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Eric de Trévarez

Recherche en séméiologie et symbolisme. Agrégé d'Economie et Gestion
 
 

Tableau de bord

  • Premier article le 04/07/2008
  • Modérateur depuis le 14/01/2009
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Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 15:03

    Nous noterons que certains parents font des erreurs continuelles d’interprétations des actes de leur enfant, poussés qu’ils sont par l’aveuglement dû à leur projection d’adulte sur l’enfant. Ainsi, quand l’enfant fait un caprice, ils y voient leur volonté de rébellion contre la société, voire leurs révoltes adolescentes contre l’autorité familiale. Ils prennent donc sur eux, donnent à l’enfant ce qu’il veut, tout en pensant que l’enfant est « précoce », alors que ce dernier n’agit que par pur caprice et cherche seulement les limites...



  • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 14:14

    Merci pour votre contribution.

    En effet le premier apprentissage du NON doit se faire très tôt à la maison. Traditionnellement la psychanalyse énonce que cet apprentissage est du role du Père.
    La Mère incarne le OUI de par l’allaitement et la fonction nourricière.
    Le Père sera la première limite « extérieure » rencontrée par l’enfant, ne serait-ce que dans l’amour que le bébé voue de façon exclusive à sa Mère : il se heurte dans cette exclusivité à son Père.

    D’autre part pour la raison nouricière et fusionnelle que j’ai énoncée précédemment, (et qui est probablement un archétype), le traitement du NON sera différent suivant qu’il sera prononcé par la Mère ou par le Père.

    Il en reste par la suite quelque chose, puisque d’une façon générale, l’Homme et la Femme ne traitent pas le NON de la même façon. Probablement que les caractéristiques sexuelles influencent effectivement le traitement du NON. je pense qu’il y aurait des pistes de recherche, à fouiller.

    Il faut savoir que le NON sera le premier apprentissage de la LOI.

    C’est probablement cet aspect du problème qui est en train de faire péter les plombs à un des commentateurs...
    La civilisation est entrée dans l’Histoire par le NON.
    Ceci est plus ou moins visible dans toutes les civilisations, cependant dans le judéo christianisme s’est particulièrement remarquable.
    Tout commence avec les dix commendements. Le Décalogue est une série de Non. Chaque NON n’est pas un “Non” qui seulement interdit, mais un “Non” qui, du fait d’interdire, autorise et ouvre à du possible.

    Je n’ai pas inventé cette interprétation, elle est généralement admise.



  • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 13:15


    Quelques précisions sur l’enfant roi.

    L’enfant sans limite va, par conséquent, se construire d’une manière instable, prenant certains traits d’adulte avant l’âge, usant d’argumentaires d’adultes pour justifier ses caprices, et étant parfois totalement incapable de trouver du plaisir dans les jeux d’enfants. 

    Un enfant roi est un enfant qui n’a jamais connu de limites, un enfant qui ressent une injustice insupportable dès lors que la moindre des contradictions vient le perturber - quand par exemple, ses parents ne lui achètent pas ce qu’il veut, tout de suite. L’enfant devient le dictateur de la maison. Il ne sait que fonctionner en mode « caprice ».

    Il ne sait pas :
    -désirer une chose avant de l’avoir,
    -attendre,
    -être seul et s’amuser seul,
    -gérer le « non » de n’importe quelle autorité.

    L’inconscient collectif social, poussé par l’« enfant roi consommateur », encourage cette postulation de l’enfant en tant que dictateur du couple, en tant qu’arbitre, un arbitre au comportement incohérent car non encore formé par son éducation. En fait il devient un des éléments moteur de la consommation. (Plus de cinquante pour cent des décisions d’achat dans un couple sont motivées par l’enfant. Ce simple chiffre, effrayant, est l’arbre cachant la forêt. Plus qu’une forêt, notre société est malade de ses enfants et des comportements dits normaux qu’on accepte chez eux et pis, que l’on encourage.)


     En guise d’« éducation », il n’a connu en effet que le OUI. Il y a donc une logique dans la névrose infantile : le monde externe doit fonctionner comme ses parents fonctionnent avec lui : il est le centre du monde, et tous les adultes sont asservis à ce qu’il désire. Très tôt, l’enfant apprendra à mépriser ses parents et l’enfant roi deviendra potentiellement un adolescent à problèmes.



  • Eric de Trévarez 23 octobre 2009 23:58

    Le problème que je soulève concerne les enfants roi, ceux qui n’ont fait aucun apprentissage du « NON » à la maison. Ces enfants sont de plus en plus nombreux.

    D’autre part ce que vous avancez à propos des friandises et autres sucreries rejoint mon propos. « Prendre des repas équilibrés à heure fixe, est une limite et un encadrement de la faim et de la gourmandise. »

    Le jeu présente l’inconvénient de zaper sur toute autorité normative réelle. Il maintient dans le monde de l’imaginaire qui est aussi celui de la marchandise...

    Ma thèse principale souligne que toutes ces pédagogies ne sont pas le fruit de la réflexion et de la recherche mais le résultat du consumérisme. L’enfant roi est le produit le plus achevé de la société de consommation ! Ce qui est effrayant, c’est de constater que les aspects cachés ( ou non mis en évidence) de toutes ces théories vont toujours dans le même sens, celui de la consommation.

    Le problème des pédagogies ludiques, provient du fait que les enfants ne font pas, non plus, l’apprentissage de la limite, (car une des caractéristiques du jeu, est le flou des limites, en particulier celle du réel...) et finissent par croire que la vie est un jeu. Ce n’est pas le grand bazar de la consommation ( les jouets) qui les en disuadera. L’enfant qui ne se « dépasse » pas et qui ne dépassera pas le couple « désir/satisfaction » ( que flatte d’ailleurs le jeu...), parce que non éduqué (conduit hors de...), fera un excellent consommateur, peu enclin à la réflexion et parfaitement compulsif. Il est par compte un élève impossible puisqu’il ne reconnait aucune limite, en particulier celle du travail. Lui faire croire aussi que le travail est un jeu...

    Le message social souligne cette direction : il est culpabilisant. Il est de bon ton de dire qu’un enfant ne doit avoir de contraintes pour se développer, de dire qu’un enfant peut apprendre la vie seul. Tout message inverse est de suite interprété comme celui d’un tortionnaire ou d’un réactionnaire dans une opinion publique où l’héritage de 68 fait long feu : pas de contrainte, pas d’autorité, plus de liberté.
     Même l’Education Nationale doit prendre garde à ne pas traumatiser l’enfant en lui donnant de « trop mauvaises notes ».
    Les parents actuels sont les dignes héritiers d’un siècle dont on nous dit qu’il a détruit toutes les grandes utopies. Cette destruction s’est accompagnée d’une mise en place de tabous à de nombreux endroits, de conclusions historiques simplistes, de peurs que les adultes colportent sans trop savoir si elles sont les leurs ou si elles ne sont que légendes.
    Ces peurs, les adultes les projettent sur leurs enfants, de la manière la plus basique qui soit :
    -en les considérant à la fois comme leurs égaux, voire comme leurs maîtres, mais aussi comme des objets de consommation ;
    -en se débattant avec leurs caprices afin de leur construire un cocon totalement décalé des contraintes du monde réel.
    Les parents des enfants rois ont un côté immature qui leurs fait rendre un culte à l’enfant qui les martyrise. Ils ont, la plupart du temps, « oublié » leur passé d’enfant, passé dans lequel ils avaient, eux, des limites. Ils sont bloqués dans la logique des preuves matérielles d’amour pour l’enfant, enfant qui a priori ne demande pas de cadeaux ou d’abdications pour aimer ses parents. Ils sont restés dans une approche très intellectuelle du monde, depuis le vouloir d’enfant jusqu’à son absence d’éducation et de limites.



  • Eric de Trévarez 23 octobre 2009 22:22

    Si l’on reprend l’histoire du XXème siècle, certaines théories font état du fait que la pathologie infantile de « l’enfant roi » apparaît, dans notre société, il y a environ 15 ans, soit quelques années après que la contraception soit entrée dans les mœurs sociales comme une habitude légale.
    S’il n’est pas dans notre propos de remettre en cause la contraception, ni sa légalisation, nous allons cependant tenter d’analyser les conséquences d’une telle maîtrise intellectuelle de la procréation, nouveauté dans l’histoire humaine, cela afin d’éviter d’entretenir certains tabous de la société.
    La conséquence de la légalisation de la contraception, au niveau psychologique et au niveau de l’inconscient collectif, est le fait que l’enfant est devenu un bien de consommation comme un autre. L’enfant dans notre monde est voulu et non pas désiré. Il est devenu, le plus souvent, le fruit d’une réflexion intellectuelle, et non plus d’un mouvement du cœur, d’une envie. On choisit le moment où l’enfant peut arriver dans le couple, en fonction de critères très intellectuels.
    Cette modification est très profonde dans la psychologie des parents. Pour ce qui est de la psychologie de l’enfant, la place qui lui est réservée au sein du couple et au sein de l’histoire de ses parents qu’il n’a pas choisis, est aussi fondamentalement différente. On peut désormais vouloir faire un enfant comme on veut une voiture. On entend partout que l’on a besoin d’un enfant - comme on aurait besoin d’un ordinateur pour écrire son blog en lignes.
    Cette volonté peut aller parfois si loin que le recours à la procréation assistée médicalement se généralise, même hors des problématiques de stérilité physiologiques. La science se met à envisager des utérus artificiels, dont le but est que tout un chacun puisse « avoir un enfant ». On entend des revendications de « droit à l’enfant », qui ne sont pas sans rappeler les revendications de « droit au logement ».
    L’enfant, devenu un « droit », ne devant venir qu’au moment choisi par les parents, se transforme progressivement, dans l’inconscient collectif, en un « objet ». Il perd de sa réalité psychologique, de son individualité.
    Certaines données du passé semblent aussi avoir été oubliées, du fait que l’enfant soit devenu cet objet de consommation. En effet, il est nécessaire de se souvenir que dans le passé, les enfants n’étaient pas forcément vus comme bons. Un enfant mauvais né dans un couple de personnes gentilles peut, dans une certaine mesure, bouleverser en profondeur l’équilibre du couple voire de la famille. L’enfant, de par sa nature propre, peut être la source d’une modification profonde des rapports familiaux, ce qui n’est pas le cas avec les animaux domestiques auxquels, inconsciemment, il est comparé dans la logique matérialiste actuelle.

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