A noter également que les dirigeants du PS participent à tous les cercles influents, réseaux, think tanks... ensemble avec la « droite », le « centre », les syndicalistes « bien-pensants » et des réprésentants de la « haute fonction publique », de la grande finance, des multinationales...
En ce moment même, on trouve parmi les membres de la Commission Trilatérale Elisabeth Guigou, « succédant » à Laurent Fabius. Autres membres français actuels : Jean-François Copé, Edmond Alphandéry, Jean-Louis Bourlanges, Bertrand Collomb, Anne Lauvergeon, Dominique Moïsi, Denis Ranque, Yves-Thibault de Singuy.
Pour ne pas parler du Siècle, etc...
Voir aussi nos articles :
Le soutien du Parti Socialiste au Traité de Lisbonne, une mauvaise nouvelle pour la recherche française
La Commission Trilatérale et les services publics français (I)
La Commission Trilatérale et les services publics français (II)
Services publics et adversaires innommables (I)
Services publics et adversaires innommables (II)
Groupe de Bilderberg et silence des médias français
Bilderberg, Trilatérale et transversalité de « gauche »
Bilderberg 2009 : une rencontre des « élites » ?
CNRS, Bilderberg, Trilatérale... et faillite de l’idéologie « gestionnaire » (I)
etc...
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
Il est intéressant de lire l’ouvrage « La main droite de Dieu », d’Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Perez, Seuil 1994, publié en vie de Mitterrand et jamais attaqué en diffamation, pour comprendre toutes les ambiguïtés de la « gauche » qui s’est installée après les présidentielles de 1981 et via laquelle Mitterrand a fait rentrer dans le bercail du système beaucoup de « grandes gueules » des années 1960-70. Un extrait se trouve en ligne ici :
http://michel.delord.free.fr/maindroite.pdf
Cette « gauche » a fait quelques « réformes » sociales au départ, le temps de s’installer, mais depuis 1984 sa politique a viré à la « rigueur », à « l’austérité », etc... C’est de février 1986, sous Delors et Fabius, que date la signature de l’Acte Unique Européen dont l’objectif affiché était déjà une officialisation plus forte du « marché intérieur » continental comprenat la « libre circulation » de services et capitaux.
Après les présidentielles de 1988, Rocard et ses successeurs ont poursuivi la politique de privatisation des entreprises et services publics commencée par Chirac, de même que les négociations en vue de la création de l’Organisation Mondiale du Commerce, ont soutenu le Traité de Masstricht, etc...
Après 1997, Jospin a battu un record de privatisations, participé à la mise en place du Processus de Bologne, de la stratégie de Lisbonne et d’autres textes européens de marchadisation des services publics, fait voter la LOLF en France... Son gouvernement a ouvertement soutenu la politique de délocalisations (e.g. le rapport Lalumière, diffusé par l’alors Ministre Strauss-Kahn), dans des termes que la « droite » reprendra ensuite sous Francis Mer.
Voir nos artlcles :
Une auteure de la LOLF, promue à la vice-présidence de la Banque Mondiale
De la LOLF à la LRU, la casse de la recherche (I)
De la LOLF à la LRU, la casse de la recherche (II)
De la LOLF à la LRU, la casse de la recherche (III)
De la LOLF à la LRU, la casse de la recherche (IV)
ou encore :
Vers une délocalisation générale de la recherche scientifique française et européenne ?
Délocalisations, recherche scientifique et propagande politique
Recherche scientifique et technologique : où est la « guerre économique » ?
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (I)
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (II)
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (III)
Jurisprudence européenne et droit du travail (I)
Education, recherche et privatisation
En réalité, malgré des apparences « sociales », la « gauche » a très largement contribué à la mise en place d’une politique qui devait, tout compte fait, anéantir l’ensemble des acquis sociaux de l’après-guerre.
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
On vient de mettre cet article en ligne dans notre blog :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/01/18/jurispr udence-europeenne-et-droit-du-travail.html
Jurisprudence européenne et droit du travail (I)
Le 18 janvier, un article d’Eric Alt dans AgoraVox avec le
titre « L’intégrisme néo-libéral de l’Union européenne » rappelle
des jurisprudences de la Cour de Justice de l’Union Européenne, appelée
Cour de Justice Européenne avant l’entrée en application du Traité de
Lisbonne. Il en ressort une évolution dans le sens de l’affirmation
d’une prééminence du « droit d’établissement » (article 49 du Traité
sur le Fonctionnement de l’Union Européenne) et de la « libre
prestation de services » (article 56) sur le droit du travail des pays
membres et les droits syndicaux. Le 18 janvier également, Le Monde
évoque
la situation d’un million de chômeurs français qui se retrouveront en
fin de droits cette année et dont 600.000 environ risquent de n’avoir
accès à aucune aide de l’Etat. En même temps, Dominique Strauss-Kahn a estimé,
en tant que directeur général du Fonds Monétaire International (FMI),
que la réduction des dettes publiques doit être la priorité pour les
années à venir. La recherche et l’éducation françaises sont directement
visées par ce rouleau compresseur, dans la perspective d’une gestion de
droit privé des universités « autonomes » et d’un démantèlement des
établissements publics de recherche comme le Centre National de la
Recherche Scientifique (CNRS).
L’offensive contre le CNRS et la politique de privatisation des
universités apparaissent comme des signes précurseurs d’une
sous-traitance générale des métiers de la recherche et de l’éducation
dans le cadre d’un « marché européen » auquel les instances dirigeantes
du CNRS n’ont pas manqué de faire allusion au cours des années
récentes. Dans ces conditions, il paraît évident que les mobilisations
de défense des services publics ne peuvent pas valablement se limiter à
des revendications sur l’emploi, le budget ou les salaires. Il est
indispensable de s’opposer résolument à l’ensemble des « réformes » en
cours ou de la dernière décennie, y compris européennes.
(...)
[la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/01/18/jurispr udence-europeenne-et-droit-du-travail.html
]
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
Merci pour cet article. C’est vraiment à creuser de près.
Une seule remarque : parler de libéralisme dans ce début du XXI siècle n’est par forcément le plus approprié. Depuis les années 1880, le libéralisme a cédé la place à l’impérialisme protectionniste en tant que mode de fonctionnement du capitalisme. En témoignent les très nombreuses guerres coloniales, mondiales, et « régionales » qui n’ont toujours pas disparu.
La « liberté d’entreprendre » n’existe pas de nos jours. Les PME sont pour l’essentiel des sous-traitantes des multinationales, et de façon générale on ne monte pas une entreprise privée avec des chances de s’en sortir sans le soutien d’un groupe influent. De nos jours, les multinationales et les lobbies financiers sont devenus beaucoup plus puissants que la plupart des Etats de la planète.
Précisément, la grande expansion coloniale française se fit déjà au nom de l’exportation de capitaux. Mais c’était du grand capitalisme et avec le soutien des canonnières. Voir le texte intégral du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 :
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
et d’autres liens fournis dans nos commentaires récents accessibles ensemble ici :
http://www.agoravox.fr/auteur/independance-des-chercheurs
Nous avions déjà fait cette remarque en mars dernier, à propos d’une vidéo de Geneviève Azam. Voir, pour la vidéo :
http://www.dailymotion.com/search/azam/video/x8rxrj_du-processus-de-bologne-a-la-lru-un_news
et, pour notre article :
CNRS, INSERM et politique de l’Union Européenne (II)
où nous écrivions :
Notre remarque sur la vidéo de Geneviève Azam : nous ne pensons pas que, dans l’actuel contexte de mise en place d’une véritable dictature mondiale des oligarchies financières, il soit vraiment possible de parler de « néolibéralisme », de « dictature des marchés » ou d’une quelconque « absence de pouvoir politique ». Ce sont les grands holdings financiers et les multinationales, qui détiennent le pouvoir économique et politique. Nous aborderons la question du libéralisme dans une note ultérieure, avec un bref rappel historique.
(fin de citation)
Nous pensons que ce à quoi on assiste, c’est à la mise en place d’un véritable Etat privé. Les entités publiques sont de plus en plus à son service. Rien d’etonnant : déjà il y a un siècle, le mouvement ouvrier avait dénoncé l’asservissement des Etats théoriquement « publics » par la grande finance.
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Le développement du capitalisme en France dans cette période ne doit rien de particulier à Napoléon III, qui a surtout conspiré en permanence contre la République jusqu’à la renverser et dont le lobby a profité de la prospérité économique du pays.
Pendant cette période, l’Allemagne s’est développée grâce aux exportations de capitaux françaises et britanniques, et Napoléon III s’est fait battre en 1870. Où est la « modernité » ? Précisément, si les milieux financiers et industriels ont lâché Napoléon III, c’est parce qu’ils lui reprochaient de ne pas avoir été à la hauteur des enjeux de son époque.
Les années 1870 se solderont également par une défaite des conservateurs et par la montée des « républicains opportunistes » au nom, précisément, de la « modernisation ».
Quant à la politique coloniale, elle engagea la France dans une bien mauvaise voie.
« Ce qui ne serait pas mal, ce serait de reconnaître l’intangibilité de la France dans les républiques comme dans les monarchies »
Cet exercice paraît difficile. Napoléon III avait déclaré, par exemple : « Je suis l’empereur des Français et des Arabes ». En clair, il s’agissait dans son esprit d’un Empire avec un Empereur à sa tête et dont chaque composante devait être subordonnée à l’autorité impériale.
C’est la logique de toutes les monarchies. Si elles parviennent à « s’agrandir », alors elles finissent par s’octroyer le droit de remanier les « composantes » de leur royaume ou de leur empire.
D’ailleurs, la France actuelle a résulté elle-même d’une série d’annexions.
Ajoutons que les acquis de la Libération sont devenus une cible depuis les années
1980. Mais c’était prévu de longue date. A présent, c’est même proclamé
ouvertement. Voir, par exemple :
Le CNRS, acquis de la Libération
ou le lien :
http://www.challenges.fr/opinions/20071004.CHAP1020712/adieu_1945_raccrocho ns_notre_pays_au_monde_.html
A la Libération, la Résistance a rendu les armes, les travailleurs ont
« retroussé leurs manches », la reconstruction du capitalisme
français a commencé, le lobby colonial est resté en place et a même pu
se permettre des « bricoles » comme la répression de Madagascar, la
guerre d’Indochine et plus tard celle d’Algérie, etc...
Un secteur public de l’économie était indispensable à la Libération, il
a été mis en place. Mais sa privatisation-braderie a été entreprise à
partir de 1986, une fois l’accumulation de capital réalisée pendant
quatre décennies aux frais des travailleurs et des « petits épargnants ».
En Espagne, Franco avait également créé un important secteur public dont la
privatisation a été lancée à peu près en même temps qu’en France, une décennie après la mort du dictateur.
Il y avait aussi la question du « couteau entre les dents ». Staline
avait soutenu le renforcement de l’Etat français pour faire contrepoids aux
Etats-Unis. Mais malgré tout, il a fallu que l’Europe occidentale soit
une sorte de « vitrine » pour la guerre froide, jusqu’aux années 1980 où
il est devenu clair que l’URSS battait de l’aile et ce n’était plus
très grave de faire ouvertement de la casse.
A propos des délocalisations, « droite » et « gauche » ont raconté que c’était très bien, et qu’elle correspondaient à une « division internationale du travail ». Dans notre article :
Délocalisations, recherche scientifique et propagande politique
écrit il y a presque deux ans, nous rappelions notamment ceci :
L’asservissement croissant du travail intellectuel dans des pays
comme la France passe très largement par le dumping social que fomente
et exploite, à l’échelle mondiale, la grande finance occidentale. Mais
les discours des politiques ne nous en parlent guère. Bien au
contraire, ils ont constamment tergiversé depuis les années 1990,
toutes couleurs gouvernentales confondues.
Le rapport de juillet 1999 intitulé « Rapport sur les négociations commerciales multilatérales », signé par l’alors députée européenne Catherine Lalumière, ancienne ministre et ancienne secrétaire d’Etat, avec un Inspecteur général des Finances, un conseiller référendaire à la Cour des Comptes et un chargé de mission au Parlement Européen, estimait notamment :
« La libéralisation des échanges offre deux avantages essentiels : elle permet, d’une part, la spécialisation des activités et, donc, une meilleure utilisation des ressources ; elle accroît, d’autre part, les débouchés qui s’offrent à chaque industrie et conduit donc à une réduction de ses coûts. Les gains qui en résultent, on l’oublie souvent, bénéficient aux consommateurs dont le pouvoir d’achat se trouve accru.
(...)
On observe, depuis vingt ans, une détérioration de la situation relative des travailleurs dont la qualification ne correspond pas aux offres d’emploi, dans tous les pays développés. (...) En Europe, où la réglementation assure un certain niveau de salaire minimal, les travailleurs dont la qualification est moins demandée ou qui sont peu qualifiés ont été proportionnellement les plus frappés par le chômage.
(...)
(...) Il y a des perdants nets au libre-échange. Dans les pays développés, ce sont les travailleurs les moins qualifiés. Avec l’ouverture des frontières, leur production est concurrencée par celle des pays émergents, la valeur attachée à leurs services diminue, leurs salaires sont poussés à la baisse et leur emploi est menacé. A l’inverse, les travailleurs les plus qualifiés voient leurs services de plus en plus valorisés. Leur production trouve de nouveaux débouchés dans les pays émergents. Ils bénéficient d’une demande croissante et leur rémunération s’améliore ».
(fin de citation, document accessible sur le site du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi)
C’est ce même schéma que reprendra en juin 2003 l’alors ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Francis Mer dans son interview publiée par le journal Les Echos :
« Il y a des métiers industriels qui ont été délocalisés vers des pays à bas salaires : cela s’appelle la spécialisation internationale du commerce. Prenez l’exemple de la sidérurgie : ce type de métier doit, pour assurer sa survie en Europe, se concentrer au maximum sur le savoir, et localiser sa production là où les coûts, qu’il s’agisse des salaires ou des matières premières, sont les plus avantageux. C’est ce phénomène qui explique la croissance chinoise. Il suppose a contrario que l’Europe se mobilise sur l’innovation, la recherche et la formation professionnelle. (...) ».
(fin de citation)
[fin des extraits de notre article]
A noter que le Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi qui en 1999 a « commandé » et diffusé le rapport Lalumière s’appelait Dominique Strauss-Kahn.
Les temps ont beaucoup changé, voir plus bas notre commentaire du 17 janvier à 7h04.
Après plus d’un siècle et demi d’exportation incessante de capitaux, les pays de l’Europe occidentale et les Etats-Unis ont vendu leurs meubles en délocalisant leur recherche et leur technologie.
A cette politique s’est ajoutée celle de la marchandisation de l’éducation, rendant l’accès aux connaissances de plus en plus difficile pour les habitants de ces pays.
Le problème n’est donc pas l’immigration, mais bien une politique capitaliste globale cautionnée par les mêmes partis politiques qui nous gouvernent depuis des décennies et pour qui les gens votent de manière récurrente.
L’échec du système d’éducation aux Etats-Unis en est arrivé à un tel point, que les industriels de l’électronique « grand public » réclament de pouvoir « importer » des travailleurs spécialisés formées en Chine ou en Inde.
Au moins, aux Etats-Unis, Obama a entrepris d’alerter le pays sur cette situation et de prendre quelques mesures. C’est mieux que rien. En France, Sarkozy et son gouvernement continuent à faire de la casse, et l’Union Européenne fait pareil.
Voir, par exemple, ces articles :
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (I)
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (II)
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (III)
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (IV)
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (V)
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (VI)
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Sans le travail, il est impossible de créer de la richesse et de subvenir aux besoins de la population.
Mais le progrès technologique et les fruits du travail de générations auraient dû garantir à tous les Français une éducation de haut niveau, un travail de plus en plus qualifié, des conditions de travail en constante amélioration, un temps de travail décroissant, un niveau de vie de plus en plus élevé, des services publics de plus en plus complets... Il n’en est rien. Quelles en sont les causes ?
La réalité est que le système capitaliste concentre les plus-values dans les mains de quelques-uns, qui en font ce que bon leur semble. Dans le cas de pays comme la Grande-Bretagne ou la France, l’exportation de capitaux à grande échelle dure depuis très longtemps.
Déjà il y a un siècle et demi, la délocalisation des capitaux français et britanniques s’est soldée par la montée de l’Allemagne qui en était destinataire, et par la guerre de 1870 dans un contexte de rivalité entre les « délocalisateurs » franco-britanniques et la nouvelle puissance dont ils avaient eux-mêmes financé le développement.
Ce gâchis fut suivi de la « grande expansion coloniale » française dont le mobile principal était à nouveau l’exportation de capitaux, voir le texte intégral du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 :
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (II)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (III)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (I)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (II)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (III)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (IV)
avec également le gâchis des guerres coloniales, le service militaire obligatoire de cinq ans, la course au contrôle de vastes zones de la planète et, par là, la préparation depuis les années 1880 d’une nouvelle guerre avec l’Allemagne qui finit bien par éclater trois décennies plus tard.
Un gâchis humain et économique encore plus effroyable, et l’issue de la prémière guerre mondiale préparait déjà la guerre suivante avec des conséquences encore pires.
En passant, à l’issue de la première guerre mondiale, un autre pays destinataire des délocalisations franco-britanniques, les Etats-Unis, s’affirma en tant que première puissance mondiale au détriment des puissances européennes dont la politique destructrice et suicidaire anéantissait sans cesse le travail de leurs propres habitants et un grand nombre de vies humaines.
Cette course à la folie ne s’est pas arrêtée dans l’après-guerre, où il y a eu encore des guerres coloniales. Et même au cours des décennies récentes, les gouvernements de « droite » comme de « gauche » ont cautionné une politique de délocalisations massives (recherche et technologie comprises) qui a anéanti les économies des pays de l’Europe occidentale. Voir, par exemple, les articles :
Vers une délocalisation générale de la recherche scientifique française et européenne ?
Délocalisations, recherche scientifique et propagande politique
Recherche scientifique et technologique : où est la « guerre économique » ?
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (I)
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (II)
CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (III)
ou encore :
La Chine et la débâcle de la « division internationale du travail »
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Regardez bien les liens. Les article de blog sont, bien sûr, immédiatement accessibles.
Quant à la base PERSEE, il suffit de cliquer jusqu’au bout, et on y arrive. Par exemple :
Communications. Sur les dimensions de la tête des habitants de l’Ile de Tahuata (iles Marquises)
1878 Volume 1-2 pp. 202-206
PAR M. LE BATARD
(Analyse d’une note présentée à l’Académie des Sciences en 1845 par le ministre de la marine et l’amiral Dupetit-Thouars)
Après avoir insisté sur l’importance de la craniologie, l’auteur annonce qu’il a mesuré vingt-six têtes de Kanaques, dont deux seulement sur le vivant ; les crânes ont été dérobés aux lieux rapu ou sacrés, où ce peuple a l’usage de conserver précieusement ses morts.
(…)
[la suite, sur le lien]
ou encore :
Rapport. Sur les Nubiens du Jardin d’acclimatation.
1880 Volume 3 pp. 655-660
PAR M. CH. LETOURNEAU
L’an dernier, la Société a bien voulu me charger d’examiner au point de vue ethnologique et sociologique les Nubiens parqués au Jardin d’acclimatation un peu comme des animaux sauvages.
(…)
[la suite, sur le lien]
etc...
Mais reprocher aux pays dits « pauvres » leurs problèmes sous prétexte de leur indépendance formelle, c’est trop facile. En réalité, les ingérences des pays « riches » n’ont jamais cessé. Les moyens dont disposent les multinationales et les lobbies financiers dépassent de loin ceux de la plupart des Etats de la planète.
Il est d’ailleurs particulièrement instructif d’aller voir de près les Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, en ligne pour la période depuis 1859 à l’adresse :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bmsap
(PERSEE est un site édité par le Ministère de la jeunesse, de
l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement
supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation)
Vous oubliez que dans la société il existe des classes sociales. Ce n’est pas une question de « blancs », « noirs », « rouges », « jaunes » ou autres prétendues « races », mais de système économique, social et politique.
Il est particulièrement instructif d’examiner l’histoire du dernier quart du XIX siècle. Les Français qui se sont farcis cinq ans de service militaire obligatoire au moment de la « grande expansion coloniale » n’en ont tiré aucun bénéfice. Pareil chez les autres puissances du continent. Mais les financiers et affairistes qui tiraient les ficelles des lobbies coloniaux s’en sont mis plein les poches.
Trois décennies plus tard, en 1914-18, les mêmes milieux d’affaires européens ont envoyé « leurs » populations s’entretuer dans une guerre mondiale dont le seul objet réel était la dispute des colonies et des zones d’influence diverses. Les Etats-Unis en ont profité pour devenir la première puissance mondiale.
Quant au baratin sur les « races blanches », « races d’Europe », etc... ce fut entre autres la « science officielle », à peu de chose près, de l’anthrologie du XIX siècle. Y compris, parmi les « républicains ». Voir par exemple ces articles :
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (I)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (II)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (III)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (II)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (III)
Le discours récurrent sur les « races supérieures » ne fut pas le fait de la grande majorité des Européens, mais des classes dominantes de l’époque qui l’imposèrent y compris à travers l’enseignement scolaire.
Or, la notion de « race supérieure » permettait aux politiques comme Jules Ferry d’avancer l’idée des prétendus « droits et devoirs » de ces « races supérieures » à l’égard des « races inférieures », et de justifier ainsi la politique de la canonnière et de la domination imposée. L’impérialisme protectionniste succédait ainsi au libéralisme.
Voir aussi :
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (I)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (II)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (III)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (IV)
ou encore :
La Chine et la débâcle de la « division internationale du travail »
Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (I)
Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (II)
Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (III)
Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (IV)
Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (V)
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Ah, c’est donc une défense de Napoléon III au nom du « droit d’inventaire ». Mais le premier « inventaire » à faire sur Napoléon III, c’est la transformation de la République en Empire. Ce n’est pas une broutille. Et quel en fut le bilan ? 1870, la Commune de Paris, etc...
Quant à la prétendue « modernité » de Napoléon III, c’est un fait que la montée de l’Allemagne grâce aux exportations de capitaux britanniques et français fut déjà évoquée par Marx avant la signature du traité franco-britannique de libre échange de 1860 et qui ressemble fort à une manoeuvre défensive de la part de ces deux puissances dans un contexte de rivalité continentale.
Sous Napoléon III également, se développa une politique d’expansion coloniale déjà considérable (jusqu’à attaquer la Chine conjointement avec l’Angleterre), avec en prime la tentative de mainmise sur le Mexique qui se solda par un échec et par un gâchis financier et humain.
Et ainsi de suite, sans oublier, en effet, le projet de « royaume arabe » directement sous la houlette de l’Empereur...
En l’occurence, il s’agissait de citer un résumé synthétique accessible en ligne de la biographie de Clemenceau, et pareil pour Villain. Wikipédia n’est pas moins objective que d’autres sources. Mais personne ne nie les faits rapportés dans les extraits de Wikipédia que nous citons.
Clemenceau était à « l’extrême-gauche » parlementaire au moment de la « grande expansion coloniale » des années 1880, mais il ne l’était plus en 1902 ou 1906. A fortiori, en 1917-1920. De toute évidence, les intérêts qu’il défendait avaient changé.
Il serait très souhaitable que l’ensemble des comptes rendus existants des débats des instances parlementaires françaises de toutes les époques soient mises en ligne à la portée (gratuite !) de tous les citoyens.
Le collègue qui a diffusé le texte intégral (officiel) du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (Journal Officiel du 29 juillet 1885) a été obligé d’aller le chercher à la Documentation Française, et de faire des photocopies papier de microfilms. C’est dire...
« Messieurs les pseudo-chercheurs, par cette phrase vous intégrez pleinement la catégorie des bouffons. »
Comme argument, on ne peut pas dire que ça aille très loin. Les pays de l’Europe occidentale, en dehors de la Suisse qui l’a réussie d’émblée au XVI siècle, ne sont pas parvenus, globalement, à mener à terme une révolution bourgeoise digne de ce nom. Le preuve, la situation actuelle : combien de monarchies ? Or, les monarchies sont un héritage du système féodal.
Pire, les guerres européennes commencées par l’Eglise et les féodaux au Moyen-Age, et porsuivies par des prétendus « grands rois », ont été reprises et amplifiées par des gens qui se disaient « républicains ». Exemple : la « grande expansion coloniale » française qui a ouvert la voie à la première guerre mondiale. C’était très explicite dans le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885, voir pour le texte intégral :
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
ou encore :
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (I)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (II)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (III)
Jules Ferry, “républicains opportunistes”, colonialisme (IV)
Quant à Clemenceau, voir plus bas notre commentaire de 13h56.
On pourrait encore ajouter que ce fut pendant que Clemenceau était président du Conseil, en 1919, que l’assassin de Jaurès, Raoul Villain, fut acquitté par un jury populaire en mars 1919. Voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Villain
Ce qui semble refleter une certaine ambiance ultra-chauvine qui avait été répandue dans le pays. Les conditions humiliantes imposées à l’Allemagne, et la répression contre le mouvement ouvrier de cette époque, joueront sans doute un rôle déterminant dans la montée du nazisme et du fascisme une décennie plus tard.
Une autre donnée essentielle de la première guerre mondiale, outre l’effroyable boucherie cautionnée par des « unions sacrées », fut la montée des Etats-Unis, devenus la première puissance mondiale suite à cette guerre entre puissances européennes.
A propos de Clemenceau, il est exact qu’il s’opposa à la « grande expansion coloniale » dans les années 1880, alors qu’il était dans « l’extrême-gauche » de l’époque (vocabulaire des actes parlementaires). La « gauche » et le « centre » étant des partisans de Gambetta, Ferry et associés.
Mais le « retour en politique » de Clemenceau depuis 1902 fut très différent. Wikipédia écrit, par exemple à propos de son mandat de président du Conseil de la période 1906- 1909 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau
Il s’illustre par sa férocité (...) et contre les mouvements sociaux, réprimant dans le sang la grève des mineurs du Pas-de-Calais et la révolte des vignerons du Languedoc, ou quand il fait répandre par la presse le bruit qu’il a payé le billet de retour du « meneur » Marcelin Albert afin de le déconsidérer, ce qui lui vaut le surnom de briseur de grèves.
(...)
Il se donne lui-même le surnom de « premier flic de France ». Il soutient parallèlement la fondation de la police scientifique par Alphonse Bertillon et des Brigades du Tigre par Célestin Hennion
(fin de citation)
Clemenceau fut à nouveau président du Conseil du 16 novembre 1917 au 18 janvier 1920, s’impliquant à fond dans la première guerre mondiale qui n’était qu’une guerre entre puissances impérialistes pour des zones d’influence, notamment coloniales. A propos de l’attitude de Clemenceau à la tête du Conseil pendant la guerre, Wikipédia écrit :
« Ni trahison, ni demi-trahison : la guerre ! » proclame-t-il. Dans sa politique intérieure, Georges Clemenceau s’emploie à mater énergiquement toute tentative de révolte, de mutinerie ou de grève dans les usines. (...) il pourchasse les pacifistes (...) « Je fais la guerre, je fais toujours la guerre », dit-il le 8 mars 1918 à la tribune de l’Assemblée, pour résumer son jusqu’au-boutisme.
(fin de citation)
Voici un exemple du jargon « républicain opportuniste » raciste des années 1880. Pour ne pas citer à nouveau Jules Ferry sur les « races supérieures » et les « races inférieures », ont peut prendre cet extrait de Léon Gambetta :
« La civilisation européenne aura à lutter un jour contre la subversion de la race chinoise... La France doit conserver son rôle de soldat de la civilisation. Dans le choc qui aura lieu, la civilisation latine, dont la France est la tête, doit préparer son terrain sous peine d’être écrasée et annihilée en Asie Centrale entre la race anglo-saxonne et la race slave. Il faudra donc que la France s’établisse au Tonkin... afin de mettre la main sur l’Annam, sur le Royaume du Siam et sur la Birmanie et d’avoir ainsi barre sur les Indes, et d’aider la civilisation européenne contre la race jaune. »
(fin de citation)
Cité par Pierre Guillen dans « L’expansion 1881-1898 » (Collection Politique étrangère de la France, Imprimerie Nationale, Paris 1984) p. 180, se référant à une lettre de Léon Gambetta du 15 décembre 1882, citée par Dietrich Brötel dans Französichen Imperialismus in Vietnam. Die koloniale Expansion und die Errichtung der Protektorates Annam-Tongking, 1880-1885, Zurich, Atlantis, 1971.
Et, pour ceux qui penseraient que la notion de « race humaine » n’avait pas le même sens à l’époque que dans des périodes plus récentes, les liens :
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (I)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (II)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (III)
A noter que ces théories de Paul Broca et d’autres auteurs avaient été élaborées du temps de Napoléon III. Mais Broca avait été un oppositeur à Napoléon III. En 1880, il devint sénateur à vie sur proposition de l’Union Républicaine de Léon Gambetta.
L’Europe occidentale voudrait se présenter comme un exemple de civilisation et de démocratie avancées, mais la réalité est qu’elle est pleine de monarchies encore à ce jour. La réhabilitation de Napoléon III correspond à l’influence des lobbies aristos en France et dans les pays voisins.
Même sur le site de la United Grand Lodge of England, on trouve des rois à la tête des « famous masons ». Voir :
http://www.ugle.org.uk/what-is-masonry/famous-masons/
en même temps, d’ailleurs, que le fondateur de l’apartheid Cecil Rhodes.
Napoléon III a été désavoué par les milieux financiers à cause de sa défaite de 1870. A cette défaite avait largement contribué la politique d’exportation de capitaux français et britanniques vers l’Allemagne.
Des délocalisations comme celles de la période récente (qui ont conduit notamment à la montée rapide de la Chine), mais un siècle et demi plus tôt.
A partir des années 1870, les milieux d’affaires rejeteront conservateurs et libéraux pour soutenir les « républicains opportunistes » partisans d’une grande expansion coloniale et d’une politique de la canonnière particulièrement musclée.
Ce fut la doctrine de l’impérialisme protectionniste, basée sur le verrouillage de vastes zones de la planète. Mais les intérêts économiques défendus par ces gouvernements resteront les mêmes que sous Napoléon III.
Voir aussi, dans notre page d’auteur :
http://www.agoravox.fr/auteur/independance-des-chercheurs
les liens fournis dans nos commentaires des 15 et 16 janvier 2010.
Les aristocraties européennes ont plongé le continent dans des guerres sans fin depuis le Moyen-Age (Croisade Albigeoise, etc...). Le problème est que les « républicains » ont trop souvent fait pareil. Exemple : la « grande expansion coloniale » des Gambetta, Ferry, Freycinet, Brisson, Waldeck-Rousseau... Avec un service militaire obligatoire qui était de cinq ans depuis 1872.
Il faudrait commencer par un grand désaveu historique de toutes les guerres continentales et assimilées, y compris celles des prétendus « grands rois » comme Charles V et François I. Plus les guerres coloniales qui ont conduit notamment à deux guerres mondiales, etc...
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Quant au sionisme de Theodor Herzl, force est de constater qu’il s’agit d’un contemporain de la « grande expansion coloniale » française et de la montée du colonialisme dans l’ensemble des pays de l’Europe occidentale.
En même temps, la responsabilité historique des puissances occidentales (Eglise comprise) est très lourde, et remonté déjà au Moyen-Age, par les nombreuses persécutions antisémites.
Voir, par exemple :
Il y a huit siècles, la Croisade Albigeoise (IV) : l’antisémitisme avoué
Palestine, Gaza, sionisme et « racines chrétiennes » (I)
Palestine, Gaza, sionisme et « racines chrétiennes » (II)
Palestine, Gaza, sionisme et « racines chrétiennes » (III)
Palestine, Gaza, sionisme et « racines chrétiennes » (IV)
Palestine, Gaza, sionisme et « racines chrétiennes » (V)
Massacre de Béziers : huit centième anniversaire (I)
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
Ou encore, le manque d’indépendance d’un certain nombre de scientifiques et d’intellectuels vis-à-vis des milieux dominants qui poussaient au colonialisme.
Voir à ce sujet, concernant les théories fumeuses sur les « races supérieures » et les « races inférieures » de l’anthropologie du XIX siècle :
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (II)
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (III)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (I)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (II)
Paul Broca, les femmes et les “sauvages” (III)
(en passant, les femmes étaient aussi déclarées « inférieures » !)
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