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Accueil du site > Actualités > International > Syrie aspects militaire et politique 27 février 2016

Syrie aspects militaire et politique 27 février 2016

De très bons articles viennent d’être publiés sur Agoravox à propos de la Syrie.

Il ne s’agit donc pas de reprendre ce qui a été bien dit, mais de préciser les deux aspects cités, intimement liés, compte tenu de ce que le temps qui passe vient de nous révéler. L’information sur la Syrie, en France, est complètement manipulée par des journalistes, souvent très agressifs et outrepassant largement leur fonction d’informateurs, par des « experts », ainsi que par les pouvoirs en place depuis 2011. Elle est orchestrée par Reuters et l’AFP, quand cela n’est pas l’OTAN directement. Elle fait appel à des sources partisanes et approximatives comme l’auto déclaré observatoire sur la Syrie, basé à Londres.

L’information vient donc pour l’essentiel de l’étranger : Liban, Iran, Syrie et Russie principalement. Ainsi que de sites indépendants tels que South Front pour l’évolution militaire. De très bons analystes intègrent les informations qu’ils jugent fiables pour donner une vue d’ensemble de la question syrienne, très complexe, notamment à cause d’arrières pensées et de doubles jeux, et souvent rapidement évolutive. On peut citer Bassam Tahhan, Régis Chamagne pour le côté militaire, et bon nombre d’américains : Tony Cartalucci, le Professeur Michel Chossudovski, Stephen Lendman, Paul Craig Roberts…. André Vitchek particulièrement pour la question kurde. L’analyse du contexte électoral américain a aussi son importance parce qu’il permet de mesurer l’adhésion du peuple américain à la politique, notamment étrangère, des USA, marquée par l’influence majeure du complexe militaro industriel et des lobbies sioniste et pétrolier. Sur ce sujet il y a d’excellentes analyses du Professeur James Petras et d’Eric Zuesse. Et puis dans le style synthèse percutante il y a Pepe Escobar. Thierry Meyssan fait aussi partie de ces analystes et informateurs. Il a l’avantage d’habiter Damas. Il a été diabolisé en France ce qui est presque un certificat d’authenticité. On peut ne pas adhérer à tout ce qu’il dit et douter de certaines de ses sources, mais il développe souvent une analyse pertinente. Ainsi lorsqu’il avance que Hollande/Fabius avec Erdogan, ont cherché à éliminer physiquement Assad, il y a de bonnes chances que cela soit vrai. La rupture de la Syrie avec les services secrets français conforte cette affirmation.

Des analyses montrent que dans le passé les mouvements islamiques extrémistes, notamment celui des frères musulmans, ont été utilisés par les anglais et les américains pour déstabiliser les pouvoirs arabes. De longue date la Syrie particulièrement a subi ces tentatives de renversement du pouvoir en place, et toujours pour des questions de pipeline et aujourd’hui de gazoducs. Ce que nous vivons actuellement au Moyen Orient est une guerre généralisée autour du gaz naturel, qui concerne à la fois son exploitation et son transport.

L’Aspect militaire

Le contexte militaire et l’évolution des rapports de force dans ce domaine conditionnent totalement le volet politique.

En Syrie l’action militaire est immédiatement apparue dans les mouvements de contestation du pouvoir en place, basés bien évidemment sur des mécontentements, en fait limités mais qui ont pris de l’ampleur avec les échanges de tirs. La répétition des scénarii type Bengazi et Maidan, révèle sans contestations le rôle de la CIA et d’autres services secrets, français entre autres. On sait maintenant parfaitement ce veulent dire, instauration de la démocratie, un motif d’emblée douteux quand ce sont des gens armés jusqu’aux dents qui affichent cet objectif, ainsi qu’intervention humanitaire.

Dans l’évolution militaire qui a suivi rapidement, parce que des mercenaires, takfiris essentiellement, qui avaient été armés, entrainés, encadrés et payés sont immédiatement entrés en action, on peut noter trois phases. L’armée syrienne libre a existé, mais elle n’a jamais pesé.

La première phase court jusqu’à septembre 2013, qui constitue un tournant historique

Celui-ci, on le verra, déborde le simple contexte du Moyen Orient. Ce véritable point de rupture est soit inconnu, soit sous-estimé. L’action militaire, évidemment préparée à l’avance et qui a fait déferler des hordes sauvages depuis la Turquie, la Jordanie et une partie du Liban, s’est accompagnée de la mise en place d’un organe politique de direction, appelé club de Paris par Bassam Tahhan parce qu’il a été créé initialement à Paris par Juppé.

Celui-ci était sûr que Bachar Al Assad à qui l’on avait offert un exil doré qu’il a refusé courageusement mettant ainsi en jeu sa vie et celle de sa famille, serait balayé en quelques semaines. Il ne l’a pas été et c’est d’ailleurs à cela que l’on peut savoir que la grande majorité du peuple syrien le soutient. Il mène la guerre avec une armée principalement de conscrits où toutes les confessions sont représentées et qui s’est vue rejoindre par des mouvements populaires qui ont pris les armes. Avec le soutien du Hezbollah et d’un encadrement iranien, Bachar El Assad a tenu le choc militairement contre des effectifs qui ont culminé vers les 200.000 hommes à un moment, jusqu’à l’été 2013.

Il faut se souvenir de la campagne d’accusation et de haine lancée à ce moment-là par nos médias, avec notamment la manipulation du journal Le Monde, à l’encontre du régime syrien, accusé, sans preuves, d’avoir utilisé des armes chimiques contre son armée et son peuple. Il s’agissait de préparer le terrain à des frappes massives de la Syrie. Obama ayant alors proposé au congrès américain un programme, si l’on ose dire, de 72 heures de frappes continues de missiles qui auraient réduit la Syrie à l’état d’un champ de pierres, dont beaucoup appartiennent au patrimoine de l’humanité.

L’affrontement militaire Russie/USA

C’est ainsi qu’au tout début septembre 2013 est intervenu le tournant majeur. En fait on parle aujourd’hui d’une possible confrontation militaire directe entre la Russie et les USA au Moyen Orient, en occultant complètement le fait que celle-ci a déjà eu lieu à cet instant. La passe d’armes directe avait été précédée d’opérations de tests de la part de la Russie, de la capacité militaire américaine. Un porte avion américain avait été survolé par un avion russe qui avait annihilé toutes ses défenses électroniques. Les russes avaient aussi testé les anglais au large de leurs côtes. Le choc quasi frontal s’est déroulé lorsque les USA ont envoyé deux missiles tests depuis le fond de la méditerranée occidentale vers la Syrie pour régler leur campagne de frappes. Ces deux missiles ont soit été détournés, soit abattus par les russes. L’information avait filtré depuis le Liban. Régis Chamagne vient de clairement préciser les choses dans le sens décrit. Immédiatement les russes ont proposé aux américains une sortie diplomatique honorable avec le désarmement chimique du régime syrien.

On doit aussi noter la présence discrète des chinois, au moins sur la mer.

Mais il en faut beaucoup plus pour détourner les américains de leurs objectifs.

On entre donc ensuite dans la deuxième phase qui va jusqu’à la fin 2015.

L’année 2014 a été utilisée, par les USA, la France et la Grande Bretagne, à préparer la grande offensive de 2015. Avec les camps d’entrainement en Turquie et en Jordanie, la formation d’ISIS ou Daesh pour avoir un mouvement unitaire fort chez les takfiris, l’offensive en Irak, avec la complicité d’anciens de l’armée de Saddam Hussein et la défection des forces armées irakiennes à Mossoul.

Au printemps 2015 les mercenaires ont déferlé à nouveau, avec un encadrement assuré, en particulier, par des militaires français, des conseillers américains… La progression de ces forces avant tout étrangères (on parle de mercenaires venant de près de 80 pays) était montré avec complaisance par nos médias avec juste ce qu’il faut de larmes hypocrites pour la prise de Palmyre par exemple. L’offensive se concentrait vers la région de Lattaquié, absolument stratégique pour l’issue de cette guerre et vers Damas. Si le Hezbollah, l’armée syrienne et les comités populaires enregistraient quelques succès sur les frontières du Liban, partout ailleurs les reculs étaient importants et prenaient même une tournure dramatique.

L’intervention russe est alors devenue une nécessité pour sauver Assad et c’est elle qui ouvre la troisième phase en septembre 2015.

L’efficacité de cette intervention avec un matériel militaire ultra performant a stupéfié le camp occidental. Celui engagé dans l’OTAN pour des opérations d’agression au Moyen Orient.

Le premier objectif a été de couper la frontière turque, en commençant par le nettoyage de la région de Lattaquié. Pour ce faire il y a maintenant une coordination complète entre le Hezbollah, la Syrie, l’Iran, la Russie et les Kurdes. Ce rassemblement est parfois qualifié de 4+1. Il y a même un centre de supervision générale qui inclut l’Irak. Cela a rendu fou Erdogan, qui a fait abattre un avion russe à son initiative avec l’approbation américaine sûrement. A cette occasion la Russie a mis en place des sanctions contre la Turquie, mais a surtout déployé une grande activité diplomatique destinée à dénoncer l’aide de la Turquie aux takfiris salafistes, son exploitation du pétrole volé à la Syrie et à l’Irak et ses aides en armements, afin de préparer le terrain à une action militaire directe contre la Turquie si celle-ci s’avisait d’intervenir en Syrie. Avec le temps, il est clairement apparu que les américains ne soutiendraient pas Erdogan dans cette offensive. La libération complète d’Alep qui scellerait la défaite complète d’Erdogan est en route. Avec, de plus, l’unification du territoire kurde en Syrie.

Les américains doivent donc se replier sur un plan de sauvetage, formulé par John Kerry et qui est proprement stupéfiant de la part de gens qui prétendent combattre Daesh et autres.

La partie visant à la création d’un Kurdistan indépendant se conçoit, et dit bien quelle importance les américains accordent à Erdogan, mais le projet du Califat à cheval sur la Syrie et l’Irak dans la partir tenue par Daesh détruit complètement le mythe du combat contre Daesh.

Dans cette optique la conquête de Raqqa par les forces syriennes et leurs alliés est un point clé. Comme le dit bien Bassam Tahhan, il y a actuellement une course vers Raqqa. La fin de cette troisième phase et vraisemblablement l’issue de cette guerre en Syrie, se jouera là.

Visiblement à la suite d’un pacte conclut avec les russes, les israéliens se contentent pour l’instant d’être des spectateurs.

On peut aussi noter, particulièrement avec la modernisation de l’armée syrienne et la coordination des forces dites 4+1, que l’objectif des américains de générer une zone de chaos au Moyen Orient a conduit à l’émergence d’une force maintenant organisée qui correspond au croissant chiite de Bassam Tahhan. 

L’aspect politique.

On l’a déjà évoqué avec la création du club de Paris, appelé le conseil national syrien au départ. En émigrant de Paris vers la Turquie, cet organisme politique est tombé entre les mains des frères musulmans, soutenus par le Qatar, et des wahhabites, créatures de l’Arabie saoudite dont la religion officielle est le wahhabisme et qui l’utilise d’ailleurs comme vecteur de conquêtes et de puissance. Genève III vient de montrer que ce conseil n’avait plus d’existence réelle ou de poids politique, puisque l’Arabie saoudite a tenté d’imposer des groupes takfiris comme représentants des opposants.

En fait, comme cette évocation succincte le montre, le niveau politique n’a jamais atteint le stade de la crédibilité. Et cela a toujours constitué un gros handicap pour les manœuvres de l’occident. Avant, lorsque le débarquement d’Assad pouvait s’envisager, la question de savoir par qui le remplacer desservait beaucoup la politique de soutien aux « rebelles », aujourd’hui ce problème est reporté sur le Califat.

Conclusion

Certainement à cause de ce contexte syrien, mais aussi du fait du tour que prend la campagne électorale aux USA avec la contestation de l’empire militaro industriel et des lobbies sionistes et pétroliers, dont la candidate est Hillary Clinton, il semble que l’information se libère là-bas sur la question syrienne. L’exemple type est constitué par un article d’un journaliste très connu, Steven Kinzer, paru récemment dans le Boston Globe, un média mainstream, intitulé « The media are misleading the public on Syria ». Une mise en cause d’emblée de l’information des médias américains. En France nous venons de voir programmer en « prime time » deux reportages à la télévision qui rompent avec le discours de propagande régulièrement tenu précédemment. Il y avait déjà eu une interview de Bachar al Assad dans un hebdomadaire français, mais ce n’était pas aussi clair.

Le pouvoir occulte qui dirige le monde ne se soucie absolument pas de la destinée des peuples. C’est vrai aussi pour le peuple américain qui souffre beaucoup de la politique imposée à la maison blanche par les neocons et autres groupes d’influence. La décrépitude de l’économie américaine, qui fait aussi partie des choses que nous cachent nos médias, fait ainsi souffler un vent de révolte sur la campagne électorale.

Aux Etats Unis, il y a aussi une certaine agitation autour de l’affaire du meurtre de Robert Kennedy. Cette affaire est revenue sur le devant de la scène avec la « parole » (audience pour la remise en liberté sous conditions d’un condamné) de Shiran Shiran le coupable désigné.

Cette audience a été manipulée par le juge au mépris de témoignages et d’enquêtes, qui jettent, à tout le moins, de sérieuses suspicions sur la version officielle. Il apparait que Robert Kennedy a été tué par un tireur placé derrière lui, alors que Shiran Shiran lui faisait face. Et que celui-ci avait été littéralement conditionné par la FBI pour commettre une agression meurtrière sur la personne de Robert Kennedy.

Par ailleurs le fils de Robert Kennedy, Robert Kennedy junior, a publié un article où il énumère et décrit tous les coups organisés par la CIA, particulièrement au Moyen Orient : Iran, Syrie (à de nombreuses reprises) Irak …. Sans aucun mystère, on retrouve systématiquement au cœur des complots le projet de pipeline entre le Qatar et la Turquie.

On peut donc s’attendre à ce qu’il y ait une clarification généralisée sur la question syrienne qui amène à un repositionnement politique. Jean-Luc Mélenchon a déjà fait ce mouvement. L’exfiltration de Fabius, vers un fauteuil sûr et confortable, si elle ne signifie pas un changement de ligne politique immédiat prépare néanmoins à une inflexion vers une position un peu plus réaliste de la France sur la question syrienne.

Ce qui se passe en Syrie est la matérialisation de la fin de l’hégémonie américaine (militaire et bientôt monétaire puisque le dollar avait été imposé au monde par la force) et la naissance d’un monde dit multi polaire. En fait c’est surtout l’émergence d’un bloc euro asiatique, le caractère vraiment multipolaire ne pourra résulter que de la prise d’indépendance des pays liés par les traités européens et l’OTAN ?

 


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118 réactions à cet article    


  • h2b1 27 février 2016 19:16

    je mettrai bien 5 étoiles, à condition que vous citiez vos sources pour le meurtre de Robert Kennedy, par exemple.
    Je vous en remercie


    • JMBerniolles 27 février 2016 20:48
      @h2b1

      Oui, cela mérite d’être précisé.
      Vers le 12 février dernier s’est donc tenue l’audience de libération sous condition de Sirhan Sirhan, l’homme condamné à perpétuité pour l’assassinat de Robert Kennedy qui avait de bonnes chances de remporter l’élection présidentielle américaine en 1968. Les vidéos et enregistrements audios avaient été interdits à l’audience par le Juge.

      Une fois de plus à l’audience Paul Schrade, un des membres de son conseil de campagne et un ami proche, qui l’accompagnait au moment de son meurtre, a témoigné. Lui-même a été blessé par les tirs. Il faisait face à Sirhan Sirhan et a témoigné que celui-ci ne pouvait être l’auteur des tirs qui ont tué Robert Kennedy parce qu’il a été victime de tirs venant de derrière lui.

      Plusieurs témoignages et les analyses d’une bande son, ont montré qu’il y avait eu plusieurs tireurs (comme dans le cas de JFK) ce soit là. Dont Sirhan Sirhan incontestablement, mais dont les tirs ont été très imprécis.

      Un cinéaste, Shane O’Sullivan (dont l’origine irlandaise n’est sans doute pas pour rien dans ses motivations) a étudié les éléments établis, ainsi que le cas spécifique de Shiran. Ce cinéaste a fortement soupçonné la CIA d’avoir programmé Sirhan, un garçon réputé très influençable et très sensible à l’hypnose. Il a d’ailleurs été établi également que Sirhan n’avait absolument aucun souvenir de ce soir là.
      Il faut savoir que c’était aussi la grande époque de programmes développés la CIA pour contrôler les gens. Ces recherches secrètes ont donné aussi naissance à des livres [ Masquerade par exemple en est un] et autres comme le téléfilm célèbre sur l’histoire de Jason Bourne.

      Ces faits relatifs à l’assassinat de son père sont notamment repris par Robert F Kennedy junior dans une lettre à l’avocat général Eric Holder en septembre 2012.

      Thierry Meyssan a même fait un article sur une expérience de la CIA réalisée sur un village entier en France

    • JMBerniolles 27 février 2016 21:56

      @roman_garev

      Vous avez raison. C’était juste pour évoquer le contexte américain actuel. Il est symptomatique que le Juge n’ait pas voulu la présence de la presse.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 11:07

      @JMBerniolles
      Merci pour cette synthèse ! Deux autres articles peuvent éclairer la question syrienne :
      - Un article de Thierry Meyssan, qui dénonce la recolonisation de la Syrie, dès 2011, par la France et l’ Angleterre, par Sarkozy et Juppé pour la France.


      On comprend que Meyssan ait été menacé de mort et obligé de partir vivre à Damas, et qu’il soit voué aux gémonies par la bienpensance hexagonale...
      Je le considère comme l’un des journalistes les mieux informés sur les USA et le Moyen Orient.

      - Un article sur Hillary Clinton, paru sur Huffington Post, d’un universitaire américain Jeffrey Sachs, qui l’habille pour plusieurs saisons ....
      Hillary Clinton et le bain de sang en Syrie"

    • doctorix, complotiste doctorix 28 février 2016 20:14

      @Fifi Brind_acier

      Il faut également lire la dernière interview d’Assad à l’AFP et France 24 News, mais publié en anglais, et pas en France, pardi !.
      Si on a envie de croire encore au boucher sanguinaire, on peut toujours, et je n’y peux rien.
      Mais on peut aussi changer d’avis.
      Si Hollande, Fabius et Erdogan ont comploté pour assassiner Assad, comme je l’ai lu quelque part, et si ça se sait, ça va faire mal.

      Le politologue et universitaire américano-libanais As’ad Abu Khalil s’est amusé à faire une recension des prédictions d’une chute imminente du président syrien. Sa recension n’est que très partielle…

      Les « jours d’Assad sont comptés » affirme Obama
      • En 2011 : « Officiels US : les jours d’Assad sont comptés »
      • En 2012 : « Le Président Obama est convaincu que les jours d’Assad sont comptés. »
      • En 2012 : « Clinton déclare que les jours d’Assad sont comptés »
      • En 2012 : « La Ligue Arabe affirme que les jours d’Assad sont comptés« .
      • En 2013 : « Les renseignements U.S.affirment que les jours d’Assad sont comptés. »

       

      OK. je peux continuer encore et encore mais j’ai d’autres choses à faire.

      J’en ai recensé quelques uns du même tonneau en langue française :

      • En novembre 2011, Bernard-Botul Henri Lévy annonçait « Les derniers jours de Bachar al-Assad. Comme en Libye… » » les jours de la dictature sont comptés« .
      • En juillet 2012, Fahad Al Masri, porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL) affirmait que « Les heures de Bachar al-Assad sont comptées… »
      • En décembre 2012, pour Laurent Fabius « La fin se rapproche pour Bachar el-Assad…les jours au pouvoir du leader syrien sont comptés. « 
      • En mars 2015, « Pour François Fillon, les jours de Bachar al-Assad à la tête de la Syrie sont comptés« .

      source : https://mounadil.wordpress.com/2016/02/15/les-jours-dassad-au-pouvoir-sont-comptes-et-recomptes/

      Les anciens se souviendront du sketch de Robert Lamoureux : (« et le Jeudi matin, le canard était toujours vivant »)


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 21:25

      @doctorix
      T’as pas le temps de traduire l’interview d’Assad ?


    • doctorix, complotiste doctorix 28 février 2016 22:29

      @Fifi Brind_acier
       ?????

      C’est en Français...

    • Anthrax 29 février 2016 14:03

      @Fifi Brind_acier

      Thierry Meyssan, c’est bien le fondateur du réseau Voltaire, nid de complotistes obscurs, qui nie les attentas du 11 septembre par les Saoudiens du groupe Ben Laden ? C’est bien ce type qui a prêté allégeance au bourreau Bachar Al Assad ? C’est vrai qu’avec de telles références intellectuelles - et parfaitement objectives - on doit être mieux informé sur le conflit !.

    • doctorix, complotiste doctorix 29 février 2016 17:26

      @Anthrax

      Vous avez lu quoi, de Meyssan ?
      Ce qu’on en dit dans le Figaro ? Ca vous suffit pour cataloguer, ranger dans un tiroir ?
      C’est un des plus grand journalistes de notre époque, ses articles sont rigoureux, et extrêmement documentés. Il est certainement moins partisan que nos journalistes bien pensants, qui reprennent en boucle les dépêches de l’AFP, le cul dans leur canapé.
      Et lui, au moins, il est sur place. Il est là-bas parce que ses révélations mettent sa vie en danger ici.
      Décidément, quand vous avez dit complotiste, vous avez tout dit.
      Quel pauvre argumentaire, et quelle misère intellectuelle !
      Occupez-vous des complots, plutôt que des complotistes.
      C’est bien plus intéressant.

    • Anthrax 29 février 2016 17:45

      @doctorix
      Tu devrais pas t’énerver. Surtout pour défendre Meyssan.


    • doctorix, complotiste doctorix 29 février 2016 19:22

      @Anthrax
      Voilà un argumentaire riche.

      Qui prouve que vous ne connaissez rien au sujet, et que vous vous contentez de braire avec les ânes.

    • Laurent 47 27 février 2016 19:30

      Quelle remarquable analyse de la différence qui existe entre la « vérité » des commissaires politiques staliniens qui contrôlent nos médias, et la réalité sur le terrain en Syrie !
      La Syrie est un pays musulman certes, mais ça n’est pas pour autant l’Arabie Saoudite !
      A Damas, il y a un parlement composé d’une seule Chambre, et élu tous les quatre ans ( prochaines élections en Avril 2016 ) et 250 députés y siègent.
      Le parti Baas ( musulman alaouite modéré ), c’est le parti de Bachar el Assad.
      Deux autres partis sont présents, représentés par Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar.
      ( respectivement parti communiste musulman et parti socialiste musulman )
      Aux élections législatives de 2012 ( les « troubles » ont commencé en 2011 aux environs d’Homs ), le parti Baas a recueilli 88,7 % des voix, Hassan al-Nouri 4,3 %, et Maher al-Hajjar 3,2 %
      Il y a eu 11,6 millions de votants sur 15,8 inscrit, soit un taux de participation de 73,4 % !
      ( apparemment la population a fait massivement bloc derrière le chef d’état, devant les évènements )
      On est très loin des dictatures de la région, et des décapitations de la démocratie saoudienne !
      C’est ce qui peut expliquer la résistance courageuse de ce peuple multi-confessionnel, face aux hordes fanatiques qui détruisent le pays, aux ordres du Qatar, de la Turquie, des émirats du Golfe, de l’Union Européenne ( ce machin sans cervelle ), et surtout des Etats-Unis ( comme d’habitude ).


      • Byblos 29 février 2016 02:55

        @Laurent 47
        Le parti Baath est un parti ÉMINEMMENT laïc. Ses fondateurs sont Michel Aflaq, chrétien orthodoxe et Akram Hourani, musulman sunnite. En faire un parti alaouite est ici une erreur qui s’explique par la propagande intense dont les citoyens lambda 
        d’Occident, comme vous-même, sont les premières victimes. 


      • Anthrax 29 février 2016 17:53

        @Laurent 47
        C’est bien de savoir lire Wikipedia, mais ça n’empêche pas un peu de recul : 88,7% des voix pour le parti en place, ça te semble un score « normal » pour une « non dictature » ? (je n’ose parler de démocratie !). 


      • Pierre Pierre 29 février 2016 18:36

        @Anthrax
        C’est juste un peu plus que Chirac en 2002. smiley


      • alinea alinea 1er mars 2016 10:34

        @Anthrax
        En temps de guerre, oui !!!


      • microf 27 février 2016 19:58

        Très bon article qui en quelques lignes, a tout dit.
        Eh oui, l´hégémonie Occidentale vient de prendre fin sur la route de DAMAS, et c´était prévisible, sauf pour les élites Occidentales qui font mèner cette guerre.
        C´est en route vers DAMAS pour arrêter, persécuter et tuer les chrétiens que Saul futur Saint Paul, a été terrassé par Le Seigneur.
        Saul, Saul pourquoi me persécutes-tu ? Lui demande Le Seigneur ?.
        Saul allait se convertir, devenir Paul et l´Apotre des Nations, suscitant d´abord de la crainte pour les chrétiens qui n´en croyaient pas leurs yeux, et la haine pour les autres.
        C´était une erreur de ces élites de penser que Damas pouvait tomber.
        C´est en Syrie que se trouve les plus anciennes Communautés chrétiennes du monde, tout passera sauf l´érradication des chrétiens.
        Ils seront pourchassés, persécutés, tués, mais á la fin, ils ne seront pas vaincus, c´est ce qui est entrain de se passer en Syrie.
        Plusieurs tels les Romains ont essayé, ils n´ont jamais pu, aujourd´hui on parle des Romains au passé, ils sont entrés dans l´histoire.
        L´Occident a de la chance d´avoir en ce moment un Président tel Poutine qui ne veut pas la confrontation, mais appelle á un monde multipolaire.
        Ceci vient de sa formation aux arts martiaux, art qui n´utilise sa force qu´en cas de besoin pour se défendre, art qui vous permet de vaincre l´adversaire sans l´humilier, comme il vient de vaincre l´Occident en Syrie et lui tend toujours la perche, puisse l´Occident le comprendre et s´asseoir sur la table de négociations sans arrières-pensées et faire la PAIX, le monde en a très besoin.


        • leypanou 27 février 2016 20:22

          Excellent article : on attend la réaction de Thomas Abarnou.
          Quant à moi, je relève surtout ceci :
          Le choc quasi frontal s’est déroulé lorsque les USA ont envoyé deux missiles tests depuis le fond de la méditerranée occidentale vers la Syrie pour régler leur campagne de frappes. Ces deux missiles ont soit été détournés, soit abattus par les russes. L’information avait filtré depuis le Liban. Régis Chamagne vient de clairement préciser les choses dans le sens décrit : je pense que 99% des Français ne sont pas au courant de çà et n’ont pas compris pourquoi la France prête à aller bombarder « sans risque » a été prise au dépourvue par le revirement états-unien.
          L’auteur aurait pu aussi parler des « rebelles » « aidés » par Israël pour compléter le tableau.


          • JMBerniolles 27 février 2016 20:51
            @leypanou

            Oui, mais le commentaires peuvent le faire.
            Je ne voulais pas faire un article trop long et beaucoup de choses ont déjà été dites sur Avox.

          • tf1Groupie 28 février 2016 12:57

            @roman_garev

            Je note « beaucoup de classe » dans ces commentaires et une belle tendance à ne pas supporter les opinions dissidentes, dans ce temple de la vérité qu’est Agoravox ...


          • mac 28 février 2016 13:30

            @tf1Groupie
            Le « temple de la vérité » rien ne vous empêche de ne pas le lire sachant que les agences de presse dites « officielles » avec leurs grands reporters de terrains qui passent leur temps à faire des investigations vous donnent les vrais informations...
            Alors pourquoi revenez-vous systématiquement ?
            Beaucoup de lecteurs ont leur petite idée sur la question mais visiblement votre mayonnaise ne prend pas...
            Continuez mais sous trouverez toujours quelqu’un qui perdra un peu de temps à vous répondre car nous sommes nombreux...


          • tf1Groupie 28 février 2016 15:47

            @mac

            Que vous soyez nombreux à vous auto-congratuler ne m’impressionne pas.

            Et les procès de vos commissaires politiques ne donnent pas plus de valeur à ce que vous appelez la « vraie information ».

            Mais j’ai le droit de « revenir » selon vos propres termes.
            Votre dictature intellectuelle n’étant pas encore suffisamment installée, vous en êtes réduits aux attaques personnelles.
            Pourquoi y revenez-vous systématiquement ? J’ai ma petite idée sur la question.


          • mac 28 février 2016 19:03

            @tf1Groupie
            Revenez autant que vous voulez car contrairement à ce que vous sous-entendez la dictature de la pensée n’est pas ici mais dans certains médias (qui pratiquent la pensée unique atlantico-libérale à longueur d’antenne). 
            Ceci dit ce n’est pas parce que vous êtes minoritaire ici que vous êtes un génie incompris et que vous avez forcément raison...
            Comptez sur les gens qui fréquentent ce site pour s’opposer à vos idées qui personnellement ne font généralement pas triper.
            Mais si vous parlez de dictature intellectuelle c’est que ça vous gène et ça franchement ce n’est pas plus mal...


          • doctorix, complotiste doctorix 28 février 2016 23:02

            @tf1Groupie

            Vous et Abarnou êtes la lie de ce site, le temple de la mauvaise foi.
            Tiens, dans l’article que Clinton de Fifi, du grand soir, j’ai relevé ça :
                          Nous en sommes au point où la somme des malheurs causés par es opérations secrètes de la CIA peut littéralement remplir des volumes. Sera-t-on dès lors surpris de voir Mme Clinton reconnaître en Henry Kissinger un mentor et un guide ?
            Vous êtes aussi répugnants que ces personnages, et vous défendez des assassins.
            Pas de chance, actuellement, le monde entier en prend conscience. Vous n’êtes plus du côté du manche, cette fois. Les journalistes commencent à retrouver un semblant de conscience, et à se révolter contre leurs maîtres.
            Serez vous les derniers larbins des régimes corrompus, ou bien allez-vous faire comme tous les larbins qui sentent le vent tourner, et mordre vos patrons ?

          • Layly Victor Layly Victor 1er mars 2016 10:12

            @JMBerniolles
            Salut

            Je soutiens le commentaire de leypanou
            Beaucoup de choses ont été dites sur les motivations pétrolières des guerres au proche orient, mais on est toujours très discret sur les responsabilités d’Israël dans ce conflit.
            Pour se persuader que ces responsabilités existent, il suffirait d’observer l’attitude constante et déterminée (à entretenir l’embrasement) des agents Fabius, BHL, Lelouch, Askolovich, Toussaint, etc.
            L’attention portée à cette question n’est pas dénuée d’intérêt pour l’avenir. On parle volontiers du « bourreau » Assad sur ce site, alors qu’on s’apprête à élire triomphalement le pire des pires, Alain Juppé, un criminel endurci.
            Très bon article

          • JMBerniolles 1er mars 2016 14:15
            @Layly Victor

            Merci Victor.

            Oui cela m’amène à préciser ma pensée exprimée maladroitement à propos d’Israël.

            Ce que je disais se limitait exclusivement au contexte militaire actuel.
            Il y a un pacte de non agression entre la Russie et Israël
            Celui-ci abandonne pour un temps son soutien militaire (par des frappes aériennes surtout) à Al Qaeda, contre le fait que la Russie empêche l’Iran et le Hezbollah d’armer les palestiniens des zones occupées. Mais le Mossad est tout de même très actif.

            Autrement sur le fond, bien entendu le rôle d’Israël est fondamental dans le région.
            Il n’y a pas de paix possible au Moyen Orient sans accord avec les palestiniens, non seulement pour un état viable, mais pour une entente sur l’exploitation de ce qui, globalement au niveau des ressources et autres, constitue un même pays.



          • De toutes façon, nous et les français avec le pétrole ce n’est pas notre tasse de thé, l’on a toujours ratée les marches historiques.

            En ce qui concerne Herrarrogante, il est visible que son destin est celer avec l’Arabie Saoudite , la prochaine erreur grave c’est la chasse d’eau.... !


            • sirocco sirocco 27 février 2016 22:30

              @ l’auteur

              Il est pour le moins curieux que dans votre analyse des aspects militaires de la Syrie, vous ne mentionniez pas Israël. Comme si cet Etat n’avait jamais contribué (directement ou indirectement) à l’évolution de la situation syrienne... Comme s’il était vraiment indifférent à la guerre qui s’y déroule et n’était animé d’aucune visée politique dans la région... 


              • JMBerniolles 27 février 2016 23:38
                @sirocco

                Oui vous avez raison, mais le rôle d’Israël n’est ni central, ni décisif.

                Le propos de l’article est plutôt de situer l’impact du conflit syrien dans l’émergence d’un nouveau monde.

              • wesson wesson 28 février 2016 02:31

                @sirocco
                même si Israël a bel et bien participé à la curée en 2012 et 2013 semble avoir été le premier à prendre conscience du danger réel que représenterait pour eux un effondrement de l’état Syrien. Pour le coup, ils auraient à la fois l’OEI et Al Qaeda en contact direct avec leur « territoire » (je le mets entre guillemet car le Golan n’est jusqu’à nouvel ordre pas à eux). Une pouponnière à Djihadiste dont la méthode de combat consiste à s’installer dans les quartiers de villes les plus peuplées et à bombarder la population civile depuis là, c’est un truc que les gros chars de Tsahal auraient bien du mal à gérer.


                Bref, Israël ne fait actuellement rien qui ne puisse gêner le gouvernement Russe ou même Syrien, et ne soigne même plus les rebelles et autres combattants, ce qui d’ailleurs est assez logique, les frappes Russes se concentrant plutôt vers la zone Nord, dans le but de couper la ligne de ravitaillement depuis la Turquie.

                Donc effectivement, aujourd’hui Israël s’est retiré du conflit, et a adopté une position neutre prudente, y compris au niveau du Hezbollah. 

                A noter que la Jordanie, qui a participé également très activement à la tentative de renversement d’Assad s’est elle aussi retirée du jeu : ils ont découvert que chez eux aussi, les réfugiés Syriens ça déstabilisait le pays. 

              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 11:16

                @porcinet
                Israël a toujours été opportuniste. Lors de sa création il était lié à l’ URSS, puis il s’est tourné vers la France pour le nucléaire, puis vers les USA.
                Israël a toujours préféré Daesh à Assad, à cause du Hezbollah libanais, qui soutient la Syrie.
                Mais il est en train de signer un accord de libre échange... avec la Russie.


              • sirocco sirocco 28 février 2016 12:09

                @wesson

                Contrairement à vous, je pense qu’Israël participe activement au démembrement de la Syrie et fera partie des charognards qui s’octroieront un morceau du gâteau (le Golan au minimum, mais certainement beaucoup plus) si c’est ce funeste dénouement qui doit s’imposer.

                .

                Son retrait de la guerre en Syrie est vraiment très très très récent. Il y a peu, ses avions bombardaient encore les infrastructures utilisées par l’armée syrienne et surtout les positions du Hezbollah, ce dont nos merdias ne parlent évidemment pas.

                .

                Israël soutient (avec les USA, bien sûr) la création d’un Etat kurde, car cela participe au dépeçage de la Syrie. Quant à son traité commercial avec la Russie, attendons de voir ce que cela deviendra mais de toute façon les affaires n’empêchent pas les manoeuvres militaro-politiques.



              • ERIC PINZELLI ERIC PINZELLI 28 février 2016 20:40

                @sirocco
                Tout est dit, effectivement comment éviter de parler du rôle central d’Israël dans la crise syrienne comme dans la crise irakienne auparavant ? Assez d’auto-censure à ce sujet !



              • Layly Victor Layly Victor 1er mars 2016 10:22

                @JMBerniolles
                Le rôle d’’Israêl n’est ni central ni décisif.

                C’est toi qui le dis

                Je ne vois pas comment ce rôle ne serait pas central et décisif, alors que c’est le principal allié de l’Arabie Saoudite dans la région.

                Au contraire, aucune paix durable n’est envisageable au proche Orient tant qu’Israël n’adoptera pas une politique de respect de ses voisins.

              • Pierre Pierre 1er mars 2016 13:30

                @Layly Victor
                Je me permets de dire mon avis sur ce sujet. De 2001 à 2005, Israël a misé sur une éviction de Bachar al-Assad de Damas et sur une prise du pouvoir par des rebelles soutenus les Saoudiens. Les Israéliens n’avaient rien à craindre vu que l’Arabie saoudite est un allié objectif d’Israël.

                Avec l’intervention russe, le vent a changé de sens et le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir devient une possibilité voire même presque une certitude. Israël adopte une attitude en conformité avec cette nouvelle donne et recentre son attention sur le Hezbollah. Je pense que les Russes ont assuré Israël qu’il n’y aura pas de conséquences fâcheuses pour eux si Bachar al-Assad reste au pouvoir. 

              • JMBerniolles 1er mars 2016 14:18
                @Pierre

                Pleinement d’accord avec cette analyse. Comme je l’ai précisé plus haut, il y a un accord de non agression entre Israël et les russes.

              • alinea alinea 27 février 2016 22:57

                C’est toujours un grand plaisir de lire l’intelligence synthétique.
                On nous a brandi le gaz comme prétexte, oui prétexte ; m’est soudain revenu à l’esprit que les eaux grecques regorgeaient de gaz !
                Il s’agit bien d’impérialisme, primaire dirais-je, sans plus de raisons que régner.
                La « neutralité » (peut-être) d’Israël doit pouvoir se justifier à cause de ses liens avec la Russie ; nombreux juifs israéliens sont russes ! Mais on oublie souvent de dire qu’Israël était le premier à acheter le gaz syrien volé par DAECH. Et des bruits ont couru que leurs positions étaient excellentes pour abattre l’avion russe.( pas de nouvelles ?)
                Le Moyen Orient est un artifice occidental depuis longtemps ; rien n’est éternel, mais l’artifice est éphémère, l’heure est peut-être venue ; bientôt quarante années de guerres incessantes, normal qu’ils aient du mal à encore nous les faire gober !
                J’ignorais que Juppé était mouillé à ce point ! S’ils ont Clinton et que nous avons Juppé, ma foi...


                • JMBerniolles 27 février 2016 23:33
                  @alinea

                  Merci beaucoup pour ce commentaire et ses précisions..

                  Effectivement je n’ai pas développé les aspects liés au rôle d’Israël.
                  Il est clair qu’avant l’intervention russe, les israéliens ont soutenu Al Nostra, en soignant ses blessés, ce qui est officiel, et en intervenant militairement avec leur aviation pour tirer les combattants d’Al Nostra de mauvais pas.

                  Quand les russes ont conçu leur intervention militaire, Netanyahou s’est précipité à Moscou, avec un responsable militaire, sûrement pour conclure un accord de non agression. Ce que l’on constate en ce moment.

                  Il est clair que les israéliens sont inquiets de la possibilité d’armement des palestiniens des zones occupées.

                  Comme vous le dites Moscou ne veut pas la destruction d’Israël.

                  Il est évident que la montée en puissance du croissant chiite avec une armée modernisée et des combattants aguerris ne peut qu’inquiéter Israël. Tôt ou tard les syriens chercheront à récupérer le Golan occupé.




                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 10:53

                  @alinea
                  « Les eaux grecques regorgent de gaz », qui auraient largement remboursé la dette grecque.

                  Hélas, la Compagnie américaine Noble Energy a mis le grappin dessus : 20% pour la Turquie, 20% pour la Grèce, et 60% pour elle...
                  Article furieux de Marie Caroline Porteu sur ce scandale.


                  PS : Un hasard sûrement, Bill Clinton est lobbyiste de Noble Energy. Comme le monde est petit dans certaines sphères... « Tensions énergétiques en Mer Egée »

                • JMBerniolles 28 février 2016 11:08
                  @Fifi Brind_acier

                  Oui, je pense que cet été Tsipras s’est vu menacé, y compris physiquement, par les américains qui défendent en Grèce ce type d’intérêts et également un élément fondamental de leur stratégie militaire dans la région.

                  Ce sont ces menaces, plutôt que les pressions de l’UE qui lui ont fait peur. Il est incontestable qu’il a opéré une volte face qui a pris de cours Varoufakis par exemple.

                  Le résultat est une Grèce vendue à la découpe et quasi colonisée. Mais si l’on regarde de plus près la situation de la France n’est ce pas la même chose ?

                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 11:24

                  @JMBerniolles
                  Les ressources énergétiques ne sont pas la seule raison.
                  La Grèce est pour l’ OTAN un porte avion en Méditerranée...
                  Base de l’ OTAN de Souda Bay


                  Et les USA ont prévu une nouvelle base pour l’ OTAN.

                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 11:25

                  @JMBerniolles
                  En France ce sera la même chose, c’est le FMI qui mène la danse pareillement.


                • alinea alinea 28 février 2016 12:16

                  @Fifi Brind_acier
                  Ne serait-ce que l’UE doit manquer de compagnies pétrolières ! Vous avez dit Union ?


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 12:30

                  @alinea
                  Les USA n’ont pas d’amis, ils n’ont que des vassaux...
                  Pour reconquérir le marché iranien ( 80 millions d’habitants), et y placer leurs voitures, les USA ont pendant 2 ans viré Peugeot & Renault du marché iranien, d’où les problèmes financiers rencontrés par Peugeot après cela.


                • JC_Lavau JC_Lavau 27 février 2016 23:09

                  Autres sources proches du terrain :
                  Al manar : http://www.almanar.com.lb/english/seccatpage.php?frid=23&seccatid=20
                  Al Masdar : http://www.almasdarnews.com/
                  Le ministère russe de la défense :
                  http://eng.mil.ru/en/news_page/


                  • JMBerniolles 27 février 2016 23:39
                    @JC_Lavau

                    Oui merci

                  • Une formule de clôture de conte finie par cette formule , ; il est rôtie bouillie cuit notre cher Herr Arrogant .


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 21:30

                      @A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto

                      « Sale temps pour le Sultan ! »


                    • franc 29 février 2016 18:52

                      @Fifi Brind_acier

                      bien trouvé l’expression :

                      « sale temps pour le sultan ! »


                    • wesson wesson 27 février 2016 23:27

                      Même si je n’adhère pas à tout votre propos, j’ai trouvé votre article très intéressant et apporte un point de vue nouveau.


                      En particulier, vous citez cet article du Boston Globe, dont vous ne donnez hélas pas la source, ce à quoi je me propose de remédier.

                      Le Boston Globe, ce n’est pas la feuille de chou alternative qualifié de conspirationniste, mais bel et bien une pièce importante du mass média Américain. Et cet article est une rareté. ça fait des années que je n’ai rien vu de tel dans la presse internationale.

                      Dès l’introduction, on est dans le lourd :

                      « COVERAGE OF the Syrian war will be remembered as one of the most shameful episodes in the history of the American press. Reporting about carnage in the ancient city of Aleppo is the latest reason why. »

                      On se rappellera de la couverture de la guerre en Syrie comme l’un des épisode les plus honteux de l’histoire de la presse Américaine. Et les récits sur les carnages dans l’ancienne cité d’Alep en sont l’illustration la plus récente.

                      La suite est dans le même ton, avec une étonnante lucidité et franchise sur ce que la presse est devenue :

                      Under intense financial pressure, most American newspapers, magazines, and broadcast networks have drastically reduced their corps of foreign correspondents. Much important news about the world now comes from reporters based in Washington. In that environment, access and credibility depend on acceptance of official paradigms. Reporters who cover Syria check with the Pentagon, the State Department, the White House, and think tank “experts.” After a spin on that soiled carousel, they feel they have covered all sides of the story. This form of stenography produces the pabulum that passes for news about Syria.

                      Sous intense pression financière, la plupart des journaux Américains, des magazines et des télévisions ont drastiquement réduit le nombre de leur correspondants à l’étrangers. Les actualités internationales les plus importantes viennent maintenant de reporters basés à Washington. Dans cet environnement, l’accès aux informations et à la crédibilité dépendent de l’acceptation de la parole officielle. Les journalistes qui couvrent la Syrie authentifient leurs informations avec le pentagone, le département d’état, la maison blanche et les « experts » de think tank. Après avoir fait le tour de ce sale manège, ils ont l’impression d’avoir toutes les facettes de l’histoire. Cette forme de sténographie produit les légendes qui passent pour de l’information sur la Syrie

                      et un petit dernier extrait pour la route :

                      Inevitably, this kind of disinformation has bled into the American presidential campaign. At the recent debate in Milwaukee, Hillary Clinton claimed that United Nations peace efforts in Syria were based on “an agreement I negotiated in June of 2012 in Geneva.” The precise opposite is true. In 2012 Secretary of State Clinton joined Turkey, Saudi Arabia, and Israel in a successful effort to kill Kofi Annan’s UN peace plan because it would have accommodated Iran and kept Assad in power, at least temporarily. No one on the Milwaukee stage knew enough to challenge her.

                      Inévitablement, cette forme de désinformation a débordé sur la campagne présidentielle Américaine. Au dernier débat dans le Milwaukee, Hillary Clinton a prétendu que les efforts de paix de l’ONU en Syrie étaient basés sur « un accord que j’ai négocié en Juin 2012 à Genève ». C’est l’exact contraire qui est vrai. En 2012, la secrétaire d’était Clinton s’est joint à la Turquie, à l’Arabie Saoudite et à Israël dans un effort couronné de succès, pour tuer le plan de paix de Kofi Annan car il ménageait l’Iran et aurait conservé Assad au pouvoir au moins temporairement. Pas un journaliste sur cette scène du Milwaukee n’en savait assez sur le sujet pour corriger cela.

                      Voilà, l’article vaut vraiment le coup pour une fois. Quand j’ai lu ça, j’ai cru tomber de ma chaise.

                      A quoi reconnait-on que les Russes ont réussi une opération : lorsque la presse change de ton, et commence à parler d’elle même avec franchise. Que l’on se rassure : ça ne dure qu’un temps, et la presse redevient très vite comme d’habitude, c’est à dire foncièrement malhonnête.

                      • JMBerniolles 27 février 2016 23:51
                        @wesson

                        Merci pour ces précisions qui sont très intéressantes.

                        Elle montre aussi que les américains sont capables d’avoir des accès de franchise.

                        Robert Kennedy junior dans son article sur les méfaits de la CIA dans l’après guerre (WW II) s’est appuyé sur un dossier déclassifié. Aux USA il est possible de demander la déclassification de rapports et dossiers secrets et de l’obtenir.

                        Vous pensez qu’en France il serait possible d’obtenir le dossier de l’utilisation par Mitterrand, par exemple, des fonds secrets de l’Elysée ?


                        Est ce que vous imaginez une telle autocritique dans nos médias ?



                      • wesson wesson 28 février 2016 00:28

                        @JMBerniolles


                        A votre première question, je répondrait qu’il ne faut pas croire qu’il y ait quelque part plus de facilité à obtenir des documents officiels potentiellement sensibles. 
                        Exemple : voici ce que l’Europe a donné lorsque on lui a demandé de rendre compte des discussions de la commission avec le lobby du tabac. Et pourtant, la transparence, le droit à l’information et tout et tout, c’est bel et bien inscrit dans leurs règles. Mais quand ça les emmerdent, ils s’en foutent. C’est pareil partout, en France comme aux USA comme en Europe.

                        A la seconde question, je réponds sans hésiter non
                        Je peux me baser sur l’exemple historique de la couverture médiatique de la chute de Caucescu en Roumanie. Non seulement la presse avait été en dessous de tout, en annonçant un nombre de mort ridiculement élevé (jusqu’à 70.000 morts pour Timisoara, en réalité 93, et moins de 1000 pour l’ensemble du pays). Mais elle était allé encore plus loin dans l’immonde, prêtant à Caucescu un comportement de vampire « se faisant changer tout le sang une fois par semaine grâce à du sang prélevé sur des opposants, pour soigner sa leucémie » oui oui, ils ont osé écrire ça.

                        Ont-ils fait amende honorable après ? pas vraiment.

                        Guillaume Durand «  Le bilan est satisfaisant professionnellement. Si les éditorialistes assis dans leurs fauteuils cherchent la bagarre, ils vont l’avoir. » (L’Evénement du jeudi, 15/3/1990)

                        Jacques Julliard (répondant à une critique sur cette couverture calamiteuse) « Nous n’avons que faire, je le dis hautement, de ces réquisitoires de procureurs et de pions ; de ces tonitruants discours de tranche-montagnes, entrecoupés des gémissements de tous les déçus de l’Histoire. Nous sommes de bonne volonté. Mais si l’on nous cherche, on nous trouvera. »(Le Nouvel Observateur, 20/4/2000)

                        Entre temps, la crédibilité de la presse n’as fait que s’empirer.

                      • Pere Plexe Pere Plexe 28 février 2016 12:02

                        @wesson

                        L’article du Boston Globe est effectivement sidérant.
                        Autant que le reportage de Samah Soula.
                        Dans les deux cas ils marquent la fin de la propagande officielle, reprenant des informations jusque là diffusés par des médias dédaigneusement qualifiés de complotistes.
                        Si je suis d’accord avec votre « A quoi reconnait-on que les Russes ont réussi une opération : lorsque la presse change de ton, » je le suis moins avec « et commence à parler d’elle même avec franchise ».
                        On assiste là à une préparation de l’opinion publique à des revirements des politiques Françaises et US en Syrie.
                        Revirements difficilement explicable avec l’histoire relatée par nos médias.
                        Il faut donc revoir la copie.
                        On reste dans la propagande.Simplement ce n’est plus la meme que celle d’hier. 

                      • Pierre Pierre 28 février 2016 06:51

                        Bonjour JMBerniolles,

                        C’est évidement un très bon article comme on devrait en lire dans les médias traditionnels si leurs journalistes voulaient bien se donner la peine de faire leur métier de façon déontologique.
                        - « Un porte avion américain avait été survolé par un avion russe qui avait annihilé toutes ses défenses électroniques. » Je ne suis pas du tout au courant de cet épisode. Vous ne confondez avec avec les destroyers USS Donald Cook et USS Ross en Mer Noire ? (lien)
                        - A propos de Palmyre, il est bon de rappeler que la cité antique patiemment reconstruite par les archéologues a été détruite et, chose peu connue, elle a vu ses vieilles pierres vendues grâce au trafic des antiquités dont, une fois de plus, la Turquie est complice. (lien)
                        - Sauf erreur de ma part, le 4+1 comprend la Syrie, l’Iran, l’Irak, la Russie + le Hezbollah.


                        • JMBerniolles 28 février 2016 10:58
                          @Pierre

                          Merci pour votre commentaire.

                          Oui vous avez raison, les faits ont été largement rapportés et sont incontestables, ce qui m’a conduit à être un peu approximatif. En fait à la suite de cela les USA ont redéployé leur flotte, pour employer une formule diplomatique.

                          Non, les quatre sont La Russie, l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Cela fait allusion à un commandement militaire quasi intégré, des fournitures d’armes modernes, tout cela s’inscrivant dans des accords politiques au plus haut niveau. Irak est un peu à part. Il y a bien une coordination, principalement pour la mise en commun des informations, mais il n’y a pas le même niveau d’accords militaire et politique. Pour ce qui à trait à l’armement, l’Irak tente toujours d’obtenir des américains du matériel opérationnel et achète des armes aux russes. Il ne faut pas oublier que ce sont les américains qui ont mis en place les responsables irakiens, Al Maliki d’abord, qui a fini par être évincé, et qui ont sans doute un certain contrôle sur les remplaçants.
                          Le Plus 1 est constitués par les Kurdes syriens. Egalement soutenus par les américains.
                          On touche là une petite partie de la grande complexité de la donne générale au Moyen Orient, ou l’on voit aussi une alliance Israël/Arabie saoudite, qui a une base logique mais pourrait sembler contre nature, le jeu multi cartes de l’Egypte,.... On peut faire une carte de la distribution de fonds de l"Arabie saoudite à des pays qu’ils veulent soudoyer et qui révèle une partie de son influence mondiale, avec ceux qui participent à sa coalition militaire. 
                          Il est vraisemblable que s’il s’agissait de réellement entrer en guerre avec la Syrie et ses alliés, on ne retrouverait pas le même nombre de participants.

                        • JMBerniolles 28 février 2016 17:38
                          @roman_garev

                          Comme vous le dites à Bagdad il ne s’agit que d’un centre d’informations militaires.

                          Avec les quatre + 1 (donc les cités plus les kurdes intégrés récemment) il est question d’un commandement militaire intégré et avec les kurdes c’est sans doute une simple coordination militaire.

                          l’Irak n’a pas demandé l’aide de la Russie, et entretient des relations ambigües avec les USA. C’est du au fait qu’il y a une grande corruption dans l’appareil d’état et les représentants à l’assemblée, ainsi que des scissions religieuses dans la population.

                          Avant l’invasion de Daesh en Irak, il faut se rappeler que l’on avait l’atroce bilan de 1000 morts par mois régulièrement dans des attentats qui visaient avant tout les chiites.


                        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 21:24

                          @Pierre
                          Selon les informations dont je dispose, ce sont deux faits différents :

                          - En 2013, la marine américaine, au large des côtes syriennes, qui a voulu tester les radars syriens qu’elle n’arrivait pas à localiser, elle a lancé deux missiles, c’est la Russie qui a donné l ’information. CF « Syrie, Echec et Obamat ».


                          - Le Donald Cook déconnecté, c’est en Mer Noire et en 2014.

                        • Anthrax 29 février 2016 18:36

                          @Pierre
                          M. Berniolles fait allusion à un simulacre d’approche de 2 chasseurs russes sur le porte-avion USS RONALD REAGAN le 27/10/2015 dans les eaux internationales au nord de la Corée du Sud. Ils ont été repéré à moins d’un mile nautique du bâtiment, à 500 pieds au dessus de l’eau. La presse US a parlé de bombardier TU 142, ce qui m’étonnerait un peu, ce sont de gros machins pas à l’aise à des altitudes aussi basses et qui se repèrent de loin. Mais ça laisse songeur sur la capacité de veille électronique de l’US Navy, surtout après la claque subie par le Donald Cook en 2014 : 12 passages d’un SU 24 en mode attaque sur la corvette et toutes les électroniques de l’Américain éteintes !


                        • devphil30 devphil30 28 février 2016 07:37

                          Excellent article qui remet les faits dans leur contexte en présentant la réalité des jeux de pouvoir et d’influence des occidentaux.


                          Philippe

                          • Le p’tit Charles 28 février 2016 08:17

                            ++++++++++++

                            Les USA jouent la carte de la Turquie pour contrer la Russie..en espérant une faute de Poutine en attaquant Erdogan...le plus lamentable est chez nous avec les « Enfoirés » du PS collabos...Les « FOUS » de dieu de l’Amérique devront en répondre pour avoir mis la chaos dans la région.. !

                            • JMDelatinne 28 février 2016 13:01

                              @JMBerniolles Merci pour votre article. Je colle aussi un lien pour vous. Vous devez certainement en connaître le contenu mais comme vous n’y faite pas référence dans votre article, je l’ajoute à ce fil déjà très riche. J’ai aussi l’une ou l’autre questions...

                              http://mobile.nytimes.com/2016/01/24/world/middleeast/us-relies-heavily-on-saudi-money-to-support-syrian-rebels.html?referer=&_r=0

                              Le 23 janvier 2016 est paru dans le NY Times un article révélant le nom de code (Timber Sycamore) de la guerre secrète d’ingérence menée par les US et conduite par la CIA d’abord en Iraq et puis en Syrie depuis plusieurs années.

                              Même si, sur ce fil, la plupart d’entre nous subodorions les US impliqués, chacun mesure aussi ce qu’implique à tous les niveaux l’officialisation d’une telle information auprès de l’opinion public...

                              Les US y ont-ils ete forcé ? C’est probable... À moins que, comme votre article le suggère, l’opinion se divise aux US et que la parution de cet article soit le fait d’un courant cherchant à infléchir la ligne des neocons. Dans ce cas alors, et si cette explication est la bonne, on reste rêveur ici en pensant aux nombres d’accords et coups de téléphone secrets en janvier 2016 entre les differentes parties avant que soit intimé aux 2 journalistes américains de ’’révéler’’ à l’opinion une partie de la vérité sur la natute réelle de la politique étrangère d’ingérence et de manipulation menée par leur pays au Moyen-Orient.

                              Mais bref, en dehors du fait que vous auriez pu aussi vous servir de cet exemple très récent pour appuyer votre article, notamment à propos de l’aspect ’’changement en cours de l’opinion aux US’’, un autre élément lié à la diffusion du contenu de cet article du NYT le rapproche encore d’un autre point que vous abordez et qui concerne la façon dont sont contrôlées les informations et leurs diffusions ici en Europe. En effet, vous citez directement l’AFP et l’agence Reuters. Vous affirmez que celles-ci jouent un rôle clef (pas toujours seules) dans la manière dont sont choisis et traités les sujets (sur la Syrie). C’est très intéressant... Pourriez-vous développer en réponse ou dans un prochain article ce point précis concernant le rôle et la façon de fonctiomner de ces agences ?

                              Pour ma part, voici quelques faits observés. Le 23 et 24 janvier, la révélation du NYT était traduite en français et etait disponible (grâce à internet) pour le public francophone sur plusieurs sites d’information alternatifs. Le 25 janvier, elle l’était dailleurs sur celui-ci... Ensuite et durant une semaine, on revit, de jour en jour, l’info se diffuser et être reprise sur d’autres sites, mais à mesure que les jours passaient, plus faiblement. Après deux semaines, l’info était ’’morte’’, périmée et le ’’buzz’’ qu’elle aurait du faire, n’a jamais eut lieu. Pourquoi ?

                              L’information ne fut JAMAIS reprise par un médià européen mainstream (Presse, Radio et TV). Ceci, malgré toutes les conditions que cette information présentait objectivement pour le devenir (niveau d’intérêt, sûreté de la source, actualité brûlante dans laquelle elle s’inscrivait). NB. J’affirme cela sur base d’une veille de l’information d’un mois effectuée en recherchant les référencements de l’information sur Internet, en utilisant notamment Google, en partant du postulat que tout média actuel (Presse, TV et Radio) double sur son site, dans ses pages internets, les infos clefs diffusées). 

                              L’Omerta de la presse européenne- je crois le terme adapté - fut à ce point uniformément respectée au sujet de ’’ Timber Sycamore’’, politiqiement à droite comme à gauche et dans tous les pays en Europe, que l’information n’à jamais atteint le grand public. C’est tout à fait impressionnant...

                              Celui-ci aurait pourtant été très intéressé d’apprendre qu’au moment ou des millions de réfugiés syriens cherchent une place d’accueil dans nos pays, les services secrets de leur plus grand allié provoquait ce grand exode... Ainsi et visiblement, il y a des choses que nos médias, même passés maîtres dans l’art de nous desinformer, ne peuvent visiblement pas faire... D’où pour moi : le blackout de l’information en Europe ..

                              Son efficacite m’a surpris et m’impressionne encore. Je me demande comment quelque chose de pareil est possible très pratiquement.

                              Cette expérience aboutit forcément à un sentiment qu’il existe un contrôle global des médias aujourd’hui en europe...

                              Mais ce genre de conclusion est à avancer avec prudence. Car d’autres explications peuvent être trouvées... Par exemple, l’alignement ’’moutonnier’’ des organes de presse nationaux sur les grandes agences comme l’AFP et Reuters en est une. L’auto censure des journalistes en est une autre. La troisième, qui n’est pas la plus sympathique, est que nous soyons EN GUERRE et que l’on en dise rien à l’opinion publique... Dans le passé, ce ne fut que par temps de guerre que le niveau de blackout de la presse fut tellement homogène et accepté sans contestation par l’opinion...

                              Qu’en pensez vous ?

                              Merci pour vos réponses éventuelles.

                              Cordialement.

                              Envoyé depuis mon appareil Samsung


                              • JMBerniolles 28 février 2016 17:23
                                @JMDelatinne

                                Merci beaucoup pour votre long commentaire et les précisions et informations qu’il contient.

                                Cela m’amène d’abord à préciser ma philosophie personnelle d’auteur d’analyses et d’articles notamment sur ce site (j’avais aussi un Blog qui a été « archivé » par l’hébergeur à la suite de pressions sans doute de la mouvance sioniste).

                                * Je n’écris pas beaucoup d’articles parce que j’estime qu’il faut atteindre un certain niveau de qualité par respect pour les lecteurs qui sont ici des gens informés et qui réfléchissent.

                                * Je ne fais pas des articles « fermés », parce que je ne m’estime pas détenteur de la vérité. Et parce que les commentaires amènent souvent développements et précisions. Et corrections aussi d’ailleurs.

                                * Sur cet article il y a évidemment énormément de points à développer. Mais en le faisant on risque de perdre le fil et l’essentiel. Par exemple, ici, j’ai peut-être eu le tort de trop détailler l’affaire du meurtre de Robert Kennedy qui est un peu loin du sujet.

                                Pour essayer de répondre à vos questions je ferai référence à un article d’un Professeur américain, le Prof Engdahl, qui a fait une analyse des évènements qui sont sur le devant de la scène mondiale,- les guerres et les manifestations d’orientations politiques aux USA (celles-ci paraissant souvent confuses et contradictoires)- à partir de grands préceptes du patrimoine intellectuel de l’humanité.
                                Avec Sun Tzu pour l’art de la guerre et Machiavel pour la politique.

                                Je ne vais pas détailler, mais ce qui l’amène à avoir cette profondeur de réflexion est la constatation que le monde, occidental du moins, est dirigé par une très faible minorité de personnes qui n’ont même pas le pouvoir direct et qui doivent aussi composer avec des lobbies et multinationales très puissants. Comme pour faire prévaloir leur puissance et leur intérêt il leur faut faire la guerre aux peuples ou les asservir, il faut tout simplement qu’ils soient très forts.

                                Disposant du pouvoir de la finance, ils achètent les dirigeants, ( chez les dirigeants politiques la corruption et le carrièrisme sont maintenant généralisés) ou sont parfois directement représentés lorsqu’un ancien de Goldman Sachs devient premier ministre, dirigeant de la BCE.... Ils ont aussi ciblés deux domaines à impérativement dominer, l’information et l’éducation.

                                Pour l’éducation, il y a eu par exemple un sommet européen à Lisbonne en 2000, où l’on a décidé de réduire l’enseignement à sa plus simple expression afin de faire des gens exploitables, mais privés de culture et de bases personnelles pour la réflexion.

                                L’information est passée totalement dans leurs mains à travers les grands groupes de presse, la prise en main directe de grands titres comme Libé et Le Monde, .... et l’achat de journalistes, d’experts, de philosophes ..... En France le pouvoir encadre strictement l’information.

                                La référence à Machiavel est relative au fait que tout cela nous apparaît comme une réalité fluctuante, parfois contradictoire, mais derrière il y a une pensée et une action cohérente.






                              • JMDelatinne 28 février 2016 19:37

                                @JMBerniolles

                                Merci bcp pour votre réponse.

                                Après le travail qu’il vous a fallut pour préparer cet excellent article, j’admire votre force de travail et en particulier le temps pris pour répondre aux questions qui vous sont posées par chacun de nous. J’espère que demain est un jour de repos pour vous. smiley

                                Merci également d’avoir pris la peine de mettre l’accent sur l’esprit et les valeurs que vous mettez dans ce travail d’auteur. C’est important... On l’oublie parfois, mais nous écrivons tous dans un état d’esprit donné, animés par certaines valeurs et en poursuivant des buts probablement distincts. À ce propos, je suis en accord complet avec ce que vous écrivez sous vos 3 *.

                                Je ne vous prive pas plus longtemps du temps nécessaire et bien mérité pour vous reposer un peu.

                                Au plaisir de vous lire. Cordialement.


                              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 21:35

                                @JMDelatinne
                                La traduction de l’article a été publiée sur le site « les Crises ».
                                Et sur Agoravox, et sans doute ailleurs sur Internet, ce qui veut dire qu’il a circulé quand même.


                              • JMDelatinne 28 février 2016 22:46

                                @Fifi Brind_acier

                                L’article à circulé bien sûr grâce à Internet et les sites indépendants, et vous conviendrez que ce n’est pas ’’normal’’ compte tenu de la nature et de l’importance de cette information....

                                Pour me résumer, les deux questions qui se posent et que je garde sont : 1. Pourquoi l’info n’a pas été reprise par les médias mainstream européens (elle n’a pas fait la ’une’ du 20h, pas plus la première ni la dernière du Monde ou du Figaro) ?Alors qu’ OBJECTIVEMENT cette info avait toutes les qualites pour être reprise, elle nest pas passée !

                                2. Comment le ’’filtre’’ a-t-il si bien fonctionné (simultanément partout en Europe et de manière aussi homogène) ?

                                Ainsi, je me suis imaginé sans Internet ou de quoi me procurer le NYT dans sa version papier, dans un tel cas cette info n’existait plus pour moi...


                              • Anthrax 29 février 2016 17:39

                                @JMDelatinne
                                L’article a fait ce matin l’objet de la revue de presse sur Europe 1 (media main stream s’il en est), chroniqué le 27/02 sur Die Welt (200 000 de tirage), Telepolis, grand media internet allemand en a parlé la semaine dernière, je te l’accorde, on ne trouve pas Le Parisien ni BFM TV...


                              • JMDelatinne 2 mars 2016 17:20

                                @Anthrax

                                Merci pour ta réponse et cette précision (mise a jour) que tu apportes à ce que j’écrivais ; j’en tiens compte et je requalifie dans la foulée mon premier commentaire et parlerai, à un mois, de blackout ’presque total’ (et non complet) de la part des médias mainstream.

                                Tu as raison, il y a une nuance.

                                Et La question ainsi se déplace sensiblement... Sans pour cela rétirer la pertinence des questions que j’ai sur le fonctionnement actuel de nos médias ici en Europe... En effet, on est en droit de s’étonner et de se questionner lorsque, mystérieusement, un alignement tel se produit entre tous les médias, cela, indépendamment du pays où de leur orientation politique. Autrement dit, je m’étonne de trouver de l’homogénéité là où, précisément et normalement, on devrait trouver de la différence, beaucoup de différence ! ... (suite)


                              • JMDelatinne 2 mars 2016 17:25

                                @Anthrax

                                (Suite) Pour l’instant, des US, d’autres révélations importantes et fracassantes du même type proviennent du camp démocrate.

                                Ainsi, les articles de Robert Kennedy Junior et de Stephen Kinzer (que hier lundi 29 mars la publication sur AV de Taïké Eilée nous rapportait) montre que cette information comme les autres est à appréhender dans le contexte pré électoral de la course pour la MaisonBlanche.

                                Cote européen, il est donc plausible, qu’en plus de l’embarras évident que les médias européens ont a présenter cette information à l’opinion (j’ai expliqué précisément pourquoi), qu’ils attendent en ce moment pour d’autres raisons :

                                1. Car en reprenant et diffusant ces paquets d’informations, il se montreraient ’’soutien’’ du camp démocrate et dans ce contexte de primaire le seraient d’ailleurs de facto. De toute évidence, soit ils ne le souhaitent pas (ou pas encore), soit, ils n’ont pas reçu ’’l’ordre’’ de se montrer comme tel. 2. ou, à l’inverse, ils ont reçu un ’feu vert’ recent, ils sont prêts à le faire et vont procéder au ’’lâchage’’ de ces informations dans les prochains jours ou dans les toutes prochaines semaines (la sortie dans Die Welt est peut être un début ?).

                                Nous le saurons de toute manière assez vite... (suite)


                              • JMDelatinne 2 mars 2016 17:32

                                @Anthrax (suite) Concernant l’article de RFK Jr, malgré l’intérêt évident des infos que l’on y trouve, je garde mes réserves compte tenu d’une série de détails qui trahissent une ’Storytelling’ d’un nouveau genre. Le genre d’histoire que l’on adapte lorsque les ficelles précédentes ne marchent plus... En clair, ce n’est parceque cette histoire nous serait racontée avec un peu plus ’’d’accent’’ de vérité ou qu’elle nous semble plus plausible, qu’elle serait plus vrai que la précédente...

                                Le passage sur les journalistes et la mauvaise qualité du travail que fournit la presse est un exemple de ce nouveau genre de story telling. Il trahit une représentation simplifiée et au final fausse et orientée du monde que l’auteur a. (...)


                              • JMDelatinne 2 mars 2016 17:34

                                @Anthrax (... suite)

                                 Le journaliste enquêteur y est en effet le ’’good boy’’  : l’éternel héros americain, effectuant un travail de ’’super reporter’’ et traquant le vrai au 4 coins du monde. Il est l’instance suprême du journal. Il est seul à décider de son(bon) sujet. Le problème d’argent serait là ou cela coincerait dans la presse( selon Robert, c’est parceque l’on n’a plus suffisament d’argent pour voyager aux 4 coins du monde, que les articles seraient devenus médiocres ou faux)... Pas un mot par contre du rôle des redacteurs en chef et des critères selon lesquels ils choisissent leur sujet, ni des groupes financiers ou de pression qui orientent la ligne editoriale... Merci Robert. Mais pour l’explication sur la presse..., on repassera ! (....)


                              • JMDelatinne 2 mars 2016 17:35

                                @Anthrax (Suite et fin)

                                La lecture sur le fond des raisons des ingérences US aux Moyen-Orient et l’explication sur le tout pétrole (plus précisément le tout pipe line) est aussi une simplification et permet à Robert de rester fidèle à sa ligne de défenseur de l’environnement et, en passant, d’écorner la réputation du très puissant lobby pétrolier, allié traditionnel du camp républicain. 


                              • JMBerniolles 2 mars 2016 20:40

                                @JMDelatinne

                                Très bonne réponse, il y a en effet d’autres motivations. Parmi celle-ci, il y avait le projet d’attaquer l’Iran, très bien documenté par Jean-Michel Vernochet.

                                Et en fait il faut plutôt parler maintenant de guerre du gaz naturelle (exploitation des sites notamment maritimes t transports par gazoducs)


                              • Pierre Pierre 2 mars 2016 22:01

                                @JMBerniolles

                                @JMDelatinne
                                C’est très lent à démarrer et je ne sais pas si cela va s’amplifier ou pas mais il commence à y avoir un son de cloche différent dans les médias traditionnels.
                                Voici ce qu’on peut lire dans Les Echos aujourd’hui. (lien)

                              • JMBerniolles 2 mars 2016 22:29
                                @Pierre

                                Merci beaucoup pour ce lien.
                                Qui suggère que cela se débloque au niveau des Nations Unis ?

                                Il y a un article de Thierry Meyssan très intéressant sur le sujet. Il décrit l’action subtile des russes (volet militaire et diplomatique) et en conclut que les russes ont réussi à convaincre Kerry de lâcher les faucons américains et de s’entendre avec les russes. Il en déduit que les jours d’Erdogan sont comptés. 

                                Il est vrai que la stratégie russe de cessation des hostilités à montrer qu’il n’y avait quasiment plus d’armée syrienne dite libre.

                                Franchement je suis étonné par la diplomatie russe....

                              • Pierre Pierre 2 mars 2016 23:06

                                @JMBerniolles
                                Je suis convaincu depuis longtemps qu’il y a une diplomatie parallèle étasunienne menée par la CIA et les faucons néocons. Je ne sais pas si Obama est impuissant à les stopper ou s’il joue au bon et au mauvais flic.

                                L’efficience de la diplomatie russe m’étonne autant que vous. Je ne m’y attendais pas. Je crois que cela tient à un homme, Sergueï Lavrov. Je crois que si quelqu’un mérite un prix Nobel de la Paix, c’est bien lui. S’il le reçoit un jour, ce sera sûrement avec John Kerry qui l’aurait peut-être moins mérité mais qui semble former un tandem efficace avec Sergueï Lavrov... pour le moment en tout cas.

                              • alinea alinea 2 mars 2016 23:39

                                @JMBerniolles
                                Moi pas du tout !
                                La diplomatie est un art qui s’appuie sur des valeurs solides et qui, défendant ses intérêts, sait qu’elle doit le faire en toute intelligence avec l’autre.
                                Elle n’est pas l’émanation d’un pourvoir égotiste pathologique qui feint et cherche à « niquer » l’autre en le flattant ou en l’achetant, mais connaît les chemins qui mènent à l’autre parce qu’elle s’appuie sur des données réelles et en connaissance profonde de soi, et de l’autre. C’est tout les Russes ça. Quelque chose qui fut occidental aussi avant la contagion de la mégalomanie.
                                Ce qui m’étonne, c’est que Kerry accède à cette intelligence et mon doute tout entier réside en cette capacité des occidentaux à feindre et leur incapacité à considérer l’autre.
                                Ma certitude cependant est que les Russes ont ce doute aussi mais qu’ils savent qu’il n’y a pas d’autre chemin.


                              • JC_Lavau JC_Lavau 3 mars 2016 11:33

                                @JMBerniolles. Voici déjà plus de cinquante ans (soixante ans ?) que feu André Tunc, professeur de droit international et surtout de droit américain, nous certifiait que les russes avaient des diplomates de grande valeur. J’ai oublié depuis en quelles circonstances il leur a été confronté, je suis certain que que ce fut à Genève (peut-être aussi en Autriche ? A New York ?).


                              • knail knail 5 mars 2016 19:32

                                @JMDelatinne

                                Votre question sur le fonctionnement et la liberté des média non soumis à une censure directe trouve de mon point de vue plus réponse dans la littérature, la philosophie, la psychologie, ou encore dans les travaux réalisés sur cette question précise par Noam Chomsky dans sa « Fabrique du consentement » que dans la panoplie du marionnettiste tireur de ficelles. Même si le résultat y ressemble étrangement, même si les dîners du Siècle à l’Automobile Club de France ou ceux du Cercle de Lorraine, font furieusement penser aux coulisses de notre Grand Théâtre.

                                Ou, comment les intentions de la têtes provoquent de proche en proche le garde-à-vous du corps entier ! Ainsi va la nature humaine.

                                Il est bien rare dans l’histoire, constatez le, que le corps s’autonomise de la tête. Et dans ces rares épisodes, les mouvements désordonnés sont bien souvent, sinon toujours, finalement rassemblés par la nouvelle tête qui pointe. Le reste du corps suit . Bon an mal an. C’est donc bien la tête qu’il faut observer et viser, parce que c’est d’elle que le reste découlera presque par nécessité, presque par loi naturelle.

                                Evidemment, j’en conviens aussi, le corps a une certaine influence sur la tête. Sinon, je ne perdrais pas mon temps à lire la presse alternative et à écrire de temps à autre un commentaire. La tête qui dirige l’essentiel est tout de même en interaction avec le corps, et c’est pourquoi l’information et sa circulation honnête est essentielle. Mais une fois informé quid… ? Je ne sais. Mais c’est une base. Peut être le corps contamine-t-il en quelque sorte la tête, comme la tête le dirige... ?

                                Pour être entouré de nombreux journalistes « systèmes » tant au niveau familial qu’amical, journalistes plutôt progressistes, sans intérêts partisans marqué à défendre, sinon leur modeste gagne pain et leur sentiment d’œuvrer sérieusement et même passionnément, ce type de question que vous posez, et que je me retiens rarement de leur poser tant elle est aiguë aujourd’hui, jette un tel trouble que j’ai parfois l’impression, en ces occasions, de voir renaître de leurs cendres les affres de l’affaire Dreyfus.Tout dernièrement faisant référence à Chomsky à l’un d’entre eux, loin d’être le dernier des idiots, il me répondit, vertement, les yeux injectés de colère, en perdant sa gentillesse habituelle, que tout cela lui semblait normal et la moindre des choses. Dans un milieu donné, selon lui, cela s’appelle faire preuve « de politesse ». Ce serait donc par une certaine forme de « politesse », forme d’être ensemble, que le journaliste lambda (je parle bien de ceux là uniquement parce que ce sont les seuls que je connais) ressentirait les sujets et la façon dont il est correct de les traiter, en toute bonne conscience... Nous étions donc ’’d’accord’’, et j’ai arrêté ce que, je suis bien obligé de le reconnaître, est apparenté pour eux, à une certaine forme de harcèlement, de mal-politesse.

                                Ainsi, pour vous répondre, ce serait par une sorte de courtoisie que des informations intéressantes, voir essentielles, ne franchissent pas le seuil des publications de nos journaux conventionnels...

                                Face à la gravité de la chose, on se surprend à sourire, mais... Imaginez poser votre questions au Cercle de Lorraine ou aux dîners du Siècle…Certains l’ont fait, et d’autres le feront encore, à l’instar d’une Naomi Klein à l’ONU. Ils n’y seront plus jamais invités… parce qu’ils n’y respectent pas les règles de courtoisies essentielles.

                                C’est du Prince que découle le bien parler.

                                Finalement ces mécanismes sont à l’oeuvre à l’intérieure de n’importe quel groupe ou famille. Cet ’esprit de corps’ est en bien des circonstances la condition sine qua non de la subsistance. Il faut un esprit déviant pour échapper à cette attirance naturelle là.

                                Il en résulte que la déviance est une nécessité aussi à la subsistance d’un corps, qu’un trop de cohérence mènerait au gouffre.

                                Cordialement.

                                Laurent


                              • sofia1987 sofia1987 28 février 2016 13:27

                                Tous les problèmes et les guerres sont dans le Moyen-Orient !!!


                                • exocet exocet 28 février 2016 13:56

                                  « Les mythes fondateurs de la politique Israélienne » de Roger Garaudy, livre interdit en France, et son auteur condamné au pénal, parution mars 1996 :

                                  - Page 203 de ce livre, retranscription d’un article de la revue « Kivounim » n°14, février 1982, pages 49 à 59, publié à Jérusalem par « l’Organisation Sioniste Mondiale » sur les « plans stratégiques d’Israel pour les années 80 »

                                  « Une fois l’Egypte ainsi disloquée et privée de pouvoir central, des Pays comme la Libye, le Soudan, et d’autres plus éloignés, connaîtront la même dissolution.......

                                  En dépit des apparences, le front Ouest présente moins de problèmes que celui de l’Est........

                                  L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israel, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces états.... »

                                  L’Egypte a plutôt bien résisté aux coups tordus....


                                  • Anthrax 29 février 2016 17:31

                                    @exocet
                                    Tu peux trouver ce bouquin poisseux au prix moyen de 20 euros sur AbeBooks. Il n’est donc pas interdit et ne l’a jamais été, même s’il est vrai que son auteur a été condamné pour négationnisme.


                                  • exocet exocet 1er mars 2016 18:55

                                    @Anthrax
                                    Bonjour,
                                    je citerai le site
                                    http://www.algeriepatriotique.com/article/quand-la-france-jugeait-roger-garaudy-pour-avoir-remis-en-cause-les-chiffres-de-l-holocauste

                                    "Roger Garaudy, un intellectuel juif et ancien communiste qui s’était converti à l’islam depuis plusieurs années déjà, n’avait fait que critiquer la politique israélienne, et, au passage, remis en question l’existence de chambres à gaz dans les camps nazis. Mais ce qui avait été reproché à Garaudy, c’était surtout sa dénonciation de la politique colonialiste et raciste d’Israël et le fait que l’entité sioniste bénéficie de l’impunité sous couvert de la Shoah. C’est cela qui est absolument interdit en France et c’est pour cela qu’il a été jugé. Cette position courageuse avait valu à Garaudy, à l’époque, le soutien de l’abbé Pierre, une personnalité qui figurait parmi les plus populaires auprès des Français, et qui critiquait, lui aussi, la politique israélienne, qu’il jugeait « suicidaire ». Roger Garaudy, qui est mort le 13 juin 2012 à l’âge de 98 ans, était pourtant une personnalité française remarquable : ancien combattant, Croix de guerre 1939-1945, résistant médaillé de la déportation et de l’internement, ancien député communiste, agrégé de philosophie, docteur ès lettres, professeur des universités, juif antisioniste radical, protestant, chrétien, puis converti par défi à l’islam. Roger Garaudy avait déclaré être la cible du lobby sioniste international. Il a montré le lien entre l’invention de la Shoah et la création d’un Etat juif en Palestine. Il a démonté la thèse du génocide commis par les nazis contre les juifs, et a rejeté les thèses officielles soutenues par certains historiens. Pour Roger Garaudy, « le mot « extermination » est une fausse traduction désignant en fait l’expulsion des juifs apatrides dont aucune nation ne voulait à l’époque, ce qui est tout à fait exact. Il a soutenu que les juifs furent décimés par les maladies, dont le typhus, et que les crématoires servaient à brûler les cadavres infectés pour éviter la contamination. Il n’y aurait pas de témoins fiables de la Shoah. En 1995, il était interdit en France de développer cette version qualifiée de « négationniste ». Ce que répétait inlassablement Roger Garaudy à propos du sionisme est extraordinairement vrai aujourd’hui : « A chaque fois que l’on attaque le sionisme, vous êtes antisémite, ce qui est d’ailleurs absurde, puisque nous sommes tous des sémites et moi aussi ! » Un journaliste sénégalais a fait une liste, non exhaustive, des livres interdits en France, entre autres, Les protocoles des sages de Sion, La Question (1958) d’Henri Alleg, révélant les tortures pratiquées par l’armée française en Algérie, Les damnés de la terre (1961) de Frantz Fanon et Le grand secret (1996) du Dr Gubler, médecin de François Mitterrand. Il rappelle que la France est régulièrement condamnée par la Commission européenne des droits de l’Homme pour non-respect de la liberté d’expression."
                                    Houari Achouri


                                  • JMBerniolles 1er mars 2016 21:34
                                    @exocet

                                    Je ne peux pas laisser dire ici que l’extermination des juifs d’Europe et d’autres comme les tsiganes, n’ a pas été planifié et organisé de manière industrielle, par les nazis.

                                    Il y a un remarquable téléfilm anglais qui reproduit la réunion dans une villa Wannsee, en janvier 42, présidée par Heydrich (remarquablement joué par Kenneth Brannagh) avec les principaux responsables fonctionnaire du pouvoir nazi, qui est le point de départ de l’organisation pratique (transport, camp, gaz..) de la solution finale. Conduisant à la Shoah terme de Claude Lanzmann et titre de son documentaire témoignage pour la télévision. Dont la vision est une épreuve en soi.

                                    La seule question qui se pose est de savoir si cela était connu des américains et anglais et surtout à quel moment. 

                                    Cela n’empêche pas de considérer aussi le génocide arménien (1,5 millions de morts), celui du Rwanda et malheureusement bien d’autres. Qui sont basés sur des haines raciales et l’idée de supériorité de race.

                                    Ce qui est choquant pour l’humanité c’est en premier lieu l’horreur de ce traitement d’êtres humains, mais aussi l’implication de structures complètes comme les chemins de fer et les fonctionnaires, les médecins qui « diagnostiquaient » l’ascendance juive, les spécialistes du droit qui analysait l’effet des mariages mixtes, et nombre d’individus qui participaient à ce crime de masse dans le cadre de leur activité professionnelle. Cette complicité active, sous couvert d’obéissance hiérarchique a un caractère de désespérance absolu. Cette régression dans l’histoire de l’humanité est grave. Sur ce plan je citerai l’Odyssée et le passage où Priam, le roi troyen, va récupérer le corps de son fils Hector. Certes cela se passe au niveau des élites, mais il y a là un respect de la personne humaine qui remonte à plusieurs millénaires.

                                    Cela ne saurait ni justifier, ni excuser le sionisme. 

                                  • ERIC PINZELLI ERIC PINZELLI 28 février 2016 20:23

                                    Régis Chammagne ? Comme « source » c’est plus que moyen ! Entre approximations, inexactitudes et inventions pures et simples, on a déjà vu de meilleurs spécialistes de la question !


                                    • JMBerniolles 28 février 2016 20:57
                                      @ERIC PINZELLI

                                      Chamagne avec un seul m...
                                      Je ne l’ai pas pris comme source en général, mais j’ai dit qu’il avait repris une information qui avait filtré depuis le Liban en septembre 2013 et qui n’a jamais été infirmée.
                                       Dans la foulée Israël avait tenté de noyer le poisson en faisant croire qu’il avait procédé à des tests de lancements de missiles vers la Méditerranée.... De toute manière c’est une explication plus que vraisemblable de la volte face immédiate d’Obama sur les missiles qui devaient être lancés sur la Syrie. Les russes avaient déjà amené leur S300 et on a découvert après leurs grandes capacités de brouillage électronique.

                                      Cela me donne l’occasion de préciser aussi que les iraniens avaient menacé les américains de représailles par lancement de missiles et peut-être autres moyens s’agissant de la flotte américaine du Golfe persique. Parmi les cibles il y avait les champs pétroliers du Moyen Orient.... de quoi mettre à genoux l’occident en trois mois. [cette information était donné par les organes d’information iraniens à l’attention de l’étranger.]

                                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 février 2016 21:41

                                      @JMBerniolles
                                      L’Iran a un moyen de rétorsion, il peut fermer le détroit d’Ormuz.


                                    • rajex rajex 28 février 2016 21:26

                                      Quelle face de cul ce Merdogan !


                                      • xana 28 février 2016 21:36

                                        Bravo et merci à JM Berniolles pour cet article !


                                        • JMBerniolles 28 février 2016 23:13
                                          Je viens de prendre connaissance d’une information importante qui montre que la donne a vraiment changé en Syrie.

                                          Des pressions émanant de l’église catholique, des représentants républicains et d’une manière significative de quelques représentants démocrates et surtout d’Hillary Clinton elle-même, sont exercées sur la maison blanche pour que les crimes de Daesh contre les chrétiens en Syrie et d’autres minorités, soient qualifiés de génocide.

                                          John Kerry le secrétaire d’état à la défense a été soumis à des pressions du congrès, ainsi qu’à d’autres niveaux de représentation pour cette prise de décision. Et il semble que cette qualification sera bientôt formulée.

                                          Qu’est ce que cela signifie ? Très clairement cela veut dire que les USA cherchent à se dédouaner de leur soutien à ces mercenaires sanguinaires et qu’ils vont faire porter le chapeau à Erdogan dont les jours sont maintenant comptés.





                                          • Pierre Pierre 29 février 2016 06:54

                                            @JMBerniolles
                                            J’ai aussi lu cette information mais je vois les choses sous un autre angle.

                                            - L’Etat islamique (DAECH) est né quand l’Etat islamique d’Irak (EII est né sous l’occupation étasunienne) a étendu ses activités sur le sol syrien. 
                                            -L’EII était formé de salafistes (sunnites) qui combattaient à la fois le gouvernement irakien dominé par des chiites et les occupants de la coalition internationale.
                                            - L’EII recevait le soutien de Saoudiens pour lutter contre le gouvernement Maliki qui avait exclu les sunnites des rouages de l’Etat.
                                            - L’EII a été renforcé par plusieurs dizaines de milliers de soldats et d’officiers de l’armée de Saddam Hussein, ceux qui se sont à un certain moment évaporés en 2003 et qui étaient exclus de la nouvelle armée irakienne.
                                            - L’EII commettait quasiment tous les jours des attentats terroristes meurtriers contre la communauté chiite d’Irak.
                                            - Comme les Etats-Unis n’ont pas pu s’entendre avec le gouvernement irakien (chiite) pour garder une présence militaire en Irak, cet EII arrangeait bien les Etats-Unis pour faire pression sur le gouvernement irakien.
                                            - Les populations sunnites irakiennes se sentaient frustrés par la perte du pouvoir en Irak et ils accueillaient assez favorablement l’EII.
                                            - A partir de 2012, il étend ses activités en Syrie.  En avril 2013 : il prend le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant. EIIL en français, ISIS en anglais ou DAECH en arabe. En juin 2014, il prend Mossoul, il proclame le califat sur tous les territoires qu’il occupe et il prend le nom d’Etat islamique.
                                            - Pour comprendre la défection de l’armée irakienne à Mossoul et dans les provinces sunnites d’Irak, il faut prendre en considération les liens tribaux régionaux et interrégionaux. C’est une dimension qui n’est jamais évaluée dans les approches occidentales sauf très récemment par les Etats-Unis et par la Russie.
                                            - Les métastases de l’Etat islamique se dispersent ensuite dans tout le monde musulman.
                                            - L’Etat islamique attire alors une partie des djihadistes syriens grâce à ses victoires militaires. C’est surtout le Front al-Nosra qui verra une grande partie de ses effectifs se diriger vers l’Etat islamique.
                                            - L’Etat islamique perd alors le soutien de l’Arabie saoudite qui voit avec le califat sa juteuse protection des lieux saints de l’islam mise en cause.
                                            - L’Etat islamique garde le soutien de la Turquie qui bénéficie de tous les trafics réalisés via son territoire par l’Etat islamique : pétrole, coton, antiquités etc.
                                            - Les Etats-Unis gardaient une certaine retenue contre l’Etat islamique jusqu’en septembre 2015. Une situation où tous les belligérants s’entre-tuent leur convenait très bien.
                                            - L’intervention surprise russe de septembre 2015 est venue perturber tous leurs plans. Une défaite militaire rebelle devenait possible. 
                                            - Une reprise de l’Est syrien et de ses champs de pétrole et de coton par l’Armée arabe syrienne suivra immanquablement la défaite militaire rebelle à l’Ouest. Les Etats-Unis voudraient bien empêcher ce scénario mais ils n’ont pas la main.
                                            - Ils ne contrôlent totalement aucun de leurs alliés : ni la Turquie, ni l’Arabie saoudite, ni les Kurdes, ni les rebelles syriens etc.
                                            - Les Etats-Unis ont besoin de motifs pour intervenir directement dans le conflit. Pour le moment, le contrôle de la situation générale leur échappe. 
                                            - Ces gesticulations humanitaires sont destinées à donner à Barack Obama un incitant pour une intervention plus musclée en Syrie. L’Etat islamique est devenu une menace pour les principaux alliés dans la région. Il est partiellement composé de soldats de Saddam Hussein que les Etats-Unis ne veulent en aucun cas voir à la tête d’un Sunnistan qui fait partie de leur projet de redécoupage régional des frontières.
                                            - Je ne pense pas que Barack Obama va engager massivement les Etats-Unis dans la région. Je pense qu’il va essayer de geler la situation sur le terrain et qu’il veut laisser son successeur gérer le dossier.
                                            - Les Russes sont à l’initiative en Syrie et il ne semble pas qu’ils veuillent ce gel de la situation. Ils ont besoin d’une grande victoire diplomatique (et surtout pas d’un enlisement). On voit la diplomatie russe s’activer sur tous les terrains pour obtenir une pacification de la Syrie qui serait suivie d’élections présidentielles triomphantes pour Bachar al Assad.
                                            - C’est pas gagné. Les bâton dans les roues vont se multiplier.
                                            - Dernier point concernant votre information. Je pense que vous êtes conscient que la défense des chrétiens d’Orient est le cadet des soucis des Etats-Unis. Il s’agit tout simplement d’une opération psychologique destinée à obtenir une aussi large adhésion que possible des Américains en cas d’intervention militaire plus importante dans la région.

                                          • JMBerniolles 29 février 2016 09:51
                                            @Pierre

                                            Merci beaucoup pour ce long commentaire qui éclaire beaucoup de points.
                                            Je suis dans l’ensemble d’accord avec votre analyse.

                                            * On a parlé à juste titre de scénario Frankenstein à propos de la création de Al Qaeda et puis dernièrement de Daesh.
                                            * Lorsque l’EIIL, comme vous qualifiez justement ce mouvement qui deviendra l’EI est entré en Syrie, il disposait de matériel flambant neuf américain. Les combattants irakiens ont, à de multiples reprises assisté à des largages d’armement par les américains, destinés à Daesh.
                                            * Pour que les bombardements de la coalition américaine aient été aussi inefficaces il a fallu que Daesh soit prévenu des cibles.

                                            * Il est aussi incontestable que sur le terrain Daesh (et les autres groupes takfiris parce que la frontière Daesh parmi les groupes takfiris n’est sans doute pas toujours très claire) ont bénéficié de conseillers militaires américains, français et sans doute anglais. 

                                            Pour revenir à Frankenstein, il est aussi clair que Daesh échappe maintenant à ses sponsors américains et l’Arabie saoudite. Qui ne veut pas les voir revenir chez elle.

                                            Je suis d’accord avec ce que vous dites d’Obama. Mais il y a eu le rapprochement historique entre chrétiens d’occidents et d’orient, il y a beaucoup de mouvements religieux aux USA. En France des parlementaires d’un parti lié aux catholiques ont été voir Al Assad et n’en sont pas revenus horrifiés.

                                            Donc il y a de fortes pressions aux USA sur les élus. A tel point que pour sa campagne électorale Hillary Clinton a été obligée de prendre partie pour ce déclaration de génocide. Rien ne traduit mieux la force du mouvement aux USA.



                                          • Pierre Pierre 29 février 2016 10:44

                                            @JMBerniolles
                                            Je suis d’accord et j’aurais dû le préciser dans mon commentaire : la préoccupation des chrétiens occidentaux pour ceux d’Orient est bien réelle. Je voulais dire qu’au niveau des va-t-en-guerre, c’est un motif opportun supplémentaire pour partir en guerre. 

                                            Sur ce point, je voudrais faire remarquer qu’il y a encore une porte d’un an ou deux pour affronter militairement la Russie avec une chance de succès. On voit déjà maintenant les premiers résultats de la restructuration de l’armée russe. A partir de 2018 - 2020, la Russie aura absorbé son retard et elle sera aussi une armée conventionnelle capable de se projeter dans son environnement proche avec une supériorité matérielle couplée avec un système de défense de conception unique dans le monde.
                                            Les néo-conservateurs occidentaux le savent d’où leurs discours bellicistes actuels visant la destruction économique de la Russie pour qu’elle n’ait pas les moyens matériels de porter sa restructuration militaire à terme. 

                                          • JMBerniolles 29 février 2016 11:48
                                            @Pierre

                                            Oui ,excellente précision qui ouvre sur votre futur article concernant cette guerre économique dans un contexte d’escarmouches militaires visant à l’affrontement.

                                          • Debrief 29 février 2016 06:36

                                            Excellent article de synthèse. En tous cas, l’élection d’Hillary Clinton ferait planer des risques considérables d’escalade du conflit en Syrie et ailleurs. La sécurité du monde dépend de la prochaine élection présidentielle américaine.


                                            • microf 29 février 2016 15:34

                                              @Debrief
                                              Ne vous en faites pas Debrief, le Président Poutine veille. Il a dit que lorsque la guerre deviendra inévitable, il faudra être le premier á frapper, et il sait pourquoi il le dit, la Russie est prête et bien préparé pour la guerre, la Syrie n´était ou n´est qu´un petit exercice, et on voit bien comment la Russie en quelques mois grâce á son intervention, y a changé la donne.
                                              C´est pourquoi je demande aux politiciens Occidentaux de saisir cette perche que la Russie leur tend, de s´asseoir sur la table de négociations pour discuter de PAIX avec la Russie et trouver un « modus vivendi » le Président Poutine l´a dit, il veut un monde multipolaire, un monde oú l´Occident aura sa place, mais si l´Occident ne le comprend pas...


                                            • Clojea Clojea 29 février 2016 11:10

                                              Merci à l’auteur pour cet article. Mais il ne faut pas oublier le commanditaire principal de l’embrasement du Moyen Orient : Les Frères Musulmans. Depuis 1928 ils oeuvrent. Avec l’aide principalement des USA, de la France, de l’Angleterre, d’Israel, de la Turquie, de la Jordanie, de l’Arabie Saoudite et du Qatar.


                                              • JMBerniolles 29 février 2016 13:26
                                                Il y a une chose qui pèse de plus en plus sur la politique de l’Union européenne à propos du conflit syrien.

                                                L’Union européenne réalise certainement en ce moment que la seule solution pour ceux que l’on appelle à tort « migrants » (certainement volontairement) et qui sont en fait des fuyards, passe par leur retour en Syrie

                                                • Anthrax 29 février 2016 14:22

                                                  @JMBerniolles
                                                  Quand tu te prend deux attaques par jour de Soukoï et qu’au sol il y a les malades mentaux de l’EI, fuir me semble la solution la plus intelligente. 

                                                  Maintenant si tu veux nous montrer comment on résiste, il existe des groupes paramilitaires français, belges, hollandais engagés contre l’EI qui n’attendent que le renfort de gens courageux dont je ne doute pas que tu fasses partie.

                                                • Pierre Pierre 29 février 2016 16:06

                                                  @Anthrax
                                                  @JMBerniolles

                                                  Les migrants / fuyards ne sont pas nécessairement syriens. On estime qu’environ 50 % d’entre eux viennent d’Afrique. Ils n’ont donc rien à voir avec la guerre en Syrie.
                                                  Un autre partie vient d’Asie mais pas nécessairement de Syrie. Il y a de nombreux Irakiens, Afghans, pakistanais etc. Il n’est pas facile de les dénombrer par nationalité parce qu’il y a beaucoup de tricherie. Un vrai / faux passeport syrien coûte 50 $ à Beyrouth, une paille par rapport au coût total du voyage.
                                                  Il y a deux catégories de réfugiés syriens. Ceux qui fuient les zones conquises par les rebelles / djihadistes vers les pays limitrophes (environ 4 millions) et ceux qui viennent se réfugier dans les zones tenues par les gouvernementaux (environ 8 millions). Il est à remarquer que les 4 millions de Syriens qui ont fui les zones rebelles l’ont fait avant que les Soukhoï russes n’entrent en scène.
                                                  Il n’y a pas de Syriens qui fuient les zones gouvernementales pour se réfugier en zone rebelle.
                                                  Les Syriens / migrants qui viennent en Europe viennent très majoritairement des camps de réfugiés turcs. Ils sont encouragés par le gouvernement turc et il reçoivent des aides diverses d’origine inconnue pour le moment pour venir en Europe : iPhone et abonnement, payement de la traversée, argent pour le voyage etc.
                                                  On ne peut donc pas dire que ces gens fuient le régime syrien puisqu’ils sont souvent depuis plusieurs années en Turquie.
                                                  Il y a une autre catégorie de migrants / fuyards (très minoritaires). Ce sont les hommes qui quittent les zones gouvernementales pour ne pas être enrôlés dans l’armée syrienne.
                                                  Les seuls qui ont à craindre les soukhoï, ce sont les rebelles armés. Les Syriens qui fuient actuellement vers la frontière turque sont les familles des rebelles qui craignent les représailles pour avoir collaboré avec les rebelles. Les femmes qui s’entassent à la frontière turque pour le moment sont vêtues à la mode islamique : Habaya, hijab etc. Ce qui indique leurs appartenances familiales ou autres aux groupes islamistes.
                                                  On estime qu’il y a encore 70000 habitants (y compris les combattants) dans la partie d’Alep tenue par les rebelles. Ces familles-là n’ont pas eu le temps de fuir vers la frontière turque. 
                                                  Ce sont donc les familles des rebelles de la partie nord de la province qui fuient.
                                                  Les bombardements syro-russes ne font pas plus de dégâts collatéraux que les bombardements occidentaux en général. Les écoles touchées ne sont plus fréquentées depuis longtemps (elles servent de refuge aux rebelles) vu que les islamistes interdisent aux enfants d’y aller.
                                                  Les hôpitaux bombardés sont généralement des bâtiments sur lequel on a peint un croissant ou une croix rouge et qui servent aussi de refuges (avec les mosquées) pour les rebelles. Les hôpitaux de MSF qui sont bombardés ont été installés sans l’accord du gouvernement syrien. Ils peuvent donc devenir une cible pour les bombardiers vu qu’on ne sait pas qui ils hébergent. Pour MSF, il faut se renseigner, ce ne sont pas des oies blanches.
                                                  Il y a quelque chose qui me turlupine. Il y a en Arabie saoudite des camps de tentes équipés avec tout le confort pour héberger environ 3 millions de personnes pour le Hadj pendant 5 jours par an. (lien) Il n’y a pas un seul réfugié syrien qui y est hébergé ! Pourquoi ? 

                                                • Anthrax 29 février 2016 17:20

                                                  @Pierre
                                                  - Si l’on veut être complet il faut aussi ajouter les milliers de faux réfugiés de guerre venus du Maghreb, du Pakistan, voire d’Albanie.

                                                  - Je citais les Soukhoï parce que j’aime bien la technologie russe, mais être tué par un F18 ou un Rafale ça ne fait pas grande différence.
                                                  - Sois plus concret sur MSF s’il te plait. Tu en dis trop ou trop peu. Les hôpitaux MSF sont géolocalisés régulièrement auprès du commandement russe. Quant aux massacres de blessés dans un hôpital ça me semble du même tonneau que la torture systématique pratiquée par Bachar.

                                                • Pierre Pierre 29 février 2016 18:28

                                                  @Anthrax
                                                  J’ai eu l’occasion de sympathiser avec un médecin belge qui travaillait pour MSF il y a environ 25 ans. C’est lui qui m’avait confié que des médecins français récoltaient des informations auprès des blessés qui n’avaient rien à voir avec leur état de santé. Il m’avait aussi dit que MSF était là pour défendre les intérêts français.

                                                  Je ne généralise pas, il y a des agents de renseignement dans toutes les professions y compris chez les journalistes, les ONG, les culturels etc. C’est de bonne guerre et je ne critique pas vu que j’imagine que les autres pays font la même chose. 
                                                  Si on tape « MSF espions » sur son moteur de recherche, on trouvera un tas d’exemple où les MSF ont été accusés d’espionnage. 
                                                  Je ne sais pas exactement comment MSF communique la position de ses centres de soins au gouvernement syrien. Ce qui est sûr, MSF ou pas, ceux qui entrent en Syrie par les postes de frontières tenus par les rebelles sont en situation illégale en Syrie et ils le font à leurs risques et périls. Dans le derniers cas en Syrie, il semble qu’il n’y avait pas de médecin français de MSF sur place. Comment MSF peut alors certifier que le centre de soins avait une activité humanitaire et qu’il n’hébergeait pas des rebelles ?
                                                  Il y a longtemps que j’ai appris une chose. La guerre tue et les guerres civiles sont les plus coûteuses en pertes civiles. Ces guerres déclenchent des haines monstrueuses. J’ai toujours admis que les services de sécurité syriens sont responsables d’actes de torture au même titre que les rebelles. Ce qui me dérange, c’est l’hypocrisie des Occidentaux qui envoyaient des islamiste en Syrie pour qu’on les « cuisine » ou qui recevaient Bachar al-Assad en grande pompe alors que cela était connu de tous. 

                                                  .

                                                • Anthrax 29 février 2016 18:42

                                                  @Pierre
                                                  Ah oui, mais c’était Monsieur Bysmuth qui recevait Bachar, ça compte pas.

                                                  Pour le reste, c’est vrai que TOUTES les personnes ayant accès d’une manière ou d’une autre à un secteur du front sont des agents de renseignement potentiels. MSF est une organisation internationale, même s’il n’y a pas de Français en Syrie (ce qui m’étonnerait), les infos circulent. 

                                                • Anthrax 29 février 2016 14:18

                                                  @JMBerniolles

                                                  Article surtout intéressant pour ce qu’il montre de la vison des journalistes par leurs lecteurs ou leurs auditeurs. Pour ce qui est du fond je ne me prononcerai pas, par contre, j’ai peur que tu ne prêtes aux journalistes français des intentions qu’ils n’ont pas. Tu affirmes qu’ils manipulent l’information (on peut avoir des exemples ?). Je ne crois pas. Ils se contentent de rapporter des faits qu’ils n’ont aucun moyen de vérifier - ce qui est quand même la base du métier. Pourquoi ? Des tas de raisons :
                                                  1/ Le conflit en Syrie, les Français s’en tapent. Pour réveiller la conscience la photo accrocheuse d’un petit cadavre sur une plage, des photos ignobles des cadavres torturés par la police de Bachar (celui à qui Meyssan a prêté allégeance). Du 1er degré, aucune réflexion.
                                                  2/ Pas le temps matériel de s’étendre sur le sujet et surtout pas d’autorisation des directions de rédactions pour la bonne raison que les Français s’en foutent.
                                                  3/ Dans l’ensemble, les journalistes sont des gens peu formés, souvent titulaires d’une licence en droit, en histoire, en science- po, en socio, rien qui prête à s’intéresser à la géopolitique.
                                                  4/ D’où le recours aux « spécialistes », avec tous les risques de désinformation possibles.

                                                  • JMBerniolles 29 février 2016 15:19
                                                    @Anthrax

                                                    Est ce le commentaire d’un journaliste qui se sent mis en cause avec sa profession ?



                                                  • Anthrax 29 février 2016 17:07

                                                    @JMBerniolles
                                                    J’ai abandonné ce beau métier depuis 10 ans, je pense pouvoir en parler au moins aussi bien que celui qui se contente de rapporter les poncifs sur « les journalistes » pour ne les connaître qu’à travers les figurants qui présentent les nouvelles à heures fixes. Et je ne me sens pas mis en cause par une peinture caricaturale qui ne concerne qu’une partie de la presse. Il y en a une autre qui fait proprement son métier - et de plus en plus au péril de sa vie - Omar Ouhamane, Charles Enderlin, Antoine de Saint Exupery, John Cantlie, toujours otage de EI depuis 2012, pour ne citer que les premiers qui me viennent à la mémoire.


                                                  • JMBerniolles 29 février 2016 19:11
                                                    @Anthrax

                                                    Apparemment cette marque est restée dans votre démarche ici, un certain mépris de l’interlocuteur notamment. La reprise de thèmes martelés par les médias comme celui qui fait de Bachar El Assad, un bourreau comme vous dites. 

                                                    En parlant des près de 90% de votants pour Assad, vous oubliez qu’en France on a empêché les syriens résidents de voter pour cette présidentielles et surtout que les gens en Syrie ne font pas que voter pour lui, une armée multiconfessionnelle lutte pour la défense du pays, mais également des forces populaires... Cela vous gène que le peuple syrien puisse soutenir son président.

                                                    En France alors que le pouvoir en place est en train d’instaurer une République dictatoriale avec l’institutionnalisation de l’état d’urgence, nous n’avons de leçons de démocratie à donner personnes.

                                                    Et vous prenez les gens pour des imbéciles. Il s’agit des journalistes des médias dits mainstream mais aussi de journaux comme DNA, La Provence.... Les manipulations sont l’ordinaire habituel des « envoyés spéciaux » et autres enquêtes. Une Caroline Fourest est particulièrement utilisée pour les enquêtes foireuses et orientées, comme celle relative aux complotistes. A C dans l’air, c’est tellement gros que cela en devient risible.... des thèmes comme l’économie et l’énergie s’y traitent avec un cercle restreint de journalistes et d’experts qui servent un discours officiel, invariable, « on ne peut pas sortir de l’euro » par contre il faut absolument sortir du nucléaire.... Monsieur Météo a été viré parce qu’il a osé remettre en cause, avec des arguments scientifiques dont beaucoup obtenus auprès de vrais spécialistes du climat, le sacro saint dogme du réchauffement anthropique.....

                                                    Un journal grossier et orienté comme Charlie Hebdo, qui a commis une atrocité de dessin sur l’avion russe victime d’un attentat au-dessus du Sinaï, est présenté comme le symbole de la liberté d’expression. Je ne regarde quasiment pas la télévision, mais j’ai tout de même entendu une journaliste du service public dire qu’il fallait repérer les gens qui n’étaient pas Charlie. dans une grande émission.

                                                    En fait vous êtes toujours un de ces journalistes. Et naturellement des journalistes comme Thierry Meyssan vous ennuient. Ce que vous dites de lui on l’a continuellement entendu à l’antenne ;

                                                    En fait Thierry Meyssan, comme d’autres, ne nie évidemment pas la réalité de la destruction des tours, mais met en cause la version officielle du 9/11. Celle là on l’entend peu, parce que pour y croire il faut vraiment être naïf. 











                                                  • Anthrax 1er mars 2016 09:51

                                                    @JMBerniolles
                                                    Ta défense est représentative de la pensée formatée complotiste. Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi et tu m’associes à ces journalistes dont tu as décidé une fois pour toute (sur quels faits ? A partir de quelles informations ?) qu’ils font mal leur boulot. Autrement dit, tu reproduis ce que tu leur reproches.

                                                    Je juge peu crédible C Dans l’Air dont les « spécialistes » sont toujours les mêmes et les représentants d’un libéralisme fourre-tout. Je préfère ignorer les pages Internationales de la PQR qui ont déjà bien du mal à savoir ce qui se passe à 20 km de leur rédaction. Quant à Fourest, pour moi, ce n’est pas une journaliste mais une militante propagandiste, comme Meyssan, réfugié à Damas, à l’image de ces « correspondants » zélateurs du stalinisme que l’Humanité envoyait en URSS pour rapporter à la France populaire des nouvelles édifiantes de la patrie des prolétaires... L’Histoire les a jugé, comme elle a jugé le stalinisme et comme, je l’espère, elle jugera le bourreau bachar.

                                                  • captain beefheart 29 février 2016 20:47

                                                    Raqqa-Au dernières nouvelles E.I. a exécuté 8 jihadistes néerlandais,et emprisonné une soixantdizaine d’autres néerlandais.Selon l’article,(sur un site médiocre d’ailleurs) un des hollandais voulait rentrer à la maison et essayait de convaincre quelques uns de ses compatriotes de faire de même,ensuite il y aurait eu un membre de E.I. tué et probablement des combats entre ces groupes.

                                                    L’article parle aussi de bombardements français sur la ville de Raqqa.

                                                    http://www.nu.nl/syrie/4222597/acht-nederlandse-jihadisten-geexecuteerd-in-syrie.html

                                                    et le twitt à l’origine de l’info,qui est en attente de confirmation pour le Nationale Coördinator Terrorisme Bestrijding en Veiligheid,Dick Schoof.

                                                    https://twitter.com/Raqqa_SL/status/704326139615932416

                                                    http://nieuws.tpo.nl/2016/02/29/isis-executeert-8-nederlandse-strijders/

                                                    Mon assomption tout personnelle est que le plupart d’entre eux sont des marocains d’origine,mais qui souvent maitrisent plus le néerlandais que le darija marocaine,qui en soi diffère déjà beaucoup de l’arabe parlé en Syrie et Iraq,et que le fait qu’ils causent d’une façon incompréhensible doit augmenter la suspicion de leurs chefs.Bon signe ,il me semble,quant à l’état d’esprit de e.i.


                                                    • Pierre Pierre 29 février 2016 20:54

                                                      @ Anthrax

                                                      Votre affirmation que Bachar al-Assad est un bourreau m’a aussi choqué. Je vous ai dit que les Services de sécurité torturaient pour obtenir des renseignements de leurs prisonniers. Je n’ai cependant pas dit que Bachar al-Assad doit en être tenu responsable. Comme à tout chef d’Etat, certains services échappent à leur contrôle et il en est de même en Syrie. Personne n’accuse W Bush d’être le bourreau d’Abou Graïb et de Guantanamo par exemple. Quand les Services secrets français obtenaient des renseignement des syriens sur le terrorisme, ils ne demandaient pas comment ils avaient été obtenus.
                                                      Thierry Meyssan est un journaliste qui fournit des informations intéressantes. Il est un des seuls journalistes français qui se trouve en zone gouvernementale et à ce titre, ce qu’il dit est intéressant.
                                                      On peut comparer ses commentaires à ceux du Monde ou de Libé et juger qui est le plus objectif. Il faut pour cela commencer à s’intéresser à ce qu’il fait et ne pas le juger sur base des propos de ceux qui le critiquent. 
                                                      Ma règle quand je lis un article que je juge important est la suivante.
                                                      D’abord savoir qui écrit ? La ligne éditoriale du journal, le positionnement du journaliste etc.
                                                      Ensuite, je cherche à savoir à qui il s’adresse. Les lecteurs du Monde ne sont pas les même que ceux de La Croix, de l’Humanité ou de Valeurs actuelles.
                                                      Finalement, je cherche à savoir quel est le message qu’il veut faire passer. Je sais quel message jean-Pierre Filiu veut généralement faire passer. Je sais quel message Thierry Meyssan veut faire passer. 
                                                      Pour les scores électoraux élevés, je ne les rejette pas systématiquement. Des chefs d’Etat peuvent être plébiscités avec de tels scores sans qu’il ne s’agisse de fraude mais cela demande tout un débat sur la démocratie pour le comprendre. En exemple, je donnerais l’avis de l’ambassadeur indien à Damas en 2011. Il estime en même temps que tous les diplomates occidentaux en Syrie qu’à ce moment, Bachar al-Assad avait le soutien de 80 % des Syriens. (lien) Pour moi, l’avis d’un ambassadeur indien est aussi neutre ce celui d’un suisse. smiley






                                                      • Anthrax 1er mars 2016 10:05

                                                        @Pierre
                                                        Ben voyons ! Dans un régime ultra surveillé comme l’est celui de bachar, et plus encore depuis qu’il est en guerre, tu voudrais me faire croire qu’il ignore ce que font ses services secrets ? Tu penses sérieusement que Beria ignorait ce qui se passait à la Loubianka ? Que Pinochet ignorait ce que faisait la DINA ? Je veux bien que l’on pose le doute permanent comme une méthode de pensée, et c’est d’ailleurs salutaire, mais il y a des limites que les faits imposent. Qu’un chef d’état ignore un passage à tabac dans un obscur commissariat je veux bien l’admettre, mais pas lorsque la torture est érigée en méthode de gouvernement et fait l’objet de rapports internationaux recoupés et renseignés par des sources multiples. On est loin du bidonage de Timisoara !


                                                      • Pierre Pierre 1er mars 2016 13:09

                                                        @Anthrax
                                                        Vous n’avez pas du tout compris le sens de mon commentaire et vous faites des comparaisons inappropriées.

                                                        Bachar al-Assad n’a pas du tout les mêmes pouvoirs que Staline et il n’a pas le même but politique.
                                                        Pour rappel : Staline voulait instaurer un système économique et politique dans un pays à l’économie conservatrice /libérale. Pour y parvenir, il a éliminé tout ceux qui faisaient obstacles à son dessein.
                                                        Béria, Géorgien comme lui, était son âme damnée, l’exécuteur et même l’inspirateur de ses basses œuvres. Savoir s’il avait tort ou raison est un autre débat. Je donne ici une explication sur une base historique et il y a assez de documents de l’époque disponibles pour confirmer ce que je dis.
                                                        Bachar al-Assad a voulu changer la Syrie. Si vous aviez lu mon lien (lien) de l’interview de l’ambassadeur indien en Syrie, vous sauriez que Bachar al-Assad avait initié des réformes en 2000 mais qu’il n’avait pas pu les mener à bien à cause de l’opposition du partit Baas. Je peux vous citer d’autres sources qui le confirment dont notamment Seymour Hersh.
                                                        La Syrie est un pays laïc confronté à l’islamisme wahhabite qui veut imposer la loi islamique comme en Arabie saoudite. L’Etat d’urgence était en vigueur depuis 1963 et il a été levé en 2011. On peut faire une comparaison avec les Etats-Unis et la France qui ont instauré l’Etat d’urgence pour un seul attentat.
                                                        Le vrai pouvoir en Syrie est détenu par les services de sécurité, l’armée et le parti Baas. Ces groupes ne sont pas noyautés par le minorité alaouite comme on veut nous le faire croire. Elle y est présente comme toutes les autres composantes syriennes.
                                                        Bachar al-Assad n’a pas les moyens d’avoir le contrôle sur leurs activités. Il les connait mais, surtout en temps de guerre, il n’a aucun moyen de faire cesser les actions de la mukhabarat.
                                                        Je vous donne une autre comparaison. En sept ans, Barack Obama n’a pas été en mesure de fermer Guantanamo. Vrai ou faux ? Il y a des résistances même dans nos démocraties alors imaginez les au Moyen-Orient qui vit dans un autre système politique.
                                                        En ce qui me concerne, je ne vous accuse de rien du tout. Il me semble plutôt que vous essayez de couper la poire en deux en reprenant une partie des affirmations du gouvernement français et des médias traditionnels à votre compte. 
                                                        En ce qui me concerne, j’ai bien étudié quels sont leurs sources et leur système d’information et je les rejette à presque à 100 %
                                                        Si le mur est blanc et qu’ils disent qu’il est noir, je n’ai aucune envie de dire qu’il est gris pour qu’ils ne perdent pas la face.

                                                      • Pere Plexe Pere Plexe 1er mars 2016 15:16

                                                        Sujet connexe à celui ci : Quid de l’économie Russe ?
                                                        La domination militaire de Poutine ne fait pas débat.
                                                        Ces avancées diplomatiques guère plus.
                                                        Là ou les opinions divergent c’est sur la capacité de la Russie à financer cette guerre qui risque de durer (en Syrie ou ailleurs).

                                                         La encore la propagande des deux cotés va bon train. (On garde en souvenir l’effondrement annoncé par nos médias de la Russie en janvier 2015)
                                                        Au moins cette fois ci l’argumentaire du coté occidentale est crédible.
                                                        (Pétrole dévalué, pertes de marchés )
                                                        Quelqu’un aurait il des éléments de réponses à cette question ?


                                                        • JMBerniolles 1er mars 2016 18:15
                                                          @Pere Plexe


                                                          Vous posez une très bonne question qui a finalement trait au volet que je n’ai pas traité dans l’article mais qui est fondamental également.

                                                          A savoir la guerre économique livrée à la Russie.

                                                          J’ai quelques éléments sur le sujet, mais il y a un vrai spécialiste de l’économie, brillant, Jacques Sapir, qui a des liens étroits avec la Russie (je crois qu’il fait maintenant une chronique régulière dans Sputnik) et qui est un grand analyste de la question.

                                                          Il est clair que l’économie russe est touchée par la baisse du pétrole, mais moins qu’on le croit, et par les sanctions économiques, ainsi que par les attaques contre le rouble.

                                                          Donc il y a eu une baisse très nette du PIB, reconnue par Poutine dans son discours sur l’état de son pays, Mais il faut savoir :
                                                          * que la dette russe est faible
                                                          * que la Russie disposait de réserves en dollars de l’ordre de 400 milliards
                                                          * que le commerce extérieur russe est largement bénéficiaire à hauteur de 100 milliards de dollars par an. (ils vendent du pétrole, du gaz naturel, des armes, mais aussi des réacteurs nucléaires domaine où ils sont maintenant les maitres du monde...)

                                                          D’autre part les sanctions ont eu un effet bénéfique.
                                                          1) la Russie s’est tournée vers d’autres marchés
                                                          2) elle se dégage de plus en plus du dollar dans les échanges. Une bourse pour son pétrole est en cours de mise en place. A Saint Petersbourg je crois.
                                                          3) elle est obligé de réorienter son économie et de procédé à des investissements internes.

                                                          Pour ce faire, l’état russe vient de proposer aux Banques l’achat de bons. (ce que l’on appelle la dette souveraine) sous forme de prêt avec un taux de 7%.

                                                          Washington essaie de dissuader ses banques (et les banques occidentales en général) de s’engager dans ces opérations. Goldman Sachs notamment est apparemment intéressée.....

                                                          Cela nous amène à parler d’un domaine où nos médias ne sont pas très prolixes ou bien mentent, celui de l’économie du monde occidental. Les grands intérêts privés, majoritairement financiés, ne se soucient pas plus de l’économie américaine que des autres.

                                                          Tous ces pays, sont en déflation ou vont y rentrer. C’est particulièrement vrai pour la France, mais les USA n’y échapperont pas. Nous vivons une très grave crise économique, marquée par des pertes de capital qui peuvent se monter à 10.000 milliards de dollars en une journée sur les places boursières. Les QE ne font plus aucun effet....

                                                          Si jamais les traités transocéaniques fonctionnent à plein, c’est le ravage assuré pour toutes les économies. Les japonais savent bien que leur agriculture disparaitrait. Les gouvernement ne l’a pas caché aux japonais.










                                                        • Pierre Pierre 1er mars 2016 19:13

                                                          @Pere Plexe
                                                          En complément à ce qui est écrit plus haut, j’ajoute que les prix de ce qui est produit en Russie ne sont pas touchés par la dévaluation du rouble.

                                                          Par exemple, l’essence à la pompe coûte 36,50 roubles (0,44 €) aujourd’hui et n’a pas souffert de la baisse du rouble.
                                                          Beaucoup de produits importés sont vendu moins chers. En général, les multinationale adaptent leurs prix au pouvoir d’achat pour garder leurs parts de marché.
                                                          Le chômage est stable à moins de 6 %
                                                          L’inflation est de 16,7 %, ce qui pénalise surtout les petits salaires et les pensions qui ne suivent pas l’évolution du coût de la vie.
                                                          Les médias russes font porter la cause de la diminution du pouvoir d’achat sur les Occidentaux. Pour le moment, les Russes restent solidaires de leur président.
                                                          Je confirme que le coût de la guerre en Syrie a un faible impact sur le budget russe, d’autant plus que cela fait tourner l’industrie de guerre. A condition que la Russie ne soit pas entraînée plus loin dans les combats évidement.
                                                          La Russie a aussi l’occasion de tester toutes ses nouvelles armes en situation de guerre réelle. Notamment les chars T-90 équipé des systèmes de protection Chtora-1 et Kontakt-5 qui les protègent (en principe) des missiles antichar TOW-2 américains.

                                                        • Pere Plexe Pere Plexe 1er mars 2016 20:48


                                                          Merci pour vos commentaires et précisions.

                                                          Je connaissais la plupart des arguments avancés ici.
                                                          On les trouve ici ou là..(Bien loin de ça ou ça)

                                                          Mais pour le coup les arguments des uns et des autres semblent valides.
                                                          La difficulté est de peser l’impact de chacun.
                                                          Il semble que les difficultés à venir pour la Russie ne sont pas une vue de l’esprit.
                                                          Reste à estimer leur impact possible sur la politique extérieure Russe.

                                                        • JMBerniolles 2 mars 2016 09:36
                                                          @Pere Plexe


                                                          Si vous vous fiez aux articles du Monde et de Libé, (même propriétaire,- mouvance- , même esprit sous des formes différentes) vous allez avoir du mal à y retrouver de vraies explications.

                                                          Est ce que ces journaux vous ont décrit notre propre déconfiture qui n’est pas à venir mais qui nous submerge actuellement ? est ce qu’ils vous disent que nous fonçons vers la déflation si nous n’y sommes déjà ?

                                                          Après avoir échoué à faire de Poutine un dictateur sanglant, ils prennent le biais de l’économie, des pertes civiles liées aux bombardements russes (je ne doute pas qu’elles existent, mais les notre et ceux de américains ?) pour continuer leur campagne anti russe.
                                                          Il faut tout de même rappeler que le Monde, de concert avec des journalistes télés ont appelé à bombarder la Syrie l’été 2013.

                                                          Enfin quand ils parlent de l’économie américaine, ils mentent comme le fait Obama, dans son discours assez effarant sur l’Etat du pays, - meilleure armée du monde, économie en plein redressement....  A comparer avec ce que dit Poutine sur le même thème, discours dans lequel il ne nie pas les problèmes économiques.

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