Un verdict qui pose question
Un viol en réunion commis par des délinquants notoires et sanctionné par des peines clémentes, c’est possible, les juges malouins viennent de le démontrer...

C’est le web-magazine Breizh-info qui, en relais de l’hebdomadaire Le Pays Malouin, a rapporté l’information dans son édition du mercredi 7 mai : deux hommes ont été condamnés la semaine précédente par les juges du Tribunal de grande instance (TGI) de Saint-Malo respectivement à 4 ans et 3 ans de prison ferme pour « agression sexuelle ». Un verdict qui peut sembler juste relativement à la qualification retenue contre les prévenus, l’agression sexuelle pouvant être constituée d’actes de nature et de gravité graduées. Rappelons à cet égard qu’une agression sexuelle en réunion expose ceux qui la commettent à une peine maximale de 10 années de réclusion et 150 000 euros d’amende. Or, cette condamnation prononcée dans la cité corsaire est sans doute loin d’avoir été aussi sévère qu’elle aurait pu l’être.
Car de quoi parle-t-on dans cette affaire révoltante ? De caresses contraintes, d’attouchements imposés, d’exhibition ? En aucun cas : c’est bel et bien de viol qu’il est question ici, et de viol aggravé car infligé avec violences par un duo de criminels – le viol est bel et bien un crime en droit français – au passé judiciaire chargé, leurs casiers mentionnant respectivement 16 et 21 inscriptions pour des faits antérieurs ! La qualification en agression sexuelle en est d’autant plus aberrante que les actes commis ont été particulièrement graves et constitutifs d’un traumatisme durable, voire de séquelles psychologiques dont nul ne peut aujourd’hui savoir comment elles évolueront.
Que s’est-il passé à Saint-Malo le jour des faits ? Deux hommes, bien connus des services de police et des enceintes de justice, rencontrent dans un bar de la cité malouine une femme et un homme qui, lors du procès, seront décrits par les experts comme « fragiles » sur le plan psychologique. Les deux prédateurs – c’est bien de cela qu’il s’agit – persuadent le couple de les suivre dans un appartement. C’est là que le calvaire commence. Il durera jusqu’au petit matin : la femme est violée à plusieurs reprises tandis que l’homme, humilié, giflé, tabassé, en est réduit à assister, impuissant, au calvaire de la femme sous la menace d’un couteau.
Comment, dans de telles conditions, les services du procureur ont-ils pu renvoyer les deux agresseurs en correctionnelle et non devant les assises d’ïle-et-Vilaine alors que les faits incriminés étaient manifestement passibles d’une qualification de « viol en réunion, accompagné de violences et de menaces par arme blanche » ? Une qualification qui, en regard des faits, aurait pu valoir aux deux agresseurs une peine beaucoup plus lourde, probablement intermédiaire entre 10 ans et les 20 ans auxquels les violeurs auraient été exposés si le procureur n’avait décidé de leur faire un incroyable cadeau en requalifiant à la baisse les actes des deux hommes.
Faut-il voir dans cette décision une conséquence du manque de moyens de la Justice, un procès de correctionnelle constituant évidemment un coût nettement moindre pour la collectivité qu’un procès d’assises nécessitant la constitution d’un jury populaire au terme d’une longue et dispendieuse procédure de sélection ? Si tel est le cas, c’est scandaleux, tant vis-à-vis de la société, en droit d’être protégée, que vis-à-vis des victimes et de leurs familles, en droit de voir rendue une justice équitable, ce dont, à l’évidence, elles ont été privées dans cette affaire. Si tel n’est pas le cas, c’est encore plus inquiétant car rien, pas même un argument économique aussi contestable soit-il, ne semble pouvoir justifier cette décision, si ce n’est quelque très mauvaise raison dont on ne parvient même pas à imaginer la nature. La réponse à ces questions appartient au procureur de Saint-Malo et aux juges du TGI. Gageons qu’ils se garderont bien d’y donner suite.
Cette affaire est d’autant plus consternante que la justice est, la plupart du temps, bien rendue dans notre pays, la majeure partie des décisions ne donnant pas lieu à contestation des parties concernées. Or, rien n’est plus dommageable, pour l’image de l’institution, qu’un déni de justice ou un verdict clairement inadapté à l’horreur des faits incriminés. C’est précisément ce qui s’est passé à Saint-Malo. En ces temps de contestation des institutions et de défiance à l’égard des magistrats, la Justice n’avait pas besoin de cela !
Précédents articles sur la justice :
Procès d’assises : des délibérations sous influence ? (octobre 2013)
Procès d’assises : délibération, mode d’emploi (novembre 2012)
Nouvelle réforme de la Justice : le jugement erroné de Sarkozy (avril 2011)
Procès Ferrrara : un juré d’assises à la barre (octobre 2010)
Justice : de Monchal à Hortefeux (septembre 2010)
Justice : un coupable peut en cacher un autre (novembre 2009)
Violée, humiliée... Détruite ! (octobre 2009)
99 réactions à cet article
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On ne saura jamais les motivations des services du procureur. D’autre part, la justice est indépendante mais les juges/jurés sont dépendants de leur vécu, penchant idéologique, proximité idéologique, ambiance du moment (information chauffée par les médias sur le prétendu laxisme de la justice), profil des victimes et des présumés coupables : tout cela fait que pour une « même bêtise », on est plus ou moins lourdement condamné.
Ceux qui sont pour la loi sur les récidives ont trouvé là une raison supplémentaire de se manifester contre le « laxisme » de Taubira.
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Bonjour, Leypanou.
Le fait est que le verdict d’un procès, qu’il soit organisé en correctionnelle ou aux assises, est dépendant de nombreux facteurs liées à la fois au profil et au parcours des juges et des jurés, au contexte local notamment médiatique, et à la sensibilité régionale. Ce qui fait que deux affaires strictement identiques sur le papier donneront lieu à des jugements assez nettement différents d’un ressort à l’autre. Impossible d’empêcher cela, même si les magistrats sont sensibilisés au problème.
La loi sur les récidives est une ânerie sans nom car dans presque tous les cas les juges tiennent évidemment compte du parcours des justiciables, l’affaire malouine étant en quelque sorte l’exception qui confirme la règle.
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Bonsoir Fergus
L’écart grandit entre justice et équité. Sur tous les plans. Exploitation sans vergogne, favoritisme institutionnalisé, cynisme total. Sans le dire encore, nous comprenons que c’est l’État de Droit qui nous fait faux bond. Il n’y a pas d’autre justice a attendre que celle s’on peut s’acheter ou se bâtir soi-meme. Si un grand tenor du Barreau peut obtenit ce que ne peut pas le petit avocat de province, ou le citoyen plaisant sa propre cause, à quoi de juste la justice tient-elle ?De temps en temps, résultante de notre apitoiemnet sur notre faiblesse et d’une idéalisation romanesque de la puissance du bien, apparai dans toute population meurtrie et abamdonné la force du soutien inconditionnel au « Justicier. » Robin-des-bois, Zorro, devient le modele.Infiniment regrettable, mais INEVITABLE. Je vous prédis que vont bientot apparaitre des gens qui feront justice en toute illegalité et qui seront applaudis. Le bijoutier de Nice n’aura a été que la bande annonce d’un film qui fera recettes.Ces « justiciers » - en fait des vengeurs populaires - seront adulés dans la mesure où ils auront agi de facon désinteressée et donc irrationelle. A ce jeu, bien sûr, on favorisera l’emegence de nouveaux psychopathes dont on souhaitera qu’ils punissent les anciens... Je vois le probleme, mais je ne vois pas la solution... et ca peut nous mener loin.PJCA -
Bonjour, Pierre.
Vous avez raison de souligner la différence entre justice et équité. Et plus encore de pointer du doigt la différence de traitement qu’induit la plupart du temps le fait d’être défendu par un ténor du barreau ou par un obscur avocat, a fortiori s’il est commis d’office.
Pour autant, j’espère sincèrement que vous vous trompez en pronostiquant l’émergence de « justiciers ». Ce serait la pire des solutions, et cela pour une raison évidente : malgré ses imperfections, la Justice s’efforce de tenir compte du parcours de vie des accusés ce que ne fera jamais un justicier, avant tout guidé par sa passion ou par un désir de vengeance. Or, la Justice doit, autant que possible, être équitable, ce qui est totalement contradictoire avec l’esprit de vengeance.
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@ Fergus
Je dis bien que l’emergence des justiciers est regrettable ; annoncer une tempête n’est pas la souhaiter. Important, toutefois de voir le « handwrtitings on the wall » , autrement on sera dans le deni ... et démuni. On pouvait prevoir à la Liberation que bien des innocentes comme des coupables seraient tondues. Une bonne partiie du souten pour Poutine qui grandit dans le monde vient d’un désire de« punir » les Américains. Une grande partie du soutien au FN est en réaction a ce qui est percu comme une trahison du PS. ... Ne pardon pas de vue qu’il y a aun vrai probleme. Dire « ce n’est que vengeance » ne resout rien,Pierre JC -
@ Pierre Allard.
Les constats que vous faites sur l’état du monde sont exacts. J’espère simplement qu’ils ne conduiront pas à des extrémités regrettables. Regrettables et surtout dont nul ne peut prédire les conséquences.
Bonne fin de journée.
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« J’espère simplement qu’ils ne conduiront pas à des extrémités regrettables. »
Parce que vous ne trouvez pas que l’état du monde est regrettable ?Eh bien s’il vous en faut plus, vous en aurez beaucoup plus ! -
Bonjour, Bergegoviers.
Oui, l’état du monde est regrettable. Pour autant, si l’on peut espérer que les peuples en prennent suffisamment conscience pour descendre dans la rue en masse afin de virer les valets politiques des oligarques, on ne peut qu’être inquiet des dérapages qui pourraient survenir, donnant, entre autres risques, des prétextes à l’installation de pouvoirs totalitaires.
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Oui la France est régulièrement condamnée par la cour Europeenne...mais jamais pour son laxisme !
Les condamnations sont fréquemment le non respect des droits de la défense,les conditions de détentions,les délais excessifs...mais jamais sur un prétendu laxisme. -
Bonjour, Joyeusetés.
A ma connaissance, jamais la France n’a été condamnée pour son « laxisme ». Elle l’a été en revanche, et à différentes reprises, pour les conditions indignes de détention qui règnent dans ses prisons.
Quant aux voyous mieux traités que les victimes, c’est évidemment faux pour les actes crapuleux et le crime organisé. C’est malheureusement trop souvent vrai pour la délinquance en col blanc qui continue de bénéficier d’une étonnante mansuétude.
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Bonjour, Père Plexe.
100 % d’accord sur ce point.
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salut Fergus,mais peut-être,je dis bien peut-être que ce verdict scandaleux à plus d’un titre resté en outre bien clos en pays malouin a été rendu CONTRE les victimes pour leur psychologie FRAGILE. Des gros bêtas. Qui n’auraient pas du suivre ces malfrats.« Bien fait pour eux ».
Vous savez comme moi que bien souvent dans ce genre d’affaires la victime est souvent pointée du doigt par la justice. -
Bonjour, Henri.
Permettez-moi de ne pas m’engager dans cette voie. Ce n’est pas conforme à l’idée et à l’expérience que j’ai des magistrats. En général, le fait que la victime soit considérée comme fragile est un facteur aggravant. C’est pourquoi je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé à Saint-Malo, mais sans être capable d’émettre la moindre hypothèse convaincante.
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merci pour les liens qui confirment mon intervention précédente.
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@ Joyeusetés.
Merci pour ces liens qui montrent bien qu’il y a en France un problème récurrent sur un certain nombre de points concernant les droits de l’homme, mais les griefs de la CEDH ne pointent pas du doigt uniquement des manquements aux victimes, mais aussi et surtout à l’encontre des justiciables. Bref, ce n’est en l’occurrence pas le laxisme qui est en cause, mais au contraire une lecture restrictive des procédures existantes, souvent dans le sens d’un excès de rigueur.
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@ Père Plexe.
Nos commentaires sont arrivés quasiment ensemble. Je constate que nous avons la même lecture des condamnations européennes.
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Bonsoir Fergus
N’est-il pas possible de faire casser cette décision des juges peu en rapport avec la gravité des faits ?Effectivement « la justice n’avait pas besoin de cela » c’est sa crédibilité qui est en jeu.-
Bonjour, Gruni.
La chose est jugée, et le verdict ne pourra évoluer que s’il y a un pourvoi en appel, mais désormais il ne peut venir que des condamnés (qui s’en garderont bien, vu la clémence du jugement) ou du parquet, si le procureur estime la sanction insuffisante. Ce pourrait être le cas car il avait requis 7 ans de réclusion et, compte tenu des remous médiatiques engendrés par le traitement de cette affaire, il aurait tout intérêt à obtenir un durcissement de la sanction.
Pour ce qui est d’une nouvelle qualification des faits justifiant l’organisation d’un procès d’assises, j’ignore si cela est encore possible, mais peut-être y a-t-il une chance pour les victimes en saisissant le président de la Cour d’appel. Il faudrait qu’un juriste puisse nous éclairer sur ce point.
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A priori non .Une requalification ne pourrait intervenir qu’a la faveur de faits nouveaux importants( témoignage contradictoire,ADN d’un tiers,subornation de témoin...)
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@ Père Plexe.
Je suis du même avis.
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Les faits seraient scandaleux...si ils étaient vrais.
La vérité semble tout autre.Les agresseurs accusés de viol ont vu les faits requalifiés en agression sexuelle à l’examen de l’affaire.et les condamnations sont de 3 et 4 ans fermes (5 maxi étaient possible ).
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@ Père Plexe.
Cela, c’est l’étonnant regard porté par Ouest-France qui, en d’autres circonstances, a eu la dent beaucoup plus dure. Celui de Breizh.com est très différent (lien). Pour ce qui est de la peine encourue, ce n’était pas 5 ans, mais bien 10 ans dans la mesure où le viol a été commis en réunion. C’est d’ailleurs en se référant à cette peine théorique que le procureur avait requis 7 ans.
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Je parle de la peine pour agression. Celle retenue.
Verification faite la peine pouvait etre de 7 ans avec les faits aggravants
Concernant la requalification des faits j’ai la faiblesse de croire que le procureur avait de bonnes raisons.Si il y avait la moindre faiblesse dans le dossier et qu’il persiste à juger les deux salauds pour viol le risque était la relaxe pure et simple !
La victime présentée comme « fragile » aura t elle eu, par exemple, une déclaration malheureuse.
Je suis souvent critique avec la justice mais je croit pas un instant que les magistrats soient des salauds. -
@ Père Plexe.
Je ne crois pas non plus que l’on puisse qualifier les juges de salauds. Et je voudrais croire que le procureur avait d’excellentes raisons pour requalifier les poursuites engagées à l’encontre des deux hommes. Ce qui semblerait aller dans ce sens est le jugement des trois magistrats en correctionnelle. J’ai pourtant des doutes, et il semble que je ne sois pas le seul, du côté de la vallée de la Rance à me poser des questions.
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Il vous aura peut être échappé que le site en question est proche de la mouvance nationaliste. qui aime bien en rajouter sur le thème du tous pourris et de l’intolérable laxisme de la justice....parfois au prix de quelques approximations.
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@ Père Plexe.
Disons plutôt régionaliste que nationaliste. Qu’il y ait chez eux une tendance à en ajouter, c’est possible, mais il semble établi que les faits évoqués relèvent du viol et non de l’agression sexuelle. Ouest-France rapporte les faits en leur donnant un éclairage édifiant, invoquant une victime « soi-disant consentante au moins au début » selon les agresseurs, ce qui, même dans le discours disculpant de ces deux hommes indique qu’il y a eu viol à un moment ou un autre. Rappelons en outre que la victime a été trouvée par les policiers « dans un violent état de choc », toujours selon Ouest-France.
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L’un au moins des rédacteurs est des milieux d’extreme droite depuis toujours.
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De quelle justice parlez vous ? Celui qui laisse libre nos voleurs de politiciens même ceux pris en flagrant délit avec écoute ? Ah oui on parle bien de « cette justice ».
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Bonsoir, Darks67.
Il est incontestable qu’il existe en France un réel problème concernant les responsables politiques, outrageusement protégés relativement aux justiciables ordinaires. D’où l’intérêt et l’urgence de rendre totalement indépendants de la Chancellerie les magistrats du parquet comme s’y était engagé Hollande.
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Petite ville, tout le monde se connait, les accusés sont-ils fournisseurs en dope ou gosses pour les barons locaux ?
Dans l’Yonne c’est certain, pourquoi pas à St Malo.-
Bonsoir, Montdragon.
Avec 50000 habitants, on ne peut pas parler d’une petite ville où tout le monde se connaît.
Pour le reste, je ne vous suivrai pas sur ce terrain.
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Terrain glissant et horrifiant, oui.
Je propose le pire en attendant une raison plus formelle ie instructions venant du pouvoir ou atavisme de la magistrature de gôôôche. -
Bonjour, Montdragon.
Précisément, le pouvoir de gauche est le seul à vouloir couper le cordon ombilical entre l’exécutif et la magistrature. Quant à un présumé « atavisme » de gauche chez les magistrats, cela ne se vérifie pas sur le terrain. J’ai même connu des magistrats très clairement de droite et qui assumaient sans état d’âme ce positionnement.
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Avec les jurés tirés au sort et la monté du racisme dans notre pays les immigrés n’ont qu’a bien ce tenir en effet. On a trop d’incultes et insouciants dans notre pays.
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Il est à noté à ce sujet l’archaïsme qu’être juré implique d’être français.
Une maîtrise de la langue et la résidence régulière (3 ans ?) dans le pays devrait suffire non ? -
@ Père Plexe.
Pas faux, mais plus complexe à organiser dans la mesure où les jurés sont tirés au sort sur les listes électorales. Si un jour le droit de vote aux élections locales est voté, peut-être pourra-t-il y avoir des jurés étrangers. Cela semble toutefois compliqué à cause précisément de la maîtrise de la langue qui ne pourrait être constatée qu’a pasteriori, une fois les jurés de session présents au tribunal. Sauf à organiser des vérifications en amont, mais cela semble bien compliqué.
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« Un viol en réunion commis par des délinquants notoires et sanctionné par des peines clémentes ».... The Taubira Effect......
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Bonjour, Zygzornifle.
Rien, strictement rien ne vous permet d’affirmer cela. La loi Taubira - dont je pense le plus grand bien - n’a d’ailleurs pas encore été discutée.
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Cher Fergus,
je n’ai pas dit que c’était la loi Taubira mais l’effet Taubira, le fait qu’elle soit ministre de la justice après son passé assez « explosif » montre bien les limites de notre système judiciaire .... -
Bonjour, Zygzornifle.
Je pense que cet effet Taubira n’est pas dû à son passé, dont une large proportion des Français ne sait rien et dont beaucoup d’autres se contrefichent, mais au procès en laxisme qui lui a été intenté par la droite sur la base d’une déformation éhontée de ses propositions.
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Deux poids, deux mesures... C’est une sorte de nouvelle règle qui se met doucement en place dans notre pays et dans les esprits. Je me souviens du soutien qu’à eu DSK de la part de politiques, de médias et de beaucoup de français. A croire que le viol de certaines femmes parait moindre que d’autres. A vous de voir...
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Bonjour, Mortelune.
« Je me souviens du soutien qu’à eu DSK de la part de politiques, de médias et de beaucoup de français. » Pas d’accord sur ce point : je me souviens, au contraire, du silence assourdissant qui a caractérisé l’affaire DSK, exception faite du soutien de quelques rares amis socialistes comme Cambadélis et Le Guen.
Quant au « deux poids, deux mesures », cela a toujours existé. Qui plus est, nous n’avons pas connaissance du dossier, et peut-être les magistrats ont-ils eu de bonnes raisons de se montrer cléments. Il n’en reste pas moins que les faits tels qu’ils ont été rapportés auraient, à mon avis, dû valoir un renvoi aux assises, la responsabilité du jugement étant alors confiée à un jury et non aux seuls magistrats dont les motivations prennent parfois un caractère politique en raison des enjeux locaux ou de la personnalité des justiciables.
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C’est toute la justice qui pose question... ?
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Bonjour, Claude-Michel.
Je serais tenté d’écrire « ni plus, ni moins que les autres corps de métier », mais la Justice a quand même une responsabilité accrue en cela que les décisions qu’elle prend engagent l’avenir des justiciables et la reconstruction des victimes.
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Bonjour Fergus...(« ni plus, ni moins que les autres corps de métier »)..Elle détient entre ses mains la vie ou la mort d’une personne...ce n’est pas rien par rapport aux autres corps de métiers.. ?
Son pouvoir est plus fort que celui du président (qui regarde passer les trains avec Merkel)...il me semble.. ?Elle représente un danger à cause de ce pouvoir...Un automobiliste qui tue une personne ne risque que 4 ans maximum...libre au bout de deux..mais de l’autre côté les familles de la victimes sont marquées à vie...Ou l’histoire de ce chauffeur routier qui pendu a son téléphone est rentré dans une voiture tuant deux (assassinant) personnes..il ne risque que 7 ans maximum...etc -
@ Claude-Michel.
Oui, c’est cela que j’ai voulu exprimer en tempérant mon propos ; les juges ont incontestablement une plus grande responsabilité que les professionnels de la plupart des autres corps de métier.
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Bonne nouvelle Fergus,
la justice a trois ans pour inventer le bracelet slip électronique...cet appareil qui taze immédiatement la zezette au gus qui pose ses yeux sur le cul d’une femme et qui démarrerait une érection ! btzzzzzzzzzzzzzz ! schlague !!!!!!!!!!!!!
Scuse moi, j’me lève en pleine forme ce matin, allez bize.-
Salut, Lisa.
Voilà un gadget intéressant qui aurait sans nul doute eu de très belles chances de l’emporter cette année au concours Les pines, pardon Lépine. Bize itou !
Bonne journée.
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Je précise, pour feutrer ma pensée : ...femme qui n’est pas la sienne... et j’ajoute, cet homme, il faut l’enfermer trois ans en cellule avec une autre femme condamnée.
Ainsi, façon speed dating, le personnel carcéral n’a plus donc qu’à gérer la liaison n’intervenant qu’en cas de lésion... http://www.nopenguins.com/prison-ouverte-danoise
pour modérer le monde, il faut se modérer soi même ! ( valable pour certains internautes )...n’est ce pas ? -
Autre exemple,
aux Pays bas, depuis la légalisation, le pays dispose de plus de places de prison que d’incarcérés et donc loue ses places de prisons aux autres pays européens...http://www.leparisien.fr/international/faute-de-detenus-suede-et-pays-bas-ferment-des-prisons-12-11-2013-3308585.php Comme quoi, il y a toujours une solution meilleure que la répression absolue... -
@ Lisa.
Effectivement, et toutes les études sérieuses sur la délinquance, en France comme à l’étranger, démontrent de manière évidente que l’incarcération des primo-délinquants ou des petits délinquants exposés à des peines courtes est le plus court chemin vers la récidive et l’aggravation des actes. D’où l’intérêt, pour ne pas dire la nécessité, de rechercher des solutions alternatives à l’emprisonnement sous la forme de peines de substitution.
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Quant on sait qu’un automobiliste peut se prendre 2 ans de prison parce qu’il a provoqué un accident pas trop grave mais qu’il avait bu un verre de trop, cela fait réfléchir à la partialité du système judiciaire de notre pays. Voilà des récidivistes qui se prennent 3 ou 4 ans de prison, qui, s’il se tiennent tranquilles seront libres dans 18 mois et prêts à recommencer avec votre fille ou petite fille. Je ne souhaite pas au juges que cela leurs arrive mais parfois il serait bon que l’on s’intéresse davantage aux victimes qu’à des accusés de tels crimes. JG.
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Bonjour, Jeje117.
Des automobilistes qui prennent 2 ans pour avoir causé un accident pas trop grave, même en ayant bu, je n’ai jamais vu cela. Ou alors assez largement assorti de sursis pour mettre une épée de Damoclès sur la tête du condamné et l’inciter à éviter toute récidive alcoolique au volant lorsque son permis lui aura été rendu.
Il m’étonnerait fort que les deux condamnés de Saint-Malo puissent sortir si vite de prison, le régime des libérations anticipées ayant été durci dans les affaires graves. Les deux hommes sont-ils des récidivistes du viol en puissance ? Pas sûr, leurs condamnations antérieures n’ayant, semble -t-il, rien à voir avec celle-ci.
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Il n’y a qu’une seule peine. Obliger les deux violeurs à s’enculer devant tout le monde à coupe de latte dans la tronche...
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Bonjour, Christophe.
Heureusement que vous n’êtes pas Garde des Sceaux !
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La « balance » symbole de la « justice » c’est bien pour peser les carottes, les poireaux ou les crevettes !..Quand les gens feront la différence entre ces 2 mots « loi » et « justice » ils auront enfin tout compris !..... La loi n’est pas la justice et vice-versa !... Si 2 mots définissent dans « l’ensemble » cette même action, la langue française étant si riche, s’il y a 2 mots, c’est bien que l’idée de chacune est différente !....LOI et JUSTICE !!....Cherchez donc « l’erreur » !....... Non seulement pas « synonyme », mais « antinomique » !.......La « loi » c’est dans les textes... La « justice » dans l’esprit !...... Vous avez 2 heures !...Adishatz.
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Bonjour, Smilodon.
Vous avez raison, la Loi n’est pas la Justice, même si la seconde ne peut s’exercer que dans le cadre de la première, avec une infinité de nuances d’interprétation.
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"la Justice a quand même une responsabilité accrue en cela que les décisions qu’elle prend engagent l’avenir des justiciables et la reconstruction des victimes.«
Entièrement d’accord. Voilà une femme apparemment fragile et qui le deviendra encore plus. Facile ensuite de la faire passer pour à moitié folle, affabulatrice ou autre...
Et l’homme tabassé ? Non seulement le jugement a minimisé le viol, mais visiblement n’a tenu aucun compte des violences qu’il a, lui aussi, subies ?
Je ne suis même pas surprise de cette clémence. Comme vous le dites, Fergus, de mêmes faits peuvent donner lieu à des jugements très différents.
Et puis, il n’y a pas si longtemps, en France, les femmes qui osaient se rendre au commissariat pour porter plainte se faisaient parfois rire au nez par certains policiers, ou accuser de l’avoir en réalité »voulu« , »bien cherché"...
De victimes, elles devenaient des accusées. Ca aide sûrement beaucoup pour la reconstruction de la personne et la prise en charge de son traumatisme...
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Bonjour, Surya.
Je constate que nous partageons le même regard sur ce type d’agression. Personnellement, j’ai toujours été révolté par les affaires de viol, a fortiori sur des personnes fragiles ou dépendantes des violeurs, et je le suis encore plus depuis que j’ai assisté, il y a quelques années, à un procès particulièrement pénible que j’ai relaté dans un article intitulé Violée, humiliée... Détruite !
C’est pourquoi j’ai beaucoup de mal à admettre qu’il n’y ait pas eu renvoi en cours d’assises, surtout en sachant que les policiers eux-mêmes ont déclaré que la victime était « dans un violent état de choc ». La loi est pourtant claire : dès lors qu’il y a eu pénétration non consentie, de quelque manière que ce soit, c’est de viol qu’il s’agit et non d’agression sexuelle !
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Je me souviens de votre article en effet.
C’est incroyable comme un simple changement de vocabulaire peut à lui seul justifier une injustice. Suffit de nommer un viol une « agression sexuelle », et la peine est divisée par deux.
De quoi les juges ont-ils eu peur ? -
@ Surya.
Bonne question. Et son corollaire : comment un procureur peut-il interpréter de cette manière le code pénal, comme cela semble être le cas ici ?
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« Suffit de nommer un viol une « agression sexuelle », et la peine est divisée par deux. »
Et il suffit de parler de rapports consentis pour ne pas être condamné...
Le droit est suffisamment précis en la matière pour ne pas confondre viol et agression sexuelle.Comme vous je ne connais pas le dossier.Ou du moins je ne le connais que par l’article de presse de Ouest France et celui de Breizh info.
Et franchement la presentation qu’en fait ce site me parait très suspecte !
Pourquoi donc un magistrat requalifierait il les faits sans raisons ? Pour avoir une promotion ? pour de l’argent ? parce que c’est un sale con ?
Mieux : pourquoi l’avocat de la victime ne ferait il pas appel si la décision est scandaleuse ? Lui aussi n’est qu’un sale con ?Bref sur les simples affirmations d’un site qui n’étaye pas le moindre de ces propos il faut considérer que le magistrat l’avocat et le journaliste de Ouest France sont des pourris...
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@ Père Plexe.
Considérer les magistrats concernés comme des « pourris », certainement pas. Il n’en demeure pas moins que les faits, tels qu’ils ont été présentés, y compris par Ouest-France, en général plutôt à l’écoute des professionnels du monde judiciaire, posent question.
Bonne nuit.
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...comme pose question la photo utilisée par le site qui à déclanché vos interrogations.
Cet photo concerne un viol...en inde !Il est à craindre que le reste de l’article soit aussi sérieux : des affirmations jamais soutenues par des faits. -
@ Père Plexe.
Est-il utile de ressasser les mêmes interventions ? J’ai des doutes, vous avez des certitudes. A l’évidence, nos opinions ne parviendront pas à se rejoindre.
Bonne journée.
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Excusez moi d’insister Fergus.
Je vous tiens pour l’un des trop rares intervenants avisé, modéré, impeccablement respectueux ( je n’ y arrive pas toujours..) et généralement perspicace.Je partage assez souvent vos réflexions et analyses .C’est sans doute ce qui est à l’origine de ma persistance tant il m’est pénible de vous voir sombrer dans un tel panneau trop courant sur le net .Si vous en êtes victime alors quid des esprits moins alertes moins curieux moins pondérés.. ?Je n’ai aucune certitude d’avoir raison. Simplement l’esprit critique invite à la plus grande prudence tant de multiples indices évoquent la manipulation. -
@ Père Plexe.
Je vous invite à lire un peu plus bas le commentaire que je vous ai adressé il y a quelques minutes pour décoder les lignes de... Ouest-France.
Cet après-midi, je serai à Saint-Malo pour d’autres raisons. J’essaierai d’en savoir plus.
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Pourquoi personne ne se demande pourquoi on ne donne pas le patronyme des violeurs. Ce serait peut-être l’explication de cette mansuétude...
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Bonjour, Scylax.
La presse locale, en l’occurrence Le Pays Malouin, ne donne pas systématiquement les noms des justiciables. Cela peut se comprendre, eu égard à la proximité des lecteurs avec ces personnes et avec leur famille.
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Ok Fergus. Je craignais qu’il n’y ait une explication « ethnique » à la mansuétude en cause.
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@ Scylax.
Si tel avait été le cas, je l’aurais moi-même dénoncé. Mais le fait est que la vie dans les petites villes de province impose des prudences (ou des pudeurs) qui n’ont pas cours dans les grandes métropoles.
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de toute facons le système judiciaire c est ubu roi
il faut le reformer de la tete au pied
sanctionner les juges laxistes
revoir totalement leur recrutement en mettant plus de mathématique et physique dans la sélection ( au moins ils auront pied sur terre)
laisser le choix a la victime du lieu de jugement
bref tout change de a à z-
Bonjour, Stetienne.
Même si l’on peut s’étonner ici et là de verdicts anormalement cléments, es juges « laxistes » relèvent très largement du bobard. Je vous invite à cet égard à assister à des audiences de comparution immédiate, et vous pourrez constater à quel point les jugements prononcés sont au contraire plutôt sévères. Quant aux procès d’assises, j’y ai vu surtout prononcer des peines lourdes, du style 18 ans pour un viol !
Pour ce qui est des maths et de la physique, franchement je ne vois pas le rapport, le métier de juge étant avant tout dépendant des connaissances juridiques et des compétences en matière de psychologie humaine.
Et s’il y a une personne que l’on doit impérativement écouter avec attention, mais ne pas laisser intervenir dans le jugement, c’est bien la victime car elle n’a évidemment pas le recul nécessaire pour évaluer les circonstances d’un crime ou d’un délit en rapport avec le parcours de vie de l’accusé.
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Bonjour, Jarnicoton.
Exact. A condition que la qualification des faits correspondent à leur réalité.
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les juges font trop appel a leur sentiment au moins introduire la rigueur mathématique permettrait d’éliminer ce sentimentalisme dont la justice n a absolument pas besoin
je maintiens ce que je dis juge ultralaxiste système ubuesque à reformer de la tete au pied -
Bonjour, Stetienne.
On accuse décidément les juges de tout et du contraire. Nombre d’entre eux sont, a contrario de ce que vous dites, considérés comme froids, inhumains et par trop rigoureux. La réalité est entre les deux, chacun ayant sa personnalité et sa sensibilité. N’oublions pas, en outre, qu’en correctionnelle, ils sont trois à statuer, et trois également aux assises, augmentés de neuf jurés populaires, venus eux aussi avec leur propre sensibilité aux questions sociales et de sécurité.
J’en profite pour rappeler que la tentative d’introduction des jurés populaires en correctionnelle, réforme voulue par Sarkozy qui espérait voir les peines durcies, a fait un flop. Outre les problèmes économiques et logistiques que posait cette réforme, elle a démontré que les jurés populaires sont moins enclins à la sévérité que les juges professionnels, ces derniers étant, du fait de leur expérience, plus à même de décoder le comportement et les propos des accusés.
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"Et s’il y a une personne que l’on doit impérativement écouter avec attention, mais ne pas laisser intervenir dans le jugement, c’est bien la victime car elle n’a évidemment pas le recul nécessaire pour évaluer les circonstances d’un crime ou d’un délit en rapport avec le parcours de vie de l’accusé."
Ce qui devient double peine pour la victime ,et naiveté sociologisante de la justice.-
Bonsoir, Aïta.
Non, on ne peut raisonner ainsi. Comment voulez-vous qu’une femme violée ou les parents d’un enfant tué puissent être des juges impartiaux capables d’entendre par exemple des éléments constitutifs d’une altération partielle de la responsabilité ou de prendre en compte un parcours de vie en forme de terreau favorable au dérapage ? Impossible, évidemment.
En revanche, que les victimes soient entendues, sans pouvoir décisionnaire, pour instruire la possibilité d’une libération anticipée serait souhaitable.
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Les juges ont-ils encore un cerveau ?
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Salut, Yohan.
Bonne question. Mais elle vaut également pour toi, pour moi, et pour tous les Français, confrontés parfois à des intérêts contradictoires, à des pressions ou à des moments de faiblesse. Les procureurs et les juges sont des hommes et des femmes comme les autres, avec leurs qualités et leurs défauts.
Bonne journée.
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Vous parlez bien de cet organe qui permet, entre autre, de ne pas prendre pour argent comptant le premier ragot venu.. ?
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Bonjour, Père Plexe.
Il y a les ragots, certes, mais aussi les informations troublantes qui posent question. Dans l’affaire qui nous occupe, je souligne que des questions gênantes se posent, le viol semblant bel et bien constitué, cela dit sans compter les coups et les menaces au couteau sur l’homme qui accompagnait la victime.
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le viol semblant bel et bien constitué
Vraiment ? sur quoi vous basez vous pour cette affirmation ?Pour rappel voici un extrait de l’article de Ouest France « plusieurs relations sexuelles à la victime, soit disant consentante ».Le soit disant exprime le peu de conviction de l’auteur mais sans doute aussi une grave maladresse de l’accusation.Le risque étant alors que les accusés soient purement et simplement relaxés de l’accusation de viol ! L’accusation d’agression sexuelle permettant malgré tout de les coffrer quelques années. -
@ Père Plexe.
Puisque vous tenez à vous référer à Ouest-France, citez plus complètement ce journal et décodez ce qu’il a écrit :
« Lors d’une nuit très alcoolisée, ils avaient imposé plusieurs relations sexuelles à la victime, soit disant consentante au moins au début selon eux, alors que celle-ci a été trouvée dans un violent état de choc par les policiers.
La femme, beaucoup plus âgée qu’eux, était connue pour sa particulière vulnérabilité. Un troisième homme n’avait pu la défendre, lui-même menacé d’un couteau sous la gorge et délesté de sa carte bancaire avec le code secret. »
Comment comprendre « ils avaient imposé plusieurs relations sexuelles à la victime, soit disant* consentante au moins au début selon eux » autrement que comme ceci :
Deux types alcoolisés (circonstance aggravante en droit français, rappelons-le) ont violé une femme et prétendu qu’elle était consentante, ce que les journalistes de Ouest-France ne croient pas puisqu’ils emploient le mot « imposé ». Tous les violeurs confrontés à la police puis aux juges affirment cela, mais je vous accorde que certains peuvent être de bonne foi. Là où l’affaire se corse, c’est quand les personnes incriminées reconnaissent elles-mêmes que ce prétendu consentement valait au début, ce qui indique clairement qu’à un moment, il ne s’est plus agi de relations sexuelles consenties mais forcées, et donc de viol caractérisé.
Croyez-vous en outre qu’il aurait été nécessaire de tabasser l’homme qui était avec cette femme et de le menacer d’« un couteau sous la gorge » lorsqu’il a voulu « la défendre » ? Est-il nécessaire de défendre une femme qui n’est pas agressée mais a simplement envie d’avoir des relations sexuelles consenties en trio ?
Soyons sérieux, tout cela ne tient pas la route, et j’ai personnellement connu des renvois en cours d’assises pour des faits nettement moins bien établis. D’où mon terrible doute sur cette nébuleuse affaire.
* Plutôt soi-disant, mesdames et messieurs de Ouest-France.
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Il semble bien que nos divergences d ’appréciations viennent, au moins en parti, d’un problème de vocabulaire.
Quand j’émet des doutes sur la réalité du viol, je parle de viol dans son approche juridique (la seule qui vaille devant les tribunaux). Dans son acception courante il y a malheureusement peu de doute que la victime fut honteusement abusée.Tout comme il y a peu de doute que des éléments est dissuadés le magistrat de poursuivre avec la qualification de viol.Il suffit de déclarations du genre « oui j’ai suivi ces hommes sachant que nous aurions des rapports » ou d’un malvenu « Oui au début j’étais consentante.. » pour que le viol (pourtant réel) ne tienne plus juridiquement. -
@ Pere Plexe.
Oui, mais même si tel est le cas, les textes du code pénal sont formels et auraient dû, du fait de la réalité de pénétration non consentie qui semble faire consensus, valoir renvoi des prévenus aux assises.
Dès lors, c’est un jury populaire, seul habilité à juger les affaires de viol, qui aurait eu à se prononcer sur la gravité des faits et la hauteur de la peine.
En l’occurrence, le procureur semble bel et bien avoir outrepassé ses prérogatives dès lors qu’il y a eu viol, à quelque moment que ce soit de cette soirée. Peut-être ai-je mal exprimé mon point de vue.
Bonne journée.
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Non Fergus !
Le viol n’est pas simplement caractérisé par la pénétration.Il l’est par la pénétration imposée.Et c’est là tout le problème.Prouver le caractère imposé.Si à l’examen des faits tels qu’ils nous sont rapportés il y a peu de doute possible c’est une autre paire de manche de le prouver...surtout si la victime fait preuve de maladresse. -
@ Père Plexe.
Précisément, dans une affaire comme celle-ci, la présomption de viol, donc de pénétration forcée, est très grande comme l’ont démontré le « violent état de choc » rapporté par les policiers et les violences avec arme exercées à l’encontre du 3e homme. Tous éléments constitutifs, en bonne justice et surtout en justice respectueuse des lois, d’un renvoi aux assises, et non de la décision arbitraire d’un homme seul dans son bureau qui, pour des raisons opaques, interprète de manière subjective les textes.
Dès lors qu’il existe de fortes présomptions de viol, c’est à un jury populaire qu’il appartient de statuer sur la matérialité du viol et sur la nécessité ou pas de condamner les personnes poursuivies. Cela, c’est l’essence même du système pénal français en matière de criminalité !
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Bonjour Fergus,
Je commençais à désespérer de ne plus voir voir sur AV. Concernant le sujet de cet article, la condamnation me semble en effet peu en rapport avec les faits. A moins que.... l’administration pénitentiaire s’arrange pour enfermer ces deux violeurs avec pour compagnons de cellule qq obsédés sexuels, afin de leur faire vivre ce qu’a subit leur victime.-
Bonjour, Luc.
Merci pour votre commentaire. J’ai été absent quelques jours pour cause de voyage en Hollande, ce qui m’a permis d’écrire lundi dernier un article intitulé "Quelques jours à Amsterdam".
Au-delà de la plaisanterie, si je souhaite que les délinquants et les criminels soient condamnés à des peines en rapport avec leurs actes, je suis également farouchement attaché aux droits des détenus à des conditions d’incarcération dignes, la prison devant être la privation de liberté et cela seulement.
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Fergus,
"je suis également farouchement attaché aux droits des détenus à des conditions d’incarcération dignes" Tout à fait d’accord ! -
@ Luc Le Raz.
Dommage que trop de personnes, par esprit de vengeance, oublient que la prison est la privation de liberté et non la détention dans des conditions de saleté ou de promiscuité scandaleuses.
Les taux de récidive sont nettement moins élevés dans les pays scandinaves, pays où l’on évite au maximum les incarcérations et où les conditions de détention sont bien meilleures que chez nous. Cela devrait faire réfléchir. Eh bien non, la majorité de nos compatriotes n’évoluent pas sur cette question, malgré les évidences. C’est consternant !
Bonne soirée.
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Fergus,
Il y a un peu plus de 200 viols par jour en France ! Je me demande combien de coupables passent devant le juge ; ne croyez-vous pas que « tout ça » ( c’est imprécis pour moi aussi !) joue sur le verdict ? L’impuissance manifeste à l’encontre de ce type de crime ; la crainte manifeste des représailles de la part des bandes amies ; quelle est la jurisprudence ? Pensez-vous que parfois ce type d’affaires concerne les bobos, les nantis ? si oui il serait intéressant d’en voir la différence de traitement ; bref, un sac de noeuds qui ne me paraît guère frais !!-
Bonjour, Alinea.
De nos jours, la grande majorité des viols commis en France, et c’est heureux, donnent lieu à procès du (ou des) agresseur(s) dès lors que plainte à été déposée. Et les coupables sont en général plutôt lourdement sanctionnés, comme j’ai pu le constater moi-même à différentes reprises.
Il n’en subsiste pas moins, comme tu le soulignes, que les victimes de tournantes dans les cités sont exposées à des représailles qui les contraignent trop souvent à déménager. Quant aux notables qui bénéficieraient d’une certaine mansuétude de l’appareil judicaire, très franchement, je ne sais pas ce qu’il en est. Cela semble toutefois possible ici ou là, mais à mon avis de manière marginale, des procès étant là chaque année pour démontrer le contraire.
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Avec TAUBIRA, une meuf se fait violer, en réunion ou pas, un mec se fait estourbir, en réunion ou pas, c’est de la faute de la « victime » !...D’ailleurs, l’état va envoyer un avocat même « commis d’office » pour défendre l’agresseur « présumé », tandis que si la « victime présumée » en veut un, d’avocat, faudra qu’elle le paye !... La femme violée ou le mec poignardé, il devront payer pour être défendu devant leur « pointeur » ou leur « surineur » !... C’est la loi !... Nos impôts ne défendent par le biais de l’état qui paiera un « avocat d’office » que l’agresseur !.. La « victime présumée » devra se démerder seule !...... Prouvez-moi le contraire !!??!!.....Adishatz.
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Bonjour, Smilodon.
Désolé, mais ce que vous affirmez est très largement faux, ou du moins présenté avec un regard partial et des lacunes importantes.
Taubira n’est évidemment pas du côté des agresseurs. Cela, c’est de la pure calomnie, directement issue des campagnes de discrédit infondées qui ont été orchestrées sur son compte par la droite et l’extrême-droite.
Oui, il y a des avocats commis d’office lorsque les accusés n’ont personne pour les représenter. Et oui, les « parties civiles », autrement dit les victimes ou leurs familles, font appel à leurs frais à des avocats. Mais ces derniers ne sont pas les seuls à intervenir pour obtenir la condamnation des mis en cause, c’est également le rôle du procureur (l’avocat général aux assises) : en défendant la société contre les agissements des délinquants et des criminels, celui-ci est très souvent de facto le plus ardent défenseur des victimes. Et pour avoir suivi différents procès, notamment aux assises, je peux vous garantir que les intérêts des victimes sont très souvent bien mieux défendus par les magistrats du parquet, tant durant les débats que lors des réquisitions.
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