Je comprends vos exigences de précision, mais il me semble que le lien entre Eve et le fleuve, la déesse du fleuve ou ses habitantes aquatiques pourrait malgré tout se comprendre :
-dans les langues sémitiques, le lien sémantique Eve-Vie-Serpent apparait nettement dans la phonétique : Hawa, Hayat, Hayyat, arabe ou hébreu quelques variations mais les lettres racines sont les mêmes, enfin pour ma part je ne peux m’empêcher de voir cette association, étant entendu que le symbolisme n’est jamais univoque mais se prête à plusieurs lectures.
-Le fleuve et les eaux, leur caractère ophidien, le fleuve qui fait des méandres, l’eau qui fait des ondes, les ondines, l’eau qui vivifie etc
Mais sans trancher cette question d’interprétation, regardez cette figure d’un déesse serpente ou anguille de Bretagne, ce qui est curieux c’est que comme dans votre figure, elle tient dans sa main un fruit arrondi et la forme de la chevelure est la même :
Nul doute que le symbolisme procède par analogie et sur un mode poétique, je ne peux écarter que dans l’esprit d"un artiste ou de ses spectateurs il puisse y avoir des fusions qui n’ont pas un caractère strictement scientifique.
Deux auteurs qui parlent bien de l’Egypte , il y en a d’autres mais j’affectionne particulièrement ces deux : -Cossery (sur les pays arabes aussi, caustique, lucidité impitoyable, absurde, loufoque), même s’il a passé une grande partie de sa vie en France, dommage qu’il n’ait pas écrit sur Paris, il se serait fait sûrement des ennemis. -Et Alaa El Aswany, un peu dans la continuation de Naquib Mahfouz, il a aussi écrit des chroniques politiques.
"Mohammed Jinnah est pourtant tout sauf un
islamiste. C’est un réformateur moderne, marié à une ismaélienne,
mangeur de porc et buveur de whisky, mais il a compris que la seule
façon de créer le Pakistan était d’utiliser les oulémas. « C’est parce que des acteurs politiques ont considéré qu’il était de leur intérêt d’activer ces lignes de clivage religieux, conclut le chercheur Christophe Jaffrelot, qu’elles ont fini par devenir pertinentes, alors qu’elles ne l’étaient pas auparavant. » Le scénario était en place pour le pire. "
Il ne faut pas trop simplifier, l’Inde (surtout au Nord) a été gouvernée par des dynasties musulmanes pendant des siècles, minoritaires en nombre.
"La vraie fracture était, en fait, à
l’intérieur des deux camps. Face à l’arrogance du colonisateur, les
identités se réveillent à la fin du XIXe siècle. Les hindous
restaurent les rituels de purification, réactivent le souvenir mythifié
du passé prémusulman, reviennent à un esprit de castes rigoureux, au
culte de la vache, au sacrifice des veuves. Le nationalisme hindou
exploite le mécontentement de populations réticentes à
l’occidentalisation de l’Inde et qui se rejoignent dans la référence à
un védisme originel qui aurait été perverti par l’islam et le
christianisme.
Même évolution chez les musulmans qui veulent « deshindouiser » l’islam, éliminer le culte des idoles, revenir à la lettre du Coran, chasser le soufisme, perçu comme une contamination de l’islam par l’hindouisme."