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easy

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59 ans
Eurasien
Déçu

Tableau de bord

  • Premier article le 17/11/2009
  • Modérateur depuis le 16/07/2010
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Derniers commentaires



  • easy easy 24 février 2013 17:40

    Dans l’analyse que font les Français de l’ontologie de notre situation psychologique, la tendance constante est de dire qu’il y avait des angoisses originelles, dont celle du non-savoir.

    Et pendanat qu’on s’efforce d’en extraire la preuve, on fait l’impasse sur l’incidence de la cité et de l’anonymat qui en résulte 

    L’homme primitif avait des angoisses de bouffe, de climat et de santé. Mais rien ne lui semblait plus étrange que l’homme en ce qui était parfois hors-clan.

    Deviner l’entreprise d’une bestiole, vers où va se déplacer un troupeau, était problème. Mais problème non profondément angoissant. Ça ne génère pas le concept de diable, de fourberie, de méchanceté.
    Alors que l’existence de la tribu voisine, si elle pratique une activité inconnue, ça file une angoisse terrible
    Lorsque le voisin mange la même nourriture que soi, se montre préoccupé par la gestion des poissons du lac, Ouf, l’angoisse baisse « Il a les mêmes soucis que moi, Comme je ne compte pas agresser ce type dans son sommeil, lui non plus probablement »


    Les choses commencent à changer lorsque des gens qui ont en commun de se prendre la tête sur la gestion du troupeau de bisons, voient débouler des gens qui flinguent ces bestioles en démontrant qu’elles ne voient pas la gestion de la même manière. On se demande alors à quoi ils pensent ces cow boys qui se démerdent tout autrement, en élevant des vaches.

    Le chasseur flippe déjà devant l’agriculteur et l’éleveur 

    Mais quand surgit la ville, les citadins se retrouvent face à des gens qui vivent de quoi ?
    Ils n’en savent rien.
    C’est cela le nerf de l’anonymat.
    Le drame de l’anonymat n’est pas dans le fait qu’on ne puisse mettre un nom sur chaque visage. Il est dans le fait qu’on ne puisse pas mettre une activité, donc un coeur de préoccupations, sur chaque visage. Comme on ne sait pas ce qui est au centre des pensées de celui qu’on croise, on angoisse profondément de l’autre et, in fine, de soi.


    Le seul non-savoir qui nous angoisse est le non-savoir de la pensée des autres humains etn in fine, des siennes

    Un bal masqué est archi en dehors de la réalité.
    C’est tout sauf ancré dans la réalité.
    Mais alors que tous les visages sont masqués, chacun est sûr d’une chose : tout le monde s’est pris la tête pour se confectionner un super déguisement donc a pensé comme lui pendant des semaines
    Très angoissant est alors celui qui se pointe au bal en montrant qu’il ne s’est pas pris la tête avec ce sujet « Ouh la la, s’il n’a pas pensé comme moi, pendant des semaines, à un costume, c’est qu’il pense tout autrement. Mais à quoi alors ? » 

    Ainsi, lorsqu’un individu parle, quoi qu’il dise, il se montre occupé par ce qu’il dit, il rassure. On court donc tous à écouter des gens s’exprimer. Au moins, on sait ce qu’ils pensent, même si...

    C’est le silencieux qui inquiète

    Alors que dans le village primitif, les gens n’avaient pas besoin de parler pour démontrer où étaient leurs préoccupations, dans la cité, les gens doivent parler pour montrer leurs préoccupations, pour rassurer

    Comme nous sommes devenus très réflexifs moi-moi, chacun se rassure en s’écoutant parler

    Si nos savants, que nous savons capables de mille choses, ne nous exposaient pas chaque jour leur trouvaille (Ouf pas dangereuse, même sympa) nous serions malades d’angoisse en imaginant ce qu’ils manigancent. Nous en sommes à nous intéresser, à acheter leurs bidules pour les encourager à toujours montrer ce qu’ils ont en tête

    Et vous voyez que tout ça ne suffit pas à nous rassurer vraiment puisque nous sommes devenus complotistes
    Une moindre cachotterie, un moindre mensonge découvert et Brrrr, nous angoissons en imaginant les coups les plus tordus

    Nous n’avons aucune peur de l’atome, aucune peur de dieu, aucune peur des lions.
    Nous n’avons peur que de l’homme de la cité parce que nous savons les mille coulisses qu’elle offre

    T’es là en train de ramasser tes pommes, soudain un huissier, soudain un policier, soudain un voleur, soudain un missile Tomahawk...


     



  • easy easy 24 février 2013 15:00


    Cette situation était fatale du verbiage citadin-anonyme (Le verbe sauvage reste trop dépendant de la Nature et de la nature humaine pour conduire à une compétition d’empilements d’abstractions)
     
    Il y a à dire notre situation, dire que nous sommes névrosés d’abstractions et de leur mise en verbe si l’on en a envie, mais je trouve que ça n’aurait aucun sens de se moquer de nous.
    Nous sommes peut-être devenus absolument ridicules mais nous restons toujours aimables (Non plus par quelque ententié externe mais entre nous, les devenus hommistes)

    Il y a toujours de l’amour en nous.
    Nos amours ont énormément changé de manière, de biais et d’objet, elles vont bien plus vers des imaginaires, nous nous aimons moins entre nous puisque nous sommes devenus rivaux égotiqes mais elles ont la même intensité.

    Nous aimons plus le fait d’aimer les hommes ou les baleines que nous n’aimons les hommes et les baleines, nous aimons plus les images des choses que les choses mais nous restons sentimentaux.

    Il est toujours possible de nous prendre par les sentiments mais le chemin à emprunter pour nous toucher passe par un jeu d’abstractions



  • easy easy 24 février 2013 14:30

    ***et que le meilleur ouvrier de France en la matière est depuis bien longtemps tombé dans le pétrin****

    Très belle production d’imaginaire commercialisable Shawford !

    Tu poses là une image originale, renversante à la Lacan
    La formule est encore à travailler pour y introduire explicitement le fait du verbiage mais elle est déjà raccordable à la réalité et peut faire florès



  • easy easy 24 février 2013 14:02

    Pascal avait manqué de recul et ne se voyait pas dans la scène.
    Ainsi que Platon, ainsi que tous les oratores, il n’était pas critique de lui-même.
    Il s’est gardé de poser un principe offrant d’invalider son baratin

    Déjà à son époque, la situation du Français haut parleur était :
    « Plus je produis de l’imaginaire vendable, plus je suis »

    La différence apportée avec la Révolution c’est que désormais chacun est censé avoir une ambition de haut parleur, de producteur d’imaginaire commercialisable, original mais tout de même raccordable aux autres.
    Le résultat c’est une accélération des explorations, un plus grand espace trituré et un plus grand bruit 



  • easy easy 24 février 2013 13:35

    Bonjour Loup Rebel

    Je ne sais pas regarder les choses depuis un oeil placé sur mon front, depuis un oeil qui ne se verrait pas.

    J’ai un oeil en Asie et un en Europe. Quand je regarde, c’est depuis un oeil collectif des gens de là-bas et depuis un oeil collectif des gens d’ici.

    Ça fait que je ne parviens pas à regarder un contexte sans m’y voir, de dos. Je n’arrive pas à regarder depuis moi. J’utilise donc souvent explicitement le nous dans mes descriptions.

     


    Certaines bestioles semblent avoir une véritable et nette technique (nette au sens de très voulue, très dialectique) pour dire « Eh les copains, j’ai vu un truc à bouffer là-bas »

    A part ces rares cas de communication très voulue, les bestioles ne savent pas dire « Hier j’ai vu de quoi bouffer, si on s’y met tous pour lui sauter dessus, on va pouvoir se régaler » . Et de faire alors saliver les copains sur de l’imaginaire.

    Pierrafeu, grâce au verbe, a donc inventé l’imaginaire passé et l’imaginaire futur 
    Le concept de passé, de futur, en tant que chose papotable, sur laquelle chacun peut produire des images sur son écran intérieur, a pris plus d’importance que le présent dans l’écran intérieur. On peut en oublier sa fille dans sa voiture ou la mémé à la station service. On peut en venir à s’oublier soi-même en tant que corps ayant des besoins matériels immédiats

    Nous regardons une scène au cinéma, nous nous contentons de ne considérer que le présent présenté mais ici et là, assez souvent, nous ajoutons sur notre écran intérieur une scène future « Ah la la, le con, il va se faire avoir par le monstre »

    En dépit de l’énorme écran de la salle, de son image hyper pixel lumen, en dépit du son surround dolby mégawatt, nous allons à ajouter notre production imaginaire, au point de ne pas bien voir ce qu’il y avait à voir dans la scène du film, d’en rater quelque chose
    (Cf la vidéo basket/ours noir).

    On sait tellement ce phénomène d’ajout d’imaginaire que beaucoup ont conçu de laisser les gens produire leur propre film (interactivité des scènes ou jeux vidéos complexes...)

    Or, produire notre propre film, le penser de sorte à ce qu’il apparaisse sur l’écran plasma mural, ne parviendra pas à épuiser pour autant notre production d’un autre imaginaire sur notre écran intérieur
    Le jour où nous verrons défiler sur le plasma ce que nous imaginons, nous n’y verrons plus qu’une bouillie parce qu’à chaque image parvenue au plasma, nous ajouterons une autre, toujours décalée.

    Cette problématique se voit déjà quand un scénariste de film croit pouvoir en réaliser un à l’improviste, au fur et à mesure du tournage. Il modifie constamment la trajectoire et finit par livrer un brouet. Il faut s’en tenir à un scénario écrit bien raide, avant de commencer à tourner. Sinon le budget explose et c’est le foutoir



    Notre imagination étant débordante, zigzaguant dans un espace où mille symboles forment pays, si nous la disions telle quelle, le discours serait archi confus. Valable pour soi en tant que libre promenade au hasard des pensées mais non communicatif. Non socialement valable.

    Pour que la production de nos imaginaires devienne communicable, elle doit s’organiser selon un cheminement ayant quelque logique connue (Logique de réalité, logique de bouffe, logique de pente, logique de fatigue, logique de beauté, logique de cul, logique de fric...) 

    Chaque fois qu’un enfant parvient à livrer oralement ou à l’écrit un film qui tient debout (au sens où il peut être à peu près mémorisable et repris par un tiers), il découvre son talent d’imaginateur ordonné. Les bordéliques ou les trop copieurs sont exclus du succès.


    L’imaginaire étant par essence non-vrai, il ne colle jamais à la réalité totale qui est ineffable mais seulement à une partie exprimable d’elle (l’odeur d’une rose, le rouge d’une viande, la solidité d’une lame) et préfère tourner autour selon différents biais théâtraux, selon différents courants artistiques. En tout opportunisme d’un sens abstrait commercialisable. 

    Sans même parler du passé et du futur tellement tentants à nos imaginaires, rien qu’en restant dans le présent d’un match de foot, chacun peut le dire selon mille biais. Personne ne niera que Zidane a bien botté le cul de Platini mais chacun en dira quelque chose de particulier (en s’inspirant de mille choses entendues ou lues, en composant sa sauce interne)

    Si quelqu’un raconte le présent de manière trop excentrée par rapport à la réalité, son récit sera rejeté. C’est arrivé hier à Raphael Monard avec son papier Des liens naturels.

    Au fil du temps, chacun constatant qu’il ne doit pas livrer des récits de son imaginaire de manière trop décalée par rapport aux éléments perceptibles et exprimables de la réalité, il s’est formé des terrains de jeux classiques : religieux, philo, politique, superstition, science, médecine, guerre, justice...Chaque terrain a ses symboles qui forment règle du jeu

    Et ainsi que l’enfant découvre son talent à produire du racontable, ainsi qu’il découvre sa singularité, son indépendance intérieure, son ego, chacun de ceux qui parviennent à dire quelque chose qui semble cohérent aux autres, s’aime en cette capacité et en tire fierté.

    Le verbe cohérent prend plus d’importance qu’une brouette de carottes
    Il nous reste encore un vif intérêt pour ces choses non verbalisables. Nous descendons une piste de ski, nous en tirons plus de plaisir sensoriel que dialectique (hors exploits)
    Car dans le sport, quand il vire à l’exploit, il redevient plus dialectique que physique. Mais nous allons de plus en plus à jouir de nous-mêmes, en notre production de film. 


    Tous ces terrains de jeu produits par nos imaginaires canalisés autour de quelques symboles, se valent. Ils sont tous indispensables pour former des espaces de promenade verbalisable, mémorisable, racontable à nos imaginaires.

    Aucun de ces terrains de jeux n’est à éliminer.

    On peut débaptiser un espace très mystique de son appellation convenue pour l’appeler autrement, on peut le déplacer vers un autre symbole (passer de la Passion à l’OVNI) mais cet espace est utile pour y organiser nos pensées de plus en plus mystiques du fait de cette production filmique personnelle de plus en plus importante
     Il faut désormais avoir de l’ambition
    Chacun s’invente un film relationnel aux chose, des plus tangibles aux plus abstraites 
     
    « Moi et la Chose (art, religion, fleur, livre, amante, enfant, bagnole, fric, foot,...) c’est Ohhh Ohhh. Vous ne pouvez pas comprendre »
    Même ce terrain le plus abstrait et éloigné d’une réalité tangible, parce que chacun a besoin d’un tel espace pour y produire de manière ordonnée ses imaginaires les plus délirants, est valable, utile.

    Ceux qui ne parviennent pas à produire leurs pensées les plus folles de manière conventionnelle, selon les règles d’un des jeux conventionnels, passent pour fous.




    La science était au départ entre les mains de tous les gens du clan. Le savoir était partagé, égalité, pas d’ego, pas de compétition dans le clan. Paix des âmes.

    Dès que les cités ont surgi, entraînant l’anonymat et le fric, la parole des meilleurs raconteurs d’imaginaire est devenue d’or, chacun est passé narcissique non à partir de sa beauté physique tel Narcisse mais à partir de la qualité de ses films.

    Les gens se sont individualisés à partir de la verbalisation.

    lls ont moins travaillé dans la rue, ils ont élaboré des bidules en arrière cuisine, ils sont devenus secrets et jaloux de leurs talents
    Les savoirs se sont spécialisés, la connaissance scientifique s’est divisée, chacun développant la sienne.
    Ont surgit des gens de métier, tous scientifiques d’un domaine : boucher, chasseur, archer, forgeron, maçon, comptable, militaire...
    Tous ces scientifiques ont tourné autour des réalités tangibles non exprimables et tous ont développé des discours imaginaires autour des réalités tangibles exprimables de ce qu’ils tripotaient tous les jours en experts.

    Pour produire son film (discours, livre) un boucher ne partait pas des éléments tangibles inexprimables de son boeuf et qu’il traitait pourtant très bien en enfonçant son couteau dans la viande sans pouvoir mettre de mots dessus. Il partait des éléments tangibles exprimables (couleur, forme, poids, origine...) pour broder son film. Ce film étant fondé sur des réalités tangibles difficilement contestables, il avait du succès. La parole du scientifique boucher était un film ayant des fondamentaux concrets et a eu du succès.

    Entre les différents scientifiques des différents métiers, il y avait concurrence de film. Celui qui vendait le mieux son film gagnait le plus de thunes. Chacun braillait son film devant son étal « Mes salades sont les meilleures parce que... »

    Le film déterminant le succès pécuniaire, ont surgi des gens qui ont produit des films (réalisés comme les autres autour de quelque réalité tangible) mais sans produire eux-mêmes la réalité tangible

    Le boucher vendait un discours, un livre ou un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
    Le revendeur de viande vendait un film basé sur une des réalités du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
    Le restaurateur vendait un film basé sur une des réalités du revendeur de viande qui vendait un film basé sur une des réalités du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
    Le critique culinaire vendait un film basé sur une des réalités du restaurateur qui vendait un film basé sur une des réalités du revendeur de viande qui vendait un film basé sur une des réalité du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait

    Le politique vendait un film sur les films de films de films
    Le religieux vendait un film sur les films de films de films
    Le philosophe vendait un film sur les films de films de films

    La moitié de la population se mit à vivre d’un cinéma autour de cinéma autour de cinéma, sans jamais produire de réalité tangible.

    Un seul bout de viande puis des mots, des mots, des déluges de mots : le Verbe, le Livre
    Tout ça pour canaliser notre imagination débordante

    Etant entendu qu’on est passé des guerres pour des sangliers à des guerres pour des livres

    Bellatores, oratores, laboratores, comme nous sommes tous acteurs et complices de cette situation, je trouve aveugle de nous insulter ou de nous accuser mutuellement sans poser en préalable le fait que nous sommes tous à la fois concepteurs de films, copieurs, producteurs, vendeurs, négociants, critiques...


    Je ne hiérarchise même pas les mérites à partir des productions tangibles. Boucher, plombier, et philosophe, même mérite.
    Rien ne pouvant plus réduire la production intense de nos imaginaires, cette situation qui permet de l’ordonner un peu, de lui donner quelque cohérence, quelque début de sens, est logique et irréductible.


    En manquant de recul sur le phénomène, en étant trop à son affaire, on ne voit plus qu’un sens pointu, spécialisé, sur un angle ou biais et qu’on ne voit plus le Sens global de ce foisonnement de senss
    Il existe toujours un Sens mais il faut reculer pour le voir.
    C’est bien entendu un Sens très éloigné de la miette de viande, très séparé de la nature et de la sensibilité naturelle ; il est très abstrait et imaginaire, il est inquiétant de tant d’abstraction, on se demande si c’est biologiquement viable, mais c’est un sens tout de même. Ce Sens c’est celui de la nécessité d’absorber le tsunami de nos imaginations en les structurant un peu sur le fond et surtout sur la forme.

    Deux physiciens-philos-théo se disputent, chacun vend son film, il n’en sort aucune clarté mais le fait de les voir discuter sans s’égorger, en faisant semblant de raisonner, procure une image ordonnée plaisante, rassurante « Ouf, les délires sont policés »
    Si l’on supprimait la forme de nos Assemblées, nous serions très paniqués devant le déluge des films
    Si nous passions aux mandats tirés au hasard, s’il n’y avait plus les coagulations des élections, les pensées seraient archi libres et on entendrait 60 millions de films, aucun censuré. On ne pourrait plus rien faire de collectif.


     

    L’égalité primitive était naturelle, comme celle des zèbres entre eux. Elle était peu productive d’imaginaires complexes (avec téléportations spatio temporelles) et il n’en ressortait qu’un seul sens, très proche de la nature sensible. « Il faut que nous nous déplacions vers une zone plus giboyeuse » L’obéissance était naturelle et n’altérait en rien l’ego qui n’existait pas 

    De nos jours, l’égalité n’est que de droit urbain artificiel.
    Le verbiage narcisant ajouté au droit de l’ouvrir nous transforme en grandes gueules
    Nous refusons l’égalité globale, nous revendiquons notre Moi unique et nous voulons tous vendre notre production filmique tourné autour d’une miette de vraie viande.

    Cela avec des variations d’intensité selon les endroits du Monde, bien entendu



    Voyez ceci :

    Le Vietnam serait un des derniers endroits de la Planète où la population n’a aucune contrainte vestimentaire, aucune règle formelle, aucun censure et où les gens peuvent soit s’habiller en Américain, soit en Français soit dans un vêtement d’aspect unique au monde

    Que voit-on dans les rues du Vietnam sur ce point vestimentaire ? 

    De tout. Un vrai bordel

    Non, pas tout à fait

    On voit des femmes qui tiennent à porter la tunique singulière Ao dai (prononcer ao iaille) et de marcher alors en petit groupe (Cela, au-delà du fait que bien des universités exigent le port de cette tunique en version blanche) 

    Qu’ont-elles en tête ces femmes qui forment des bouquets ostensibles de tradition vestimentaire ?
    Elles ont un ego encore très collectif
    Elles n’envisagent pas la valeur de leur production filmique, elles n’envisagent pas la valeur de leur image physique en ce qu’elle serait singulière, elles sont un Moi encore très collectif. Le visuel l’emporte sur la parole.
    Le silence l’emporte sur le Verbe
    Elles n’inventent pas un nouvel imaginaire

    Elles constituent bouquet, marchent pour faire danser les pans de leur robe et se plaisent d’offrir un spectacle groupal. Ce qu’elles papotent n’ayant aucune importance aux yeux de quiconque. 
    Et elles considèrent que leur bouquet n’est pas plus beau que le bouquet là-bas, un peu plus loin. Même leur groupe n’a pas de moi-groupe. Elles ne conçoivent qu’un moi-peuple


    Au Japon, surgissent au contraire de plus en plus de gens qui font de leur personne une exception et qui s’habillent de manière très singulière, originalissime, alors qu’ils disposent de costumes traditionnels très marqués. Pour autant, leur verbe est encore très discret. Ils développent un fort Moi par le scopique encore bien silencieux. Même Fukushima ne parvient pas à les faire parler. 

    Il y a un siècle, il y avait encore plein de Français se concevant avec un Moi régional. Eux aussi trouvaient valorisant de s’effacer d’un point de vue personnel pour valoriser le moi-régional.

    Aujourd’hui, les Français affichent parfois un moi-groupal opportuniste, lors de coagulations de causes servant leurs intérêts individuels et ils le font en mettant en avant leur Verbe, leur film. Ils hurlent un slogan
    Le festival de Cannes, une manifestation, une foire, c’est le même principe sous des formes différentes.
    Parce que je le vaux bien

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