me semble qu’il tient au langage lui-même, qu’il est général et qu’on ne peut pas s’en servir pour disqualifier a priori une catégorisation.)

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