L’impasse énergétique : une vérité qui ne dérange personne
Quels sont les véritables enjeux énergétiques mondiaux ? Il y a quelques jours, à la suite de la lecture de l’impressionnant article intitulé « nous mangeons du pétrole », je me suis décidé à enquêter par moi-même.
L’article de Dave Allen Pfeiffer m’avait beaucoup impressionné par sa mise en évidence de l’impasse énergétique. En substance, pour produire notre alimentation, il faut du pétrole, et la disparition des ressources énergétiques fossiles va amener de terribles famines.
Cet article, tout à fait brillant, manque toutefois d’une mise en chiffres complète de l’équation énergétique mondiale, équation pourtant accessible à tous, les sources étant disponibles sur la Toile.
Mon raisonnement de base a été le suivant : que se passerait-il si chaque humain consommait autant d’énergie que chaque Français ? A partir de là, en combien de temps toutes les réserves énergétiques de la planète seraient-elles épuisées ?
Afin de rester lisible, j’ai choisi de raisonner en énergie primaire, c’est-à-dire avant toute transformation, et en utilisant comme unité de mesure les kWh et les barils de pétrole.
Quelle est la quantité d’énergie consommée par Français ?
Les chiffres sont tout à fait accessibles : ainsi, l’Insee annonce une consommation en 2006 de 276 Mtep, soit 50 000 kWh par Français et par an, ou bien l’équivalent de 36 barils de pétrole (sur la base de 64 millions de Français).
Que se passerait-il si tous les humains consommaient autant d’énergie que chaque Francais ?
La consommation mondiale actuelle est de 88 milliards de barils par an (source Ministère de l’Industrie - observatoire de l’énergie - 2005).
Avec 6,7 milliards d’humains aujourd’hui, si tous les humains consommaient comme les Français, nous aurions une consommation de 208 milliards de barils équivalent pétrole par an (36 barils x 6,7 milliards).
Or, quelles sont les réserves ? Encore une fois, les chiffres sont tout à fait accessibles. Sur le site du Ministère de l’Industrie, nous obtenons le montant des réserves en Milliards de tep (je convertis en barils pour garder l’homogénéité des données) :
Pétrole : 1 026 milliards barils
Gaz : 1 048 milliards barils équivalent pétrole
Charbon : 3 665 milliards barils équivalent pétrole
Total : 5 739 milliards de barils
A partir de là, les choses sont faciles : 5739 / 208 = 28 années.
Ainsi, si l’humanité se mettait à consommer autant que chaque Français, nous en aurions pour 28 ans à conserver notre niveau de vie. Puis, plus rien. Le retour à la bougie. Sans parler du reste, notamment du problème alimentaire.
Certains esprit malicieux rétorqueront qu’heureusement, il reste le nucléaire. Ouf !
Voyons cela.
Aujourd’hui, notre Ministère de l’Industrie, que l’on ne peut guère soupçonner d’être un repaire d’antinucléaires féroces, annonce des réserves de 17 millions de tonnes d’uranium.
Sachant qu’une centrale de 1000 MW consomme 155 tonnes d’uranium pour une production annuelle de 8700 Gwh, soit 5,5 millions de barils, les 17 millions de tonnes ouvrent la possibilité d’une production de 600 milliards de barils. Nous voilà donc sauvés, avec 3 ans de survie complémentaires...
D’autres diront que les réserves en ressources fossiles sont sous-estimées : je les renvoie à l’excellent ouvrage d’Eric Laurent « La face cachée du pétrole », qui met en lumière les trucages des pays pétroliers sur les réserves disponibles. Les internautes pourront se référer à l’article publié sur Wikipedia .
Ces chiffres restent contestables ? En tout cas, un rapport commandé par la Commission Européenne (WETO-H2) confirme le fait que la consommation énergétique mondiale devrait passer à 22 Gtep (soit 161 Milliards de barils) à horizon 2050.
Pas loin de nos 208 milliards de barils ! Il faut préciser que dans mes chiffres, je ne tiens pas compte de l’augmentation prévisible de la population !
Et il est clair que d’ici là, les réserves se seront déjà épuisées en partie...
Les curieux peuvent aussi se reporter au tableau de l’Agence Internationale de l’Energie, qui met en évidence que nous ne sommes pas précisément en voie de décroissance énergétique.
Le CO2, cache-sexe de la crise énergétique ?
Compte tenu des éléments mis en lumière, je m’interroge sur la pertinence de la focalisation actuelle autour des émissions de gaz carbonique. Il est évident que la hausse du niveau des océans n’est pas négligeable, surtout pour les habitants de Tuvalu ou autres îlots du Pacifique. Mais la problématique énergétique est autrement plus inquiétante que le réchauffement climatique. Les gouvernements veulent-ils éviter d’effrayer les foules ?
Reste-t’il des issues ?
J’en vois une, qui ne consiste ni en une campagne de stérilisation massive, ni une diffusion généralisée du bacille de l’Anthrax, ni le retour immédiat à la bougie..
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Documents joints à cet article
104 réactions à cet article
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Bonjour,
En ce qui concerne l’estimation des réserves d’uranium on peut tout dire là-dessus.
De l’uranium il y en a partout dans le monde, y compris dans des lieux réputés exempts comme le bassin sédimentaire de la région parisienne où il y en a de 3 à 9 grammes par tonne de terre. Cette teneur est de l’ordre de grandeur en or des mines en exploitation en Afrique du Sud. Donc on sait par là que le prix maximum de l’uranium est celui de l’or.
Le prix du kWh est peu dépendant du prix du métal de base.. Dans ces conditions tout lieu peut devenir une mine d’uranium pour une ressource quasi infinie.
D’autre part dans l’uranium, actuellement on utilise principalement l’isotope 235 et on stocke l’isotope 238 séparément.
Chaque année nous engrangeons environ 60 ans de fonctionnement d’un parc nucléaire équivalent au parc actuel, mais version "génération 4". Ce qui fait que nous avons en stock environ 1500 ans de fonctionnement d’un parc nucléaire. C’est ce qui s’appelle penser aux générations futures.
Et après l’uranium il y a le thorium dont on peut développer le cycle, et le thorium est également présent sur Terre dans des quantités qui sont de l’ordre du double des quantités d’uranium...
Pour sortir du pétrole et du CO2 , il semble qu’il se prépare un plan destiné à mettre 8 millions de voitures électriques en France en 10 ans.. Pour faire le plein de ces véhicules il faudra quelques EPR de plus.
@+
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Tout à fait d’accord avec les propos de Krolik.
J’ajouterais que l’arrivée des réacteurs dits de quatrième génération (surgénérateurs vers les années 2040) permettra de multiplier par un facteur de plus de 60 les ressources mondiales d’uranium. En effet ces réacteurs utilisent l’isotope non fissile 238 U (99,3 % de l’uranium naturel) alors que l’235 U actuellement utilisé, ne représente que 0,7 % de l’uranium naturel.
Les mines de phosphates sont aussi une ressource d’uranium suplémentaire (expérience en cours au Maroc).
De même l’uranium peut être extrait de l’eau de mer (faisabilité sur une installation pilote démontrée au Japon).
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@ Krolik :
Vous écrivez : "Le prix du kWh est peu dépendant du prix du métal de base.. Dans ces conditions tout lieu peut devenir une mine d’uranium pour une ressource quasi infinie.".
Vous pourrez trouver sur un site d’Areva un graphique des coûts de production par MWh de différentes énergies dont le nucléaire, avec une distribution entre coût d’investissement, de maintenance et de carburant.
Il apparaît nettement que le coût carburant du nucléaire voisine les 20% pour la France, 23% si l’on mesure assez précisément les segments du graphique.
Dans "L’économie du nucléaire", un article publié sur un site du CEA figure un graphique comparable sur lequel le coût du carburant est de 3%, pour une étude effectuée en 2002.
Le site d’Areva est nettement plus récent, il a été mis en service en Mai 2008 et doit donc contenir des données actualisées et dignes de confiance.
On peut donc a priori déduire que le prix du métal de base a une incidence plus importante que ce que vous croyez, le coût du carburant ayant cru de 20% environ entre ces 2 graphiques soit un coefficient multiplicateur de 6 à 7.
En fait depuis 2002 le prix de l’uranium a considérablement grimpé ("Uranium, un marché en quête d’équilibre"), la livre d’oxyde d’uranium (U3O8) passant de 15 dollars en 2004 à 74 dollars environ aujourd’hui.
On peut donc imaginer que si le cours de l’uranium atteignait celui de l’or il y aurait peu d’intérêt à produire de l’électricité nucléaire : la livre d’oxyde d’uranium vaudrait environ 6900 euros, je vous laisse convertir en dollars...
Et plus il y aura d’EPR, plus la demande d’uranium sera forte et son prix élevé...
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Le prix de l’or est actuellement hautement spéculatif et ne reflète pas le prix de revient.
Les mines d’or d’afrique du sud sont quasiement sans concurrence, manque des "placers" dans le monde, et l’on vient de refuser par exemple un permis en Guyane (je ne juge pas, je constate simplement).
Ce n’est absolument pas la cas de l’uranium. On avait arrêté toutes les recherches de sites nouveaux dans les années 80-90 où le yellow cake était en provenance de la conversion des réserves militaires soviéto-américaines était descendu à 4$/livre de métal en 1994.
Et comme il a été dit par un autre participant, on peut toujours récupérer l’uranium des phosphates marocains, ça devrait quasiment doubler les réserves mondiales connues d’un coup, et répandre moins d’uranium avec les engrais pour tabac, ça fera moins de cancers de la gorge pour les fumeurs.
Et l’extraction de l’uranium de l’eau de mer...des réserves à ne plus savoir qu’en faire..Pas gratuites mais des procédés amenés à être compétitifs sont en développement.
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Votre dernier commentaire est assez amusant, Krolik, on pourrait croire que c’est une réponse à celui que je faisais.
Mais il n’en n’est rien en fait car vous ne répondez pas à ce que j’expose, qui est l’influence de la variation du prix de l’uranium sur le prix de l’électricité produite.
Mais je comprends très bien que vous restiez dans le vague...
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"Mais je comprends très bien que vous restiez dans le vague"
Répondre finement à une question comme cela, avec précision, il faut un "certain temps".
Ca ne se fait pas à l’envolée. Il n’y a plus de Pic de la Mirandole.. qui savait tout lui..
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"Les mines de phosphates sont aussi une ressource d’uranium suplémentaire"
sauf que du phosphate, il y en a pour 20 ans maxi.
ça va déjà bien tousser quand il n’y en aura plus pour faire des engrais .... On pourra essayer de le remplacer par du thorium peut-être
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"Pour sortir du pétrole et du CO2 , il semble qu’il se prépare un plan destiné à mettre 8 millions de voitures électriques en France en 10 ans.. Pour faire le plein de ces véhicules il faudra quelques EPR de plus."
Une solution tout simplement ridicule !
Déjà, le problème de la voiture électrique, ce n’est pas l’électricité, mais son stockage. Ce que l’on sait faire de mieux dans le domaine utilise des métaux lourds, polluants et rares. Le recyclage est couteux, et le rendement est faible - il faut toujours plusieurs tonnes de batteries électriques pour arriver à l’autonomie d’un réservoir d’essence d’une cinquantaine de litres - et le temps de recharge est sans commune mesure avec les 5 minutes en moyenne que prends un plein. La voiture electrique efficace, c’est vraiment pas pour demain.
ensuite pour les avions et les bateaux, à moins de construire des kilomètres de rallonges électriques, je ne voit pas trop ce que l’EPR pourrait bien leur faire.
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"l’arrivée des réacteurs dits de quatrième génération (surgénérateurs vers les années 2040) permettra de multiplier par un facteur de plus de 60 les ressources mondiales d’uranium."
Ahhh j’oubliais, Super Superphénix, le machin décidé par chirac en 1976, qui a englouti 10 milliards d’euros et a fourni de l’électricité bien pendant ... 3 semaines durant ses 20 ans d’exploitation !
c’est de la suite de ça qui doit donner l’après pétrole ?
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Voyez-vous Cher Pierrot, cher Krolik, lorsque l’on expose des hypothèses de cet ordre, on s’attends à ce que la prochaine solution à l’après pétrole que vous évoquiez soit la venue de Monsieur Spock depuis sa planète vulcain avec une cargaison de métal extraterrestre qui assurera la fourniture énergétique pour les 15 prochains siècles...
Même si cette hypothèse n’est pas tout à fait à exclure, elle reste quand même assez peu probable !
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pour les bateaux, il suffit de revenir à l’énergie éolienne, comme on a fait pendant des sciècles...
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à @JCM,
vous avez mal interprété le document et le graphique d’AREVA :
le poste "carburant" comprend :
* le prix de l’uranium
* le prix du service de l’enrichissement de l’uranium 235
C’est l’enrichissement qui est le contributeur majeure du poste "carburant" le coût de l’uranium ne représente que 5 à 6 % du coût de revient du KWh.
Seuls les prix "spot" de l’uranium ont grimpé en 2007 (avant de diminuer en 2008) mais ce marché "spot" ne représente que des quantités infimes des achats de l’uranium qui font l’objet essentiellement de contrats d’approvisionnement à long terme (10 à 20 ans).
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@ Pierrot
Il faut donc en déduire que le prix du service de l’enrichissement de l’uranium 235 a terriblement augmenté entre 2002 et aujourd’hui, au point de faire augmenter le poste "carburant" de 20% !!!
C’est énorme !!!
A quoi serait due cette augmentation ?
Pas à l’augmentation du cours de la fluorine, ni de l’acide nitrique je suppose ?
Alors ?
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Là vous parlez de l’état des solutions techniques existant depuis plusieurs décennies sur le marché.
Mais des batteries conçues sur le mode condensateur et à base de polymère commencent a être mise au point et elles sont beaucoup plus puissante et sans comparaison en poid.
Si l’on conçoit des voitures ou la charge se ferait par simple échange standart du pack batterie alors le chargement pourrait se réaliser en moins d’une minute dans les stations Service.
Le problème de l’électricité étant son stockage, les centres de production qui sont tous en permanence confrontés de façon récurrente à ce problème pourraient aussi devenir des lieux ou s’effectueraient les recharges de ces packs batteries collectés et distribués par les stations services.
On pourrait continuer. Tous ceci étant pour vous montrer qu’il ne faut pas voir l’avenir d’une solution au seuls yeux du passé ou du communément utilisé ou réfléchi.
Pour produire de l’électricité à partir du thermique, atomique,gaz ou pétrole il y a déjà 70 % de perte énergétique. C’est un vrai scandale. mais nous ne le voyons pas car ce qui nous parait moderne est en fait trés récent et encore trés peu aboutit, technologiquement.
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Il semble tout de même qu’il y ait eu de gros progrès dans les batteries pour automobiles, une équipe de chez Bolloré par exemple.
Que les batteries utilisent des métaux lourds c’est sûr ; qu’il faille apprendre à les gérer un peu mieux que les batteries actuelles c’est sûr aussi.
Il faudra bien changer les habitudes, pour "faire le plein"et y passer la nuit, en attendant l’arrivée des "supercaps" rechargeables en 10 minutes.
Le problème des bateaux et des avions est un autre problème.
Maintenant je ne vois pas en quoi les éoliennes, les panneaux photovoltaïques puissent être une quelconque solution à la voiture...
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Superphenix a été un prototype industriel dont la production a été bloquée pour des raisons administratives.
Il est clair que le fonctionnement de SPX a montré :la faisabilité à l’échelle industrielle, et a été riche d’enseignements.
Il y avait des problèmes de conception générale sur le mécanisme (barillet) de chargement déchargement qui ont rendu son exploitation chère. Le know How étant engrangé, EDF ne s’est pas battu "becs et ongles" pour le conserver. Il y a de nombreuses personnes qui travaillent sur le sujet actuellement.
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à Wesson,
excusez moi mais je n’ai rien compris à votre message.
Extraire l’uranium comme sous-produit de l’exploitation des phosphates ou de l’eau de mer (comme le sel, le brome ... des marais salans) ne signifie pas, à mon avis, de voyages extra terrestres !
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L’opération d’enrichissement de l’uranium 235 est chère car elle impose une très importante quantité d’énergie.
Par exemple l’usine EURODIF de Pierrelatte a besoin de 3 réacteurs nucléaires pour son fonctionnement, il existe 7 000 compresseurs d’UF6, soit l’équivalent de 7 000 TGV qui fonctionneraient simultanément.
Bien sûr l’enrichissement avec le procédé d’ultracentrifugation est moins exigent en énergie (50 fois moins à production égale).
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@ Pierrot :
Vous écrivez : "L’opération d’enrichissement de l’uranium 235 est chère..." et je suppose que cela devrait valoir selon vous pour une réponse à ma question sur l’augmentation du prix du carburant nucléaire.
Si c’est le cas vous ne répondez à rien !!!
La diffusion gazeuse a TOUJOURS été une opération coûteuse, mais que je sache les conditions fondamentales de sa mise en oeuvre n’ont pas changé de façon notable entre 2002 et 2008, elles n’influent probablement qu’à la marge sur l’augmentation du prix du carburant.
Quelle autre composante de ce prix a fortement varié sinon le prix de l’uranium ?
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à JCM,
je suis surpris que vous n’ayez pas constaté que le prix de l’énergie avait augmenté entre 2002 et 2008 !
Peu pour l’electricité destinée aux particuliers, mais beaucoup pour l’électricité destinée aux industriels.
EDF ne fait pas "des cadeaux" au groupement industriel européen EURODIF.
C’est ainsi que le poste "carburant" nucléaire augmente.
Mais pour les autres types de production d’énergie c’est bien pire car le poste carburant (pétrole, fuel, gaz naturel, charbon, bois ...) a considérablement augmenté depuis 2 ans environ et représente souvent plus de 80 % du coût de revient du KWh..
N’avez vous vraiment rien lu ou entendu sur ce sujet ?
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à @wesson,
Comment comparer un réacteur à neutrons rapides de 1976, prototype de recherches de surcroit, avec les réacteurs des années 2040.
C’est comme comparer les avions, voitures, machines à écrire, téléphone, télévision, trains à vapeur ...de 1960 avec ceux de 2008 !
N’est-ce pas stupide ?
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@ Pierrot :
Vous écrivez : "je suis surpris que vous n’ayez pas constaté que le prix de l’énergie avait augmenté entre 2002 et 2008 !".
Un peu léger, Pierrot !!!
Jetez donc un oeil sur ce graphique : "Taux de croissance annuels des prix du fioul, du gaz naturel et de l’électricité".
Vous y constaterez que la courbe pour l’électricité est désespérément (pour votre hypothèse !) dépourvue de relief !
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@Wesson.
La réserve d’uranium localisée dans les phosphates marocains est estimée à 25 millions de tonnes alors qu’AREVA annonce des réserves "accessibles facilement" dans le monde de 17 millions de tonnes..
D’où est-ce que vous tenez qu’il y en aurait seulement pour 20 ans ?
D’autre part on peut toujours s’intéresser à l’uranium contenu dans les cendres des centrales au charbon.
Ne pas oublier par exemple que les cendres des centrales au charbon américaines produites chaque années rejettent plus d’uranium que n’en consomment leur 108 centrales nucléaires annuellement..
Au passage si l’on veut être "écolo-anti-nuc" on doit s’intéresser prioritairement aux rejets d’uranium des centrales au charbon..
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@ krolik :
Vous écrivez : "...on doit s’intéresser prioritairement aux rejets d’uranium des centrales au charbon.".
Nous serions tranquilles si c’était la seule source d’inquiétude !!!
On peut aussi se demander : "Nucléaire : la France est-elle bien protégée ?" !!!
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à @ JCM,
Si j’ai bien lu votre document joint, il s’agit de l’évolution du prix de vente de l’électricité pour les particuliers.
Or ce prix est reglementé depuis très longtemps et augmente moins que l’inflation comme je vous le disais.
Par contre le prix de vente de l’électricité aux industriels a considérablement augmenté entre 2002 et 2008.
Chercher et vous trouverez le bon document.
Bonne lecture. -
à @ Krolik,
vous avez tout à fait raison sur la teneur des "cendres" de charbon en uranium.
Il faut aussi mentionner que le stockage important de l’uranium appauvri (à environ 0,25 % d’235 U) sera une mine d’uranium très importante pour le futur.
Par exemple, plus importante que le gisement de pétrole et de gaz de la mer du Nord. -
à @ JCM,
vous avez tort de réagir ainsi sans savoir.
M. Krolik a tout a fait raison, les rejets gazeux radioactif des centrales de production d’énergie à base de charbon sont considérablement plus élevés que ceux des réacteurs nucléaires.
Malheureusement cette information exacte est mal connue du public, hors des scientifiques concernés.
De même l’exploitation des gisements de phosphates est , de loin, le plus grand contributeur aux rejets marins de radionucléides (présence d’uranium et de Thoryum). -
@ Pierrot : Je ne dénie pas que cela puisse, et peut-être doive, être une source d’inquiétude !
Il n’est d’ailleurs pas impossible que je me mette à approfondir cette question.
Mais je mentionne que ce n’est pas la seule.
Cela dit que le charbon et les phosphates émettent de façon plus ou moins massive dans différents milieux des radionucléides, et que ces émissions soient reconnues comme nocives, devrait nous conduire à tenter de stopper au plus vite TOUTE activité susceptible d’émettre ces éléments.
Par conséquent nous devrions développer au plus vite des énergies aussi sûrement propres que possible, et qui ne comportent aucun risque d’émission de radionucléides.
N’êtes-vous pas d’accord avec cela ?
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Au niveau de la protection des personnes contre la radioactivité, il est certain que l’ASN ne fait son boulot.
La direction de l’ASN est constituée par des ingénieurs "corps des mines" dont certains n’ont pas eu une carrière glorieuse dans les mines de Lorraine et le noyage de ces mines, ce sont des positions de "faveur" du fait de l’appartenance au "corps des mines" et la rente à vie qui s’en suit. Pas de toubib au niveau de la direction. Ils ne s’intéressent qu’aux spécifications, conforme ou non conforme rien d’autre, ça c’est facile.
Par exemple l’intervention d’un tel responsable lors d’une conférence spécialement médicale où le toubib en chaire expliquait qu’à un enfant leucémique on commençait par lui appliquer 15 sieverts avant de lui faire une greffe de moelle osseuse (soit deux fois la dose léthale à 100%). Le type de l’ASN présent dans la salle s’est levé pour les questions et a déclaré :
- vous avez dit 15 sieverts, mais nous avons compris qu’il devait s’agir de 15 millisieverts !
A ce moment tous les toubibs de la salle se sont regardés et ont pouffé de rire.. le type de la direction de l’ASN ne connaissait rien à rien au nucléaire médical..
Dans ce contexte il est normal d’assister à un rapprochement entre l’ASN et SDN.
SDN ne veut apparamment surtout ne pas toucher au nucléaire médical, ce serait très mal vu dans la population.
Mais si SDN faisait son boulot de poil à gratter efficace cela aurait pu être utile pour la population, mais s’ils rentrent dans le "nucléaire médical" il s’aperçoivent que pour avoir des actions efficaces il faut appliquer des doses qui n’ont rien à voir avec celles qu’ils condamnent quotidiennement. Ca ferait trop réfléchir la population.
Au Canada en Novembre dernier, la patronne de ASN canadienne a ordonné l’arrêt du réacteur de Chalk River sous le motif d’un manque de sûreté d’une pompe à eau lourde. Le seul problème c’est que ce réacteur était le seul à produire du technétium 99 en Amérique du Nord pour applications médicales. Les toubibs ont protesté, les patients à la suite. Le gouvernement candien a fait voter une loi par le parlement pour obliger au redémarrage du réacteur en question et la patronne de l’ASN a été virée ! Ca n’a pas fait beaucoup de bruit en France, mais c’est un bon cas d’école sur lequel on pourrait se pencher sérieusement. Est-ce qu’il faut trouver par là un interventionnisme du "lobby nucléaire canadien" ?
- les réacteurs haux flux potentiellement proliférants sont nécessaire pour la préparation de ces petits produits ; alors que les PWR pour les faire proliférer ce n’est pas facile.
- les transports de petits paquets...Lorsqu’un maire prend un arrêté interdisant le transport de matières radioactives (Ste Geneviève des bois par exemple, pas loin de Saclay) visiblement il ne sait pas quoi il parle, il est obnubilé par l’électronucléaire et SDN, car sur sa commune ce qui passe régulièrement trois fois par jour c’est une camionnette pour transporter des produits hautement actifs..
- On pourrait parler aussi des quantités administrées : une coronarographie suite à infarctus c’est 750 000 becquerels d’iode 131.. et les gens ne font pas de cancer. La consommation d’iode 131 dans les hopitaux français c’est un "nuage de Tchernobyl" chaque 36 heures...
Vraiment si l’on veut se pencher sur les vrais problèmes de radioprotection des populations il faut commencer par enquêter sur le nucléaire médical.
Le Pr Pellerin, conscient du problème d’inhalation des poussières radioactives avait ,fait spécialement construire une voiture de chemin de fer équipé de 50 postes de controle des poumons d’une population qui aurait pu être soumis à un "nuage". 50 personnes à la fois !
Un accord avait été signé avec les Américains, accord qui prévoyait que la France pouvait envoyer cette voiture de chemin de fer par avion cargo Galaxy aux USA en cas de besoin. Les Ricains reconnaissaient la supériorité du développement français dans le domaine..
Maintenant vous visitez le centre de l’IRSN vous demandez qu’est-ce que c’est que cette voiture de chemin de fer, on vous répond que c’est une vieillerie du temps de Pellerin, ce n’est pas entretenu... Est-ce que SDN s’intéresse à la protection des populations ?
Est-ce que SDN pour rendre l’exercice récent de simulation accidentelle de Golfech plus crédible a demandé l’arrivée de cette voiture de chemin de fer , en prévision d’un début de traitement post accidentel ?
Non . La collusion entre entre l’ASN / IRSN et SDN est patente. On gueule mais on ne fait rien.
Incurie totale de partout. Et l’on fait un scandale pour des épingles de ferraillage sur le radier de l’EPR...
Est-ce que les gens de SDN sont capables de se poser des questions "logiques" ? pas plus que les gens de l’ASN.
Epinal, Toulouse sont des coups de semonce pour l’ASN, et ils disent qu’il faudra de 5 à 10 ans pour remettre les choses dans l’ordre en France dans le domaine médical.. Normal, 15 ans de dérive sans contrôle.
Mais 22 morts et quelques milliers de blessés identifiés / "nominatifs" pas "statistiques" cela aurait du provoquer une levée de boucliers réclamant la démission de la direction de l’ASN.
La radioactivité de vous colle pas des cancers / des maladies comme cela, en passant à deux km d’une centrale, comme on avait la peste en mangeant des pommes de terre à une époque. La radioactivité ce n’est pas une croyance. C’est quelque chose qui se mesure finement et dont on peut protéger les populations. Mais le but de SDN ce n’est pas de protéger les populations c’est de retourner au XIXème siècle, ne but de l’ASN c’est de construire "suivant la norme"..
Nota : j’habite à moins de 5 km d’une centrale nucléaire et je reçois mes pastilles d’iodure de potassium envoyées par la pharmacie centrale des armées. Et ça ne m’empêche pas de dormir confiant.
L’accident max sur un PWR a déjà eu lieu à Three Miles Island, maintenant ça se visite comme un musée. Influence sur la population : nulle. Moins de conséquence qu’une montée au premier étage de la Tour Eiffel.
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@ Pierrot sur l’influence du prix de l’électricité sur celui du carburant des centrales nucléaires :
La question n’est pas si simple pour plusieurs raisons : la consommation d’Eurodif a diminué, en particulier à cause d’un approvisionnement en uranium d’origine militaire qui n’a pas été traité par diffusion gazeuse, cependant d’après les documents rendus publics par des instances tout à fait officielles le prix du carburant nucléaire a subi une forte hausse comme je le montrais.
Je nai pas encore trouvé les raisons exactes de cette hausse mais voici quelques pistes :
- Face à la hausse des prix des énergies fossiles puis de l’électricité l’industrie manufacturière a amélioré sa performance énergétique
- Les raisons de la baisse de la consommation d’électricité en France
- Il se trouve qu’Eurodif a vu ses besoins réduits... (Sénat, Rapport d’information n° 357 (2006-2007))
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à @ JCM,
Non, car les émissions radioactives des centrales à charbon bien qu’importantes et des réacteurs nucléaires à un niveau plus faibles ne sont pas nocives.
En effet pratiquement tous les matériaux de l’univers sont peu ou prou composés de radionucléaides, de telle sorte que la dose moyenne reçue par Français est de 2,4 milliSievert (hors examen d’imagerie médicale et radiothérapie).
C’est bien plus dans certaines régions volcaniques du monde (Sud de l’Inde, Chine, Brésil, Bretagne ...).
Pour éviter de prendre des doses il n’y a que le suicide.
Pour se protéger des rayons ionisants solaires et des rayons cosmiques, il faudrait vivre sous quelques dizaines de mètres de béton.
Pour se protéger du radon 222 venant de l’intérieur de la terre il faudrait aussi vivre dans du béton.
De plus les aliments, l’eau, le lait sont radioactifs et l’ont toujours été même avant l’ère nucléaire.
Même la momie de Ramsès II était radioactive, c’est grace au carbone 14 que l’on a pu la dater.
Vous même êtes radioactif à environ 7000 Bq (dû au potassium 40 : 4 milliards d’années de périod, carbone 14, césium 134 et 137 ...etc ...) mais vous n’êtes pas pour autant dangereux et je peux vous serrer la main sans risque important
etc. -
@JCM
Et ne pas oublier que l’effet d’un nuage de Tchernobyl sur un autochtone Corse se nourrissant en produits locaux, effet cumulé sur 30 ans, est équivalent à ce que l’on prend en dégats radioactifs (sieverts) à un aller simple Paris-Los Angeles.
Il y a du personnel naviguant qui se fait deux aller-retour par semaine.
En fait pour estimer les "dégats radioactifs" exprimés en sieverts sur l’homme il faudrait passer à une échelle logarithmique comme l’estimation des puissances de séismes. En échelle linéaire simple ça met la frousse très facilement, et c’est là-dessus que les anti-nucs jouent à faire peur.
A Paris, "terrain sédimentaire" on se prend naturellement 0,1 microsievert par heure.
Le lieu le plus naturellement radioactif dans le monde, au delà de ce qu’il y a au Kerala en Inde ou au Brésil sur la plage de Guarapari, se situe en Iran au bord de la Caspienne dans la ville de Ramar. Là il a été mesuré des débits de doses allant jusqu’à 150 microsieverts/heure soit 1500 fois plus qu’à Paris... Et pas de maladie particulière..
Il y a dans le coin un gisement d’uranium qui incite les Iraniens à utiliser cette ressource
Donc l’échelle de la radioactivité naturelle est très large. Lorsque la Criirad hurle avec des considérations du genre : vous voyez ici on trouve au sol 300Bq/m2 et là 6000 Bq/m2, il y a donc une pollution inacceptable etc...
Mais dans le rapport 1 à 20 c’est franchement rien du tout. Pour que celui devienne digne d’intérêt il faut dépasser les rapports 1 à 1000, et plutôt 1 à 10 000.
Rien que dans une vallée des Alpes, à la suite d’une orage la radioactivité naturelle dans l’air est multipliée par 100 en quelques minutes du fait du radon rabattu par la pluie. C’est très spectaculaire. Et le rapport 1 à 100 c’est encore des cacahuètes..
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à @ Krolik,
vos propos sont tout à fait exacts et présentés de façon didactique.
Bravo. -
Bonjour,
Vous avez tout compris ...
Les grandes manoeuvres ont commencé depuis quelques décennies pour le contrôle et la sécurisation des sources d’approvisionnement de pétrole. Les US avec leur puissance militaire ont pris position au moyen orient (arabie saoudite, koweit, irak) et sont en train de mettre au pas le voisinage (syrie, iran ...). Avec la main sur le robinet on peut choisir si on ouvre celui-ci ou pas et qui on livre ...
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Assez bon article sur le pétrole, ce qui est plutot rare meme sur avox et il faut bien le dire pratiquement inexistant dans la presse traditionnel (On voudrait nous cacher des choses ?).Ceci dit Il est toujours très difficile d’expliquer ce genre de problème aux néophytes.
Je pense que votre erreur est de vous concentrer sur les réserves, comme disent les anglophones, "It’s all about flowrate !"
Imaginez que vous errez sans eau dans le désert par 45° , disons que vous avez besoin de 2 litres par jour pour survivre, préférez vous trouver une source qui dure 100 ans mais ne vous fournit que 0.5 litre/jour ou une source qui dure 10 jours mais vous fournit 5 litres/jours ? La 2eme solution vous laisse un espoir de survie pour trouver une autre source, la première ne fait, au mieux, que prolonger votre calvaire de quelques heures malgré les 100 ans de réserve disponible.
Bien entendu c’est un exemple simplifié a l’extrême, et il est logique de penser que au plus grande est la réserve au plus rapidement on peut en extraire les ressources,c’est en grande partie correcte pour le pétrole conventionnel, donc facilement accessible et beaucoup moins vrai pour les pétroles dit non-conventionel (Oil shale,Tar Sand,Coal to liquid etc).Or le meilleur pétrole conventionnel est en déclin depuis 2005 (Light Sweet Crude), les autres types de pétroles conventionnel sont plus visqueux et contiennent beaucoup plus de soufre (Heavy sour), donc sont plus difficile a raffiner et donc non seulement chaque baril produit contiennent moins d’énergie mais il en demande aussi plus pour être extrait. C’est le fameux EROEI, enery return on energy investement, c’est a dire, pour une unité d’énergie investie combien en recuper t-on en échange.
Pour reprendre un exemple simple, imaginez l’économie occidentale comme un drogué accro a l’héroïne (qui est le pétrole), il a besoin de 2 gr d’héroïne pure par jour, son dealer produit et transforme lui même sont héroïne, il la vend a 50% pure, le drogué a donc besoin de lui acheter 4 gr/jour, ce n’est pas un problème pour lui car il gagne bien sa vie. Pour l’instant tout va bien, le dealer accroît sa production en fonction des besoins occidentaux, il dispose d’énormes champs de pavot aux sols très fertiles et où la drogue est facile à produire. Les années passent, l’héroïne bon marché du dealer a de plus en plus de succès et de plus en plus de monde en consomment, y compris le dealer. La désertification et l’appauvrissement des sols commencent à toucher les champs de pavot. Notre dealer essaye de les remplacer mais a chaque fois c’est pour des surfaces plus petite et plus difficiles d’accès, pire la qualité de son produit diminue, au lieu d’être pure a 50% elle n’est plus pure qu’a 33%, notre drogué occidental qui avait vu sa consommation passé de 4gr/jour a 12gr/jour (6gr pur), doit donc maintenant acheté 18gr/jour. Maintenant imaginez que pendant ce temps, plusieurs drogués asiatiques commence aussi a acheté massivement de la drogue et que notre dealer voit lui aussi sa consommation augmenter fortement alors que la production stagne, le prix ne peut qu’exploser.
La plupart des pays producteur de pétrole on une augmentation de leur consommation entre 5 et 10%, c’est bien plus problématique que l’augmentation de la consommation chinoise, car pour les pays producteurs, cette augmentation de consommation se soustrait directement a leur exportations. Le nombres de barils de pétrole exporté aurait diminué de 2 ou 2.5% sur les 5 dernières années alors que la production a légèrement augmentée. Imaginez que la production elle même vienne a décliner, la chute du nombre de barils exportables en serait d’autant plus vertigineuse.Les perspectives pour les années a venir sont tres sombres : le total des exportation va decroitre bien avant la chute de production.( En image ).
Rappelons aussi que la chine c’est pour le moment 8 millions de vehicules, c’est a dire moins que la Belgique qui comporte 100 fois moins d’habitant.
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Très bon article, très clair.
Votre remarque sur le CO2 est logique : les projections à 100 ans n’ont pas de sens si les réserves de carbone sont totalement épuisées avant 50 ans. Le GIEC tient-il compte de ce fait ?
Comme vous, j’ai été frappé par l’article de Dave Allen Pfeiffer. J’ai depuis vérifié une donnée impressionante de cet article, qui résume l’impasse : dans les systèmes agricoles développés, 10 calories sont dépensées pour produire une calorie alimentaire.
D’abord une petite question à l’auteur : quand vous écrivez "La consommation mondiale actuelle est de 88 milliards de barils par an", je suppose que vous avez converti les autres sources d’énergie (charbon, hydrolique, nucléaire, etc.) en Tep puis en barils ? En effet, la consommation de pétrole "tous liquides" est aujourd’hui inférieure à 32 milliards de barils par an (Gb/an).
Ensuite, pour aller dans le sens de l’auteur sur le nucléaire, je conseille la lecture du rapport de l’EWG sur le nucléaire. Il ressort de ce rapport que les réacteurs nucléaires de la 4e génération (disons de type Superphénix pour simplifier) arriveront trop tard et, pour cette raison, ne seront probablement jamais construits. En toute hypothèse, il semble bien que le nucléaire soit incapable de compenser le déficit énergétique qui a débuté. Qu’en pensent Krolik et Pierrot ?
Enfin, une remarque plus politique : quel crédit accorder aux autorités et agences officielles (AIE, Commission européenne, etc.) quand leurs prévisions sont aussi irréalistes ? Aucun. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, ces autorités pratiquent la désinformation. Et si on admet que gouverner, c’est prévoir, elles n’ont donc aucune légitimité à gouverner...
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@ l’auteur,
J’avais oublié : vous voyez une issue, écrivez-vous. Ne nous faites pas languir, dites-nous laquelle, s’il vous plaît. Pour ma part, je ne vois que la maîtrise de la fusion nucléaire qui puisse nous sortir de l’impasse en conservant notre mode et niveau de vie. A supposer que ce soit souhaitable, ce qui serait un autre - mais vaste et intéressant - débat...
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@Jean Lasson
"En toute hypothèse, il semble bien que le nucléaire soit incapable de compenser le déficit énergétique qui a débuté"
A l’échelle mondiale c’est sûr que le nucléaire ne sera pas la solution pour résoudre le déficit énergétique.
Mais il vaut mieux construire des centrales dans des pays politiquement stables pour laisser le pétrole à des pays dont on préfère nettement qu’ils n’aient pas accès à cette technologie, Corée du Nord, Ouganda, Myanmar,... la liste est longue.
Et il y aura le charbon et encore le charbon. Les Chinois démarrent une centrale au charbon par semaine actuellement. Ca fait de nombreux morts et une pollution maximale... D’ailleurs tant que les Chinois seront sur cette voie, ce que l’on pourra faire en réduction de CO2 c’est de la sodomisation des diptères au vol..
En ce qui concerne les "générations 4", ils doit bien y avoir 300 personnes qui travaillent actuellement au transfert de la technologie plutonium de Cadarache vers Marcoule où sera construit le premier exemplaire.
Entre temps on peut toujours construire des EPR.
Les Russes sont partis à construire des VVR et des rapides en Russie d’Europe, car le prix du gaz et du pétrole sibérien est tellement bon d’une part et il fait tellement froid en Sibérie d’autre part pour exploiter cette ressource qu’il vaut mieux en exporter un maximum, donc faire du nucléaire pour la consommation interne.
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@Jean Lasson
"je ne vois que la maîtrise de la fusion nucléaire qui puisse nous sortir de l’impasse "
La "fusion" est une sorte de "serpent de mer", à l’origine une déclaration d’Igor Kourtchatov en Londres, la seule fois qu’il est sorti d’URSS. Cette affaire était de base une "arnaque" pour divertir les fonds de R&D occidentaux de développements militaires axés contre l’URSS. (avis de Guennady Messiats vice-président de l’Académie des Sciences de Russie). Et l’arnaque fonctionne toujours. Une très belle arnaque c’est celle où l’arnaqueur se prend lui-même au jeu, même mollement..
Dans les années 70 j’ai travaillé pour le Joint Européan Torus de Culham et déjà à l’époque on promettait un proto de réacteur vers 2010. Nous y sommes et quelques milliards d’euros plus loin on nous promet DEMO vers 2040...C’est une affaire dont la caractéristique est de fonctionner à "délais constant".
Le DoE a sorti , en mars dernier, une note estimative du prix du kWh suivant un "DEMO proto" et un "DEMO-Série", en supposant tous les problèmes scientifiques et technologiques résolus par ITER, et en se basant sur les prix au kilo des métaux, mises en oeuvre, électronique rapide, supraconductivité, consommables..etc.. et ils sont arriver à 3 fois un prix du kWh nucléaire actuel.
Du coût ils n’ont pas versé leur participation à ITER pour 2008, parait qu’elle va venir. Mais ils ont enfin "senti l’arnaque"..
Alors penser que la "fusion" peut être la panacée, certainement pas ; car ce serait de la bien plus haute technologie que la technologie nucléaire actuelle et les pays aptes à être doté d’un DEMO se compteraient sur les doigts d’une seule main.
Pour clore sur le sujet, ma position sur : fallait-il faire ou ne pas faire ITER ? (ce n’est pas le sujet de la discussion mais comme on y est je termine).
Je pense qu’effectivement il faut faire ITER, pour au moins démontrer par l’absurde que la voie est sans issue réelle.
Imaginez que le Général Patton ait emporté l’idée d’aller continuer la guerre contre les Soviets en 1945, il y aurait eu la grande déprime mondiale du système communiste détruit par l’extérieur. Là on moins a vu que ce système était capable d’imploser tout seul. Pour ITER il faut le faire. De fait réunir un max de scientifiques de tous horizons en leur donnant des moyens ils vont bien nous inventer des choses très utiles au passage. Un peu comme le CERN qui pour gérer ses document a mis en place le système RENATER qui est l’ancêtre du Web, et rien que pour cette développement je trouve que cela justifie l’existence du CERN en dehors de l’existence ou non des petites particules fondamentales.
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Krolik,
Merci de vos deux réponses détaillées.
D’abord, vu la gravité de l’impasse énergétique et malgré les risques inhérents, j’ai tendance à regretter la fermeture de Superphénix qui, dit-on, a bien fonctionné dans sa dernière année. La France avait 20 ans d’avance dans l’exploration de cette voie et nous saurions aujourd’hui si elle est réllement praticable.
Concernant la fusion et ITER, vous dites que le coût estimé de production de ce type de machine est "3 fois un prix du kWh nucléaire actuel." Mais ce serait tout à fait acceptable, sachant que le coût du kWh nucléaire français est très bas ! Croyez-moi, dans quelque temps, nous serons prêts à accepter des prix beaucoup plus élevés. De plus, l’industrialisation d’un procédé fait toujours baisser les coûts. Toutes les machines que l’Homme a inventées ont toujours été très coûteuses, avant leur fabrication en série.
Mais vous devez quand même avoir raison sur la fusion : Pierre-Gilles de Gennes et d’autres scientifiques ont critiqué ITER en soulignant les questions fondamentales non résolues, telles que la résistance des matériaux au bombardement des neutrons rapides. Ils m’ont convaincu qu’ITER n’apporterait pas de solution dans le - maintenant - court délai imposé par le déclin énergétique.
Je ne peux cependant m’empêcher de rêver à un projet international urgent sur la fusion et 10 fois, 100 fois plus doté qu’ITER. Informés de l’enjeu, les citoyens, y compris les américains, accepteraient beaucoup mieux un tel investissement que celui qu’on fait en leur nom dans des guerres du pétrole (guerres qui coûtent effectivement plus de 100 fois ITER).
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@Jean Lasson /
Vous écrivez : "...rêver à un projet international urgent sur la fusion et 10 fois, 100 fois plus doté qu’ITER. Informés de l’enjeu, les citoyens, y compris les américains, accepteraient beaucoup mieux...".
Quels citoyens ?
Ceux qui ignorent encore qu’il y a une bonne quarantaine d’années les scientifiques nous assuraient que "dans une trentaine d’années au plus" les tokamaks entrés en phase adulte nous assureraient une énergie illimitée et quasiment gratuite !!!
Reprenez des numéros de "La Recherche" et autres revues de ce type de l’époque !
Je ne serai pas des citoyens qui défendraient un effort de recherche accru sur ITER !!!
Si nous voulons vite de l’électricité assez abondante dans un cadre géopolitique apaisé je ne vois guerre que des solutions comme Desertec / Trec, qui offrent la possibilité de disposer d’énergie dans un délai de 2 à 3 ans après la décision de construire une unité de production.
Et nous aurions probablement intérêt à doubler cela d’une ceinture d’éolien offshore du nord de l’Europe à l’Afrique, ce qui pourrait avoir des influences très bénéfiques sur la productivité des espèces marines : "Ravageurs des mers".
Voilà où il est urgent d’investir, et pas dans une danseuse qui met certains esprits en fusion !!!
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PS/
Désolé du lapsus : "dans un cadre géopolitique apaisé je ne vois guerre que des solutions"... donc "je ne vois guère que des solutions" !!!
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Jcm,
Une réponse rapide avant d’aller étudier les liens que vous donnez :
J’ai pris soin d’écrire "un projet international urgent sur la fusion " et non "sur les tokamaks" et encore moins "sur ITER". Mais en fait, personnellement et vu l’enjeu, j’accepterais volontiers qu’une part importante de mes impôts servent à valider - ou invalider - les tokamaks et tout autre type de machine susceptible de produire de l’énergie par fusion. Si ça ne donne rien, au moins, me dirais-je, nous aurons essayé.
Je trouve toutes les énergies alternatives très intéressantes, mais, à l’exception notable de l’hydroélectricité, aucune n’est encore très mûre. De plus, même en combinant plusieurs d’entre-elles, je doute que nous puissions jamais atteindre l’équivalent des 88 milliards de barils d’équivalent pétrole cités par l’auteur.
Bien sûr, dans un contexte de forte réduction de la disponibilité d’énergie, chaque solution, même la plus minime, sera toujours positive. Mais il faut être conscient de ce que cette réduction d’énergie disponible va engendrer...
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Pour nous détendre un peu (sur un sujet si grave, c’est nécessaire), je vous conseille le lien que j’ai retrouvé sur les prévisions de Total depuis 2002. Le premier graphique est suffisant. C’est pathétique n’est-ce pas ?
A-t-on jamais vu de menteur plus éhonté et impénitent ?
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L’énergie telle que la société la conçoit n’est pas vitale, c’est juste qu’elle fait partie d’un certain mode de vie.
Le sujet n’est pas plus grave que les risques de destruction de la planète qui nous héberge dans le but de faire avancer une voiture ou d’utiliser un sèche cheveux, et aussi de faire voler un avion...
Je continue à penser qu’il y a des sujets plus graves monsieur et je suis vraiment trop fatiguée pour argumenter :
Il y a presque la moitié de la population femme qui a fait les courses, la cuisine, le ménage et qui s’est occupée des enfants et qui est considérée comme hors sujet, mais de toutes façons, cette non négligeable population a besoin de repos, alors bien grand vous en fasse.
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@ aml,
Derrière cette impasse énergétique, se dressent les spectres de la faim, de la guerre et la multiplication de la mortalité périnatale et infantile. Connaissez-vous de sujet plus grave (disons important) ? Moi, non.
Bonne nuit en tout cas
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Bonsoir AML,
Que vous dire sinon : ne laissez rien ni personne vous changer. Vous êtes un diamant pur !
Respects encore une fois et bonne nuit.
BMD
PS. Il faudrait tout de même voir à tenir compte des saletés que l’on ne voit peut-être pas à l’oeil nu mais qui sont tout autour de nous, drapés dans de beaux atours !
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@ Jean Lasson :
Vous écrivez : "...vu l’enjeu, j’accepterais volontiers qu’une part importante de mes impôts servent à valider - ou invalider - les tokamaks et tout autre type de machine susceptible de produire de l’énergie par fusion. Si ça ne donne rien, au moins, me dirais-je, nous aurons essayé.".
Il serait intéressant de classer les enjeux par ordre de faisabilité en fonction de nos disponibilités (techniques, financières etc...) : le plus furieux des optimistes ne peut nous assurer qu’une telle recherche nous assurera une production réelle d’énergie dans des conditions acceptables, un jour lointain, et encore moins dans un proche avenir.
Or il y a un enjeu de première importance, celui d’accroître notre production énergétique d’une façon aussi neutre que possible pour l’environnement et très rapidement, tout en réduisant autant que possible notre consommation.
Nos disponibilités nous permettent-elles de mener dans toutes les directions maginables des efforts très intenses ?
Il ne me le semble pas, d’où la nécessité d’orienter prioritairement nos efforts vers le plus urgent.
Vous écrivez aussi : "Je trouve toutes les énergies alternatives très intéressantes, mais, à l’exception notable de l’hydroélectricité, aucune n’est encore très mûre.".
Raison de plus pour accélérer le murissement !!!
Il est sur la bonne voie : "Le solaire, concurrentiel en 2015 ? " et il ne faut pas oublier un foisonnement de recherches en cours, suivies d’industrialisations très rapide en particulier dans le photovoltaïque, qui changeront rapidement la donne.
Entre la perspective d’une satisfaction intellectuelle très cher payée et la couverture de besoins actuels, qui si elle n’était pas assurée pourrait dégénérer en divers drames en particulier par une certaine désorganisation de la société (qui est peut-être déjà amorcée de façon assez rampante => "La voiture, et après ?"), mon choix est fait.
Attendons l’autome et un baril à 200 dollars, nous verrons alors quelles sont les priorités les plus prioritaires !
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Concernant la faisabilité/ succès d’ITER, il y a bien d’autres problèmes que la tenue des matériaux aux neutrons de 14MeV.
- la stabilité du plasma qui reste à démontrer.
- un matériau (la coque) qui doit être absolument étanche du côté intérieur du tore et poreux de l’autre côté pour pouvoir laisser passer l’hélium qui va être créé sous l’impact des neutrons. Un matériau étanche et poreux à la fois. Ce sont les Japonais qui ont ce problème en charge. Ils vont certainement trouver des choses intéressantes qui auront bien d’autres applications. mais j’imagine assez l’étanchéité et la porosité en même temps.
- ITER va consommer plus de tritium que toutes les usines militaires en ayant jamais produites. Lorsque cela fuit cet hydrogène très lourd s’élève tout de même à vitesse grand "V". Mais j’ai connu un cas de contamination sévère au tritium dans une usine militaire de Sibérie. le type en avait respiré une brave bouffée et au bout de deux semaines il perdait ses cheveux. le tritium avait remplacé l’hydrogène de l’eau de son corps. Il était émetteur béta intrinsèque..Alors il a fallu lu "changer son eau". Dans un hopital ligne directe entre le réseau d’eau et son péritoine pour la plus grande surface d’échange de l’eau. Et le type s’en est sorti. mais pour un écolo ce sera difficile à avaler le coup du branchement sur la fontaine en direct.
- Avoir de l’énergie à 100 millions de degrés c’est bien, mais on fait comment pour brancher sa machine à laver ? Il faut mettre des "bankets" , des couvertures de plomb-lithium autour du tore. Les neutrons arrivent sur le lithium6 et cela chauffe, le plomb est ransparent aux neutrons comme le sodium d’ailleurs. La réaction 6Li+n donne du tritium et de la chaleur. Le tritum sera utilisé dans le tore comme combustible ensuite. On fait passer des tuyaux d’eau dans les blankets, on fait de la vapeur et on revient à la machine de Denis Papin classique pour faire le courant électrique.
Maintenant il y a le problème basique du contact possible entre l’eau et le plomb fondu si rupture d’une tuyauterie ou simple fuite. La reaction plomb fondu +eau est plus dévastatrice que la réaction sodium+eau, ceci du fait de l’énorme quantité de chaleur contenue dans le plomb. Les Russes du centre de recherhe d’Obninsk qui ont développé les réacteurs des sous-marins soviétiques et qui ont tout essayé en réacteurs surgénérateurs ont abandonné la filière plomb-eau pour revenir à la filière sodium-eau du fait de ce "petit problème" fondamental tout de même. Dans superphenix le problème du contact était traité par cantonnement et il n’y a jamais eu de problème avec cela y compris dans Phenix, bien que ce soit le problème qui mette en rage les écolos.
Et puis où trouvera-t-on les opérateurs pour faire fonctionner une telle machine qui contiendra quelques milliers de tonnes de plomb fondu, plomb qui devra rester liquide la machine étant à l’arrêt ?
Comment fera-t-on le retraitement du plomb-lithium ? manier de telles masses avec un gaz émetteur béta qui tel l’hydrogène passe à travers n’importe quoi d’étanche.
En 1986 j’ai participé à des discussions préparatoires sur le transfert de technologie entre la direction des applications militaires du CEA et les gens du centre commun de recherche d’ISPRA (Euratom- en Italie). Les Français n’étaient pas très "chauds" pour faire le transfert de la technologie "tritium" vers des scientifiques non spécialement habilités..
Il y aura des problèmes , scientifiques, technologiques, économiques, prolifération, public acceptance.. et seulement un de ces points peut faire tout capoter et la liste est loin d’être exhaustive..
Il n’empêche qu’il fait faire ITER, rien que pour les matériaux par exemple.
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L’état actuel du m...achin : "Iter : le futur est en chantier".
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@ Jean Lasson
vous dites :
"Derrière cette impasse énergétique, se dressent les spectres de la faim, de la guerre et la multiplication de la mortalité périnatale et infantile. Connaissez-vous de sujet plus grave (disons important) ? Moi, non."
Excusez-moi, si j’ai bien lu l’article, il est question de Pétrole, non ? Ce carburant qui selon mes souvenirs d’enfance aurait du être épuisé depuis 20 ans, celui là même qui est en partie responsable de la pollution et du réchauffement de la planète (qui semble-t-il engendrera encore plus de famine dans les pays du tiers monde ?)...
De la terre fertile, il y en a encore, quand je plante une vieille tomate pourrie dans ma petite jardinère, il pousse un plan de tomates et je me régale... J’ai de la chance parce que de l’eau, moi, j’en ai.
Je pense que dans le tiers monde, ce n’est pas le pétrole qui va les nourrir parce que s’ils en avaient, ce ne serait effectivement plus un problème pour eux.
Des énergies de remplacement, il y en a et les industries pétrolières vont vous les sortir dès qu’ils auront épuisé cette ressource car ils ont systématiquement acheté les brevets des énergies de substitution.
Quand vous cesserez de vous soucier du prix que vous coûte le plein de carburant pour votre automobile, peut-être que vous aurez un peu de temps à consacrer à la faim dans le monde et que c’est ce que vous sous-entendiez dans votre réponse...
Si je n’ai pas bien compris, veuillez m’en excuser, je ne suis pas très intelligente, je ne suis qu’une simple bonne femme qui s’essaye dans la cour des vrais êtres humains.
Merci de votre considération, votre réponse est déjà un grand honneur que vous me faites et je m’excuse de l’affront de ce commentaire.
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à @ Jean Lasson,
le GIEC prend dans ses 4 hypothèses de base des scénaries d’augmentation des émissions de CO2 jusqu’à une concentration moyenne dans l’atmosphère de 1000 ppm vers 2050 (pour 370 ppm aujourd’hui) puis une diminution.
Mais la "durée de vie" moyenne du CO2 est d’environ 100 ans.
Par contre l’influence des émissions de CH4 (méthane) est sous estimée à cours terme du fait que le GIEC prend en compte un "PRC" à 100 ans alors que la durée de vie du méthane est plus courte que celle du CO2.
Je pense que le GIEC va légèrement rectifier leurs prévisions de variation climatique à l’horizon de 20-30 ans (plus pessimiste) et passer de la lutte contre le CO2 à une lutte contre les émissions de CH4 (ruminants, mariais, dégradation par les organismes anaérobies).
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à Krolik,
réserver l’énergie nucléaire aux pays riches et imposer le pétrole aux pays pauvres est irréaliste et pernicieux, à mon avis.
En effet, pourquoi les pays riches auraient une énergie peu chère et les pays pauvres une énergie très chère et non durable.
Est-ce moral ?
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à @JCM,
mais pourquoi imposer à l’Afrique, continent pauvre, une énergie éolienne très coûteuse et intermittente, impossant d’immences batteries polluantes ?
Vous ne pouvez pas ignorer que l’éolien ne subsiste en France et partout ailleurs dans le monde que si elle est grassement subventionnée à un niveau de 2 à 3 fois son prix de revient.
L’afrique n’a pas les moyens de ces subventions à l’éolien (coût actuelle pour la seule EDF : 1 milliard d’euros que le consommateur paie dans sa facture).
La France peut se permettre d’entretenir "cette danseuse", l’Afrique non.
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"Des énergies de remplacement, il y en a et les industries pétrolières vont vous les sortir dès qu’ils auront épuisé cette ressource car ils ont systématiquement acheté les brevets des énergies de substitution" (commentaire d’une internaute)
Il faudrait arrêter avec ce genre de délire paranoïde (moteur à eau qu’on nous cache, etc...). Notre consommation dépassera rapidement les limites des ressources planétaires, et il est dangereux et illusoire de parier sur une variable cachée. Dire "on a trouvé, mais on nous ment", ou "on va trouver" relève de la foi et non de la raison. Il est exclu de bâtir des projets d’avenir pour nous tous sur cette roulette russe.
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@ Pierrot :
Vous écrivez : "mais pourquoi imposer à l’Afrique, continent pauvre, une énergie éolienne très coûteuse et intermittente, impossant d’immences batteries polluantes ?".
J’ai probablement exposé cela de façon trop brève et vous n’avez pas suivi avec attention les liens que je proposais.
Cette ceinture éolienne offshore s’inscrirait dans le cadre d’une coopération trans-méditerranéenne telle que le projet TREC (Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation) la propose : il ne s’agit donc pas d’imposer mais de travailler en collaboration avec les pays qui le souhaiteront, dans un projet à long terme d’investissement dans des énergies "propres" et renouvelables.
Vous savez peut-être que la diminution très prononcée des "stocks de poisson" affecte aussi bien l’Europe qu’une Afrique dont nous avons largement pillé les côtes (nous : tous les pays qui ont eu les moyens d’y envoyer de grosses unités de chalutage).
Cette ceinture éolienne offshore rendrait impropres au chalutage un certain nombre de zones, là où elles seraient implantées.
Il serait alors intéressant de profiter de cette impossibilité pour équiper ces zones de récifs artificiels qui sont bien connus par les japonais depuis des siècles pour augmenter de façon très importante la productivité marine.
Nous pourrions donc établir une synergie intéressante entre l’énergie et les ressources marines qui profiterait à tous.
Du point de vue des flux énergétiques cet éolien offshore serait bien entendu interconnecté avec d’autres sources, notamment le solaire par concentration qui peut offrir la caractéristique intéressante de produire une chaleur directement stockable (sels fondus).
Il peut donc y avoir une modulation en temps réel des stockages/injection sur le réseau qui masque l’intermittence des éoliennes, intermittence qui est d’ores et déjà très largement annulée dans un réseau inter-régional au sein duquel différentes fermes éoliennes bénéficient de régimes de vents différents.
Oubliez donc le temps du tas de batteries au plomb, nous n’en sommes plus là, et l’époque d’un "petit blanc maître du monde" qui imposait ses volontés à l’Afrique : je ne me situe en tous cas pas dans ce schéma.
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Réserver l’énergie nucléaire aux pays riches... je suis bien d’accord que ce n’est pas moral.
Mais soyons d’abord objectif :
- une centrale représente un investissement énorme et si le but de la manip est de coller une dette de plus à l’Afrique ce n’est pas sérieux du tout.
- une centrale cela fait une grosse puissance à distribuer. De fait les réseaux des pays africains ne supportent pas un tel apport. Le Maroc en développement continu devrait avoir un réseau apte à supporter une telle entrée d’énergie dans unbe quinzaine d’années.
- Entre temps il peut y avoir des solutions hybrides avantageuses : dessalement d’eau de mer et électricité.
Je suis d’accord qu’il faut revenir aux termes initiaux du Traité de non prolifération par lequel les pays non-dotés s’engageaient à ne pas développer d’armement et les pays "dôtés" s’engageaient à les aider pour accéder au nucléaire civil en contre partie. Cette partie du TNP n’a jamais été respectée, donc les Iraniens peuvent se sentir très libre de ce côté... on leur a refusé les livraisons d’uranium faiblement enrichi (qu’ils avaient acheté du temps du Shah), et maintenant ils ont beau jeu de vouloir se développer tout seul..
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à @ jcm,
il faut du temps pour passer d’un principe à une industrialisation de masse.
Par exemple le principe des éoliennes est connu depuis plusieurs siècles, le photovoltaique depuis 1905 environ mais il a fallu, pour cette dernière, un siècle pour une esquisse d’un début d’industrialisation infime (0,01 % de la production d’électricité mondiale).
Il est plausible que le principe de fusion nucléaire deutérium-tritium ne soit industrialisé que dans les années 2100.
Mais compte tenu de l’importance de l’enjeu pour l’humanité, il faut dès maintenant investir dans cette voie d’avenir lointain.
C’est ce que font tous les grands pays du monde pour ITER (USA, Russie, Japon, Chine, toute l’UE, Corée, Inde, Brésil ...).
Pour une fois que les politiques anticipent à long terme, il ne faut pas bouder son plaisir.
N’est-ce pas mieux qu’investir inutilement des sommes considérables dans la guerre en Irak et en Afghanistan ?
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@ Pierrot :
En réponse à "Mais compte tenu de l’importance de l’enjeu pour l’humanité, il faut dès maintenant investir dans cette voie d’avenir lointain." ma question est : en avons-nous encore réellement les moyens ?
Et je pense que ces moyens sont en voie de nous faire défaut pour de multiples raisons.
Je constate que nos sociétés, quel que soit leur stade de développement, sont soumises à des tensions croissantes qui deviendront vite extrêmes, et qui exigeront une concentration des ressources sur quelques problèmatiques à régler en urgence.
Ce en sera pas, si cela se produit, une situation très confortable...
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à @ JCM,
j’ai bien compris votre message.
Je suis d’accord que l’Europe a pillé les ressources africaines depuis quelques siècles et que cela continue encore.
C’est certainement une dette morale et financière réelle importante.
Cependant, je doute qu’actuellement et dans le futur, les mentalités européennes soient mures pour subventionner l’Afrique.
D’autant plus pour une production d’énergie éolienne chère, intermittente et trop diluée.
Je sais bien que les batteries au plomb ne sont plus d’actuelité mais les nouvelles batteries restent chères et polluantes malgré des progrès.
Par ailleurs, l’expérience a montré, malheureusement, que les quelques installations photovoltaiques ou mêmes solaires en Afrique, pour creuser des puits afin de fournir de l’eau potable, ont été souvent des échecs par manque d’entretien, de pièces de rechanges, de compétence locales insuffisemmment formées.
Si on est naif ou optimiste, on peut croire que l’avenir sera différent du passé, mais les faits et les lois de la physique sont immuables.
Bonne journée.
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à @ Krolik,
Je suis d’accord avec votre message du 30/06 vers 10 H.
Cependant j’anticipais pour un avenir à long terme ou l’Afrique serait pourvu en réseaux électriques, formation et autorités se sûreté nucléaire indépendante, transparente et fiable et un TNP renové.
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à @ JCM,
le problème du financement est réel.
Cependant pour ITER, un investissement de 10 milliards d’euros sur environ 30 ans (avec le coût du démantèlement) financé par tous les pays riches de la planète ne parait pas insurmontable par rapport aux gabegies bien plus considérables dans le monde (guerres, spéculation ...).
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@Pierrot,
Pour l’Afrique... je veux bien, mais un rêve certainement pour encore quelques décennies et ce n’est pas ce que l’on voit aujourd’hui avec Robert Mugabé qui va nous rassurer.
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@ Pierrot :
Vous écrivez : "Par ailleurs, l’expérience a montré, malheureusement, que les quelques installations photovoltaiques ou mêmes solaires en Afrique... ont été souvent des échecs par manque d’entretien, de pièces de rechanges, de compétence locales insuffisemmment formées."
Puis dans le message suivant : "Cependant j’anticipais pour un avenir à long terme ou l’Afrique serait pourvu en réseaux électriques, formation et autorités se sûreté nucléaire indépendante, transparente et fiable et un TNP renové.".
On ne peut décemment pas traiter les mêmes éléments d’une même équation avec des raisonnements opposés, selon qu’il s’agira d’énergies renouvelables ou du nucléaire !!!
Si l’échec par manque d’entretien etc... doit valoir dans l’avenir pour les renouvelables il devra également valoir pour le nucléaire !
Car dans les deux cas des procédures devront être mises au point et suivies afin que les systèmes installés puissent être fonctionnels et produisent l’énergie attendue.
En fait tout militerait pour que nous nous engagions dans un premier temps dans les processus qui auraient la moins grande sensibilité à des erreurs majeures : on appelle cela une procédure d’apprentissage.
Et il n’est pas d’énergie renouvelable qui soit comparable au nucléaire en termes de risques de tous ordres : la sagesse donne donc la priorité aux renouvelables.
Evidémment une fois cette priorité décidée et l’industrialisation des procédés utilisés dans les renouvelables un peu plus poussée qu’elle ne l’est aujourd’hui, générant donc une baisse importante du coût de production de ces énergies, il y a fort peu de chances que le nucléaire trouve encore place... -
@Soleil vert
Parceque vous n’êtes pas prêt à faire une régression...
Si vous préservez les arbres, vous aurez du bois pour vous chauffer et vous illuminer à la lueur du feu.
Evidemment, si on ne préserve pas la nature, il ne restera plus rien sur Terre : Ni énergie, et encore moins de nourriture et peut-être même bien que nous serions capables de rendre les océans tellement pollués, qu’ils n’hébergerons plus de vie.
Moi ce qui me chagrine, c’est que nul n’y a pensé avant que cela devienne un tracas moderne.
Les individus et les industrie ont pour premier objectif de s’enrichir...
Nous les avons laissés faire quelle que soit l’argumentation.
C’est vrai qu’en considérant que les décisionnaires ont ammassé suffisament de fric pour croire que leur descendence est à l’abris du besoin, qu’ils ne se soient jamais préoccupé du futur...
En tout cas, moi ce que j’en dis, c’est que nous n’avons pas les même préoccupations que ceux qui n’en sont pas à ce stade d’évolution sociale.
Et puis personnellement, il n’y aura pas de surpopulation qui me mène à consommer des biscuits à base de cadavre avec moi, car si on y vient, je serais bien contente de servir de nourriture plutôt que d’en consommer... J’aurais préféré "Mad Max" comme pseudo, cela m’aurait fait fantasmer sur mon interlocuteur...
Humour mis à part, je pense quand même que si les stations service qu’on trouve tout le long des autoroutes n’étaient pas des enseignes des industries pétrolières, elles fourniraient équitablement en n’importe quelle énergie y compris électrique (je ne rentrerai pas dans la polémique des bio carburants à base de colza, mon opinion est partagée, ni de la voiture à air comprimé qui n’est plus un sujet depuis que certains pays arabes s’y sont intéressés, ni de la voiture à hydrogène car j’étais trop jeune pour m’informer sur le sujet...).
Et puis je me demande à quel point les constructeurs n’ont pas une entière responsabilité sur ce qui arrive : exploiter au maximum les infrastructures existantes avant de les adapter à d’autres produits, encore beaucoup d’arguments valables pour les actionnaires, mais c’est de l’intérêt des individus dans le temps de leur courte vie et pourquoi se préoccuper du très très long terme ?
De toutes façons, je ne suis pas une référence, j’essaye de m’adapter à l’environnement dans lequel je vis, bien contente de bénéficier des avantages et un peu frustrée de devoir coller au moule par devoir envers ceux qui m’apprécient, alors ai-je le droit de m’exprimer ?
Merci la liberté d’expression sans se faire lyncher par les routiers, les pêcheurs et tous les professionnels qui ont une activité à besoin pétrolier... Et pourtant, je les comprends... Donc, pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi ? Alors que nous (la civilisation dans laquelle nous vivons) sommes si favorisés dans ce sens qu’il existe un RMI, des lois qui protègent les plus défavorissés, les allocations familiales, les allocations chômage, la formation continue, la Justice (parfois si on a le temps et les moyens)... Et rien pour préserver de la faillite personnelle, de la dépression nerveuse, de la névrose, des stress de la vie quotidienne et de cette impression que l’on n’est pas satisfait de la vie qu’on vit...
Cela vient peut-être du fait que notre seul but n’est pas la survie et la perpétuité de la vie...
Il y a certainement un bug, mais je doute que cela soit du au pétrole et c’est le sujet implicite de l’article.
Je fais du hors sujet et vous êtes en plein dedans, mais avez vous ouvert votre esprit au reste quand votre seul commentaire concerne celui là ? -
Si nous prenons pleinement conscience aujourd’hui que les ressources de notre Terre sont limitées, c’est bien parce que nous approchons de ces limites.
Il devient évident que notre modèle de société, basé sur la consommation et le gaspillage, est insoutenable et que la seule issue aux crises qui s’annoncent passe par un changement sociétal radical, où l’homme apprend à économiser les ressources dont il dispose. Il est plus que temps qu’il gère ses ressources en tenant compte de trois paramètres inédits dans l’histoire de l’humanité :
1. il touche aux limites des ressources terrestres ; c’est non seulement vrai pour le pétrole, mais aussi pour une série d’autres ressources naturelles dont le prix a augmenté ces dernières années dans les mêmes proportions que l’or noir ;
2. il touche aussi aux limites de capacités d’absorption de la planète, et est devenu capable de mettre en danger l’équilibre de celle-ci ;
3. le mode de vie de l’homme occidental est devenu visible dans toutes les régions du monde et il attire naturellement la convoitise de tous ceux qui ne bénéficient pas de son niveau de confort.
Qu’on le veuille ou non, ces trois paramètres vont nous obliger à remettre en cause la société de consommation, puisque le but de celle-ci est d’inciter les gens à consommer toujours plus et que son bon fonctionnement est directement lié au niveau de gaspillage qu’elle atteint.
Or, que constate-t-on dans tous les débats actuels qui traitent de ces deux problèmes étroitement liés que sont la crise énergétique et le réchauffement climatique ? Inévitablement, ils se focalisent sur le nucléaire en mettant en avant le fait que celui-ci est indispensable pour "assurer la transition". Mais la transition vers quoi ? Evidemment pas vers un changement de société, puisque le débat essentiel, celui qui remettrait en cause la société actuelle en misant tout sur la réduction de la demande énergétique, est précisément escamoté par l’alibi nucléaire.
Ceci me fait dire qu’en défendant le nucléaire, nous ne faisons que prolonger l’agonie d’un modèle de société insoutenable à l’échelle de la planète. Pourquoi pas, diront cerains, si cela nous donne le temps de passer à autre chose ? Mais nous n’aurons jamais le temps de passer à autre chose, simplement parce que le système existant se bat pour sa survie et n’hésitera pas à utiliser tous les moyens pour rester en place. Ce qui s’annonce en l’absence d’une prise de conscience citoyenne suffisamment importante pour amorcer le changement, c’est un pouvoir autoritaire qui n’aura pas de mal à profiter des crises qui s’amorcent (émeutes de la faim, problèmes d’accès à l’eau potable, immigrations massives, etc...) pour faire accepter aux gens l’abandon de leurs droits et libertés. Le processus a déjà commencé et ne s’arrêtera pas, à moins que nous réagissions maintenant.
En défendant le nucléaire, nous défendons la société de consommation, et nous condamnons la démocratie.
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@MarcDS :
En défendant le nucléaire, nous défendons la société de consommation, et nous condamnons la démocratie.
Je ne vois pas du tout le lien entre un manqye de démocratie et le défendre le nucléaire. Les anti-nucléaires ne sont vraiement pas démocrates. IL n’y a qu’à voir en Allemagne et en Belgique où il a été décidé de "sortir du nucléaire" pour raison de coalision électrorale, décision entre deux portes.En Suisse, en 2003 , ils ont fait une "votation" sur le sujet de sortir ou non.. et ils ont décidé démocratiquement de conserver le nucléaire.
Alors faire des corrélations entre démocratie et nucléaire ne semble vraiment pas s’imposer..
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Je vais donc essayer de m’expliquer autrement : le nucléaire est maintenant devenu indispensable à la survie de notre société de consommation. Plus nous tardons à prendre les mesures qui s’imposent - et nous continuons à traîner les pieds (est-ce surprenant ?) - plus il devient évident que nous ne pourrons pas nous passer du nucléaire. Je suppose que jusqu’ici vous êtes d’accord avec moi.
Laissez-moi maintenant vous poser une question : croyez-vous vraiment que notre modèle de société puisse être accessible à tous, qu’il est applicable à l’échelle de la planète ? Si oui, j’aimerais connaître vos arguments. Si non, comment comptez-vous vous réserver le droit de jouir de ce modèle de société, tout en vous protégeant de tous ceux qui prétendront avoir le même mode de vie extrêmement énergivore ? Peut-être avez-vous une solution miracle, ou alors vous n’en savez rien ; mais ceux qui en tirent un maximum de profit, ceux qui pilotent les flux financiers mondiaux, qui contrôlent les mass médias, qui sont à la tête d’empires devenus plus puissants que bien des Etats, voient très bien ce qu’il faudra faire pour maintenir en vie un système où il n’y a pas de place pour tout le monde : restreindre les libertés individuelles, contrôler les populations, mettre en place un pouvoir politique fort qui puisse garantir la stabilité nécessaire à la bonne marche des affaires. Bref, la démocratie est bel et bien en jeu, et si vous êtes attentif à l’évolution de nos démocraties vous ne pouvez pas ne pas avoir remarqué que les lois liberticides ont déjà commencé à fleurir un peu partout. Elles ont pu s’imposer sans trop de difficultés en jouant sur la peur du terrorisme. Nous commençons maintenant à craindre pour notre pouvoir d’achat (en réalité seuls ceux qui gagnent moins bien leur vie que la moyenne ont aujourd’hui réellement plus de difficultés à acheter leur pain qu’il y a vingt ans, mais cet aspect-là de la question est escamoté car il ferait apparaître de façon flagrante que le véritable problème est l’écart devenu énorme entre les plus hauts et les plus bas salaires) et demain nous demanderons à nos gouvernements de nous protéger contre des invasions d’immigrants telles que les flux que nous connaissons aujourd’hui sembleront ridicules. Voilà ce qui nous attend si nous continuons à nous accrocher à nos illusions de bonheur par la consommation. Le prix à payer sera la restriction drastique de nos droits démocratiques, que notre panique nous fera même accepter avec soulagement.
Ainsi, en mettant en avant le rôle indispensable du nucléaire pour assurer la continuité de notre mode de vie, vous faites le jeu d’un système qui ne peut pas envisager de réduction de la consommation sans se remettre fondamentalement en cause.
Notez que ce raisonnement est tout aussi valable pour les énergies renouvelables : telles qu’elles sont envisagées actuellement, elles sont mises au service d’un système basé sur le gaspillage et l’accumulation de richesses matérielles. Le débat sur les réductions de consommation passe toujours au second plan, à l’image de votre première intervention où vous avez uniquement défendu l’option nucléaire sans même évoquer cette première étape indispensable : IL FAUT CONSOMMER BEAUCOUP MOINS.
Aujourd’hui le choix est celui de la démocratie OU de la société de consommation : le mariage somme toute assez heureux que nous avons connu entre ces deux pôles n’a plus d’avenir. Faites votre choix en connaissance de cause.
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Face aux commentaires de haute tenue que j’ai reçus, et qui nécessitent des réponses précises, je souhaite juste préciser que je vais y donner suite. Merci à vous tous !
Quelques mots :
- pour Krolik : avez-vous une idée de l’energie nécessaire pour extraire l’uranium selon les pistes que vous suggérez ?
- pour MarcDS : j’attends la réponse de Krolik, mais je crois effectivement que la fission nucléaire n’est vraiment pas la solution, ni au plan énergétique, ni sur le plan des déchets. Et la fusion est tellement embryonnaire que l’on peut difficilement l’imaginer comme solution rapide.
- pour Jean Lasson : je vais effectivement publier un article consacré à la solution (qui n’est donc pas nucléaire), mais je crains de ne pouvoir le faire que le week-end prochain.
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Ah, j’oubliais de répondre à Jean Lasson sur sa question : oui, c’est bien sûr 88 milliards de barils équivalents pétrole. Merci de votre remarque qui permet de lever l’ambiguité.
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Article trés stimulant
Comme vous, j’ai été impressionné par le document que vous citez au début ("Nous mangeons du pétrole").Depuis que je l’ai lu , j’ai raisonné autrement, et je dois avouer que je dors plutot mal..
Le livre de E. Laurent remet un peu les pendules à l’heure , démystifie les données officielles . Nos gouvernants "s’abstiennent" de dire la vérité ...
Comme dit Yves Cochet , les années 2010-2020 vont être cruciales...
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Je partage les questions et les préoccupations de Jean Lasson
Un récent article de Y.Cochet qui pose le problème de manière abrupte :
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Zen,
Je pense comme Yves Cochet. Mais même lui n’ose pas expliciter la signification du ratio énergie consommée sur énergie alimentaire produite. La voici ci-dessous.
Quand l’ère de l’énergie quasi-gratuite sera finie, il ne sera plus possible de fournir à nos variétés cultivées les intrants (engrais, pesticides, irrigation, labours profonds, etc.) dont elles ont besoin pour produire leur haut rendement. Par exemple, un blé moderne sans engrais ni pesticide tombe rapidement à environ 1 tonne/ha, alors qu’il peut produire 8 à 10 t/ha avec ses intrants.
Ainsi, je ne vois pas comment les rendements pourraient éviter de baisser, au moins dans les pays développés. Mais ces pays sont justement des exportateurs.
Bref, il est très probable - mais pas certain pour moi - que la terre sans énergie ne puisse assurer la subsistance de 6,5 milliards d’hommes, encore moins des plus de 9 milliards qu’on nous promet pour 2050. Quel serait le chiffre alors ? Je l’ignore, mais il se pourrait qu’il soit inférieur à 3 milliards...
C’est pourquoi quand Jean Ziegler prétend que la terre peut nourrir 12 milliards d’hommes, non seulement je suis en désaccord avec lui, mais je trouve son affirmation irresponsable. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
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@ Jean Lasson
Vous écrivez : "...un blé moderne sans engrais ni pesticide tombe rapidement à environ 1 tonne/ha, alors qu’il peut produire 8 à 10 t/ha avec ses intrants.".
Oui, des intrants qui nous feront probablement bientôt défaut et des sols que notre agriculture productiviste a stérilisés, voilà une équation assez sinistre mais nous aurions pu nous en tirer différemment.
Ce que j’écrivais en 2005 ("Agriculture biologique ? Incontournable à terme !" un certain nombre de solutions possibles en lien dans cette page) demeure d’actualité mais nous avons déjà perdu 3 ans par rapport à cet écrit.
Aujourd’hui l’INRA se met à réagir : "L’INRA propose un compromis entre pratiques agricoles intensives et production biologique" avec une étude qui, à première lecture, ne me semble pas vraiment satisfaisante dans la mesure où elle entre probablement en contradiction avec un certain nombre d’autres données (je n’ai pas encore eu le temps de vérifier).
De toute urgence il faudrait que notre agriculture change radicalement de paradigme, que soit initiée une politique très volontariste de réhabilitation des sols (restauration de la fraction humique et des possibilités de pédogénèse etc...), de rotation des cultures assez élaborée comme les pratiquent certains agriculteurs bio, de cultures sans labours etc...
La fureur me reprend quand je repense à ma consternation en constatant que l’INRA n’avait aucune référence en 2005 sur le BRF ou la Terra Preta par exemple...
Mais la réhabilitation des sols prend du temps, il faudrait compter 5 à 6 ans avant de retrouver un humus efficace dans le meilleur des cas, en ayant déployé les efforts nécessaires...
Les pratiques culturales différentes exigent souvent des machines différentes...
Si le cours du pétrole se maintient élevé nous aurons très vite de gros soucis, que nous aurions pu éviter...
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Jean Lasson
Les précisions que vous apportez sur l’inévitable baisse des rendements agricoles, je les avais déjà lues , peut-être dans Pétrole apocalypse...
Cette déduction paraît logique, à moins que l’on ne compense un peu par l’engrais organique issu des déjections animales , si le retour à la traction animale s’impose, à des labours moins profonds, à des techniques de gestion des sols tradiitonnels ...
Malgré tout, il y aura inévitablement une chute considérable des rendements et les supputations de Ziegler, qui semble reprendre des prévisions de E. Pisani dans les années 60-70, ne tiennent pas la route...
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Jcm,
Oui, vous avez raison : il serait temps de replacer le sol au centre de l’agriculture. Il faudrait aussi remettre en pratique les rotations, avec une légumineuse pour l’azote. Au moins, de ce côté là, la ressource existe et est abondante.
Il faudrait aussi réutiliser des variétés plus rustiques que les cultivars actuels, voire créer de nouveaux cultivars le plus productifs possible à bas niveau d’intrants.
Zen,
Je n’ai pas lu Pétrole Apocalypse, sans doute à cause de son titre. Mais je vais le faire.
"[...] à moins que l’on ne compense un peu par [...]" : oui, c’est ce qui se fera. Mais tout est dans le "un peu"...
En fait, les techniques existent et sont toujours utilisées dans les pays les moins développés.
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Zut, j’avais écrit un super commentaire dont la moitié était super moinsable et j’ai eu une coupure Internet au moment de poster !
Bref voici ce post, je suis certiaine qu’il sera moins moinssé que l’original qui était en relation avec l’article.
PS : Le message, c’était quand même qu’il y avait d’autres problèmes qui me semblaient prioritaires, mais sans les explications, ça le fera moins, alors tant pis.
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Celui là il passe bien. Boh, c le destin...
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Je me doutais bien que le 3è millénaire ne sera pas tout rose (j’en avait discuté en 99 avec mon patron qui m’avait traité de catastrophiste du millenium). Encore qu’à l’époque bien que spéculant sur la crise énergétique à venir, je n’aurais pas mis un sou sur le baril à 150$ en 2008. Encore moins sur la crise alimentaire imminente ! Mais à lire des avis aussi éclairés chiffres et jargon abstrus à la clé, je me vois déjà dans "Ravage" de Barjavel. Les post de MarcDS me parlent assez même si je pense qu’il reste prudent quant à l’énoncé des possibles futurs. Divorcer d’un trait de plume avec le mode de vie sur-consumériste érigé en véritable parangon nécessitera une sacrée sagesse que les dépositaires des secrets des dieux sont bien loin de laisser présager. Les rats de laboratoire une fois coupés de leur bouffe ordinaire s’entredévorent. Cela risque d’être vrai aussi bien au niveau des états qu’à celui des compagnies ou des individus...
Enfin, j’éspère que l’apocalypse annocé adviendra le plus tard possible mais d’ici là que l’on s’abstienne quand même de folies furieuses telles les sports mécanique (j’ai appris aujourd’hui que se déroulait au désert marocain un raid avec des dizaines de Hummers et les pilotes étaient tout contents de dire qu’ils consommaient du 30 au cent !), avions et yachts privés et que sais-je encore !
Je le voudrais mais je ne peux guère vous dire merci.
BMD
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Au fait pour la course de Hummers, c’est dans Turbo de M6 et Dominique Chapatte s’est tout de même félicité du prix de l’essence apparemment moindre au Maroc !!!
BMD
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Je vais me faire l’avocat du diable, Il est certain qu’il y a un coté indecent a ce genre de course de 4x4, cependant il faut bien garder l’idée des proportions en tête.Cette course de 4x4 consomme moins d’essence qu’un match de foot de D1 en France.
Comment ? C’est tres simple, ce sont les spectateurs qui consomment tout ce pétrole.
100 4x4 qui font 30l/100km avec une course de 1000km = 30000 Litres d’essences.
Un match de foot de D1 entre 2 equipes moyenne, c’est + ou - 40000 spectateurs, dont une grande partie viennent en voiture.Disons 4 personnes par voitures en moyenne, (C’est sans doute moins mais ca equilibre avec ceux qui viennent en car et train) cela fait 10000 voitures qui feront 50km en moyenne (25 aller 25 retour), si la moyenne des voitures est de 7l/100km, le total du pétrole consommé par les spectateur pour ce match de foot est de 35000 litres.Soit 5000 litres de plus que pour la course de 4x4.
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Aucun des deux n’est fondamentalement vital.
Et peut-être demain serons-nous contraints à nous concentrer uniquement sur ce qui serait vital, à part les plus aisés d’entre nous peut-être.
Dans ce cas l’inventaire de ce qui serait mis en sommeil risque d’être long, comme le sera le gazon de bien des pelouses !
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Hier soir j’ai revu « Missing » de Costa Gavras, 20 ans après. Film grandiose… monstrueusement ! Et tellement actuel ! Un Jack Lemmon, somptueux, campe le rôle d’un citoyen qui se retrouve par le hasard d’un destin tragique en équilibre précaire sur le tranchant d’une pièce d’un dollar. Le côté face c’est le way of life absolument sans équivalent et sans précédent depuis que l’homme a cessé d’être singe, que lui assure l’Oncle Sam par Wall Street interposé ; et auquel il voue un culte peut-être plus intangible qu’au Dieu de son église scientiste.
Sa belle-fille Beth lui lut, à un moment du film, un passage du Petit Prince qu’affectionnait son idéaliste de fils disparu :
- « Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».
- « C’est quoi l’essentiel ? » lui demanda Ed (Lemmon). Il ne voyait encore que le côté effigie du dollar.
Le côté pile reste perpétuellement dans l’ombre. C’est les basses besognes, les menées souterraines, glauques, abominables, d’une coterie de prétoriens implacables qui déferaient et referaient le monde sans état d’âme envers tout dégât collatéral plutôt que de céder un boulon de roue des deux ou trois véhicules du ménage américain moyen. Les trois derniers présidents n’ont-ils pas explicitement dit que le mode de vie US n’était pas négociable ? Que parie-t-on que la donne ne changera pas d’un poil quel que soit le nouveau locataire de leur Maison Blanche ?
Mon dollar n’est pas qu’américain, parce qu’on pourrait me croire, à tort, antiyankee primaire. Il a sa place à toutes les chancelleries, sur toutes les places financières internationales où les bêtes fauves en costard cravate s’entredéchireront à belles dents pour préserver un peu plus leur quartier d’opulence, si les prémisses énoncées dans ce fil se vérifiaient.
Qui a dit un jour : Mon empire contre un cheval ?... Moi, profane en guerre comme en physique ou en géologie, j’appellerais plutôt de mes vœux… un miracle.
BMD
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cet article me touche d’autant plus que j’étais sensibilisé à ce paradoxe étrange :
gaspillage des ressources limitées (pétrole, eau, matières première ...) qui va en parallèle avec la pose de verrous et de restrictions dans les domaines caractérisés par une certaine abondance (idées, savoir et connaissance,libertés etc)
Peut être que nous devrons nous intéresser à certaines caractéristiques culturelles de certains pays depuis longtemps confrontés à la gestion de la pénurie/abondance.
L’inde par exemple, à regarder de près le végétarisme qui a un intérêt environnemental évident :
http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme#Int.C3.A9r.C3.AAt_environnemental
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Les chiffres de l’article sont quand meme analyses grossierement : toute notre energie ne vient pas du petrole et le petrole est utilise a autre chose encore que l’energie.
Quant a l’uranium, en oubliant le grave probleme des dechets, il ne pourrait remplacer le petrole en tout.
Je rappelle quand meme que l’eau, le vent, le soleil sont des ressources inepuisables et renouvelables.
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Stéphane Klein,
Vous écrivez : "[...] toute notre energie ne vient pas du petrole et le petrole est utilise a autre chose encore que l’energie."
Concernant la France, la consommation en 2007 de 276 Mtep, calculée par l’INSEE, correspond à l’ensemble des énergies primaires consommées : pétrole, gaz, charbon, électricité hydraulique et nucléaire, etc. Au niveau mondial, environ 15 % du pétrole est utilisé pour la pétrochimie.
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L’eau (douce) est loin d’etre inepuisable, la situation est meme presque aussi inquietante que pour le pétrole.
N’oublions pas que l’irak était il y quelques siecles, aussi fertiles que nos terres actuels dans les regions tempérées.Maintenant ce n’est plus qu’un désert, tout cela sans utiliser l’agriculture intensive (engrais, pesticides etc) qui est bien plus destructrices pour les sols et demande bien plus d’eau.
Pour ce qui est des autres sources d’energies fossiles, le gaz suivera le pic du pétrole a quelques années pres, (on fait du pétrole avec une partie du gaz).Le charbon dispose d’un peu plus de reserve mais serait un desastre écologique et ne ferait que reculer le probleme d’au mieux une ou 2 decennies.
Pour les renouvelables il faudrait pouvoir diviser notre consommation par au moins 10, voir par 20 pour que ce soit viable.
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@Stéphane Klein,
Les énergies basées sur le solaire sont renouvelables, le problème est qu’elles sont diffuses. Si on veut les utiliser il faut les rassembler pour des usages en des points particuliers..
Cette récupération / concentration pour usage coûte très cher en investisssement et en surface.
Pour le nucléaire , ça coûte très cher aussi ,mais le minerai d’’uranium est déjà un pré-rassemblement de la resource énergétique, c’est là toute la différence au final.
Tant que l’éolien n’est que marginal dans la production d’énergie ce n’est pas bien grave ; mais s’il montait à son max possible d’utilisation (auèdelà on ne saurait plmus gérer un réseau) il faut bien se rendre compte que du fait du caractéère aléatoire difficilement prévisible de la ressource, cela conduirait à multiplier par cinq les lignes de transport THT en France.. et la construction d’une ligne THT est très mal vécue par les populations.
En Allemagne c’est d’ailleurs leur problème, les habitants veulent bine de l’éolien dans le Nord du pays mais ne veulent pas des lignes THT ce qui fait qu’ils sont obligés de mettre des éoliennes en drapeau.. d’où les ruptures sur le réseau qui se répercutent sur une bonen partie de l’europe..
Et le côté temporaire de la ressource fait que l’on devrait prévoir des moyens de sunstitutions rapides pour assurer la continuité de la distribution d’électricité, donc construire des turbines à gaz. Turbines à gaz au fonctionnement sporadique (les arrêts / démarrages sont très mauvais pour ce matériel), et un max de production de CO2.
Mais que l’on fasse prioritairement des économies d’énergie, que l’on utilise des pompes à chaleur, des chauffe-eau solaires, tout à fait d’accord. mais l’éolien et le photovoltaïque..beurf., c’est dans le fantasme..
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Forcément, l’éolien et le photovoltaîque, c’est dans le fantasme puisqu’on reste dans une logique de système insoutenable.
Mais probablement qu’en faisant le choix d’une société "frugale", où l’on consommerait ce qu’il faut pour vivre décemment plutôt que de vivre pour consommer, on se rendrait compte que le nucléaire devient superflu... Et même, qu’il y a philosophiquement comme un malaise à utiliser cette énergie si irradiante et si explosive qu’elle demande des moyens énormes de protection et de contrôle. Ainsi, d’ailleurs, qu’une très bonne stabilité politique sur plusieurs dizaines d’années. Vous prenez les paris sur la stabilité de nos pays au cours des cinquante ans à venir ?
Et à propos de fantasme, vous n’avez pas répondu à ma question : croyez-vous vraiment que notre modèle de société puisse être accessible à tous, qu’il est applicable à l’échelle de la planète ?
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Je ne pense pas que notre modèle de société soit transposable de partout dans le monde.
Qu’il faille faire des économies d’énergie et optimiser la ressource au mieux c’est sûr.
Maintenant je ne comprends pas votre frousse affichée du nucléaire.
C’est irradiant et ça ne se voit pas.. mais il y a plein de dangers comme cela : les virus c’est très dangereux et ça ne se voit pas non plus.
Il y a des choses que l’on sait mais dont apparemment on se fiche pas mal, pour le charbon suivant les différentes estimations entre 5000 et 15000 morts par an rien qu’en Chine, le triple dans le monde et apparemment ça ne gêne personne.
Alors que depuis que depuis la fin de la guerre le nucléaire toutes activités confondues n’a pas fait plus de 300 morts.
Mais avec l’incurie de l’ASN sur le nucléaire médical il vont bien arrivés à faire sauter la statistique.. -
"il y a plein de dangers comme cela", donc si je vous suis bien, faisons tout et n’importe quoi puisque la sécurité absolue n’existe pas.
"Il y a des choses que l’on sait mais dont apparemment on se fiche pas mal" : vous peut-être, mais pas moi ! Les milliers de morts dont vous parlez sans dûs aux mauvaises conditions de sécurité et de travail, conséquence de la recherche du profit avant tout et en particulier avant la vie des mineurs. C’est vrai que le capitalisme s’en fiche pas mal, mais c’est précisément là qu’il y a un gros problème, non ?
"le nucléaire toutes activités confondues n’a pas fait plus de 300 morts", je suppose que vous acceptez sans broncher les chiffres de l’OMS sur l’accident de Tchernobyl...
"avec l’incurie de l’ASN sur le nucléaire médical il vont bien arrivés à faire sauter la statistique", et avec l’estompement des procédures de contrôle des centrales, dû à l’engagement de travailleurs intérimaires mal formés (mais moins chers et plus malléables !) dans le secteur, bonjour les dégâts.
Mais venons-en au fond du problème : "Je ne pense pas que notre modèle de société soit transposable de partout dans le monde. " Très bien , passons alors à la deuxième question : comment comptez-vous vous réserver le droit de jouir de ce modèle de société ? -
@MarcDS
En ce qui concerne les chiffres de l’OMS sur Tchernobyl, il faudrait que je vous explique plus longuement les vertus curieuses de "la loi linéaire sans seuil" qui est une belle arnaque pour écrire n’importe quoi sur le sujet. Le Pr Nesterenko, Belarussien, arrive à vous expliquer qu’il y a eu 10 millions de morts par Tchernobyl entre le Belarus et l’Ukraine sur 20 ans. En France pendant la même période il y a en a eu 15 milions morts. Nesterenko ne se rend même pas compte qu’il est ridicule avec de tels chiffres.
Les morts du charbon chinois attribués au capitalisme.. je croyais que la Chine se réclamait du communisme...Mais je crois que c’est surtout le fait du "besoin en énergie" qu’elle soit de droite ou de gauche..
C’est justement pour ne pas faire n’importe quoi dans le domaine de la sécurité des personnes en regard du problème de l’énergie qu’il faut encourager le nucléaire. Rien qu’à Paris on doit compter annuellement 300 morts par crises respiratoires aïgues dues à la pollution atmosphérique, ces morts vous les imputez à qui ? Au nucléaire ?
Il n’est pas question de se réserver un modèle de société. Chacun voit midi à sa porte. Les Allemands font ce qu’ils veulent chez eux, les autres aussi.
Economies d’énergie "first".. Voitures électriques très certainement aussi, ce serait tout de même mieux que les gazogènes de la 2ème guerre mondiale (mais ça fonctionnait, petitement, mais ça fonctionnait).
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Ce n’est pas parce que je conteste votre chiffre de 300 morts que je prétend qu’il y en a eu des millions ; quant à la Chine, elle sert aujourd’hui de modèle au capitalisme car elle montre comment peut fonctionner l’économie de marché dans un pays où les libertés individuelles et collectives sont strictement contrôlées par un pouvoir politique non démocratique. Je vous rappelle que ce pays soi-disant communiste fait maintenant partie de l’OMC ! Il représente en fait le modèle qui nous attend si nous persistons à nous voiler la face, comme vous le faites si bien en affirmant sans vergogne, d’une part que notre modèle de société n’est pas applicable à l’échelle de la planète et d’autre part, qu’il n’est pas question de nous le réserver. Vous croyez donc que les pays émergents vont aimablement nous en laisser la jouissance ? Vous croyez que les populations des pays les plus pauvres vont tranquillement rester chez elles à se tourner les pouces et à sucer des cailloux ?
Vous dites "Economies d’énergie "first".." mais comprenez que ce principe ne sera jamais appliqué avec sérieux dans un système économique basé non pas sur la production du nécessaire mais sur la production du superflu.
En réalité, tout votre discours montre à quel point vous êtes scotché à la préservation de notre mode de vie actuel. C’est votre droit de faire un tel choix ; mais acceptez-en les conséquences, et notamment qu’on vous dise que la défense de la démocratie ne fait plus partie de vos priorités. -
@MarcDS
"et notamment qu’on vous dise que la défense de la démocratie ne fait plus partie de vos priorités. "
Je ne vous absolument pas le rapport entre être ecologiste pour le nucléaire parce que c’est une énergie propre et ne pas défendre la démocratie...
Je vous l’ai déjà écrit et vous m’avez déjà répondu.
Qu’il y ait plus de lois liberticides, je suis tout à fait d’accord avec ce constat que je réprouve absolument :
- interdiction de fumer.
- obligation du port de la ceinture en voiture.
Et maintenant obligation de je ne sais trop quoi.. à loisir.
"Vouloir faire du bien à quelqu’un alors qu’il ne demande rien, c’est le début de la dictature" dixit Emmanuel Kant dans la critique de la raison pratique..Vérité toujours vérifier.
Alors vouloir imposer des modes de vie à d’autres ce serait de la dictature.
Donc on ne veut rien imposer.
Et à priori il apparait toujours une demande pour de l’énergie.
Lors d’une conférence de toubib l’année passé à Parie sur le thème de "Santé et Energie" il a été tiré en conclusion que ce qui est le plus dangereux pour la santé c’est le manque d’énergie.
On a bien vu récemment le tollé qui a suivi la panne de courant intempestive à l’hôpital St Antoine.
Appuyer le réseau électrique sur des ressources fluctuantes comme l’éolien avec des risques accrus de coupures de courant.
ce que font les gens chez eux avec leur consommation électrique c’est leur problème.
Montez une campagne de promotion de la réduction de la consommation d’énergie ; tout a fait d’accord, persuadez les Français qu’il faut qu’ils demandent une diminution de leur puissance à leur compteur électrique. le minimum pour avoir un compteur ce doit être 10 ampères (peut-être trois ampères pour un service minimal) alors que la plupart sont réglés à 30 ampères pour un ménage.
Là ce sera un signe volontaire / populaire d’engagement à la diminution de la consommation.
Mais arrêtez de me dire que la démocratie n’est pas mon problème. -
En faisant un petit effort, je suis sûr que vous avez les capacités pour comprendre. Encore faut-il le vouloir, et ne pas éviter le débat. Vous vous contentez de dire que vous ne voyez pas le rapport, puis vous foncez vous réfugier dans vos arguments technologiques en faveur du nucléaire. Vous ne vous rendez même pas compte que vous démontrez par l’absurde ce que je dénonce : le nucléaire escamote le débat sur la nécessité impérative d’une baisse de la demande énergétique.
vu l’absence d’arguments défendant l’idée que le couple société de consommation - démocratie a encore un avenir, je n’ai aucune raison d’arrêter de penser que défendre le nucléaire, c’est faire le choix de défendre la société de consommation aux dépens de la démocratie. Et quand je parle de lois liberticides, je pense à des lois beaucoup plus sérieuses que l’interdiction de fumer, comme par exemple l’apparition de lois permettant la criminalisation des mouvements sociaux ou la loi honteuse dont vient de se doter l’Europe pour lutter contre l’immigration clandestine. Et ce n’est que le début.
A vous relire, je me dis que vous êtes probablement assez jeune, ce qui plaiderait en votre faveur si c’est le cas. Je vous invite sincèrement à faire l’effort de quitter votre point de vue technologique pour prendre un peu de hauteur et essayer d’imaginer comment pourrait tenir le système dans lequel on vit (dont le moteur est le gaspillage, je vous le rappelle) alors que plusieurs des ressources terrestres essentielles sont proches de la rupture de stock, et que tout le monde prétend y accéder. -
1
Faire prendre conscience clairement , réellement, en profondeur .... au plus grand nombre .
Cela nécessite un travail précis , rigoureux , long....de communication ; comme s’il s’agisait d’une immense opération marketing , en utilisant judicieusement tous les moyens de coms ,en particulier tv et vidéo, réunions localisées etc et la participation citoyenne. il faut donc préparer , élaborer le message et la stratégie de com ; trouver le maître d’oeuvre de cette action (maître d’oeuvre collectif ,reconnu ,puissant s’entend)
2
Dans le même temps et au sein de la même démarche de communicatin /mobilisation , élaborer lastratégie de réponse ; qui devra nécessement passer par un changement de paradigme : plus "le progrès pour tous" mais la survie pour le plus grand nombre , et une mise en avant d’objectifs : limitation des naissances et transferts massifs d’énergies vers la production alimentaire ( reconquête ,réapppropriation et aménagement du rural par le plus grand nombre , création de bassins de vie autonomes) en clair il faudra beaucoup de paysans dans nos campagnes
Le 1 et le 2 doivent marcher ensemble dans un processus long de travaux de recherche sur cette problématique. Ces travaux doivent prendre la place centrale du débat public et bénéficier de tous les moyens possibles ; si le déclic , l’amorçage de cette grande mobilisation peut s’opérer sur la base d’une grande coalition d’acteurs de la société civile , les corps constitués , l’état , le président de la République doivent s’en emparer et mettre des moyens trsè importants sur cet immense et indispensable chantier PARTICIPATIF.
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L’exercice consistant à faire le calcul d’une planète consommant
autant d’énergie primaire qu’un français actuel prête le flan à une remarque.
Il y a beaucoup moins de français que de japonais par ex ou d’américains.
Pourquoi nous en 2007 et pas nous en 1980, 1960 ou 2020 tant qu’à faire ?...
Le 2ème est le choix de calculer une consommation en énergie primaire alors
qu’il s’agit d’une projection dans un futur hypothétique. Sachant que 60% du
pétrole est consommé dans les transports et via le moteur à explosion (20% de
rendement moyen en conditions d’utilisation réelles) 4/5ème de cette énergie est gaspillée.
Et si d’ici là nous passions massivement au moteur électrique nous pourrions avec les
mêmes services rendus par ex diviser cette consommation par 2(à la louche). Utopie ?
L’énoncé des réserves est cocasse. Je vais le préciser avec comme unité le million de TWh.
Pour une durée limitée (réserves totales) :
Charbon :6 ; Gaz naturel : 1,5 ; Uranium 235 : 1,5 ; Pétrole : 1 ; Schistes bitumineux : 1 ;
Pour l’éternité (réserve annuelle) :
Energie solaire : 350.
Après on peux toujours argumenter que les réserves de matières fissiles peuvent être plus
grandes, que les clathrates changent la donne, que nous avons tellement de deutérium et tritium
que la fusion va nous sauvez la mise...
Ce sont des enfantillages.
Les projections de consommation dépendent de tellement de paramètres qu’elles sont largement
irréalisables. On parle de scénarios pour les décrire.
Vu les cours du brut, que les américains passent massivement aux petites voitures, voire aux
hybrides et électriques et la consommation de pétrole plongerait brutalement sans que le service
rendu ne varie. Idem pour le reste du monde dans un contexte durable d’énergie chère.
L’augmentation des prix incitant à la sobriété nous épargnera des centaines de
centrales tant notre niveau de gaspillage est effarant. Elles seront construites en Asie
qu’y pouvons-nous ?...
Je pense que vous méconnaissez gravement les conséquences économiques et sociales à terme
des changements climatiques observés (que nous en soyons majoritairement ou non la cause).
Lester Brown décrit bien le sort que vont connaître des centaines de millions de personnes
quand les rivières suralimentées une partie de l’année par les précipitations (qui tombaient en
neige alimentant tous ces glaciers qui fondent) vont devenir de minces filets d’eau en été
quand les besoins d’irrigation sont importants.
Or ce phénomène devrait survenir au moment où de très nombreuses nappes phréatiques seront
quasiment à sec. L’asie sera particulièrement touchée. Les conséquences pour l’agriculture
et le prix des produits alimentaires de base seront incommensurables...
Nous pourrions nous passer d’une bonne part de l’énergie que nous consommons (réduction du
gaspillage, meilleure efficacité énergétique, etc...) mieux que de nourriture...
Par ailleurs un joli paquet d’étude ont montré que l’agriculture biologique était globalement
aussi productive que l’agriculture énergivore actuelle en étant bien plus sobre.
Je ne vois aucune impasse énergétique, juste une très mauvaise utilisation d’une ressource
majoritaire (que nous savions finie) donc le coût semble définitivement être élevé.
Nous avons très mal anticipé le choc et nous allons souffrir, les plus pauvres en 1er comme
de coutume.-
Bonjour
J’arrive pour la première fois dans ce forum en ayant parcouru rapidement les interventions. J’aimerais juste faire une remarque :
On a l’habitude de construire des maisons ayant un toit isolé afin de se protéger (entre autres) à la fois du froid en hiver et du chaud en été. Alors qu’il me semble élémentaire de construire un toit afin de récupérer l’entier de la chaleur captée par sa surface, donc en aménageant un espace de récupération de l’air chaud lequel peut être pulsé au sous-sol afin d’y être stocké. Donc inutile de poser des panneaux solaires thermiques. Pour contribuer à la pulsion de l’air : des panneaux photovoltaïques. Bon, soyons modeste, je pense bien qu’il existe déjà un tel concept, alors pour quelles raisons en est-on toujours à ce concept moyenâgeux du toit....Bien sûr le matériau est à changer, en principe absorbant la chaleur.
Votre avis m’intéresse.
-
@Christian
Sous les latitudes des pays dits "tempérés", les capteurs solaires thermiques sont souvent posés à la verticale, orientés au Sud, dans le cadre d’habitats bioclimatiques. Car c’est en hiver, quand le soleil est bas sur l’horizon, et que le rayonnement est le moins fort, qu’il sera important de capter un maximum.
Il y a donc peu à espérer de la récupération de l’air chaud par la toiture l’hiver, sauf à ce qu’elle soit très inclinée.
Les panneaux photovoltaïques doivent maximiser le rayonnement sur toute l’année. De ce fait, l’orientation conseillée est toujours au Sud, mais avec une pente de l’ordre de 30° (voir logiciel Calsol).
Les panneaux photovoltaïques en surtoiture constituent une solution a priori astucieuse pour l’isolation (je suppose que sous leur forme intégrée, c’est aussi le cas, mais cela reste à vérifier).
Pour la régulation thermique été comme hiver, il me semble que la solution du puits canadien (captation de la température du sol) soit particulièrement judicieuse.
Bonne chance pour votre réflexion bioclimatique !
-
@MarcoB12
Je vous propose de répondre à votre remarque bienvenue concernant la consommation des Français.
Prenons tout simplement les réserves disponibles de ressources fossiles. Ces chiffres sont accessibles sur le site du Ministère de l’Industrie (cf article).
Par ailleurs, prenons la consommation énergétique actuelle (88 millards de bep) et les perspectives annoncées dans le rapport WETO-H2 (cf article) : 161 milliards de bep à horizon 2050.
A partir de là, en traçant la courbe annuelle de consommation, et en totalisant les consommations annuelles, toutes les réserves fossiles et uranium sont épuisées d’ici 2053 !
Heureusement, il y a des solutions, mais qui imposent certaines révisions profondes de notre mode de vie, et c’est l’objet de mon prochain article.
D’autre part, les changements climatiques méritent d’être pris en compte. L’objet de mon article est surtout de montrer que les problèmes énergétiques vont se poser avant.
Enfin, concernant vos estimations de réserves, je suppose qu’il y a une erreur : le chiffre que vous donnez pour le charbon, 6 millions de TWh (soit 3,8 millions de barils équivalent pétrole) est largement inférieur à la consommation annuelle de la France (22 millions de tonnes de charbon, soit 112 millions de barils équivalent pétrole). Pouvez-vous vérifier et citer vos sources ?-
@ Claude Marseille
Ma source était un document PDF découvert sur un site et extrait de l’ouvrage de
Christopher C. Swan "Suncell"
Le document est sur mon ordinateur et je viens de le consulter.
Je n’ai aucune raison particulière de le mettre en doute, d’autant plus qu’une
vérification rapide me montre qu’un TWh vaut 86 000 Tep et donc les 6 millions de
TWh valent 516 milliards de Tep.
amicalement.-
@MarcoB12
Autant pour moi, la conversion TWh-bep donne bien 3782 milliards de barils, ce qui correspond au chiffre annoncé dans l’article.
Bien Amicalement,
Claude-
@Krolik et Pierrot,
Je pense que l’on ne peut pas raisonner uniquement en termes de prix de la ressource uranium. Ainsi, s’il est nécessaire pour extraire un baril de pétrole d’en utiliser deux, l’opération n’a pas de sens, quelqu’en soit le prix.
Pourriez-vous communiquer les EROI dans le cadre de l’extraction d’uranium de l’eau de mer ou des mines de phosphates, et en citant vos sources ?
Les hypothèses futuristes que vous annoncez (génération 4) me laissent pour l’instant dans le doute. Jusqu’à aujourd’hui, les technologies de la surgénération n’ont pas été, semble-t’il, très concluantes.
Par ailleurs, je serais ravi de trouver une source d’information sur le prix total du kWh nucléaire, incluant la recherche, le démantèlement des centrales, le retraitement et le stockage des déchets nucléaires. -
la planète encore riche en pétrole et en gaz naturel , mais la téchnologie moderne de prospéction des hydrocarbures demeure arriérée , rate beaucoup les gisements , à cause de la complexité de la terre , qui met la technologie moderne , entre le marteau et l’enclume , le marteau ,c’est la demande de pétrole et sa nécessité inhérente , et l’enclume , c’est la téchnologie arriérée , qui laisse libre cours aux enjeux géopolitiques et spéculation.
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