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Accueil du site > Tribune Libre > Une autre lecture des 35 h

Une autre lecture des 35 h

Je me souviens qu’en 2000 l’idée était séduisante, réduire la durée légale du temps de travail afin de partager l’excédent pour les chercheurs d’emplois qui n’avaient pas de boulot.

Cela fait maintenant cinq ans que nous appliquons bon gré, mal gré cette loi, plus ou moins contraints et forcés.

Cette loi a-t-elle réduit les délocalisations, fait diminuer significativement le nombre de chômeurs, je ne pense pas (ne parlons pas de la diminution artificielle du chômage provoquée par les emplois aidés de type emplois-jeunes.)

Nous bénéficions tout de même de 15 jours supplémentaires, ce qui est assez appréciable.

Du coup, nous bricolons plus, c’est bien pour les marchands de bricolage.

Sinon, les 35 h ont bénéficié à un secteur que l’on ne connaît pas beaucoup, ce sont les entreprises de prestation de services.

En effet, afin ne pas augmenter la masse salariale et s’attirer ainsi les foudres des actionnaires, car nous aurons dépassé le ratio marge brute / masse salariale, nous « embauchons » des prestataires de services, qui passent dans les frais généraux, ou autre, en fonction de votre contrôleur de gestion.

Ce sont des boîtes d’intérim haut de gamme qui emploient des mercenaires qui n’ont aucun scrupule à naviguer d’un concurrent à l’autre (pratique très répandue chez nos constructeurs automobiles entre autres).

En fait, ce ne sont ni les DRH, ni les chefs de service, ni encore les responsables de production qui ne veulent pas embaucher, ce sont les contrôleurs de gestion qui, pour le respect des standards et autre indicateurs financiers des actionnaires, refusent toute nouvelle embauche, alors que finalement employer ces personnes en CDI reviendrait beaucoup moins cher ; il en va de même pour les ouvriers employés en intérim.

Quelqu’un pourrait-il expliquer cela à nos actionnaires ?

D’un côté vous avez de superbes tableaux de bord qui respectent les objectifs définis, mais d’un autre, on ne regarde pas les conséquences que sont :

  • les surcoûts de salaires
  • les difficultés des managers à former et reformer continuellement d’autres ouvriers toutes les semaines car vous changez sans arrêt d’intérimaires
  • les conséquences en termes de qualité produit et donc le coût des incidents qualités
  • la précarité des intérimaires qui souvent préfèrent rester intérimaires car ils gagnent plus qu’en étant embauchés en CDI

Vous me direz, et les 35 h, dans tout ça ? Eh bien, en dehors des effets bien connus que je ne rappellerai pas, évoqués ci-dessus, nous avons développé la productivité.

Comment faire en 35 h ce que je faisais avant en 39 h ? Puis en y réfléchissant bien, je m’aperçois que nous sommes capables de le faire en 30 h, mais c’est génial, merci.

Marie-Laure, grâce à ta loi sur la réduction du temps de travail, je viens de gagner plus de 20% de productivité. Je vais pouvoir me débarrasser de mes CDD et prendre un minimum d’intérimaires.

C’est aussi une des conséquences des 35 h, en France, nous sommes devenus très bons en productivité. Et une fois que vous aurez bien rôdé et essoré la machine, eh bien il ne vous restera plus qu’à transférer votre production dans un pays low-cost.

Aujourd’hui, certains constructeurs automobiles sont en train de faire marche arrière, car leurs délais d’approvisionnement ne sont plus si sûrs, et le coût des carburants, évoluant à la hausse, encourage moins à délocaliser les usines des sous-traitants de rang 1.

En conclusion, l’idée de départ, qui consistait à raisonner en volume global d’heures de travail, ne me paraît plus si bonne que cela.

Les fonctionnaires sont passés aux 35 h, et l’Etat réduit leur nombre tous les ans, l’Etat applique donc la même politique de restriction que le privé, il rationalise, fait faire des audits et taille dans le vif, ou le gras, au choix.

On pourrait alors envisager de diminuer les charges salariales et patronales aurait un effet bénéfique sur notre croissance, sur notre désir de consommation, cela ne coûterait rien aux entreprises, elles pourraient peut-être embaucher, mais dans un premier temps elles augmenteraient les fameux ratios de nos actionnaires, ceux-ci se diraient, « y a bon là, c’est une société rentable, ben tiens nous allons continuer à investir dedans ».

Quand un actionnaire commence à injecter de l’argent dans votre business, c’est très intéressant, car il est prêt à vous suivre dans votre développement.

Évidemment cela ne se fera pas en trente secondes, mais bon, nous avons le droit d’espérer.

Ah oui,j’oubliais, il y a quand même un petit hic, si l’on peut dire, avec l’option réduction de charges pour tout le monde, finalement c’est l’Etat qui sera moins riche, et s’il est moins riche et que sa dette continue de progresser vers le bas, nous sortirons mécaniquement du pacte de stabilité de l’euro.

Mon dieu, comment allons nous faire ?

En conclusion, je ne pense pas qu’il y ait de solution idéale, nous devrons faire des sacrifices et des efforts.

Et c’est là que nos dirigeants politiques, nos chers énarques, rentrent en jeu, c’est à eux et à leurs super groupes de travail pleins d’idées de nous trouver les solutions le moins douloureuses et le plus efficaces.

Pour cela, il faudrait qu’il aient le courage politique de dire :

Nous allons avoir mal pendant quelque temps, ça va être dur, mais nous vous sortirons de ce marasme, de ce spleen économique, oui, on va vous guider, et surtout on va vous expliquer comment faire, et pourquoi notre méthode est la bonne."


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31 réactions à cet article    


  • (---.---.115.245) 12 septembre 2006 14:08

    Dommage de mettre les problèmes sur le dos des 35 heures, alors que vous identifiez vous-même le coupable, la manière de fonctionner des entreprises dans le contexte du capitalisme... Si ce système pousse à former les gens sans cesse, et à les payer trois fois plus (je le sais pour en être en ce moment) que si on les embauchait, c’est que c’est un mauvais système et donc c’est lui qu’il faut réformer, l’état, les 35 heures, n’ont rien à voir là-dedans. Les contrôleurs de gestion non plus, d’ailleurs, ils font leur boulot avec les consignes qu’on leur donne.

    Pour connaitre de l’intérieur les sociétés de prestation, je peux vous dire que les 35 heures n’y sont pas un problème, bien souvent en travaillant au forfait (c’est-à-dire sous-traitance de projet) on doit temporiser pour ne pas montrer au client qu’on a travaillé plus vite que ce qui était prévu...

    Par contre, si les chefs de projet, chefs d’entreprise, administrateurs, sont incapables de se rendre compte qu’ils plombent la rentabilité de leur entreprise de cette manière, peut-être qu’ils ne méritent pas d’être aussi bien payés qu’ils le sont...


    • BarryAllen (---.---.115.245) 12 septembre 2006 17:09

      (le précédent message est de moi)


    • (---.---.102.40) 12 septembre 2006 14:17

      Bonjour, votre réflexion sur les 35 heures (partage du travail)doit susciter l’intérêt de beaucoup. Je ne suis pas un spécialiste, mais, victime de l’état civil j’ai beaucoup vu(pas forcément tout compris) le partage du travail était une bonne mesure à condition d’avoir la ressource en qualité et en localisation suffisante Il ne sert à rien de partager le travail des infirmières si le nombre d’infirmières disponibles est insuffisant une heure de travail de secrétaire derrière un ordinateur, ne peut se comptabiliser avec une heure de pilote il est possible de penser qu’avec la meilleure volonté les décideurs ont aditionné des pommes et poires et pour sourire des scoubidous.En néligeant aussi les progrés de la productivité Votre réflexion sur les charges pesant sur les salaires devrait interpeller aussi les décideurs A titre personnel, et bien que ne fréquentant pas les ministres des finances ,je pense pouvoir dire qu’aucun de ses responsables ne se lève le matin le sourire aux lèvres « en pleine joyeuseté » pour confier à son entourage ,au petit déjeuner « ça y est j’ai trouvé une nouvelle taxe » tant il est vrai que chaque charge qui pèse sur les salaires(je me répète)correspond à la facture de besoins à couvrir .Peut-on dire que nous sommes en permanence les victimes de Bismarck qui a imaginé en son temps que les charges devaientt peser sur les salaires Cordialement


      • albert (---.---.102.40) 12 septembre 2006 16:19

        Désolé mais ,probablement à cause d’une manipulation hasardeuse de ma part , l’article se terminant par « sommes nous les victimes de Bismark » est passé sans nomJ’en assume naturellement la paternité cordialement


        • panama (---.---.198.59) 12 septembre 2006 17:47

          « Nous bénéficions tout de même de 15 jours supplémentaires, ce qui est assez appréciable »

          Tout doux Monsieur ! Moi personnellement je n’en ai eu que 10.

          Et certains (je ne dirais pas qui, mais tenez, ils se font « privatiser ») en ont eu 25.


          • Fred (---.---.155.75) 13 septembre 2006 16:23

            D’autres n’ont rien eu de plus...


          • Jesrad (---.---.105.16) 12 septembre 2006 19:19

            Je me souviens qu’en 2000 l’idée était séduisante, réduire la durée légale du temps de travail afin de partager l’excédent pour les chercheurs d’emplois qui n’avaient pas de boulot.

            Encore cette idée tenace que le travail serait un gâteau à taille fixe qu’on se partage... Si c’était vrai, on serait passé aux 12 heures de travail par semaine et on aurait anéanti le chômage... Sauf que le travail, c’est juste la capacité qu’on a tous à faire quelque chose qui est utile à quelqu’un d’autre : moins en fait, moins en est collectivement riche, et donc on embauche moins, on innove moins, on résiste moins aux délocalisations, etc...


            • (---.---.76.121) 12 septembre 2006 21:02

              Votre raisonnement est tout aussi caricatural, dans l’excès inverse. La qualité du travail importe, il n’y a pas que la quantité. La vieille idée qu’un bon travailleur est celui qui « fait des heures » a encore la vie dure.


            • Jesrad (---.---.105.16) 13 septembre 2006 08:00

              Manqué smiley J’ai dit « utile à quelqu’un ». Le travail qui ne sert à rien ne crée pas de richesse.

              Mais ce n’est pas grave, vous aurez sûrement une autre occasion de redresser des torts qui n’existent que dans votre imagination.


            • BarryAllen (---.---.115.245) 13 septembre 2006 09:16

              Je ne vois pas ce que votre nuance change...


            • Jesrad (---.---.20.126) 13 septembre 2006 11:16

              C’est pourtant clair : on me reproche de croire que la quantité de travail seule compte (ce que je n’ai pas dit), et que la qualité compte aussi. Donc je re-précise qu’en fait, c’est l’utilité de ce travail pour quelqu’un qui lui donne de la valeur. Cette utilité peut s’exprimer par la qualité et/ou par la quantité.

              Je peux faire des pizzas à l’engrais d’aussi haute qualité que je peux, et en grande quantité, ce n’est pas pour autant qu’il y a création de richesse puisque personne n’en veut (pas même moi). Alors que si je fais des pizzas à la mozarelle et que je mets l’engrais en sacs faciles à transporter, c’est utile à tous ceux qui ont envie de manger une pizza ou de jardiner. C’est cette « quantité d’utilité », qui correspond à la richesse créée, qui est la quantité de travail dont je parle dans mon premier post. Est-ce que c’est plus clair comme ça ?


            • BarryAllen (---.---.115.245) 13 septembre 2006 11:40

              « moins on fait, moins on est collectivement riche, et donc on embauche moins, on innove moins, on résiste moins aux délocalisations, etc... »

              « on me reproche de croire que la quantité de travail seule compte (ce que je n’ai pas dit) »

              Je redis et je maintiens que vous défendez que de la quantité de travail découle la bonne santé de l’économie. Par votre raisonnement, on peut aussi revenir à 45 h par semaine et revenir sur les congés payés.


            • Jesrad (---.---.20.126) 14 septembre 2006 11:39

              Essayez donc de démontrer que la bonne santé de l’économie et la quantité (en valeur, ce qui inclut autant la qualité que la quantité, comme je l’ai montré plus haut) de travail n’ont pas de rapport !

              Et en passant, oui, je pense que passer aux 40h voire plus de travail hebdomadaire ferait rapidement diminuer le chômage en France. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en 1938 en France.


            • axion (---.---.174.250) 12 septembre 2006 21:40

              Une autre manière de voir :

              Dans un pays aussi chrétien que la France, je vais être très iconoclaste. Si des anglo-saxons me lisent, ils comprendront.

              Quelle lecture des 35 heures ?

              1200 euros à 39heures= 1200 * 1,7 (charges des entreprises) / 4 / 39 = 13 euros de l’heure

              1200 euros à 35ehures = 1200*1,7/4/35= 14,5 euros de l’heure.

              Question : que se passe-t-il pour l’emploi dont la valeur ajoutée se situe entre 13 et 14,5 euros de l’heure ?

              Réponse : cet emploi sera détruit en passant aux 35 heures, car il est non rentable pour l’entreprise.

              Si les 35h ont crées des emplois, les 35h en ont aussi détruit énormément, et en particulier, tous ceux à la valeur ajoutée faible. Cette mesure du PS a donc en particulier portée bcp de torts aux salariés les plus défavorisés, et n’a pas spécialement favorisée les classes moyennes, et n’a pas touché aux hauts salaires.

              C’est plutôt écoeurant de la part d’une mesure PS.

              Mais ainsi tourne le monde : sur l’illusion.

              En France, on continue de croire que l’on peut obliger des entreprises à embaucher, que les entreprises ont besoin d’embaucher.

              Non, les entreprises sont des sortes d’organismes vivants qui vivent sur un territoire, et propspèreront ou mourront en fonction des conditions environnementales du territoire, exactement comme des êtres vivants.

              Il existe des conditions économiques dans lesquelles TOUTES les entreprises de France peuvent disparaître. Elles ne sont pas immortelles, elle ne font pas partie du décor : elles vivent et meurent en fonction de leurs décisions et de leur environnement.

              En France, nous ne comprenons ce que sont les entreprises. Il ne faut pas s’étonner d’avoir un taux de chomage élevé.

              Aujourd’hui, les atouts de la France pour les entreprises sont :
              - > Le tourisme
              - > L’ingéniérie (reconnue mondialement)

              Si nous perdons de vue l’un de ces deux atouts, la France économique s’effondrera. Si nous ne les renforçons pas, la France économique s’effondrera. Si nous n’en trouvons pas d’autres, la France éconmique s’effondrera.

              Cela prendra 3 générations.

              Le défi d’une démocratie, c’est le niveau de maturité de sa population. Nous sommes très handicapés sur ce terrain, très peu ouvert au monde, dominé par une éducation nationale aveugle et tournant sans fin au fond de sa cage comme un rat devenu fou, stressé, qui ne pense qu’à grossir en croyant que cela va résoudre ses problèmes existentiels.


              • Vincent (---.---.52.252) 13 septembre 2006 10:46

                Petite rectification : je me permet de rectifier un peu votre calcul : le taux de charge patronale en france est de 46% et pour les calcul il est préferable de faire un calcul sur le nombre d’heures mensuelle, cela donne le resultat suivant :

                (1200 x 1.46)/169= 10.36 €/h (39h00)

                (1200 x 1.46)/151= 11.60 €/h (35h00)


              • shepfriend (---.---.169.97) 12 septembre 2006 22:59

                Les 35 h, ça ne veut pas dire grand chose en soit puisqu’ils ne s’appliquent pas à tous ni de la même manière. Alors comment tirer des conclusions et des liens de cause à effet ? Une chose est sûre : les heureux bénéficiaires disposent de plus de temps libre pour le même prix. A moins de penser que la richesse d’une entreprise doit être le but ultime de tout être humain, je trouve que les 35 heures sont encore loins de compenser ces inombrables heures supplémentaires impayées dont on parle si peu. Pourtant, c’est une certitude : des gens emmènent volontairement du travail à la maison (ça existe). Finalement, le travail c’est avant tout la liberté de travailler ou non, ou plus ou moins, et donner à ceux qui le souhaitent la possibilité de moins travailler. D’un côté, ceux qui travaillent plus ne dérangent personne, d’un autre côté, qui remettrait en cause aujourd’hui les 5 semaines de congés payés. Nous sommes dans une phase transitoire. Il faut aussi du temps pour s’habituer à de nouveaux acquis sociaux.


                • Forest Ent Forest Ent 12 septembre 2006 23:08

                  Bien qu’étant de sensibilité « sociale », je n’ai jamais cru que les 35h puissent augmenter l’emploi. Je ferai à cette mesure le même principal reproche qu’à toutes les autres qui ont prétendu oeuvrer dans ce but, et auquel cet article -quoiqu’intéressant sur certains aspects - ne répond pas vraiment, c’est que l’Etat ne se donne pas les moyens d’en évaluer sérieusement les effets.

                  C’est d’ailleurs un mal assez général : sous l’humeur médiatique, on pond mesurettes et réformettes à jet continu, sans jamais se soucier de mesurer l’efficacité des précédentes. Elles s’entassent et on les oublie.

                  La LOLF était censée pallier un peu cela, mais je n’ai guère d’espoir dans son efficacité. Les gouvernements n’aiment pas les thermomètres fiables et surtout indépendants.


                  • Jesrad (---.---.20.126) 13 septembre 2006 11:40

                    Entièrement d’accord avec vous, et j’ajouterais les promesses non-tenues, comme cette fumeuse arlésienne de « révoquer les 35h », qu’on arrive même maintenant à entendre dans la bouche de « candidables » de gauche après qu’elle nous eût été servie par la droite en 2002.

                    Le grand mal dans cette valse-hésitation du bricolage législato-inflationniste de réformopérette, c’est l’oubli. Qui se souvient précisément de chaque petite modification, de caque petite mesure dans un sens ou dans l’autre, étalées sur toutes ces années ? Le public n’a pas encore assez de rancune envers les menteurs et escrocs qui prétendent le représenter. Affaiblissement de la durée d’attention ? Ou est-ce parce que l’on ne voit pas assez la main des hommes de l’état dans notre poche ? Ce qu’on a perdu furtivement, on le regrette moins que ce qui nous est arraché d’un coup. C’est l’effet « grenouille bouillie ».


                  • (---.---.59.170) 13 septembre 2006 08:32

                    « C’est aussi une des conséquences des 35 h, en France, nous sommes devenus très bons en productivité. »

                    Complétement faux. Avec les 35 heures, elle s’est au contraire effondré.. (19 rang mondial PIB/hab..)

                    « Les fonctionnaires sont passés aux 35 h »

                    AH AH AH AH !! Ridicule. Vous voulez un gréve ? Les fonctionnaires font 18 à 30 heures, pas plus, et les coller au 35 heures, j’imgine d’ici la réaction !

                    « En conclusion, l’idée de départ, qui consistait à raisonner en volume global d’heures de travail, ne me paraît plus si bonne que cela. »

                    Bon, il ne faut rien connaitre à l’économie pour s’imaginez que reduire le temps de travail soit une bonne chose. D’ailleur les socialistes le savaient, ils n’ont balancé cette idée que pour la frime, pour flater la populace, ne pensant pas gagner les elections. Il est évident qu’on produit moins de valeur en 35 qu’on ne le ferait en 39. On ne fait qu’apauvrir toute la société. D’autant plus que ces 35 sont payé 39. D’ou bien sur une hausse des prix, puisque c’est le client qui paye tous ca. Bien sur, peu à peu l’équilibre économique va se rétablir, et les 35 heures seront payé 35 et plus 39, mais cela prend du temps.


                    • Jesrad (---.---.20.126) 13 septembre 2006 11:22

                      Il ne faut pas oublier l’absentéisme record dans les administrations, c’est aussi une forme de réduction du temps de travail.


                    • Jesrad (---.---.20.126) 13 septembre 2006 11:33

                      Au sujet du temps de travail des fonctionnaires :

                      Le rapport Roche, de 1999, avait eu l’objectif de faire état des lieux de la réglementation et des pratiques effectives du travail (toujours avant la mise en place des 35 heures). Ainsi on y apprend que le travail hebdomadaire des agents publiques variait entre 29 et 40 heures, mais surtout les dérives qui existent dans certaines catégories n’atteignant pas une moyenne de 25 heures hebdomadaires.

                      Il y a les fonctionnaires qui bossent, ceux qui bullent, et les prestataires en contrat privé limité dont usent et abusent les collectivités, et dont la situation est parfois infernale. Le vrai problème du fonctionnaire, c’est qu’il n’a aucun moyen de savoir s’il est bien ou mal payé pour son travail, puisque son emploi est en dehors du marché.


                    • (---.---.16.25) 13 septembre 2006 13:12

                      Vous ne parlez pas de la même chose que l’auteur.

                      Selon le G7, en 2005 l’indice de productivité (PIB rapporté à l’heure travaillée) était de 129 pour la France, 114 pour les USA, 112 pour l’allemagne, 106 pour la moyenne du G7, et 100 pour l’Angleterre.

                      La productivité a augmenté en France pour une raison simple : la productivité rapporte la production au temps nécessaire pour produire, or nous devons produire la même quantité de travail, mais en 35 heures au lieu de 39. (Qui a dit qu’on travaillait moins ?)

                      Quand au 19 rang, il correspond au PIB/habitant, c’est à dire la production par habitant, ou la « richesse par habitant ». Ca n’a rien à voir,puisque cela inclut ceux qui ne travaille pas. Si plus d’habitants travaillait, en maintenant notre productivité actuelle, alors le PIB/habitant augmenterait (ce qui serait une bonne chose).


                    • Vincent (---.---.52.252) 13 septembre 2006 16:44

                      Ah ben voilà comme ça, au moins c’est clair.


                    • Jesrad (---.---.20.126) 14 septembre 2006 11:41

                      Je me dmeande dans quelle mesure les chiffres de productivité sont calculés sur la durée théorique du travail ou sur la durée réelle ?


                    • Vincent 15 septembre 2006 09:18

                      Il me parait évident que la productivité est calculée sur la durée théorique. Une petite explication s’impose : Un calcul que l’on nome TRS (taux de rendement synthétique) prend en compte le temps d’ouverture d’une machine (24h00) le nombre de pièces théorique sortie et ensuite on prend en compte certains critères tels que les taux de pannes (arrêts non planifiés), les changements de production (arrêt planifiés), les absences, les pauses, l’efficience (pertes de vitesse), et les pertes qualité. Un bon TRS est d’environ 65%(environ 90% pour les 4 facteurs), car il s’agit de la multiplication de 4 facteurs inférieurs à 1. Voilà j’espère que je vous ai un peu plus éclairé sur le calcul de productivité.


                    • (---.---.59.170) 15 septembre 2006 09:25

                      Oui, la productivité pour une heure du français est bonne, malheureusment elle s’effondre par rapport aux USA, qui on maintenant la premiere, sans parler du fait que, forcément, puisqu’ils travaillent plus dans une journée, il sont plus productif en réalité (voir les numéros de capital la desssus).


                    • Vincent 15 septembre 2006 15:28

                      Je ne partage pas votre avis pour plusieurs raisons. La première vous avez écrit forcement et chose que j’ai apprise, dès que l’on dit un terme comme forcément, logiquement, théoriquement,.......... C’est faux.

                      D’autre part pour avoir bossé avec des Américains, effectivement ils passent beaucoup de temps à leur bureau, mais ne sont pas efficaces pour autant. En effet ils passent la moitie du temps à rédiger des e-mail pour dire ce qu’ils font, mettent en copie toute la hiérarchie afin de se couvrir.

                      Ce n’est peux être pas une pratique commune mais en tout cas j’ai pu la constater dans notre société.

                      Dire qu’un américain est plus productif qu’un français pour un même boulot et à mon avis faux, autant que pour des Japonais qui eux sont « mono-tache ».

                      N’oublions pas non plus que beaucoup d’américains on 2 emplois et par conséquent produisent un peux plus de valeur ajoutée.


                    • albert (---.---.102.40) 13 septembre 2006 11:22

                      Les 35 heures ,pardonnez-moi, mais comme la langue d’Esope,se pouvait être la meilleure ou la pire des choses-Cependant, permettez-moi, sans allégeance ni animosité particulière ,souligner ce qui m’apparaît comme une certaine incongruité J’ai peur de penser que les 35 heures ont contraint les entreprises à améliorer la productivité-(dans la mesure où cela est possible)En 1995 le directeur des investissements de chez Renault M. Thierry Moulonguet que je cite d’infidèle mémoire : affirmait :« grâce aux progrès de l’informatique ,il faudra moins de temps pour concevoir et construire une automobile,....... NATURELLEMENT IL FAUDRA MOINS DE MONDE DANS LES BUREAUX D’ETUDE ET DANS LES USINES S’Il est exact que l’informatique (qui permet à un demeuré « moi-même » de communiquer sans vergogne au bout du monde) ,réduit les temps de réponses , abaisse les coûts etc. on peut penser que l’application « désordonnée »des 35 heures a eu pour conséquence l’accélération du problème Qu’il me soit permis y ajouter une réflexion toute personnelle ,n’étant pas spécialiste je suis un peu surpris d’entendre de voir sur les étranges lucarnes des spécialistes de bonne foi, j’en suis sûr ,affirmer : « il faut travailler plus pour gagner plus » il n’ est pas question de contester la bonne fois des intervenants Toutefois la lecture des journaux, peut-être aussi l’expérience de l’Hewlett-Packard ,m’autorise une suggestion « allez publier cette affirmation qui tient du syllogisme pervers ;à la sortie des usines qui licencient à tour de bras (productivité accrue,ou marché en déroute !) Plus tristement, peut-on affirmer que le travail va devenir la récompense de l’élite ? Que deviennent dans cette hypothèse ,les malmenés par la vie ,eux qui ne sont pas élites ? merci de me contredire cordialement


                      • BarryAllen (---.---.115.245) 13 septembre 2006 11:49

                        « Qu’il me soit permis y ajouter une réflexion toute personnelle ,n’étant pas spécialiste je suis un peu surpris d’entendre de voir sur les étranges lucarnes des spécialistes de bonne foi, j’en suis sûr ,affirmer : « il faut travailler plus pour gagner plus » il n’ est pas question de contester la bonne fois des intervenants Toutefois la lecture des journaux, peut-être aussi l’expérience de l’Hewlett-Packard ,m’autorise une suggestion « allez publier cette affirmation qui tient du syllogisme pervers ;à la sortie des usines qui licencient à tour de bras (productivité accrue,ou marché en déroute !) »

                        Permettez-moi d’ajouter que le progrès, la modernisation ont toujours eu le but exactement contraire : produire les mêmes produits en nécessitant moins de travail, pour réduire les couts et augmenter la rentabilité ; au niveau de l’entreprise, le leitmotiv serait plutôt donc : « travailler moins pour gagner plus ». Sans quoi l’informatique peut être ajoutée au rang des démons, en effet sans elle nous aurions besoin de beaucoup plus de travailleurs ? Alors, le progrès, vecteur de chomage ? Il faut faire attention à toutes les implications de ses propos.


                      • Albert (---.---.102.40) 13 septembre 2006 15:42

                        Bonjour, merci pour votre observation Le progrès génère le progrès ,Il n’est pas question de revenir au temps des lampes à huile et de la marine à voile - d’ailleurs j’utilise sans vergogne un logiciel de reconnaissance vocale qui me permet de m’abstraire des difficultés d’une dactylographie non maîtrisée Enfin que se passerait-il si par cauchemar ,nous revenions à l’époque des J1 J2 J3 ?Des pans entiers de l’économie s’effondreraient ! C’est le métier des ingénieurs « faire plus avec moins » On doit reconnaître qu’ils y réussissent parfaitement Le progrès permet à chacun et chacune de posséder les biens de consommation courante (fabriqués avec moins d’ouvriers sur la chaîne) Cependant ,,peut on penser que comme une progression annuelle de 3,5 % Génère une quantité de biens disponibles doublée tous les 20 ans il reste à craindre en Europe ,du moins, un effet de seuil , une sorte d’indigestion destructrice Un spécialiste(J.L Gombeaud) pensait en 1990 -2000(je cite d’infidèle mémoire) « Avec des gains toujours plus importants ,on peut très bien supposer qu’un petit nombre de gens particulièrement efficaces ,suffit à entretenir la majorité. Et c’est moins la quantité de ceux qui travaillent que le résultat de leur activité, le produit global à partager, les richesses à répartir entre les actifs et inactifs. Dans l’agriculture par exemple, les gains de productivité ont été tels que 8% de la population nourrit tout le reste...Or dans l’industrie et les services, nous sommes au tout début d’une révolution technologique phénoménale La généralisation de l’informatique recèle un potentiel proprement fabuleux... en terme de productivité du travail » Qui peut ne pas se réjouir de cet afflux de biens de consommation ? A titre personnel ,ai-je tort de souligner une certaine amertume des malmenés du boulot Tout en reconnaissant que noter l’existence de ce qu’on pourrait appeler un « dysfonctionnement » ,n’est pas le résoudre ? Finalement pour sourire je reprendrait volontiers la formule de Tristan Bernard « Je lui ai fait faire de mauvaises affaires en effet nous avons échangé des idées » Cordialement


                        • Jesrad (---.---.20.126) 14 septembre 2006 11:51

                          « suffit à entretenir la majorité », le maître mot est « suffit ». Quel est le niveau de consommation suffisant pour chacun d’entre nous ? Il n’y a qu’une seule réponse possible : celle que chacun souhaite et peut se permettre. Toute autre réponse implique déni des libertés, asservissement et violence.

                          Si demain tout se met à pousser instantanément sur les arbres, prêt à l’emploi, et que la totalité du travail requis pour satisfaire nos besoins actuels se borne à tendre la main, que se passera-t’il ? Est-ce que pour autant nous allons cesser de nous agiter, de résoudre de nouveaux problèmes, de demander plus encore ? Nous disposerons assurément de plus de loisirs et de temps libre que jamais dans notre histoire, mais je ne peux pas imaginer que cela nous empêchera de nous trouver de nouveaux besoins à remplir (conquête de l’espace, exploration des fonds océaniques, des vies entières consacrées à l’apprentissage de toutes les langues du monde, etc... les projets démesurés qui seraient alors possibles nous sont pour l’essentiel encore inconnus).

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