Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) n’est effectivement qu’un rejeton passablement dénaturé du Commissariat général au plan (CGP). Il s’agit d’un « laboratoire d’idées » parmi beaucoup d’autres, qui produit des notes d’analyse « dans l’air du temps ».
Rien à voir avec le CGP qui était un véritable acteur de politique économique et sociale !
D’où pensez-vous qu’une réaction puisse venir ?
Hugo Chavez au pouvoir a-t-il agi pour modifier cela ?
Oui, c’est bien le problème. Il ne s’agit pas de mettre le social au premier rang, il s’agit de calculer au plus « juste » la dose qui évitera une implosion du système.
Compte tenu du nombre de « laboratoire d’idées », souvent financés par la Commission européenne, qui sont de simples relais du discours dominant à Bruxelles, il va vous falloir un bon stock d’explosif.
A part cette « solution » expéditive, vous préconisez quoi ?
Si, malheureusement, beaucoup croient encore à ce discours minimaliste sur la question sociale, qui est celui de la Commission européenne et d’une partie du Parlement européen.
L’histoire économique montre que de nombreux pays ont atteint et dépassé ces ratios de dette, avant de redresser la situation.
Dommage que vous ne donniez pas les chiffres antérieurs à 2007 : ils montrent la responsabilité de la débâcle délirante du secteur financier dans l’envolée des dettes publiques.
Dommage aussi de ne pas donner le ratio de dette pour la zone Euro dans son ensemble, qui est de l’ordre de 90 %. C’est encore beaucoup trop, mais c’est beaucoup mieux que les USA et bien d’autres.
D’ailleurs, ce phénomène de « ruissellement » à l’envers auquel fait référence l’auteur a été théorisé, à partir de l’exemple états-unien, par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Économie en 2001, économiste en chef de la Banque Mondiale jusqu’en 2000, dans son livre « Le prix de l’inégalité » (2012).
Pour ce qui est du domaine pénitentiaire, il semble bien que la RGPP ait du plomb dans l’aile.
Edmond Hervé, sénateur socialiste, rapporteur spécial de la mission Justice s’est exprimé comme suit sur ce point devant la Commission des Finances du Sénat, le 21 novembre 2012 :
« La place du privé dans le parc pénitentiaire mérite réflexion. Les crédits destinés aux marchés de gestion déléguée et au paiement des loyers liés aux PPP qui s’élevaient respectivement à 295 millions et 114 millions, passeront à 304 et 124 millions en 2013, soit 13,5 % du budget de l’administration pénitentiaire. Les PPP concernent 51 établissements qui regroupent 49 % de la population pénale. Coûts croissants, difficultés du contrôle, durée de l’engagement, affaiblissement des politiques et du Parlement, autant de motifs qui ont déterminé la garde des Sceaux à écarter tous les projets de PPP non encore engagés, ainsi qu’elle s’en est expliqué, le 25 septembre 2012. »
Il a cependant ajouté :
« Je ne suis pas hostile au principe du PPP, mais il y faut une maîtrise d’ouvrage très forte si l’on veut éviter des dérives coûteuses. Les parlementaires devraient s’interroger sur la pertinence des lois de programmation. J’ai toujours été hostile à leur multiplication, qui a cet effet que la loi de finances n’est plus que l’addition annuelle d’obligations. Nous en sommes un peu là avec les PPP. L’attitude de la garde des Sceaux, qui veut approfondir la réflexion, me paraît positive. Elle est d’ailleurs suivie en cela par la ministre de la recherche. »
Le sénateur Jean-René Lecerf, UMP, n’est guère enthousiaste non plus à l’égard des PPP pénitentiaires : « (les loyers payés) sur de très longues périodes, pour des montants croissants, (pèsent) lourdement sur les capacités budgétaires des années à venir ».
Le Canard enchaîné du 9 janvier 2013 signale en outre que les directeurs de prison membres du syndicat FO-pénitentiaire, se sont déclarés exaspérés de voir les PPP « rogner les budgets alloués normalement aux établissements publics ».
Quant au Japon, il culmine à 220 % du PIB, soit 2,6 fois le ratio de l’Union européenne.
300 millions d’euros pour 300.000 jeunes.
Quelques centaines de millions d’euros de retraite chapeau pour quelques centaines de « grands patrons », qui n’ont pas besoin de cela pour bien vivre.
45 millions d’euros pour Bernard Tapie au titre du seul préjudice moral ...
Les gouvernants qui ont trouvé normal, pendant 8 ans, de confier les clés de l’Eurogroupe au Premier ministre de ce fleuron de l’optimisation/évasion fiscale ont aussi leur part de responsabilité. Cela en dit long sur leur double langage : en vitrine, les envolées lyriques pour le bon peuple et, en arrière cuisine, les petits arrangements entre « grands » de ce monde.
Rien n’est simple en effet, car en même temps que la Commission tente de contenir, par des taxes à l’importation, le dumping chinois sur les panneaux photovoltaïques, M. Barroso, président de la Commission, prend une initiative désastreuse en vue d’ouvrir des négociations bilatérales en vue d’accords de libre-échange avec les E.U. !
Voir l’article de Jean Quatremer dans Libération :
Sur la valeur très relative des « oracles » de certains économistes :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/tous-les-economistes-serieux-vous-106197 qui proposait la création d’un prix Diafoirus.
C’est toujours d’actualité !
Et l’un des commentateurs (Jason) avait écrit :
« Il semblerait que les trouvailles des économistes ne soient que des boîtes à outils dans lesquelles les affairistes (il faudrait dire les affaireux) et les politiques puisent à leur guise, les uns pour profiter, les autres pour endormir.
Je suis favorable à la création d’un prix Diafoirus. Mais il faudrait remettre au goût du jour la vieille pratique qui faisait renifler aux médecins les selles du patient pour établir un diagnostic. Les lauréats auront pour tâche d’aller renifler les selles des banquiers pour prédire l’avenir. »
A creuser ...
Des coups de canif dans les traités européens, il y en a déjà eus et il y en aura d’autres car la situation actuelle est intenable.
C’est une façon comme une autre de desserrer l’étau, sur la monnaie, sur le libre-échange ...
@ Mmarvinbear
Vous dîtes « 3 milliards de francs, je crois ». Pourquoi ne pas vérifier ?
Il y a des débats sans fin sur l’incidence de la loi de 1973 et sur celles qui ont suivi, qui ont renforcé le dispositif.
Indéniablement, elle a amorcé le processus d’abandon du pouvoir monétaire par l’Etat et l’obligation d’une « intermédiation », c’est à dire, pour parler clair, d’un recours au marché.
L’Etat, désormais, « achète » l’argent sur le marché, avec un double effet : renchérissement du financement public et mise sous tutelle.
On peut faire les calculs comme on veut, cela coûte cher à l’Etat et donc, in fine, à nous.
L’argument qui sous-tend cette façon de faire est que la puissance publique pourrait abuser de son pouvoir et céder au laxisme.
Quand on voit les résultats du règne de la finance privée ces dernières années, on est en droit de considérer qu’elle pourrait s’abstenir de donner des leçons !
D’autant plus que les petites facéties des acrobates de la finance ont coûté cher aux budgets publics, en frais directs (renflouement) et en frais indirects (incidence budgétaire de la crise, tant sur les recettes que sur les dépenses).
Il faut vraiment toucher juste pour déclencher autant de commentaires hargneux !
Eh oui, la compétitivité comme Graal, on nous enfonce cela dans le crâne à tout bout de media ...
A chacun de se demander comment il peut aller à contre-courant, à sa place, avec les moyens dont il dispose.
Et plus que les mots, l’exemple : ce peut être l’inlassable pédagogue Pierre Rabhi.
Ce peut être aussi ne serait-ce que sous la forme d’un documentaire comme « Planète à vendre » sur la délocalisation de la production agricole, vu sur Arte le 26 mars, qui nous fait prendre conscience de l’aliénation imposée aux victimes (avec la complicité des autorités locales). On y voit les « dommages collatéraux » d’une compétitivité adorée comme un veau d’or : la destruction accélérée d’une diversité des modes de vies, la perte de dignité des populations touchées.
Ce que ne disent pas, ou ne voient pas ceux qui veulent nous faire avaler que la compétitivité est la solution à tous nos maux, c’est qu’il s’agit d’un retour de l’esclavage, sous une autre forme.
Ce sont ou bien des inconscients, ou bien des cyniques.
Jusqu’à présent, la fibre européenne du Président Hollande s’est fait entendre mezzo voce après s’être vue confrontée à l’intransigeance du gouvernement allemand.
Il est en effet difficile de faire bouger les choses dans ces conditions.
Nous sommes suspendus aux prochaines élections allemandes. De deux choses l’une :
- ou bien Angela Merkel les perd et l’alliance de la gauche et des verts allemands pourra augmenter la dose politique et sociale dans la construction européenne, au détriment des partisans d’une simple zone de libre-échange.
- ou bien elle les gagne et elle aura une fenêtre dégagée de soucis électoraux immédiats, qui permettrait ne serait-ce qu’une politique des petits pas, impossible actuellement à une droite rendue sourde et aveugle par sa phobie historique de l’inflation.
Nous verrons si le nouveau gouvernement allemand, quel qu’il soit, saisira la chance d’avoir au Parlement européen, comme nous venons de le voir, non pas un frein, mais un soutien pour l’approfondissement de la construction européenne.
@ scripta manent
Certes, du fait de la mondialisation, l’État n’est plus maître des enjeux économiques et sociaux sur son territoire.
Si l’Europe y a contribué, c’est en trahissant les valeurs qui l’ont fondée. Quand je dis l’Europe, ce sont les idées néo-libérales qui lui ont imposé leur tempo en faisant prévaloir la méthode de décision intergouvernementale aux dépens du Parlement et de la Commission.
Il « suffit » (nyaka) de remettre l’Europe sur ses rails et les efforts du Parlement européen sont encourageants.
D’accord pour restaurer le contrôle aux frontières de l’Europe, et pour restaurer le pouvoir monétaire de façon coordonnée en Europe, loin de l’illusion souverainiste créatrice de concurrence mortifère entre les États et de conflits destructeurs entre les citoyens.
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