Le Finalisme
Le finalisme est un terme que je me suis approprié pour comprendre le monde. Je l’ai expliqué, très brièvement, dans le premier texte de ce blog : « Pourquoi on meurt ». Comme ce mot est un outil que j’ai utilisé, il faut que je vous explique pourquoi et comment je l’utilise.
Le finalisme dans ma définition est simplement l’association d’un but et d’une stratégie pour atteindre ce but
J’ai trouvé cette expression d’abord pour différencier une conception religieuse de l’univers d’une conception athée. Dans une conception religieuse, il y a une volonté divine qui pilote et qui a un but et une stratégie pour la terre et l’univers : l’univers est finaliste.
Dans une conception athée l’univers est régi par le hasard, les mathématiciens appellent cela un chaos, il ne se comprend plus de manière finaliste.
Et avec cette notion, cette différence simple, épurée, il suffit de comprendre où nait le finalisme pour savoir si l’univers est finaliste ou non.
la pastèque
- Pastèque
- Passiflore
Le finalisme nous entoure, partout : la couleur des fleurs a pour but d’attirer les abeilles, les lionnes isolent l’animal faible pour le manger, l’homme construit des voitures pour aller plus vite, la pastèque murit gonfle sous le soleil pour augmenter sa pression interne et propulser en explosant ses graines le plus loin possible vers des territoires riches des minéraux qu’elle a localement épuiser dans la terre où elle a poussé.
Le finalisme est différent de l’intelligence : il n’est pas forcément lié à l’analyse de la situation, il reproduit simplement une action qui a un effet positif. C’est une action individuelle qui a un but. Il se construit selon la logique de Darwin : c’est-à-dire que si ce comportement est utile ET mémorisé, il donne un atout supplémentaire qui aide l’individu et lui accroit ses chances de rester et de se reproduire.
Le finalisme est donc à l’origine, une mémoire qui produit une action utile.
Allons maintenant voir ou il s’arrête.
un nuage d’orage
Prenons une grosse pierre, et accélèrerons le temps, à raison d’une image tous les 500 ans en repassant le film à raison de 32 images seconde, vous aller la voir glacer, chauffer, s’éroder changer de forme et de taille en se réduisant, se soulever ou descendre en raison des mouvements tellurique, mais jamais aucune action de la pierre ne modifiera son futur. La pierre est inerte, elle n’est pas finaliste.
Oui, j’ai enfoncé une porte ouverte, mais cela a un but, nous allons maintenant voir si un système organisé et complexe est finaliste ou non. Nous allons regarder ensemble un nuage d’orage en temps réel :
cumulonimbus et foudre
Vous le savez sans doute un nuage d’orage isolé intervient quand :
1/ le gradient verticale de température d’une masse d’air décroit plus vite que le refroidissement propre de la colonne d’air chauffée par le sol qui s’élève
2/le sol est suffisamment chaud pour faire décoller cette colonne
Avec ces deux conditions réunies, on obtient une turbulence de l’air qui monte du sol vers la limite de la troposphère et qui aspire avec elle l’air alentour qui emballe le système amorcé, en s’aidant de l’énergie apportée par la condensation de la vapeur d’eau. La turbulence est tellement forte qu’elle agrège des gouttes d’eau qui deviennent énormes et qu’elle remonte au plus haut à – 50°, où elles se transforment en grêlons.
Au sein du nuage les forces de frottement entre éléments montant à cause de la poussée d’Archimède et éléments lourds descendant à cause de l’attraction terrestre, sont tellement fortes (les cisaillements y dépassent souvent et largement 300 km/h) que le nuage devient un générateur électrique, il se polarise. Sa polarité attire les charges opposées de la terre et quand l’accumulation d’électricité dépasse la résistance naturelle de l’air, un précurseur déclenche la foudre.
Sommes-nous en face d’un phénomène finaliste ?
Ma réponse est non.
Non, parce que nous sommes en face d’un enchevêtrement complexe de causes (température, humidité, état des gradients en présence…) qui chaque fois qu’elles se trouvent réunies provoquent les même effets (un cumulo-nimbus est reconnaissable) mais il n’y a pas de plan initial.
Pour être clair en trois mots, un nuage est une réaction qui a des actions (pluie, vent, grêle…) reproductibles mais il n’a pas d’écriture séparée, pas de code. Il ne se reproduit pas. C'est une logique causale.
Seul le vivant est finaliste
Un nuage est une conséquence avec des causes mais sans but ! Il n’est pas écrit à l’avance et si une cause se modifie, il disparait sans mourir. On peut le recréer avec des matières différentes et obtenir des effets similaires.
Si on veut prévoir son evolution il faut regarder, la direction du vent, la température du sol, la pression... mais lui ne contient pas d'information, pas d'écriture de sa finalité
Ce n’est pas le cas avec le vivant : le finalisme est une propriété du vivant, il utilise un but programmé, écrit, mais c’est aussi sa caractéristique. Seul le vivant est finaliste ; c’est ce qui le différencie de l’inerte.
Il est finaliste par essence parce qu’une mémoire le reproduit. C’est le début d’une finalité au sein de l’univers.
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON