11-Septembre : Quand Hoaxbuster oublie de douter
Tout le monde connait Hoaxbuster, le site qui traque les fausses rumeurs et dénonce les canulars (hoax) sur Internet. Il est pratique pour ceux qui veulent savoir si on peut réellement cuire un oeuf avec un téléphone portable ou si la petite Noëlie est toujours en attente d'une greffe de moelle osseuse au CHU d'Angers. Le site a vu le jour il y a une quinzaine d'années et a étudié plusieurs centaines de rumeurs, ce qui a permis à bon nombre d'internautes d'éviter de se faire piéger par de fausses informations, et a apporté à l'équipe d'Hoaxbuster une certaine crédibilité. Mais faut-il pour autant lui accorder une confiance aveugle ?
Hoaxbuster s’aventure aussi parfois sur des sujets complexes comme l'assassinat de Kennedy pour lequel ils s'estiment suffisamment compétents pour valider la thèse du tireur isolé "avec une quasi-certitude". Pourtant, les médias n'accordent pas beaucoup de crédit à cette thèse, et la commission d'enquête créée par la Chambre des représentants des États-Unis a conclu que JFK a été assassiné "des suites d'une conspiration", dont les auteurs n'ont pas été identifiés. Les documents qui devraient être déclassifiés en 2017 permettront peut-être de découvrir la vérité.
Sur le 11-Septembre, Hoaxbuster dément par exemple la rumeur selon laquelle Nostradamus aurait prédit les attentats. Ils auraient aussi pu dénoncer celle qui prétend que des juifs n'étaient pas allés travailler ce jour-là. Cette rumeur était d'ailleurs pratiquement inconnue des Français jusqu'à ce que certains médias l'évoquent abondamment en la faisant passer pour un argument répandu parmi les sceptiques du 11-Septembre, ce qui leur a permis de jeter le discrédit sur notre mouvement sans avoir à se donner la peine de répondre à nos arguments (*).
Par excès de confiance dans leur travail, les « chasseurs de hoax » ont essayé de s'attaquer au fond du débat sur le 11-Septembre. Et là, ceux qui se définissent comme des adeptes de la zététique, c'est à dire "l'art du doute", ont mis de côté leur scepticisme habituel et se sont basés sur des préjugés et des a priori au lieu de confronter les arguments de façon objective.
Nous n'avions jamais pris le temps de pointer les principales erreurs de leur travail qui a consisté à reprendre des arguments auxquels nous avons déjà eu l'occasion de répondre à plusieurs reprises. Mais puisqu'un membre de Hoaxbuster, dénommé "Nico", qui est justement l’auteur de l’article mis en ligne en 2011, a fait l'effort de se déplacer à une soirée projection/débat autour du documentaire 11-Septembre : Le nouveau Pearl Harbor organisée il y a quelques semaines à Grenoble (et dont plusieurs médias locaux se sont fait l’écho), nous faisons à notre tour l'effort de synthétiser ici les réponses à ses remarques qu’il n’a pas dû avoir le temps de rechercher sur notre site.
L'article de Nico s'intitule « 11 septembre : 10 ans de rumeurs » et a pour objectif de réfuter ce qu’il prétend être nos principaux arguments. Rappelons pour commencer qu'une rumeur est une "nouvelle qui se répand dans le public, dont l'origine est inconnue ou incertaine et la véracité douteuse". S'agissant du 11-Septembre, l'origine de la remise en cause de la thèse officielle est connue puisqu'elle provient de familles de victimes, de journalistes, de pilotes, de scientifiques, de politiques... qui ont pris le temps d'étudier la thèse officielle, et qui en contestent la validité en s'appuyant sur des faits, des témoignages et des analyses scientifiques. Il ne s'agit donc pas de rumeurs. Regardons maintenant le contenu de leur article (nous avons mis en gras les passages principaux) :
- Un missile aurait frappé le Pentagone
Nous avons mis en ligne un site consacré au Pentagone afin de lister tous les éléments connus à ce jour, et, s’agissant de la thèse du missile, nous arrivons à la conclusion suivante :
"La médiatisation de cette thèse eut un effet de clivage très important dans l'opinion publique, clivage qui perdure aujourd'hui et qu'on retrouve bien au-delà de la France. [...] Nous souhaitons ici proposer une troisième voie : celle du scepticisme complet, du doute intégral, de la confusion presque totale, en fait, celle de la posture d'humilité face à un événement que nous reconnaissons toujours ne pas comprendre, bref, d'un Effroyable Merdier !"
Nous avons également rappelé notre position sur cette thèse à plusieurs reprises, comme par exemple dans notre réponse à Noam Chomsky :
"Hypothèse à laquelle adhèrent aujourd'hui bien peu de sceptiques (aucun témoin n’a déclaré avoir vu un missile, les dégâts sur la façade sont apparemment incompatibles avec le crash d’un missile, …). Pour autant, de nombreux points (fin de trajectoire du vol, forme du trou de sortie dans l’anneau C, capacités de pilotage d’Hanjour, souffle de l’explosion…) continuent de laisser perplexes bien des sceptiques. Bref, aucun consensus ne se dégage, si ce n’est que la thèse officielle est insatisfaisante à bien des égards et qu'il est donc nécessaire de ne pas refermer le dossier".
- La thèse de la démolition contrôlée des tours : "il n'a pas été trouvé de trace de TNT, de thermite ou de nanothermite (explosif à base d'aluminium et d'oxyde de fer) dans les ruines du WTC".
Comme nous l’indiquons dans notre article « point-clé » consacré aux Tours Jumelles, l’hypothèse de la démolition contrôlée est « la seule théorie qui, à ce jour, apporte une explication à l’ensemble des phénomènes observés, là où la théorie officielle les passe sous silence ou bien les évoque sans parvenir à les expliquer de manière formelle. »
Cette thèse n’est donc pas considérée comme une certitude absolue, mais ne peut pas être évacuée d’un revers de main en nous renvoyant vers le site de Jérôme Quirant, comme c’est généralement le cas quand on préfère évacuer la question.
Voici un autre extrait de notre réponse à Chomsky :
"les enquêteurs du NIST, qui n’avaient déjà pas cherché les traces de thermate dans les aciers des Tours, n’ont même pas testé l’hypothèse de la thermate. La FAQ du NIST du 21 août 2008 nous précise que cette hypothèse fut écartée car jugée improbable : ils ont estimé qu’au moins 45 kg de thermate auraient dû être déposés contre la colonne 79 du WTC7 pour la faire plier, et que leur pose aurait été détectée par les services de sécurité de la tour. Le NIST affirme également que cette quantité de thermate aurait provoqué une détonation si forte qu’elle aurait été entendue à plus d’un kilomètre de là. Des arguments en vérité bien fallacieux car :
- Premièrement, c’est aux enquêteurs du FBI et non à ceux du NIST de juger de la plausibilité de la pose de 45 kg de thermate dans le WTC7.
- Deuxièmement, prétendre que les services de sécurité auraient détecté les poseurs d’explosifs est une ineptie comme le montre cet article du Washington Post révélant de graves failles de sécurité dans des bâtiments fédéraux.
- Troisièmement, affirmer que la thermate aurait provoqué une détonation audible à plus d’un kilomètre est un mensonge comme l’a montré l’ingénieur Jonathan H. Cole dans ses expérimentations avec de la thermate".
- Le mystère de la tour 7 : "Avec une coupure d'eau généralisée et des pompiers alors affairés sur les lieux du WTC1 et WTC2, l'effondrement s'explique assez simplement".
"Assez simplement" ?
Petite question : si c'était si simple, pourquoi a-t-il fallu attendre 2008 pour obtenir les conclusions de l’enquête ?
Nouvel extrait de notre réponse à Noam Chomsky :
"Le 21 août 2008, le NIST publie enfin l'ébauche du rapport final sur l'effondrement du WTC 7 à l'attention du public. Le point clef de la théorie du NIST est le phénomène de dilatation thermique des systèmes de travées des planchers qui intervient, de façon inexpliquée par le NIST, à des « températures à des centaines de degrés en dessous de celles prises en compte habituellement par la profession en matière d'indices de résistance au feu ».
Au cours de la conférence de presse tenue le jour de la publication du rapport, le directeur de l’étude, Shyam Sunder déclare : « L’effondrement du WTC7 le 11-Septembre était un événement rare. Notre étude a identifié la dilatation thermique comme un nouveau phénomène qui peut causer l’effondrement d'une structure ». (...)
En outre, le NIST a refusé de rendre public les détails de l’analyse des données structurelles rassemblées pour déterminer la cause de l’effondrement du WTC7, et ce alors que le NIST a bâti son explication sur "un phénomène nouveau" jusque là jamais observé dans l'histoire de l'architecture. Le directeur du NIST a justifié son refus par le fait que leur divulgation « pourrait compromettre la sécurité publique ». Un motif que semble particulièrement apprécier le directeur du NIST puisqu'il l'invoqua également pour expliquer son refus de rendre public les données des simulations informatiques des effondrements des Tours Jumelles".
Par ailleurs, le rapport de la FEMA en 2002 faisait état de température anormalement élevées et de réaction eutectique sur les échantillons prélevés au WTC7, ce que le New York Times avait présenté comme étant "peut-être le mystère le plus grand révélé par l'enquête". Le rapport de la FEMA concluait qu'il s'agissait d'un "événement très inhabituel" et recommandait une étude complémentaire, ce que se dispensa de faire le NIST.
- L'avion de Shanksville a été abattu par la défense aérienne : "Le scénario et les témoignages ne permettent pas de déduire autre chose que la tentative de prise de contrôle de l'appareil par les passagers ce qui a forcé les terroristes à s'écraser en rase campagne".
Le site du 9/11 Consensus Panel rappelle que « des habitants de Shanksville, le maire de la ville, et certains journalistes présents sur place ont rapporté qu’aucun avion n’était visible à l’emplacement désigné du crash, que des éléments de l’avion avaient été retrouvés jusqu’à douze kilomètres du lieu désigné du crash ». Et il suffit de regarder les images diffusée le jour même à la télévision pour constater qu'il est au contraire bien difficile de déduire qu'il y a eu un crash de l'avion en rase campagne (voir cet extrait de 11-Septembre, le Nouveau Pearl Harbor ou celui-ci de Loose Change Final Cut).
Voici d’ailleurs ce que disait Guillaume Dasquié, défenseur de la thèse officielle et signalé parmi les sources de l'article d'Hoaxbuster, à Laurent Joffrin en mai 2010 :
Dasquié : « C’est l’évènement de cette journée-là qui, aujourd'hui, est entouré du plus grand nombre d’inconnues. C’est vrai que l’on a des débris qui sont à des km de distance… »
Joffrin : « à une dizaine de km, 12 km… »
Dasquié : « Oui, c’est ça. Des spécialistes du crash aérien nous disent, ce n’est pas possible que l’avion rebondisse comme ça, il heurte le sol de plein de manières différentes…On peut imaginer plein de scénarios, non, ça ne colle pas. »
- Le passeport de Mohammed Atta : "Comment a-t-on pu retrouver intact le passeport du principal acteur des attentats ? Il aurait dû brûler dans le brasier, c'est forcément une manipulation...
L'analyse scientifique : « Il est probable que l'improbable se produise ! » (Henri Broch)
Voilà une assertion qui ne manque pas de piquant venant d'un membre du comité scientifique de l'AFIS, une association qui défend le nucléaire au motif notamment que la probabilité d’un accident majeur est … improbable. Par ailleurs, il serait intéressant de comptabiliser le nombre de fois où l’improbable s’est produit ce 11 septembre ! Si l'on admet qu'un fait est improbable, alors le doute est légitime, et il convient d'y faire face en répondant aux questions posées.
L'auteur de l'article mentionne également le fameux rasoir d'Ockham, un principe de raisonnement qui stipule, dans sa formulation moderne, que « les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus vraisemblables ». On l'appelle également principe de simplicité ou d'économie, et il permet d'éviter d'avoir à étudier le moindre argument. Heureusement qu'il n'a pas été utilisé pour l'attentat de Karachi ou d'autres événements pour lesquels il est désormais avéré que la thèse initiale simpliste ne correspondait pas à la réalité !
Quant au passeport retrouvé intact au pied du World Trade Center avant l'effondrement de la tour, il s'agit en fait de celui de Satam Al-Suqami et non de Mohammed Atta comme l'avaient rapporté par erreur plusieurs médias dans la semaine suivant les attentats. Il est regrettable que 10 ans après, Hoaxbuster continue de véhiculer cette fausse information.
Dans ce type d'accident, il arrive régulièrement que des objets soient éjectés au moment de l'impact. Il y avait donc une chance infime mais non négligeable que le passeport d'un terroriste évite le brasier et se retrouve intact dans les rues de New York, au pied du WTC".
Nous allons reprendre encore une fois un extrait de l'article déjà cité :
"Selon le récit officiel, ce document a traversé le crash sans être endommagé pour être ensuite retrouvé par "un passant non identifié" qui a eu la présence d'esprit de le donner à un inspecteur de police, tout ceci avant que les tours ne s'écroulent, soit entre 8h46 et 9h59, malgré la panique qui régnait et la présence de milliers de papiers dans les rues. A peine le mystérieux passant avait-il remis le passeport à l'inspecteur de police qu'il « s'était enfui ».
La prouesse effectuée par ce passeport qui a échappé sans dommage à la terrible boule de feu est d'autant plus remarquable qu’il fut retrouvé imbibé de kérosène, comme l’indique à la page 291 la timeline du FBI déclassifiée en février 2008".
L'agent du FBI qui a récupéré le passeport a été interrogé par le journaliste David Carr-Brown. Ce dernier s'étonna : « Dans n’importe quelle investigation, on aurait cherché à en savoir plus sur la personne qui aurait trouvée le passeport. (…) Toute l’enquête se base ensuite sur ce passeport donné par on ne sait qui. (…) C’est totalement fortuit ! »
- Ben Laden n'est pas mort : "il paraît peu réaliste que le chef d'Al Qaïda soit toujours en vie, il serait vraiment malvenu pour les États-Unis de le voir resurgir à nouveau".
Qui a dit que Ben Laden n’était pas mort ? Il l’est selon toute vraisemblance, même si aucune preuve n’a été communiquée, au prétexte (en tout cas le dernier en date, rapporté par des "sources confidentielles") qu’il aurait reçu une centaine de balles.
Nous recommandons le visionnage de ce documentaire qui résume les points troublants autour de la mort de ben Laden.
"En fait, la vraie question qu'il faut se poser est : le complot fait-il vendre ?"
Utilisation classique du principe de la rumeur calomnieuse (il en restera toujours quelque chose comme le dit le proverbe). En ce qui nous concerne (et ça vaut pour la quasi-totalité du mouvement), nous sommes tous bénévoles et les recettes collectées (dons, ventes de DVD, cotisations des membres) ne servent qu’à acheter les droits de diffusion des films, l’hébergement de notre site, et quelques tracts et affiches, ou à financer par exemple un sondage.
"Le web n'a pas de filtre magique et, tout naturellement, les travers que l'on rencontre chez l'être humain se retrouvent sur la toile : arnaques, pédophilie, contrefaçon, etc. Ainsi les adeptes de thèses conspirationnistes peuvent-ils facilement échanger et faire grossir leurs rangs.
La mode des petits hommes verts étant passée de mode, les conspirationnistes les plus actifs sur Internet sont donc désormais ceux militant pour la réouverture de l'enquête sur le 11 septembre : reopen911.com. Grâce à Internet, les réseaux sociaux et la maîtrise du marketing viral, il est possible de trouver toujours plus de gens adhérant à la cause et de les manipuler..."
Passons sur le fait que Nico ne connaisse toujours pas l’adresse de notre site internet, pour souligner la transition peu subtile entre "pédophilie" et "thèses conspirationnistes", il faut croire que le qualificatif d’extrémistes ne suffit pas pour tenter de nous diaboliser. Hoaxbuster a donc recours à un argument ad hominem dit de "déshonneur par association" qui fait partie des arguments fallacieux de base en rhétorique.
"Pourquoi cela nous plaît d'adhérer à ces théories... Dans le cas du 11 septembre, certainement parce qu'il règne un anti-américanisme ambiant depuis la chute du bloc soviétique et que l'on craint la superpuissance, désormais plénipotentiaire".
Rappelons que le mouvement prend ses racines aux Etats-Unis, la commission d'enquête n'a été lancée que sous la pression de familles de victimes, de nombreuses associations américaines militent pour une enquête indépendante, plusieurs sondages montrent le doute aux USA quant à la version officielle, de nombreuses personnalités américaines ont fait également part publiquement de leurs doutes... Il est donc étonnant que l’on puisse encore utiliser ce genre d’argument quand on prétend connaitre un minimum le sujet.
"Et plus généralement parce que la réalité économique et politique du monde est si complexe que l'on ressent le besoin de la simplifier afin d'avoir l'impression de mieux la maîtriser. On aura tendance à préférer une thèse simpliste nous offrant un raccourci pour une vision qui nous satisfait à une explication rationnelle plus complexe et faisant fi de nos opinions et de nos émotions".
On aurait pu croire que l’auteur faisait allusion à la thèse officielle (résumée ici en 5 minutes).
L’argument serait valable si nous nous contentions de rejeter en bloc la thèse officielle et de la remplacer par une thèse tout aussi simpliste. Mais en l’occurrence, c’est notre mouvement qui cherche au contraire à présenter le débat dans toute sa complexité, quand d'autres le fuient en rejetant tous nos arguments sans même prendre la peine de les étudier.
"Alors quand nos certitudes se heurtent à la brutalité de la réalité, c'est la dissonance cognitive ! Un malaise ou « inconfort psychologique » subi par une personne lorsqu'elle constate un conflit dans son esprit en découvrant que certaines de ses croyances sont fausses. En réponse au choc causé, elle va alors tenter de réduire ce phénomène en oubliant ce qui a causé ce trouble et si ce n'est pas possible, en transformant et réinterprétant la réalité. Ce cheminement psychologique est à la base de l'essor des théories du complot".
La plupart des sceptiques ont d'abord cru aux explications officielles. C'est quand ils se sont mis à gratter le vernis qu'ils ont découvert certaines zones d'ombres et qu'ils ont commencé à remettre en cause, non pas la réalité, mais les explications qu'on leur avait demandé de croire. C'est donc en découvrant que la version officielle n'était pas claire que des personnes ont ressenti un inconfort psychologique : certains ne l'ont pas supporté et se sont réfugiés dans le déni (en se précipitant vers les arguments biaisés mais rassurants de Jérôme Quirant ou Guillaume Dasquié relayés par Rudy Reichstadt ou Caroline Fourest) pendant que d'autres ont dépassé cet inconfort et ont continué à découvrir de plus en plus d'incohérences dans ce qui nous avait été raconté.
Voici ce qu’en pensent des psychologues qui parviennent à affronter la brutalité de la réalité.
"Ce qu'il est important d'assimiler, c'est qu'un très grand nombre d'experts dans différents domaines ont mené l'enquête. Des personnes dont le travail est reconnu, dont l'expertise ne peut être remise en cause et agissant de manière totalement indépendante".
C’est par exemple le cas des ingénieurs en génie civil de cette liste qui contestent la thèse officielle délivrée par le NIST pour expliquer les effondrements des trois tours.
Le travail du journaliste Eric Laurent est aussi reconnu, voici ce qu'il en dit dans son livre La face cachée du 11 septembre :
"La commission d'enquête « indépendante et bipartisane », chargée de faire la lumière sur les événements du 11 septembre 2001, a rendu son rapport final le 24 juillet 2004. En pleine torpeur estivale. Son ton, ses attendus et ses conclusions sont un modèle de vérité soigneusement escamotée. Grande fresque sur Al Qaeda, Ousama Bin Laden et les nombreuses déficiences des services de renseignement, elle a soigneusement écarté toutes les opacités et zones d'ombre qui entourent cette tragédie."
Et en conclusion :
"Au fur et à mesure que j'avançais dans cette enquête, le parallèle avec un autre événement historique s'imposait : l'assassinat du président Kennedy. Dans ces deux tragédies, tout semble avoir été fait pour interdire l'accès à la vérité. Telle est la conclusion à laquelle je suis arrivé. J'avais lu le rapport Warren et je l'ai comparé à celui de la commission d'enquête sur le 11 septembre. Le premier évoquait la plupart des hypothèses, pour les réfuter, le second ne prend même pas cette peine. Il ignore complètement tous les faits troublants, les contradictions et les mensonges avérés. L'assassinat du président américain en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges ; le 11 septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystère."
Nous pouvons également répondre si besoin aux articles sur le Pentagone et à celui sur la chute des tours. Nous pouvons aussi revenir sur la commission d'enquête et la façon dont elle a été menée, les délits d'initiés, la défense aérienne, les appels depuis les avions, les terroristes présumés, les mensonges de la Maison Blanche et ceux de la CIA, les documents classés secret défense comme ceux sur le rôle de l'Arabie saoudite, et bien d'autres choses encore.
L'équipe d'Hoaxbuster va devoir revoir sa copie s'ils veulent être convaincants. Ils semblent s'être laissé griser par leur notoriété acquise grâce à un travail de qualité sur les rumeurs qui circulent sur le Web. Mais le 11-Septembre est un sujet complexe qui demande d'abord une ouverture d'esprit, un sens critique, et surtout la faculté d'étudier tous les arguments, y compris ceux qui ne correspondent pas à des préjugés et des a priori.
Un article publié récemment dans Le Monde présentait justement leur site. Voici ce qu'on pouvait y lire :
« Hoaxbuster fait un très bon boulot, dit pour sa part Pascal Froissart, sociologue à l'université Paris-VIII, spécialiste des rumeurs et de leur propagation. Mais ils ont très peu de moyens, et sont débordés par une mission qui les dépasse. Le site court le risque de se faire enfumer par des spécialistes. Et, souvent, ce n'est que la validation par une communauté de la version officielle des faits. »
Pour conjurer ces risques, le sociologue défend l'idée d'un genre de « service public de rectification des rumeurs ». Piste à laquelle Guillaume Brossard ne croit pas : « Si nous étions un organe officiel, plus personne ne nous ferait confiance. »
Il suffit pourtant de parcourir les commentaires d'un autre article (le plus commenté du site) consacré plus spécifiquement à la chute des tours (qui oublie d'évoquer le WTC7) pour se rendre compte que les arguments avancés en faveur de la thèse officielle sont loin d’être convaincants, y compris pour les lecteurs du site qui sont nombreux à se poser des questions.
Pascal Froissart disait d’ailleurs, dans une interview au Nouvel Obs à propos du 11-Septembre :
« Le doute est sain. Par contre, c’est une véritable hantise pour les pouvoirs en place. Ils voient leur capital confiance s’éroder et se faire critiquer. Or, ils ont besoin de la confiance de la population, même si les avis sont différents. En permanence, ils agitent le chiffon de la paranoïa. Mais ça ne fait peur qu’à eux.Il y a eu trop d’exemples dans le passé où il aurait fallu douter et on ne l’a pas fait. Le doute est l’un des éléments clés de la pensée occidentale. Le débat doit exister et on peut regretter que les lieux de débats soient difficiles. »
Suite à sa venue à la projection du documentaire 11-Septembre : Le nouveau Pearl Harbor, à Grenoble, Nico a posté ce tweet tout en modestie :
Ce qu'il ne dit pas dans son tweet, c’est qu’il a quitté la salle tout de suite après son intervention, démontrant ainsi sa démission face au débat contradictoire. Mais il est vrai : pourquoi dialoguer quand on est persuadé de détenir la vérité ?
Hoaxbuster conclut son article par ces mots :
"En discutant avec un conspirationniste, on s'aperçoit que son opinion tient lieu de croyance. Or qu'est-ce qu'une croyance ?
« La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, et ceci indépendamment des preuves éventuelles de son existence, réalité, ou possibilité » selon Wikipedia.
En effet, à la manière d'un dogme, peu importe l'attitude que vous adopterez ou les faits que vous avancerez, rien ne fera revenir un truther sur son opinion. Le jugement est altéré, que l'affaire soit médiatisée ou non, il a la réponse à chacune des situations".
Qui est enfermé dans une croyance ? Ceux qui demandent un débat public, une enquête approfondie, et la fin du secret défense sur des documents classifiés sans raison, ou ceux qui utilisent ce terme de façon fallacieuse pour dénigrer la remise en question de la thèse officielle ?
— La rédaction de ReOpen911 —
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