Anatomie du pouvoir politique - partie 1
Si Hobbes a raison, si l'homme est par nature mauvais, pervers et égoïste, alors ce principe est aussi vrai pour les hommes qui composent et dirigent l'État.
Georges Kaplan, Assoiffés de pouvoir
Il existe un lieu commun, fort répandu, qui voudrait qu'il n'y ait que trois sortes de pouvoir : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. C'est une fausse représentation de la réalité, et plutôt nuisible, car elle conduit à de fausses pistes les citoyens désireux d'agir à fin de changer cet état de fait ; il est donc assez évident qu'une telle vision des choses profite en définitive aux pouvoirs établis. À observer les choses attentivement, tout au plus, soupçonne-t-on vaguement un quatrième pouvoir, volontiers désigné par certains pseudo-dissidents comme étant celui de la presse. Cependant, la presse n'est pas un pouvoir, elle est un outil. Les pouvoirs réels derrière le pouvoir de la presse sont celui de l'argent et celui de l'information, à savoir, l'idéologie établie. L'idée de Messieurs Locke et Montesquieu, qui observaient qu'il fallait s'efforcer de veiller à séparer et équilibrer les pouvoirs paraît assurément très bonne et pleine de bon sens ; toutefois, ces pouvoirs qu'ils préconisaient de séparer et d'équilibrer ne l'étaient pas, quant à savoir si il est possible ou seulement souhaitable de les séparer au bénéfice du citoyen, cela se discute, le problème étant alors le moyen d'y parvenir. Si l'on admet que ce moyen serait d'ordre juridique ou constitutionnel, alors, il devient clair que toute l'idée n'est qu'une prodigieuse couillonnade. Messieurs Locke et Montesquieu prétendirent donc un jour qu'il serait possible, en vue d'instaurer un sage et bon gouvernement, de réaliser la séparation de réseaux de pouvoir tels que la Police, la Banque et l'Église d'État (fût-elle catholique ou laïque), et des millions d'abrutis ont été assez bêtes pour les croire. C'est qu'ils ne savaient pas, les imbéciles, que Messieurs Locke et Montesquieu ne pensaient nullement à leur intérêt de plébéiens en disant cela, mais bel et bien aux intérêts des grands et des puissants, dont ils n'étaient eux-mêmes que de simples employés, des "intellectuels de service" et ne faisaient que leur habituelle besogne d'endoctrinement des foules en produisant cet obscur concept de "séparation des pouvoirs". On a souvent tort de prendre les choses à son propre compte. Le premier principe du populo raisonnable devrait être la méfiance systématique lorsqu'on condescend à s'adresser à lui.
Les pouvoirs réels sont aussi anciens que le Monde, et leur principe n'a pas changé depuis la première heure où un homme en força un autre à se plier à sa volonté ; en outre, c'est bien en les combinant de façon synergique qu'on parvient à gouverner efficacement, et certainement pas en les "séparant". Pour s'en convaincre, qu'on imagine simplement ce qu'il adviendrait d'un navire qui aurait trois capitaines à son bord, ou bien, d'une armée où chaque général serait entièrement libre de faire ce que bon lui semblerait de ses divisions.
Seule la façon dont les principes du pouvoir s'expriment et s'exercent a changé, au fur et à mesure que les avancées des sciences, des industries et des infrastructures rendaient les sociétés de plus en plus complexes, de plus en plus nombreuses et, par conséquent, de plus en plus difficiles à gérer. Cette rapide étude se propose de montrer quels sont les ressorts concrets du pouvoir politique ainsi que d'en expliquer les principes de fonctionnement.
Le pouvoir de la Force
Le premier d'entre les principes de pouvoir, le plus antique, le plus visible et le plus impressionnant est la Force. Ce principe-là ne fait pas dans la dentelle et se fait obéir bien promptement par la simple menace de violence physique ; si il ne peut se faire obéir, il en use, et en cas de résistance, élimine tout simplement les indociles. Quand elle est habilement employée, c'est-à-dire mise en scène et théâtralisée, La Force fait naître la Peur, qui en est un puissant effet secondaire. C'est bien pour mettre la Force en scène qu'on exécute ou qu'on châtie physiquement des condamnés en public (et non quelque part à l'abri des regards, ce qui serait plus conforme à la morale, mais n'aurait en ce cas aucune utilité politique). Certes, on n'exécute plus personne dans les pays soi-disant "civilisés", mais on continue de le faire à l'heure qu'il est dans de nombreux autres. D'ailleurs, même dans ces pays "civilisés", on n'a pas entièrement renoncé à cette pratique : on l'a remplacée par une sorte de succédané pervers - les images de guerre ou les faits divers que l'on diffuse à la télévision, de préférence à l'heure du JT. Ou encore, toutes les saloperies qu'on propage sciemment via Internet sous couvert du "devoir d'informer", sans parler de toutes celles mises en ligne par les internautes eux-mêmes pour des raisons qu'ils ne savent même pas très bien définir, et qui se font ainsi les auxiliaires bénévoles du système de pouvoir. L'une des plus dégueulasses parmi celles diffusées récemment de la sorte était probablement le "lynchage" de Khadafi (en réalité son exécution, qui n'avait plus rien de "civilisé" ; la différence de définition n'est pas du tout anodine). Dans le même genre, nous avons eu droit, selon l'"actualité", à l'"élimination", devant les caméras du monde entier, du "terroriste" Ben Laden (il serait plus approprié de parler d'assassinat), à la pendaison, tout autant publique, du président Saddam Hussein (de quel droit et pour quel motif ? s'est-on, au moins, posé cette question ?), et enfin, à l'"effondrement" des tours du WTC (la catégorie retenue a été celle d' "attentat terroriste", encore eût-il fallu, pour qu'elle fût valide, d'en préciser de manière crédible les auteurs et les victimes). Comment avez-vous trouvé cette séquence hallucinante où l'on voit des gens sauter par les fenêtres, sommés de choisir entre la mort par crémation ou bien par défenestration ? Il est certain qu'à l'heure du dîner, la scène dut avoir le plus bel effet sur les bonnes consciences réunies devant la grande messe du JT (qu'attendons-nous donc pour défenestrer notre TV ? et dire qu'il y aurait, selon certaines statistiques officielles, au moins 98% de la population française qui en possèderaient une...). D'ailleurs, nous avons été soumis, tout récemment, à une variante du même "événement", mais cette fois à Odessa, avec cette atroce exécution publique d'une centaine de personnes, dont au moins une femme enceinte, enfermées de force dans un bâtiment incendié ensuite. Il ne s'agissait nullement d'une situation qui aurait "dérapé", puisque ceux qui sont parvenus à en sortir ont été tout simplement massacrés à coups d'objets condontdans, sous l'oeil indifférent des quelques policiers présents. Il ne fait nul doute pour personne que pour mériter pareil châtiment, leur délit devait être d'une gravité tout à fait exceptionnelle. Pensez-donc : ils ont eu l'outrecuidance d'avoir une opinion différente des normes que nous tenons pour universellement admises — l'Europe et les Zétazunis, c'est bien, la Russie c'est pas bien. Il se trouve que ces criminels pensaient exactement l'inverse, pensez-donc ! Des zagents du méchant Vlad Poutine, ma bonne dame ! Ça fera une bonne leçon pour tous ceux qui s'aviseraient de penser comme ces sous-hommes !
Il y a une certaine logique là-dedans. La Peur frappe toute l'assemblée, tandis que la Force ne frappe que la victime ; bien plus, la Peur frappe les esprits tandis que la Force ne peut atteindre que les corps. Toutefois, c'est le maximum qu'il est possible d'en tirer en tant que source de pouvoir politique. La Peur ne suffit pas contre des hommes déterminés ou qui n'ont plus grand-chose à perdre, et il devient alors nécessaire de les tuer. Chacun peut voir un exemple de ce mécanisme à l'oeuvre aujourd'hui-même, dans les provinces de l'Est de l'ex-Ukraine, où des insurgés déterminés tiennent toute l'"armée ukrainienne" en échec depuis presque un mois. Aujourd'hui, c'est encore loin de chez nous, mais qu'on se rassure : demain ou après-demain, c'est sous nos fenêtres que cela va se dérouler.
Cet outil de gouvernement a néanmoins un inconvénient, qui devient assez gênant à partir d'un certain degré de "civilisation" : la Force est difficile à doser. Son usage est peu flexible et uniquement répressif ; à partir du moment où l'on émet une menace, l'étape suivante, sous peine de se ridiculiser, est de la mettre en pratique. Cela peut avoir un coût économique ou social assez élevé. De plus, il devient de plus en plus périlleux de se servir de la violence au fur et à mesure que le nombre des opposants potentiels grandit ; dans le pire des cas, l'affaire se solde par une défaite, au mieux, par un massacre. Comme système de gouvernement, c'est tout de même assez limité, et pour cette raison très peu répandu de nos jours (à l'exception de quelques bantoustans, ici ou là, comme l'Afghanistan ou la Somalie). Il est d'autant plus inquiétant de voir cette pratique revenir en Europe même, tel un spectre surgi tout droit des âges sombres.
Dans une situation où l'on confine à l'anarchie, ce qui est le cas des deux pays tout juste cités en exemple, la Force demeure en revanche l'unique principe efficace. Quand il ne reste plus rien qui tienne debout, que les infrastructures sont délabrées, que l'économie a régressé au simple stade de la survie élémentaire, bref, quand on se retrouve en plein Far-West, il convient de recourir aux métodes du Far-West : le Colt et la carabine Winchester. Le Colt de notre temps, ce serait plutôt l'AK-74, mais le principe reste identique. D'ailleurs, on constate de nos jours une prolifération plutôt inquiétante de cette redoutable arme de guerre en pleine Europe occidentale. Provenant des arsenaux de l'ex-bloc socialiste, toutes ces Kalachnikov yougoslaves, tchèques, roumaines, polonaises ou à présent ukrainiennes ont fini par arriver jusqu'aux tout petits caïds de banlieue. Elles servent aujourd'hui à commettre des braquages de bijouterie ou à procéder à des réglements de comptes sanglants. Or, les autorités ne semblent pas si pressées de prendre les mesures adéquates, et ce n'est certainement pas faute de savoir-faire ou de moyens. Ça ressemble bien davantage à un manque alarmant de volonté politique, ou même franchement à une politique délibérée de laxisme sécuritaire. À l'heure où la France se débat dans une crise sociale, économique et identitaire grave, les autorités mobilisent toutes leurs ressources bureaucratiques pour sanctionner les "quenelles" et traquer un comique nègre. Faut-il attendre que l'anarchie ne devienne totale pour faire l'acquisition d'un de ces fabuleux fusils d'assaut russes ? La sagesse élémentaire commanderait plutôt de s'en procurer un aussitôt que possible. Juste au cas où...
Le pouvoir de l'Argent
À un certain moment du développement des sciences, du capital et du potentiel technologique des sociétés humaines apparut le deuxième principe majeur de pouvoir politique : l'Argent. Il s'avéra vite extrêmement prometteur : facile à doser de façon très précise, il n'abîme rien ni personne (du moins, en apparence) et peut même être récupéré après usage si l'on s'y prend bien. L'appât du gain à lui seul représente déjà une formidable carotte, toujours aussi largement utilisée par les puissants pour faire marcher les masses selon leur bon vouloir. Dans ces conditions, il n'est même pas nécessaire de posséder soi-même de l'argent pour faire miroiter la possibilité d'en gagner à ceux dont on veut s'assurer les services ; la seule chose nécessaire est d'être crédible. De l'assurance et quelques oripeaux bon marché peuvent parfaitement suffire à duper les crédules. Qu'on se rappelle simplement la fameuse scène du Théâtre des Variétés, dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov, où le diable fait pleuvoir des billets de banque sur les spectateurs ébahis, puis ouvre une boutique de vêtements de luxe pour dames, où les "clientes" étaient habillées gratuitement de la tête aux pieds, à la seule condition de se défaire des loques qu'elles portaient à l'entrée (procédé dont certaines boutiques de prêt-à-porter n'hésitent guère à s'inspirer de nos jours). Tout cela en plein essor du communisme russe, les années 1930, soit la glorieuse époque de l'industrialisation stalinienne. Le résultat fut évidemment de manquer d'abord provoquer une bagarre générale, au moment des billets de banque, avant de finir en scandale (pour rester décent), lorsque les luxueux et "gratuits" atours dont les compagnes de ces Messieurs avaient recouvert leurs charmes se volatilisèrent tout à coup au beau milieu de la rue, telle la parure princière de Cendrillon, aux douze coups de minuit. Il serait sans doute bon que l'on médite, à l'occasion, sur la question de savoir si c'est bien l'habit qui fait le prince, ou bien, le prince qui fait l'habit...
Sous sa forme matérielle (généralement, les monnaies polymétalliques) l'Argent est certes fort puissant, mais encore limité par sa matérialité. Entre un régiment en armes et quelques sacs remplis d'or, il est plus avantageux de choisir le régiment et de s'en servir pour s'emparer de de l'or ; et puis, que faire, seul, de ces sacs bourrés de ducats, alors que le premier bandit de grand chemin venu nous en délesterait bien prestement ? D'où il résulte qu'il est en effet assez habituel que l'on fasse la guerre pour des raisons essentiellement économiques. Les guerres de l'ancien temps se résumaient souvent à s'emparer de terres, d'esclaves, de femmes, de richesses diverses ou de bétail ; même à notre époque se voulant "civilisée", on a tout de même plus que fréquemment l'impression qu'il s'agit bien davantage, en réalité, de pétrole ou d'uranium que de "démocratie" ou de "droits de l'homme" (ou encore, que la "démocratie" et les "droits de l'homme" ne sont guère plus qu'un alibi bien commode pour s'approprier à bon compte des ressources stratégiques ou pour "sécuriser" un gazoduc). Ces ressources, fort nécessaires à l'accroissement et au bien être des peuples, ne sont certes pas de l'argent, mais elles sont aussi le moyen pour quelques individus d'en gagner de grandes quantités en les vendant au plus offrant. Une fois dépassée la période d'erreurs et d'essais au cours de laquelle les maîtres de ce monde apprirent à exploiter l'Argent en tant que principe de pouvoir, il restait encore une dernière chaîne à briser avant que Mammon n'accédât à la toute-puissance : le problème de la masse monétaire [1].
Au fur et à mesure que la population et les besoins de l'État s'accroissaient, les monnaies faites de métaux précieux devenaient rares et entravaient le bon fonctionnement de l'économie. En outre, cette sorte de monnaie circule mal parce qu'elle se prête trop bien à la thésaurisation. On eut alors recours à l'expédient consistant à diluer la quantité d'or dans la monnaie. Mais bientôt, des protestations vigoureuses s'élevèrent, contraignant les souverains à rester prudents.
Le déficit chronique de monnaie fut une cause majeure des guerres et des troubles de la fin du Moyen-Âge. À la Renaissance, la mise en coupe réglée des richesses de l'Amérique, tout juste découverte, relança la machine pour quelque temps. Néanmoins, l'effondrement spectaculaire de l'Espage et du Portugal, les mieux servis pourtant par cette manne inespérée, provoqua un certain désarroi dans toute l'Europe. L'or ne serait donc pas analogue à la richesse ? On se mit à réfléchir et à imaginer des solutions nouvelles pour pallier au manque d'argent, ou bien pour en faire meilleur usage. C'est à peu près à ce moment que fut créée la Banque d'Angleterre, qui adapta à une échelle industrielle un système qui, pour l'essentiel, avait déjà été pratiqué par les Templiers, quelques siècles auparavant : les lettres de change et de crédit.
L'Argent acquit sa véritable puissance aussitôt qu'il fut débarrassé de son enveloppe matérielle, c'est à dire, dès l'utilisation à grande échelle de ce système. Il devint possible alors de transférer dans le temps et l'espace des sommes colossales au moyen d'un simple papier, sans être contraint de trimbaler avec soi de lourds et encombrants coffres remplis d'or. De puissantes organisations financières et militaires disposant de succursales dans les plus grandes cités s'en chargeaint pour vous et changeaient vos deniers en monnaie locale moyennant une commission ; elles pratiquaient également le crédit. Elles étaient les ancêtres de nos banques actuelles.
De nos jours, l'Argent vient d'accéder à un niveau de puissance plus élevé encore : les lettres et les ducats ont été abolis et sont devenus des données informatiques, transférables quasi instantanément aux quatre coins du monde. Il faut bien reconnaître que ce néo-argent numérique, créé ex nihilo par certaines institutions très spécifiques que nous appelons "les banques", organisées en "système bancaire", a au moins ce mérite d'avoir réglé une bonne fois pour toutes les problèmes relatifs à la masse monétaire. Malheureusement, comme cela arrive bien souvent, il en a créé de nombreux autres. Par le jeu des "réserves fractionnaires", ces établissements bancaires peuvent aujourd'hui créer en toute légalité des quantités virtuellement illimitées d'unités monétaires, dont ils peuvent faire à peu près tout ce qu'il leur plaira. La seule limite à ce procédé est la contrainte inévitable de l'inflation, qui entraîne à son tour la dépréciation de la monnaie. On peut éventuellement s'en affranchir pour un temps, grâce à divers procédés (conquête et création de nouveaux marchés, y compris virtuels, investissements de long terme, dark-trading, instruments financiers complexes, off-shoring, etc.), mais non l'abolir tout à fait. La question se pose alors inévitablement de savoir où se trouve encore la véritable souveraineté politique : est-ce bien toujours du côté de l'État, ou bien, déjà du côté de la Banque ? Par ailleurs, du fait des qualités inhérentes aux données numériques — et la monnaie "numérique" étant une donnée comme une autre — nous nous retrouvons également confrontés à la désagréable question du contrôle que cette sorte d'argent confère à la Banque par rapport aux usagers, qui représentent au moins la quasi totalité de la population occidentale. De quel droit, et à quelles fins ? Autant de questions qu'il est devenu carrément dangereux de poser, et qui, selon votre statut social, peuvent vous valoir de très sérieux ennuis.
L'essence de l'Argent consiste en ce que l'on nomme "le pouvoir d'achat", c'est à dire le pouvoir de s'attribuer pour une durée, définie ou non, de façon légale ou non, la possession d'un objet quelconque ayant au moins les propriétés suivantes :
- il existe, réellement, virtuellement ou potentiellement et peut donc être défini, plus ou moins précisément ;
- il peut faire l'objet d'un contrat, d'un accord entre au moins deux "personnalités juridiques" (soit, des contractants quelconques, pouvant être des individus, des groupes d'individus ou toute entité reconnue comme bénéficiant de la "personnalité juridique" par le droit en vigueur).
En clair, on pourrait dire que tout est susceptible d'être ainsi acquis par à peu près n'importe qui en échange d'argent (donc, acheté), pourvu qu'on offre le meilleur prix : les biens matériels, les infrastructures, les ressources naturelles (on voit, depuis les années 1990, que l'eau, la pluie peuvent s'acheter, comme de vulgaires hydrocarbures), les services les plus variés, les personnes humaines (ceci étant toutefois considéré "illégal", mais en réalité, pratiqué depuis la nuit des temps sous des formes diverses), les droits et privilèges, et même des États entiers ou encore, depuis peu, des concepts logiques, scientifiques et l'essence même du vivant (c'est-à-dire, des brevets donnant des droits exclusifs sur quelque chose relevant du domaine du vivant : une plante, une espèce sauvage, ou encore, certains gènes particuliers). La seule chose qu'on ne sait pas encore acheter est l'esprit humain (ainsi que toutes ses productions spirituelles), car on ne sait pas précisément ce que c'est. Mais qu'on se rassure, ça devrait venir bientôt : en 2008, un Néo-Zélandais aurait vendu son âme, non pas au diable, mais à une chaîne de pizza [2]. Certes, on peut toujours refuser de vendre, mais en réalité, qui peut résister à un chèque affichant le nombre de zéros adéquat ? Bien peu de gens, hélas.
Ainsi décrit, le pouvoir de l'Argent nous apparaît dans toute son étendue, et il est tout à fait courant qu'on en dise qu'il "mène le monde" ou quelque chose d'approchant. Il est clair par ailleurs qu'il tend à jouer un rôle de plus en plus incontournable dans la politique, y compris lors des élections. La meilleure illustration est peut-être celle des États-Unis, c'est presque une caricature ; basiquement, le candidat ayant réussi à réunir les fonds les plus importants a les meilleures chances de s'imposer. Est-il nécessaire, à ce stade, de s'étendre sur les indénombrables publications de presse et chaînes de radio ou de TV, toutes différentes, toutes on ne peut plus "libres" et "indépendantes", mais toutes véhiculant les mêmes publicités et la même "idéologie", et toutes aux mains d'un tout petit groupe d'"empires" médiatiques ? Il est fort douteux, dans ces conditions, qu'on puisse encore sérieusement parler de "presse libre" sans injurier le sens des mots.
La corruption politique et administrative, fléau bien connu, reste toujours aussi actuelle. Puisqu'on ne parvient pas à s'en débarrasser, en dépit de tous les "efforts" entrepris dans ce sens, on prétend qu'elle n'existe plus et en même temps qu'il est légitime que les lobbies défendent leurs intérêts en "démarchant" les hommes politiques, ce qui serait un procédé totalement différent. Problème réglé. Fait contingent, Bruxelles est connue comme étant la (deuxième, après Washington) "capitale du lobbying" [3]. C'est probablement un pur hasard si les gens pratiquant cette sorte de business se débrouillent toujours pour être là où travaillent les principaux organes de décision politique, dans le cas de Bruxelles, ceux de l'UE, c'est à dire, de l'Europe tout court ou presque. Non qu'il faille tout de suite en conclure que les commissaires, les parlementaires et tous les technocrates européistes sont tous vendus à la Banque ; les "fonctionnaires européens" perçoivent des salaires extrêmement confortables, et tout porte à croire que c'est bien plus complexe que cela en réalité. Cependant, l'Argent, source majeure de pouvoir, ne peut pas ne pas jouer un rôle là-dedans. Un exemple tout à fait récent : le commissaire européen John Dalli, soupçonné de "trafic d'influence" (c'est-à-dire, de corruption) au bénéfice de l'industrie du tabac, a été forcé (par qui ?) à démissionner pas plus tard qu'il y a deux ans de cela [4].
Quelques mots, enfin, au sujet de cette systématisation de la mise en esclavage de peuples entiers par le système du crédit contre intérêts, que l'on voit se répéter inlassablement depuis au moins les années 1960 (point de départ approximatif de l'accession à l'"indépendance" de nombreuses "anciennes" colonies européennes). En vue de développer tous ces nouveaux États issus de la "décolonisation", des banques privées ainsi que des institutions internationales, comme le FMI, commencèrent par leur accorder des prêts, à taux d'intérêts élevés, que ces nouveaux États "indépendants" ne pouvaient évidemment pas rembourser, puisque les prêts étaient précisément conçus de manière qu'ils ne pussent l'être ; pour rembourser les anciens prêts, on leur en accorda de nouveaux, mais cette fois assortis de conditions de plus en plus draconiennes, et ainsi de suite. Tout cela visant en réalité à une prise de contrôle directe de la politique économique (voire, de la politique tout court) des territoires "décolonisés" par le biais de toutes sortes d'institutions et d'intermédiaires spécialisés dans le "développement" et les services financiers, mais en réalité, au service des oligarchies occidentales. Le procédé s'est récemment simplifié au point de faire intervenir dans un premier temps les forces armées occidentales afin de "démocratiser" de force tel pays riche ou "renverser" tel dirigeant incommode, avant d'envoyer dans un deuxième temps les généreux prêteurs. En appelant les choses par leur nom, ce genre de pratique s'appelle tout simplement de l'usure forcée, à fins d'extorsion ou de soumission. On peut encore améliorer le procédé en recourant éventuellement à de la corruption bien ciblée, ou carrément à l'assassinat, pour s'épargner les dépenses superflues d'une expédition armée [5]. Quoi qu'il en soit, le résultat sera le même : les États, c'est à dire leurs peuples, paieront bien gentiment leurs échéances et feront bien sagement ce qu'on leur demandera de faire, si ils ne tiennent pas à voir les taux d'intérêt augmenter. Une "notation" de dette est si vite dégradée...
En vérité, et on le voit très bien dans cet exemple qui n'a rien d'une fable, ce n'est pas tout à fait l'Argent qui mène le monde ; la Force et la dés-Information ne sont jamais très loin ; elles pèsent de tout leur poids lorsque c'est nécessaire. L'art de gouverner, c'est l'art de choisir le bon outil selon les circonstances, et de savoir l'employer à bon escient, en l'associant éventuellement à d'autres. Cependant, tous ces outils se déclinent en trois grands principes ou sources, c'est à dire, ce à quoi on peut les réduire quand on simplifie les choses — ceux qui relèvent de la Force, ceux qui relèvent de l'Argent, et ceux qui relèvent de l'Information. Enfin, concernant l'Argent en particulier, il convient bien de comprendre qu'il n'a que peu de valeur en soi, puisque son intérêt est évidemment qu'il permet l'acquisition de quasiment tout ce qu'on voudra bien imaginer. Autrement dit, on aurait pu parler tout simplement de coercition économique, ou encore, selon les exemples, d'escroquerie.
Le rôle du droit
À ce stade, quelques mises au point s'imposent concernant la portée et le rôle des systèmes législatif et judiciaire. Si ceux-ci n'interviennent que très modestement dans la mise en place de l'ordre politique existant, ils ont néanmoins un rôle important à jouer dans son organisation. En ce sens, le système juridique existant sert surtout d'une part à justifier, codifier et rendre public l'ordre politique qui a produit ce système juridique, et d'autre part à fournir l'outillage juridique qui permettra de faire respecter l'ordre politique établi. La rédaction du droit repose sur le législateur, tandis que le juge se charge de son interprétation et de son application, secondé en cela par le gendarme.
Le droit ne crée donc rien par lui-même ; il ne fait que fournir les textes qui servent à faire connaître dans la mesure la plus grande l'ordre politique. Le travail législatif est en réalité entièrement réalisé sous la supervision des technocrates et des idéologues au service de ceux qui tiennent effectivement les leviers du pouvoir ; leur tâche consiste à veiller à ce que le juriste respecte le cadre imposé par les maîtres le plus précisément et le plus fidèlement possible. Ce n'est donc en aucune façon le droit qui crée l'ordre politique, mais bel et bien l'inverse. C'est notamment pour cette raison que l'on voit, de temps à autre, de véritables procès fabriqués sur mesure, comme le fameux procès des Templiers, ou encore, les procès dits de Moscou (années 1936-1938), dont le rôle est surtout de justifier l'élimination d'individus, d'organisations, de partis ou de réseaux devenus gênants pour l'ordre politique en place, tout en assurant à l'affaire le retentissement le plus large, et éventuellement, à la faire passer pour ce qu'elle n'était pas en réalité. Ainsi, les procès dits "de Moscou" ont surtout été interprétés en tant que moyen de terreur à l'encontre de l'infortuné peuple soviétique ; en réalité, il s'agissait, d'une part, de justifier aux yeux du public la liquidation d'une vieille garde léniniste et trotskyste ayant basculé dans l'opposition politique clandestine et pour cette raison devenue intolérable, d'autant plus qu'on était à la veille d'une agression militaire qui n'avait rien d'imaginaire. D'autre part, il s'agissait, pour l'État soviétique, de récupérer auprès de ces gens des capitaux qu'ils auraient clandestinement exfiltrés vers la Suisse par le "canal Baltique" et déposé sur des comptes numérotés, au cours d'une période qu'on peut situer à peu près entre 1920 et 1935. Il s'agit, pour les quelques très rares personnes renseignées qui en auraient entendu parler, de ce que les services secrets soviétiques avaient dénommé l'opération "Croix" (affaire toujours classifiée à l'heure qu'il est). Les crimes tout à fait extravagants dont le terrifiant procureur Vichinsky faisait l'étalage devant le public stupéfié ont clairement été inventés de toutes pièces, mais ils visaient surtout à épater la galerie et discréditer les accusés de la manière la plus grande possible. Le gros de la besogne, c'est à dire, la surveillance, l'obtention des preuves, les filatures, les interrogatoires, avait déjà été faite bien auparavant et avait nécessité plus d'une dizaine d'années de labeur opiniâtre et méticuleux. D'après certaines informations, il paraîtrait qu'en dépit de tout, une partie non négligeable des trotskystes ait tout de même réussi à passer au travers des mailles du filet. L'argent non plus n'a pas non été perdu pour tout le monde, puisqu'à l'heure qu'il est, on parle encore en Russie d'une mystérieuse "Corporation des Tchékistes Unis" consituée des héritiers de ces gens.
La plupart du temps, cette sorte de manfestations spectaculaires n'a pas lieu d'être, car il est généralement préférable de régler les problèmes importants en dehors du cadre juridique et, si possible, à l'amiable. On peut éventuellement faire intervenir le législateur et le juge à postériori, si c'est utile, mais on peut tout aussi bien s'en passer lorsque ce n'est pas le cas. Après tout, il n'est pas toujours bon que le public ait connaissance de certaines choses.
Il est bon en revanche qu'il ait du respect pour la loi, ce qui dans certains cas pathologiques confine à une déférence quasi religieuse, assimilable à de l'idiotie ; la "crise" ukrainienne qui se déroule en ce moment-même sous nos yeux est une excellente leçon de choses à cet égard. C'est pourquoi la maréchaussée se charge, de temps à autre, de faire respecter la loi au moyen de la Force. En ce sens, la loi n'est qu'une manifestation bureaucratique de la Force ; elle en fait peser la menace sur la société toute entière et concourt par là même à en encadrer l'usage tout en le restreignant. C'est tout le sens de la célèbre formule de Pascal : "La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique".
Il est indispensable par ailleurs qu'il y ait des règles écrites et identiques pour tous (du moins, en théorie), fussent-elles injustes et liberticides, pour que celles-ci soient acceptées. Un conflit politique entre divers partis ou groupes d'intérêts peut éventuellement déboucher sur une révision de l'ordre politique existant, et entraîner les amendements juridiques correspondants, mais ils touchent rarement à l'essentiel. Lorsque des changements majeurs se produisent, c'est qu'il y a eu coup d'État ou Révolution. Il est rare, quoiqu'on ait déjà vu des exemples de cette sorte, que l'ordre existant consente à se réformer lui-même de façon réellement radicale sans y avoir été forcé par des forces extérieures ou des circonstances exceptionnelles. L'inertie des intérêts établis est bien trop grande, et la société est plutôt conservatrice dans son ensemble. C'est pourquoi il peut s'avérer utile de parcourir régulièrement le Journal Officiel : si des lois exceptionnelles y apparaissent, c'est qu'il se passe des choses extraordinaires. Seulement, on n'est pas toujours mis au courant, et on ne les remarque pas forcément.
Conclusion / transition
Les trois sources principales de tout pouvoir politique sont demeurées identiques depuis des millénaires. De même, la science politique universitaire n'a presque pas été réformée de façon fondamentale depuis Aristote. En revanche, la praxéologie politique a énormément évolué dans les dernières décennies, grâce à des percées majeures qui se sont produites au cours des XIX-ème et XX-ème siècles, du fait notamment d'un puissant mouvement de perfectionnement des techniques de communication et de transmission de l'information ainsi que du développement des sciences dites "humaines", dont les branches les plus récentes sont la cybernétique et l'ingénierie sociale. La combinaison de ces deux tendances a très considérablement renforcé le pouvoir de l'oligarchie sur les citoyens, en admettant que ce terme ait encore un sens. Si bien que certains chercheurs d'avant-garde comme par exemple Peter Dale Scott ou Andreï Ilitch Fursov vont même jusqu'à postuler, ou laisser entendre, que les sciences politiques, telles qu'on nous les enseigne dans les établissements grand public, en sont restées au début du XX-ème siècle, alors que nous vivons dans des sociétés qui ont largement évolué depuis lors ; les récentes évolutions techniques (Internet, réseaux sociaux, offre de chaînes de TV) et démographiques les ont transformées au point de les rendre méconnaissables par rapport à ce qu'elles étaient il y a à peine 25 ans. De ce fait, tout le corpus méthodologique et conceptuel mériterait une sérieuse mise à jour pour nous être d'une réelle utilité. Les méthodes que nous employons pour élaborer nos représentations du réel, parce qu'elles sont périmées, nous conduisent à avoir des représentations inadéquates, et donc à agir et à nous comporter de façon inadéquate par rapport à la réalité.
Ainsi, la science politique "grand public" ne connaît pas, par exemple, le concept d' "État profond" ou celui d' "organisations discrètes et supranationales de gouvernance" ; elle ne s'intéresse pas non plus à l'ingéniérie sociale, ni au marketing (dont les applications électorales sont pourtant évidentes), qui est plutôt étudié dans les écoles de commerce et de gestion. Certains faits bien réels tels que les "sociétés secrètes" ou plus ou moins secrètes, comme certaines "fondations" ou think tanks, tombent pourtant dans cette catégorie ; nous nous en débarrassons d'un revers de main en les classant dans la masse hétéroclite des "théories de la conspiration" [6]. Or, si c'est réel d'une part, et exerce un pouvoir ou une influence politique d'autre part, cela devrait pourtant être pris au sérieux et étudié selon les règles de la méthode scientifique. Mais non, nous persistons à ignorer la question et à faire comme si elle n'existait pas. Est-ce un comportement raisonnable et adéquat ? Les exemples de cette sorte sont nombreux, bien plus qu'on ne le pense. Le concept même de "conspirationnisme" est d'ailleurs un excellent exemple de modélisation du comportement : il suffit désormais d'évoquer cet argument-massue pour discréditer un interlocuteur pénible ou pour mettre fin à tout débat, ce qui est bien pratique par ailleurs pour indiquer clairement quel est le périmètre admissible pour un "débat" entre gens "sérieux". Ce procédé s'est même tant répandu qu'il est devenu une sorte d'équivalent du fameux "point Godwin" [7]. Si "la communauté Internet" eut assez de perspicacité pour retourner l'argument "nazi" contre ceux qui en font abusivement usage, pourquoi donc continuons-nous à prendre l'argument "conspirationniste" pour argent comptant ? C'est pourtant bien la même variété de sophisme qui est à l'oeuvre dans la reductio ad hitlerum et la reductio ad conspirationem...
Bien entendu, ce n'est pas une raison pour prendre au sérieux le premier charlatan venu nous présentant ses spéculations délirantes sur les Illuminati, les Témoins de Jéhovah ou l'Apocalypse de Jean pour de la vérité vraie. Mais ce n'est pas non plus une raison pour déclarer comme "complotiste" une théorie sérieuse s'appuyant sur des catégories inhabituelles pour la science dite politique. Le monde évolue, et il évolue extrêmement vite depuis le début du XX-ème siècle ; la "science politique" et les sciences sociales en général devraient donc évoluer aussi, sous peine de perdre toute crédibilité, et, ce qui serait bien pire, de nous priver ainsi de tout système de référence pour appréhender la politique, fût-ce vaguement.
De sorte que l'idée que nous nous faisons du pouvoir politique doit elle aussi évoluer. Il devient évident, si nous nous débarrassons de nos préjugés, que les pouvoirs politiques au sein de nos sociétés sont non seulement totalement déséquilibrés au plus grand détriment du citoyen, mais de plus, ne sont même pas là où nous croyons qu'ils se trouvent, et, dans leur substance même, ne correspondent pas du tout à l'idée que nous nous en faisons. Nos États, quand bien même ils ont l'apparence de dictatures, comme par exemple le Chili de Pinochet, en réalité, ne maîtrisent pas leur monnaie, ne disposent que de forces assez peu considérables et, parce que très mal informés, se font rouler la plus part du temps à notre plus grand détriment, puisque ce sont bien les citoyens qui essuient les plâtres, comme le font les Chypriotes, les Espagnols, les Grecs ou les Russes d'ex-Ukraine en ce moment même.
On nous a menti. Le Père Noël n'existe pas, le système électoral tout entier n'est qu'une imposture sophistiquée, le pouvoir véritable est aux mains de gens dont nous n'avons jamais entendu parler, et, en outre, ne correspond en rien à ce qu'on nous en a dit à l'école ou à la faculté ; enfin, nos États n'ont rien à voir avec la démocratie, système de gouvernement extrêmement peu répandu que nous serions bien en peine de savoir définir à peu près correctement. Nous vivons et nous comportons en fait comme si nous étions prisonniers d'une espèce de fausse réalité, qui viendrait s'intercaler entre notre esprit et la réalité, tout à fait comme la "matrice" du film du même nom (qui semblerait-il soit précisément à interpréter comme une métaphore politique ; dans le même genre, il y a eu également Inception).
Avec le pouvoir de la Force et celui de l'Argent, nous venons d'examiner brièvement le côté "hardware" de cette "matrice", c'est à dire, ce qui a rendu sa mise en place possible. La suite de cet article traitera de la partie "software", soit du pouvoir de l'Information et des multiples moyens de s'en servir à des fins politiques.
----
Petrovitch
[1] À ce sujet, les intéressés peuvent parcourir un précédent article que j'avais consacré au thème de la monnaie — lien sur AgoraVox.fr : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/considerations-sur-la-monnaie-146764
[2] Site web Silicon.fr : http://www.silicon.fr/vendre-son-ame-au-diable-rapporte-3800-dollars-sur-internet-30821.html
[3] Site web Brussels Metropolitan : http://www.brusselsmetropolitan.eu/FR/capitale-europe/lobbies-representants-d-interets.php
[4] Site web Les Echos.fr : http://www.lesechos.fr/26/10/2012/LesEchos/21300-037-ECH_a-bruxelles—les-zones-d-ombre-du-lobbying.htm
[5] Voir John Perkins, Les confessions d'un assassin financer
[6] À ce sujet, on gagnerait à s'intéresser au discours du président Kennedy du 27 avril 1961 ; texte intégral en français sur Wikisource.org - http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_John_F._Kennedy,_le_27_avril_1961
[7] Wikipédia, au sujet de la "loi de Godwin" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin
80 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON