J’ai à présent tendance à conseiller Createspace si l’on souhaite, pour la diffusion, être référencé chez Amazon, et Lightning Source si l’on souhaite produire en impression à la demande des exemplaires moins cher et moins coûteux en frais de port que ceux de lulu (par exemple pour des séances de dédicace).
Voir cet article : http://alanspade.blogspot.fr/2014/08/archive-15092012-mon-experience-avec.html
Je suis d’accord, il ne s’agit pas de faire l’autruche, juste de prendre de la distance. En école de journalisme, on apprend à faire de « l’incitatif » à « vendre » son papier au rédacteur en chef afin de pouvoir le vendre au public. On est complètement dans une démarche commerciale, dès le début.
Et effectivement, à force de parler de négatif, on finit par aimer ça. L’œil pétille, on devient cynique, on se met à cultiver un goût pour le morbide... On devient défaitiste : forcément, comment croire au positif quand on valorise à ce point le négatif ? Les journalistes sont les premières victimes de la manière dont ils traitent les informations, même si ce sont des victimes consentantes.
Je ne suis sûr que d’une chose, c’est que je ne sais rien. Il est vrai que le canular n’était pas d’Orwell mais d’Orson Welles. Mais justement, c’est parce que je ne sais rien que j’ai besoin de savoir.
Donc, s’il y a des études qui ont déjà été menées et qui concernent la relation médias/consommation de psychotropes, même si ces études prouvent l’innocuité absolue des médias, tant de par les sujets qu’ils développent (puisque, rappelons-le, les rédacteurs en chef interviennent aussi bien sur les choix de sujets que leur hiérarchisation) que par l’angle développé ou les mots employés, que par le choix des images ou des témoignages, que par les choix, aussi, effectués au montage, je serais curieux, en effet, de pouvoir les consulter. N’hésitez pas à m’envoyer les références...
Enfin, quand je dis « retirer leur biberon », je voulais plutôt dire : leur permettre d’ouvrir un peu les yeux pour qu’ils fassent d’eux même le choix de retirer le biberon de leur bouche.
"mais qui vous dit que les rythmes de travail des français d’en bas n’en sont pas et beaucoup plus responsable ? qui vous dit que les rapports sociaux dans le monde professionnel n’en est pas plus responsable ? qui vous dit que le lobbying incessant des visiteurs médicaux chez les médecins n’en sont pas responsable ?"
La réponse est simple : les médias viennent toucher les gens chez eux, quand ils se lèvent le matin, le soir, pendant leur temps de repos. Bref, quand ils sont désarmés. On ne va pas tout leur mettre sur le dos, mais ils constituent une caisse de résonance, un facteur aggravant de stress qui existe déjà par ailleurs, et même un provocateur de stress là où il n’existe pas.
Souvenez-vous par exemple de la blague d’Orwell à la radio disant que les extra-terrestres avaient débarqué. Et de la réaction du public.
L’argument bisounours, l’infantilisation, on peut aussi le retourner en se disant qu’il s’agirait plutôt de retirer aux gens leur dose de biberon d’info quotidienne pour, au contraire, les rendre un peu à eux-mêmes et leur permettre des jugements un peu plus adultes. Ça éviterait peut-être qu’ils élisent certaines personnes qui jouent sur la peur pour obtenir des votes...
A ce sujet la lecture des Nouveaux chiens de garde, de Serge Halimi, reparu en 2005, reste toujours une saine lecture.
Mais je rappelle que l’objet de l’article n’était pas d’évaluer le degré d’indépendance (ou de servitude, puisque c’est sans doute le terme le plus approprié) des médias, mais bien de se doter d’un outil pratique pour aider les gens à prendre du recul par rapport aux médias. Il apparaît bien au regard des commentaires que la première étape serait de prouver scientifiquement l’impact des médias sur la population.
Par exemple, en prenant une population consommatrice d’antidépresseurs, et en évaluant si la coupure, la déconnexion de la sphère informationnelle engendre une surconsommation d’antidépresseurs ou le contraire, ou bien s’il n’y a aucun changement notable. S’il n’y a aucun changement, je veux bien reconnaître que je me suis trompé.
Justement, je ne veux pas tomber dans la polémique. Il ne s’agit pas de polémiquer, cet article vise à une prise de conscience, et pourquoi pas, à initier un outil de mesure qui pourrait être bien pratique. La vrai pollution, c’est celle de la sphère informationnelle sans recul, invasive, et qui a tendance à conditionner les gens.
Découvrir, non. C’est un lieu commun de dire que la presse est anxiogène. Ce qui est moins commun, c’est de vouloir le mesurer.
Après, dire que c’est hors de propos, sans recul ni profondeur d’affirmer que des personnes peuvent être névrosées, conditionnées ou fragilisées par ce nuage toxique d’informations incessant, basé comme vous le dites sur le couple émotion/audimat, c’est une affirmation péremptoire non argumentée. Il faudrait une grande enquête pour connaître exactement l’impact de la sphère informationnelle sur le taux de suicide, sur le nombre de dépressions, etc.
Quant à la liberté de la presse, évidemment que la presse n’est pas libre. La liberté absolue n’existe pas. L’objectivité non plus.
Autre lien sur le sujet : http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1865
@Morice : détrompez-vous, Monsieur, le livre numérique n’est plus un échec. Le Kindle se vend bien. Si ce n’avait pas été le cas, si le livre numérique n’avait eu aucun avenir comme vous en êtes convaincu, Amazon n’aurait pas développé à coups de millions de dollars le Kindle 2, ni Sony son lecteur PRS. M. Morice, vous avez vu la taille du stand Sony au dernier salon du livre de Paris ? Vous avez vu les mises en place dans les Fnac ? Des sociétés comme Plastic Logic ne se seraient pas créées. La société française Bookeen n’aurait pas mis au point le Cybook Opus (d’ailleurs déjà en rupture de stock) après avoir sorti le Cybook. Du baratin ? Je ne dis rien ? Allez visiter les sites, M. Morice : http://www.bookeen.com/ebook/ebook-reading-device.aspx Ce sont des faits. C’est la réalité, que vous le vouliez ou non.
Par ailleurs, les statistiques sont souvent trompeuses. 90% des gens ouvrent moins d’un demi-livre par an, certes, mais quel est le pourcentage de ceux qui allument leur lecteur MP3 ? Ne sous-estimons pas les geeks. Le jour où vous aurez un lecteur d’e-book à une soixantaine d’euros, la plupart des geeks voudront l’acquérir, et ils entraîneront avec eux tous ceux qui savent faire un petit calcul mental : avec 10 livres libres de droit et donc gratuits, lisibles dans des conditions de confort équivalente à celle du papier, si on met en moyenne le livre papier à 6 euros, ils auront déjà remboursé leur lecteur. Et ils pourront aussi accéder aux livres audio et écouter de la musique. C’est pourquoi il est si important que le prix des lecteurs, actuellement élevé, baisse, et cela prendra encore un peu de temps. Mais cela arrivera, c’est inéluctable.
Autre public touché, les amoureux de littérature ou de romans, ceux qui existent et ceux qui le deviendront. Les anglophones, ceux qui trouvent que les éditeurs français ont parfois tendance à mal traduire les livres anglo-saxons, ou à tronçonner les gros pavés, ceux qui explosent leur budget à chaque salon du livre. Il y en a, j’en ai rencontrés. Ceux qui veulent lire les dernières sorties avant tout le monde. Regardez les chiffres de vente en France des versions anglaises d’Harry Potter sorties avant leur traduction, vous aurez une idée du marché.
Mais ce qui me conforte le plus quant à l’avenir de l’e-book et à la crainte qu’il fait peser sur les grands éditeurs, c’est encore les réactions très tranchées de certaines personnes dès qu’il en est question. Si le livre électronique n’avait rencontré que l’indifférence, là je me serais posé des questions sur son avenir.
Je réponds ici à votre dernier commentaire sur mon article.
Il y a déjà eu une forte évolution avec l’émergence d’Internet,
qu’à l’époque j’ai ressentie comme négative puisque cette émergence est
venue concurrencer fortement le métier de journaliste dans la presse
jeux vidéo que j’exerçais (à tel point qu’il m’a fallu opérer une
reconversion).
J’ai lu l’article ci-dessus et je comprends vos craintes concernant la
puissance accrue des grands acteurs que sont Google ou Amazon, par
exemple, qui vont bénéficier de l’inévitable émergence des lecteurs
e-book (il faudra à mon avis attendre encore 4 ou 5 ans pour avoir du
matériel vraiment abordable en France, le temps que la demande pour les
écrans à base d’encre électronique ralentisse un peu et surtout, que
l’offre et la production s’accroissent). On peut effectivement craindre un « totalitarisme technologique », de la même manière que l’on s’est aperçu qu’Amazon, par exemple, respectait très peu les éditeurs et les réglementations et tentait d’imposer ses propres règles, notamment concernant le prix du livre.
Vous avez bien raison d’appeler les éditeurs et auteurs à préparer le futur et à s’organiser, la période est en effet cruciale. Néanmoins, on ne construit pas l’avenir sur des craintes, mais sur un projet. Quel qu’il soit, celui-ci devra bien sûr tenir compte des forces en présence et des rapports de force, mais il devra se fonder sur une vision et non sur de simples réactions à ce qui peut apparaître aujourd’hui comme une menace. Mais oui, pas mal de métiers risquent bien de devoir s’adapter ou disparaître. Il faudrait à mon avis tenir des sortes d’états généraux avec pour thème les évolutions du métier du livre, et qui réuniraient tous les acteurs en présence dans leur diversité.
En espérant que les auteurs, perpétuellement fragilisés par leur individualisme, ne soient pas une nouvelle fois la dernière roue du carosse.
Oui. Qu’il se nomme « libraire » ou « éditeur », l’auteur aura en tout cas toujours besoin d’un relais pour faire passer son livre auprès du public. Et si l’éditeur fait réellement son travail de direction littéraire, il peut difficilement être remplacé. En revanche, cette machine ouvre des perspectives, quand on sait la part que prennent par exemple les distributeurs (13% du prix du livre pour Calibre, par exemple, là où les auteurs touchent 8 à 10% en règle générale...).
Si c’est le cas, vous avez raison bien sûr. J’avais cru voir quelque part que les libraires pouvaient l’acquérir pour 80 000 dollars, mais j’avoue ne pas avoir regardé dans le détail les conditions de vente ou d’impression.
Bonjour, M. Xavier,
Merci pour votre réponse structurée, argumentée et qui permet d’alimenter le débat.
Concernant les préoccupations des auteurs, mon estimation personnelle est que votre réponse est juste à environ 98%. Mais pour le 1 à 2% restant, il s’agit d’une nouvelle catégorie d’auteurs/éditeurs qui est en train d’émerger pour deux raisons :
- l’autoédition mène souvent à l’édition (pour prendre l’un des exemples les plus célèbres, on peut parler de la bande dessinée et d’Uderzo qui avait fondé les éditions Albert René)
- avec l’émergence de nouveau prestataires de services comme lulu.com ou thebookedition, on a de plus en plus d’auteurs autoédités. Un article du Monde en faisait état récemment.
Je n’aurais pas écrit cet article si le modèle économique que je soutiens relevait simplement de l’utopie : il existe déjà et fonctionne depuis plusieurs années. Ainsi l’éditeur Rivière Blanche parvient-il, à reverser 50% du produit des ventes, moins les frais d’impression, à ses auteurs. Comme vous pouvez le constater en suivant ce lien : http://www.riviereblanche.com/infos.htm#PRIX , l’éditeur n’imprime qu’à la commande et ne gère pas de stocks. Néanmoins, il a un petit réseau de diffusion (14 librairies), la contrepartie étant que ses livres sont de 4 à 5 euros plus chers que ceux de la concurrence.
De nombreux éditeurs se servent aussi de l’impression numérique, mais utilisent de petits stocks de 50, 100 ou 200 livres. Quand je vois la différence entre ces derniers éditeurs et Rivière Blanche, je la trouve vraiment minime. D’autant que les petits éditeurs auxquels je pense n’ont pas un réseau de diffusion plus étendu ! Et ils ne font pas plus de salons non plus. En revanche, les différences entre les contrats des uns et des autres sont énormes. Je ne vais pas ici m’étendre sur le contrat de Rivière Blanche, ou d’autres éditeurs qui ont suivi ce bel exemple comme Voy[el], mais vous aurez compris à la marge consentie qu’il sont beaucoup plus favorables aux auteurs.
Après, quand l’investissement devient réellement important, que l’on sort des petits tirages et de la petite diffusion, que les éditeurs veuillent faire signer à vie pour revendre les droits le cas échéant, je peux le comprendre. Mais il ne faut pas oublier que la durée de vie d’un livre en librairie étant en moyenne de deux mois, le tirage initial comme la volonté de diffusion sont très importants à prendre en compte pour l’auteur par rapport au type de contrat.
Pour les libraires qui souhaitent s’équiper de machines d’impression à la demande, je partage en partie votre analyse : l’investissement de départ est dissuasif et le travail que demande le métier d’éditeur, ajouté à celui de libraire, demanderait de pouvoir se dédoubler. Cependant, si les nouvelles technologies doivent s’incliner devant la logique économique, elles peuvent rendre le métier d’éditeur plus « propre » : si un jour on ne pouvait fabriquer que les livres commandés par les lecteurs, ou s’approcher au plus près d’une correspondance entre le nombre de livres fabriqués et le nombre de livres achetés, il y aurait réellement matière à progrès. Mais on en est très très loin bien sûr.
Enfin, les solutions que vous envisagez à la fin de votre commentaire me semblent intéressantes. Mais je crois que nous sommes tous les deux conscients de l’extrême difficulté de les mener à bien. Je suis persuadé en tout cas que l’Etat aurait un rôle à jouer pour subventionner des éditeurs plus propres, pilonnant en moins grand nombre, quitte à répartir de manière différente les aides déjà existantes.
Vous avez tout à fait raison, et c’est tout le sens de mon article : à partir du moment où un éditeur va rentabiliser complètement l’édition d’un livre grâce à l’impression numérique, il faut soit ajuster le droit de préférence (un livre me paraîtrait un maximum, mais il y a le problème des trilogies ou des séries), soit le supprimer complètement.
Et c’est vrai que les petits éditeurs auraient avantage, grâce aux coûts moindres de l’impression numérique, de « faire tourner » davantage d’auteurs, de même qu’il est dans l’intérêt des auteurs « d’essayer » plusieurs éditeurs et directeurs de collection afin de voir lesquels se rapprochent le plus de leur sensibilité littéraire. Donc, pour des structures qui débutent, de même que pour des auteurs qui ne sont pas des stars de l’édition, il faut de la souplesse, encore de la souplesse, et toujours de la souplesse.
Bonjour Objectif,
Vous avez l’Espresso Book Machine (EBM) : http://www.ondemandbooks.com/hardware.htm
Je crois que son prix la met pour l’instant hors de portée de la plupart des libraires, mais Pierre Assouline, sur son blog, avait rédigé un intéressant article à ce sujet : http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/05/16/demain-les-livres-seront-inepuisables/
Enfin, si vous cherchez aussi un moyen de diversifier vos activités de libraire, sachez que la librairie Kleber de Strasbourg s’est mise à vendre des livres électroniques et des livres audio sur son site : http://www.librairie-kleber.com/livreldetail.php?ean=9782916546315
A noter que j’ai moi-même mis en place un site de vente de livres électroniques : www.babelpocket.fr
@radix : "un livre papier est mille fois plus écologique qu’un e-book ! Le bois est une énergie renouvelable, pas les plastiques qui servent à la fabrication de ce "machin". "
Pour pouvoir affirmer ceci d’une manière définitive, il faudrait savoir en moyenne combien de papier va faire économiser un e-book. Par ailleurs, le papier n’est pas le plus polluant dans un livre : c’est bien l’encre qui est l’élément le plus polluant.
Enfin, ce qui est applicable en France, la gestion des forêts et la replantation, ne doit pas être forcément applicable, en tout cas pas dans les mêmes conditions, en Chine. La densité de population y étant incomparablement plus élevée qu’en France, l’impact de la production de livres papier doit être beaucoup plus difficile à compenser par des replantations. Il paraît donc logique que le gouvernement chinois se soit lancé dans la production d’e-paper de masse.
Par ailleurs, jusqu’à présent, aucun pays ne s’est lancé dans la production d’e-paper à grande échelle. Pour qu’un marché qui n’a pas été préalablement duement sondé et étudié soit exploité à ce point, il faut à mon avis qu’il y ait urgence économique ou écologique, voire les deux.
@Dominique : concernant "l’industrie qui a envie de s’en mettre plein les poches" avec les lecteurs d’e-book, il me semble qu’en France, sur ce terrain on avance au mieux à reculons. Moi, ce que je trouve dommage, c’est que quand j’achète un livre papier, je rémunère seulement à 40% au grand maximum le binôme éditeur/auteur, qui représentent à mes yeux la création littéraire. Le reste part vers des intermédiaires comme le libraire/ la grande surface, le diffuseur ou le distributeur. Et pour dire le fond de ma pensée, je trouve dommage qu’en 2008, l’auteur en soit encore réduit à 10% en moyenne de droits d’auteur.
Je ne dis pas que l’e-book va remplacer le livre papier, simplement qu’il peut fournir une alternative intéressante, que ce soit pour l’amoureux inconditionnel d’un auteur finlandais qui va acheter l’e-book en version originale bien avant qu’il ne soit traduit en France, ou l’étudiant aux fins de mois difficiles qui va acheter par ce biais un roman moins cher qu’il ne l’aurait payé en version papier, tout en rémunérant beaucoup mieux les créatifs sans lesquels l’oeuvre n’aurait pu voir le jour.
Petite rectification par rapport à la phrase : "En france, le prêt d’e-book a déjà commencé dans les bibliothèques". L’information n’est pas exacte, il fallait lire : "une expérimentation de prêt de lecteurs d’e-book s’est déjà mise en place à la bibliothèque universitaire d’Angers "
@asp explorer : intéressant, ton article sur ton blog, mais comparer les lecteurs d’e-book aux dirigeables ou même aux visiophones ne me paraîtra pertinent que lorsque les prix des lecteurs d’e-book auront diminué, ou bien quand on s’apercevra que la technologie restera toujours trop onéreuse, ce dont je doute. En effet, si les prix des lecteurs d’e-book diminuent, disons à 60 euros pièce et qu’ils ne se vendent pas, on pourra parler d’échec. Pas avant.
Pour l’instant, je connais des personnes qui possèdent un lecteur d’e-book, mais ils ne sont pas représentatifs de la population : ce sont soit des professionnels de l’écriture, soit des blogueurs très portés sur la technologie. En effet, le lecteur d’e-book, ou liseuse électronique, est encore trop cher. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une fatalité. La seconde bonne nouvelle, c’est que les lecteurs d’e-book, comme l’ont fait les lecteurs de MP3, vont rendre le livre moins cher. C’est pourquoi, à mon avis, ils ont de l’avenir. Leur avenir n’est peut-être pas une autoroute comme les lecteurs de MP3, c’est peut-être une route plus étroite et sinueuse, car les gens mettront du temps à prendre conscience de la richesse textuelle d’Internet, de l’avantage de pouvoir communiquer à un collègue de manière quasi-instantanée un livre libre de droits que l’on a aimé, ou bien simplement le texte d’un blog, de l’énorme gain en confort de lecture que représentent les lecteurs d’e-book par rapport à la lecture sur écran d’ordinateur, des gains sur les frais médicaux dûs à des scolioses pour les enfants surchargés de livres, etc.
Ce qui est encore incertain, c’est quel format de lecteur d’e-book va l’emporter. Qui va créer le prochain I-Pod ou I-Phone dans ce domaine ? Est-ce que la technologie de l’encre électronique va être transposable très rapidement sur ordinateur, rendant obsolète le lecteur d’e-book en lui-même - mais évidemment pas la lecture sur écran ? Que tous ceux qui dénigrent les lecteurs d’e-book réfléchissent à ceci : combien de temps passent-ils par jour devant leur écran d’ordinateur à lire du texte ?
En conclusion, je dirais que le lecteur d’e-book deviendra indispensable s’il est pratique, confortable et qu’il fait gagner du temps et de l’argent à ceux qui l’utilisent. Pour l’instant, seules trois de ces conditions sont réunies, ce qui est insuffisant. Mais les choses évoluent.
En France, il y a déjà un collectif d’auteurs vendant des livres de fantasy, Science-fiction et Fantastique sans DRM en format PRC (le plus adapté aux lecteurs d’e-book) sur le site Babelpocket.fr. Les e-books, ou livrels, y sont vendus entre 2 euros et 8 euros (au maximum).
Selon la revue Médias, en Chine, la production de masse a démarré et devrait faire baisser les prix des lecteurs d’e-book, encore trop chers il est vrai. La Chine prévoit pour 2012 de remplacer tous ses manuels scolaires par des e-books, pour des raisons à la fois économiques et écologiques.
Demandez-vous une chose : quand vous achetez un livre papier, quelle est la part de création littéraire que vous payez ? Quelle est la part de transport ? De stockage ? De marge libraire ? De rémunération des diffuseurs ? Si le couple auteur-éditeur arrive à 40% du prix du livre, c’est un grand maximum. L’e-book va permettre de remettre les choses un peu à plat et de faire aller l’argent là où il doit vraiment aller : à la création.
Tout dépend qui effectue la vérification. Je vois mal un écrivain public céder ses droits sur une oeuvre cohérente de 500 000 signes ou plus. Il ne le ferait pas gratuitement, en plus.
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