JL : Votre idéologie est précisément de croire qu’il serait possible de tout savoir, ce qui n’est pas moins obscurantiste que de croire qu’il serait impossible de rien savoir. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
JL : Sauf que le Bien, ni le Mal, ce n’est ni vous, ni n’importe
qui, croyant ou pas, qui en décidez : c’est Dieu lui-même. Si Dieu
décide que la République Judaïque fait bien d’intervenir à Gaza tel
qu’elle le fait, cela n’appartient qu’à Dieu, cela n’appartient ni aux
Gazaouis, ni aux Judéens. Dieu jugera. Il sera présent pour ceux qui
ont fait bien mais sera absent pour ceux qui ont fait mal.
Votre conception vous condamne à avoir une vision relativiste du bien et du mal. Comment pourriez-vous alors développer un concept de légitimité si tout est relatif ? La légitimité du bien ne dépend pas des définitions individuelles du bien, elle dépend de la conformité du bien tel que défini par soi avec le Bien tel que défini par Dieu : -> Le bien est légitime quand il est vrai.
L’amour légitime est d’aimer le vrai Bien. La haine légitime est de haïr le vrai Mal.
Mais comme vous n’avez pas de concept de légitimité, vous ne pouvez savoir ce qu’est une haine légitime.
Pour le reste, si j’ai en effet présenté la manière logique d’appréhender Dieu, par l’idée d’envisager une récurrence infinie de raisons, c’est pour prendre conscience des limites de notre intelligence, et je ne vois pas en quoi ce serait chose impie : c’est au contraire une manière de rendre hommage à l’intelligence supérieure de Dieu.