Les titres du Figaro sont sans ambiguité, ses éditorialistes pavoisent, car le mouvement social vient de subir une défaite d’importance. Il faut remonter loin pour faire une comparaison. Les décrets Laval dans les années 30 ?
@Patrick Ferrante
Je suis allé voir vos autres articles et je partage largement vos analyses, y compris votre pessimisme.
Les syndicats français sont des états-majors ne disposant pas d’une armée permanente, et ils ne peuvent compter, vu le faible taux de syndicalisation, que sur le volontariat lors de l’appel aux levées en masse. En outre, ils sont considérablement investis dans des tâches de cogestion (CA, CE, CNAV, CNAM gestion des carrières dans la Fonction Publique...) où il représentent les usagers. Ils s’inscrivent plus dans la durée que dans la flamboyance de l’action instantanée. Ils savent, qu’après les manif , il va falloir discuter âprement de dossiers compliqués avec des adversaires coriaces. Ces derniers savent d’ailleurs, à l’occasion, leur faire sentir leur faible représentativité (« quand il y a une grève, personne ne s’en rend compte »).
Et cette représentativité est aussi contestée par les salariés dans l’action comme vous.
En outre, le citoyen se débarrasse volontiers de son devoir de participation citoyenne, qu’il s’agisse de la vie politique ou de la vie syndicale. Quitte ensuite à critiquer sans nuance.
Pour moi, les syndicalistes sont des héros très largement anonymes car, pour une Nottat passée à la célébrité combien d’obscurs travaillent guidés par un idéal qui n’est certainement pas l’enrichissement. S’ils avaient été réellement ambitieux, ils auraient fait carrière ailleurs.
La campagne anti-retraites des députés a des relents d’anti-parlementarisme qui la rende suspecte. « A bas les voleurs ! » criaient les manifestants le 6 février 1934 en marchant sur le Palais-Bourbon. Certes, des élus manquent de dignité. Mais ce n’est pas une raison pour remettre en cause la démocratie représentative (ce que vous ne faîtes pas). Si nous élisons des médiocres, c’est d’abord à nous-mêmes qu’il faut s’en prendre.
Ouch, cette défense et illustration du syndicalisme a pris beaucoup d’espace, pour le reste, je suis tout à fait d’accord avec vous. La seule nuance étant entre ce qu’il faut faire, et ce qu’on peut faire.
merci Pastori...
Le titre ne correspond pas au contenu. Le procès de la réforme est fait, mais des arguments pour démontrer la trahison, il y en a peu, à part l’opportunisme de Chérèque.
-une remarque d’ordre général : la « trahison », est une explication utilisée de façon récurrente à gauche, et elle dispense d’une véritable analyse. Elle est à gauche ce que le « complot » est à la droite. Ainsi Mai 68 a été un « complot venu de l’étranger » pour la droite, et son échec a été une « trahison des syndicats » pour l’extrême-gauche. A chacun ses diabolisations.
-le syndicalisme français est aujourd’hui dominé par le courant réformiste (CGT- CFDT). On peut le dénoncer ou s’en réjouir, c’est selon.
Le retour de la tendance révolutionnaire (SUD) peut-être perçu comme une réaction à la vague néo-libérale.
Par rapport aux retraites, les réformistes n’ont jamais poussé dans le sens d’une radicalisation du mouvement. Ils ont « laissé s’exprimer la base » , bref wait and see. Ils sont restés persuadés qu’une réforme des retraites était nécessaire, même si celle de Fillion ne correspondait pas à leurs vœux. Ils ont en mémoires les luttes patientes qui ont apporté ces fameux acquis qui font de la France aujourd’hui un des pays où la protection sociale est la meilleure. Ils savent qu’il y a des moments favorables aux luttes et d’autres non. Les réformistes ont estimé que le moment n’était pas venu de sortir de la tranchée parce qu’en face l’adversaire disposait d’une puissance de feu considérable, ne serait-ce qu’à cause de la conjoncture économique et de l’importance du chômage. Ils n’ont pas voulu envoyer les salariés au casse-pipe, car ils anticipaient.
Alors trahison ? ou lucidité de stratèges aguerris ?
Va falloir améliorer votre hygiène de vie !
« normalisé » ça veut dire qui tient compte de la structure par âge, je suppose
L’espérance de vie « à la naissance » pour une année donnée, ce n’est rien d’autre que la moyenne des âges des décès cette année là. Considérant qu’il y a en France un peu plus de 500 000 décès par an, il suffit de diviser le total des âges des décès par ce chiffre.
Il reste l’humour, toujours utile pour surmonter les situations où il faudrait pleurer. Je pense à Swift qui proposait de manger les pauvres pour résoudre le problème de la pauvreté.
effectivement, savoir remettre en cause ses propres convictions est une preuve d’intelligence.
obismey et olivier cabanel
bonjour à tous les deux
on peut parfaitement soutenir que la pauvreté s’accroît et aussi qu’elle est stable en France
vieux problème des valeurs absolues et des valeurs relatives
je découvre l’indice de Gini, mais si je comprends bien, ça ne mesure pas la pauvreté mais l’inégalité, ce n’est pas pareil. On peut être égaux entre riches et on peut être égaux entre pauvres.
j’avoue que la notion d’espérance de vie « en bonne santé » me semble difficile à chiffrer précisément. Autant les espérances de vie à la naissance ou à 60 ans peuvent se calculer au jour près sans contestation possible, autant la « bonne santé » est difficile à chiffrer. C’est quoi l’élément pris en considération : la consommation de soins ? et où se situe la limite statistique ?
en dégradant ses retraites et son système de santé,la France pourrait connaître la même évolution que les EU où l’espérance de vie stagne
la France a une des meilleure espérance de vie de la planète, l’avantage est de presque 3 ans par rapport aux Etats-Unis. Je vois là une des conséquences de notre système de protection sociale. Nous avons aussi (pour l’instant) un des plus bas taux de pauvreté des personnes âgées 10% contre 20% au RU) d’Europe.
merci à tous ceux qui ont apporté de nouveaux arguments en faveur de la défense d’un Etat social ; quant à ceux qui pensent que payer des gamines 40cts de l’heure comme en Indonésie pour fabriquer des produits Nike...
doublon dans le lien, il s’agit de :
j’ai effectivement oublié un mot, ce qui rend mon affirmation incompréhensible. :j’aurais du écrire « la part du financement PUBLIC des pensions » .
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