Pour répondre à votre question, j’ai en effet voté NON au référendum sur le Traité de Maastricht, comme à celui sur la Constitution européenne.
Vous n’êtes bien entendu pas obligé de me croire mais c’est pourtant la vérité. Tout mon entourage le sait d’ailleurs parfaitement bien et j’étais connu, dans la haute administration, pour mes idées anti-construction-européenne.
Votre question me donne l’occasion de répondre ici aux critiques étranges d’un ou deux internautes qui voudraient me disqualifier au motif que j’étais haut fonctionnaire au moment où ces décisions furent prises. Et que, dès lors, je n’aurais que le droit de me taire.
Ces critiques sont aussi choquantes qu’injustes car elles mêlent dans un même ensemble les responsables politiques et les hauts fonctionnaires.
Ces critiques savent-ils qu’un haut fonctionnaire doit obéir au pouvoir politique ?
Quelles seraient leurs réactions si les responsables politiques ayant leur faveur accédaient au pouvoir et si ces derniers se heurtaient à des fonctionnaires qui refuseraient de leur obéir ?
Ces critiques arrivent-ils, ou ou non, à comprendre que, si j’ai brisé ma carrière de haut fonctionnaire et si j’ai fondé un parti politique, c’est justement parce que je ne parvenais plus à concilier mes convictions avec les obligations professionnelles qui étaient les miennes ?
Compte tenu des diplômes et du parcours professionnel qui ont été les miens, je pourrais actuellement occuper des fonctions scandaleusement bien rémunérées à la tête d’un grand groupe industriel ou financier. J’ai refusé.
Ceux qui me critiquent devraient donc au contraire me féliciter d’avoir fait passer ce que je crois être l’intérêt général avant mon propre intérêt. Est-il si certain qu’ils eussent agi comme moi s’ils avaient été à ma place ?
Je vous remercie de votre appréciation positive. Mais j’avoue être perplexe devant votre critique : où diable avez-vous vu que je préconisais de « faire la serpillière » avec les Chinois ?!?
Il se trouve que j’ai eu l’occasion de me rendre souvent en Chine, à titre professionnel et personnel. J’ai participé à plusieurs reprises à des entretiens au plus haut niveau entre les dirigeants français et les dirigeants chinois. J’ai par ailleurs beaucoup lu et étudié la pensée chinoise, et notamment la stratégie et les ruses chinoises. Il me semble donc que je ne suis pas e moins du monde naïf en la matière.
Bien entendu, il faut être vigilant avec les Chinois pour défendre nos intérêts. Mais il faut être vigilant avec TOUS les Etats du monde. Et puis la vigilance n’est pas l’antithèse de la coopération, elle en est au contraire le complément naturel.
L’avenir de la France ayant recouvré sa souveraineté passe incontestablement par un renforcement des liens stratégiques avec la Chine, comme avec la Russie et les quelques grandes puissances émergents susceptibles de tenir à respect l’hégémonie américaine, qui a d’ailleurs commencé fort heureusement son déclin mondial.
Ce fut la pensée de Charles de Gaulle lorsqu’il reconnut diplomatiquement la Chine de Mao en janvier 1964. Il s’était agi d’une « alliance de revers » pour desserrer l’étau, déjà étouffant, de l’empire américain. Il ne s’était pas agi de « faire la serpillière »...
C’est la même pensée qui doit demain nous diriger lorsque nous aurons fait sortir tous ensemble la France de l’horreur européiste.