J’avais mentionné cette faiblesse de l’esperanto lors de ma première intervention sur le précédent article de M. Masson, soulignant que l’image de l’esperanto n’avait que peu évolué depuis les années 1930 (vous êtes plus radical que moi en parlant de vieilles barbiches du XIVème siècle), son appogée à travers le monde, paraît-il.
Les canons de l’intérêt ont grandement évolué. Aujourd’hui, un philosophe barbu qui prêche à outrance les bienfaits de l’espéranto, ça ne fait plus vendre. Faut se dévoyer un petit peu et donner une image plus moderne, d’autant que l’espéranto, avec la mondialisation galopante, est une idée extraordinairement moderne !
Une dernière chose : le monde associatif bien-pensant qui se réjouit d’avancées minuscules dans l’ouverture du monde sur l’esperanto et vice et versa estr également dépassé depuis une trentaine d’années. Il doit bien se trouver quelque par dans les rangs esperantophones quelque publiciste et/ou « star » qui pourrait promouvoir (de manière bien plus efficace que par l’intermédiaire d’articles dans quelque journal ou organe de presse que ce soit) la cause esperantophone, non ?
Le tout, c’est de savoir exploiter votre potentiel. S’il n’y en a pas, créez-le, au besoin.
En fait, je trouve que le sieur Asp donne néanmoins une publicité collosalle à vos articles, cher M. Masson. Rien n’engendre plus l’attention que la polémique.
Je ne pousse pas mon commentaire jusqu’à vous suggérer de remercier M. Asp Explorer, mais vous pourriez ne pas regretter chacune de ses interventions. A moins que, jouant de malice et de malovélance, vous n’agissiez ainsi que dans le but de promouvoir vos articles par la polémique. Théorie peu probable mais néanmoins séduisante.
Allez, après les accusations d’un camp comme de l’autre d’avoir créé tout un tas de « faux » comptes sur agoravox pour alimenter la polémique sous la masse, je me lance moi aussi dans une accusation gratuite, bête et méchante : Asp Explorer et Henri Masson sont une seule et même personne !
« »impulsion qui porte quelqu’un ou un groupe de personnes à développer un certain comportement".
Ne confondons pas l’apprentissage d’une langue avec un comportement. Sinon les écoles sont toutes des lieux du sectarisme, parce qu’elles enseignent des différentes matièressmiley
Un espérantiste n’est pas obligé de se comporter d’une façon précise, d’où la grande variété de l’utilisation de la langue. Encore une fois, vos allusions aux sectes ne sont qu’une calomnie. Et vos affirmations sur le monde espérantiste n’ont aucune valeur, car de toute évidence vous ne connaissez pas ce monde. D’où votre propension aux spéculations verbales."
Et là, je vais commencer à avoir marre de répéter vingt fois les mêmes choses : j’ai décrit quelques messages plus haut de quelle manière je distingais ce que j’ai nommé « esperantophones » et « esperantistes ». Que vous choisissiez de jouer l’idiot en prétendant que j’ai attaqué injustement une tendance sectariste des esperantophones (qui, eux, n’ont pour distinction que de parler ou d’apprendre à parler l’espéranto, ce dont je ne peux guère les blâmer, étant donné que j’ai moi-même éssayé et que je compte bien m’y remettre un jour) qui, comme vous l’avez justement signalé, n’ont pas un comportement particulier mais se distinguent en tant que sous-groupe du groupe « humains » par leur connaissance d’une langue, alors que j’ai porté cette accusation sur les esperantistes, qui eux ont un comportement spécifique, que j’ai également décrit plus haut, je trouve ça limite insultant, car cela veut dire que ou bien vous ne vous êtes pas donné la peine de lire ce que j’avais écrit, ou alors que vous avez volontairement changé le sens de ce que j’ai voulu dire. Choisissez votre clocher.
Donc soit vous jouez l’idiot pour me contredire sans fondement, soit vous l’êtes véritablement. Comme je n’ai pas l’habitude de préjuger de l’intelligence de personnes que je ne connais pas, je vais pencher pour la première hypothèse.
« »Le « tout anglais » a effectivement autant d’avantages que d’inconvénients"
Les avantages existent - pour les natifs anglophones. Pour les autres, c’est uniquement des inconvénients.
« lesquels seraient strictement les mêmes, à quelques exceptions près, quelle que soit la langue utilisée »
C’est vrai, mais uniquement pour les langues ethniques.
« Tout simplement parce que toutes les langues ont des synonymes. L’esperanto plus que bon nombre d’entre elles, même. »
Plus ? Vos preuves svp."
Je serai bien tenté de vous demandez à vous aussi des preuves de vos allégations concernant les deux premiers points que vous avez soulevé et ne répondre qu’au troisième, mais étant donné que je me veux un tant soit peu courtois et poli, je m’en vais tenter d’aborder ces questions là. Etant bien entendu que je vous enjoint fortement à fournir les dites preuves.
Je m’en vais fournir quelques avantages qu’il y a à l’utilisation d’une langue unique, qu’elle soit nationale ou non. D’abord, je vais récuser votre « uniquement » en mettant en avant l’avantage suprême de l’utilisation d’une unique langue : on a pas besoin d’en connaître deux cent, sans compter les dialectes, pour communiquer d’un bout à l’autre du monde. Il y a au moins un avantage au « tout [nimporte quoi] ». Si j’étais particulièrement retors et/ou adepte de la mauvaise foi comme certains personnages peu hauts en couleur de ce coin de l’internet, je resterai sur cet unique point, heureux de pouvoir, de la manière que préconise M. Schoppenhauer dans son ouvrage L’Art d’avoir toujours raison, démonter l’intégralité de votre argumentation à l’aide d’un argument dont j’ai démontré la fausseté. Mais comme je ne suis pas mesquin à ce point-là, je ne vais pas me contenter du strict minimum et m’en vais chercher quelques autres menus avantages.
Après la communication, second avantage à l’utilisation unique de n’importe quel langue, qui découle d’ailleurs directement du premier : les possibilités d’organisation. En effet, aujourd’hui, la moindre coopération industrielle ou économique entre deux nations de langues différentes (ou plus) nécéssite des moyens des mise en oeuvre astronomiques. Etant donné que tout cela coûte fort cher, il est tout à fait compréhensible que l’on cherche à atténuer les dépenses évitables, notamment celles liées à des incompréhensions linguistiques. Comme on perd énormément à une transcription écrite d’une langue à une autre, je vous laisse imaginer s’il fallait communiquer ainsi oralement ! L’utilisation de l’anglais (mais on pourrait tout aussi bien utiliser le français, l’allemand, l’espéranto, le gabonais, le mandarin ou autre... quoique l’anglais soit tout de même plus simple à appréhender pour la majeure partie de la population que, par exemple, le français, le nippon ou le mandarin) permet ainsi d’économiser pas mal en évitant la plupart des bourdes liées à une erreur de compréhension, du moins au stade de l’organisation. Après ça, le fait que l’anglais ne soit pas forcément la langue natale de l’une ou l’autre partie, voire des deux, provoque d’autres erreurs à d’autres échelles, mais les effets n’en sont pas aussi catastrophiques, même si elles pourraient à mon avis être évitées par la langue strictement scientifique que j’ai décrite à de nombreuses reprises, que si de grosses erreurs avaient été commises au plus haut niveau. Du reste, ce genre de bourdes sont également commises lorsqu’il s’agit de langues nationales, et je ne suis pas vraiment convaincu que l’utilisation de l’anglais accroisse de manière conscéquente ce genre d’erreurs.
Votre « uniquement » en a prit tout de même un coup, là, non ? Et le plus risible, dans tout ça, c’est que l’intégralité des arguments que j’ai utilisé proviennent... des services de promotion de l’esperanto ! Et oui ! Ce qui marche pour l’esperanto, il n’y a pas de raison pour que ça ne marche pas pour les autres langues ! En fait, le seul « avantage » de l’esperanto c’est sa facilitée d’apprentissage. Et aussi sa non-nationalisation, si l’on est idéologue.
Bon, passons maintenant à la seconde partie de votre message. Donc en fait, vous pensez que les deux avantages sus-cités, sans compter d’autres auxquels je n’ai pas pensé sur le moment, sont uniquement les caractéristiques des langues « ethniques » ? De même, leurs inconvénients ne pourraient pas se retrouver le moins du monde en une langue non « ethnique », comme par exemple l’esperanto ou le volapük ? Là, je ne vais pas être beau joueur : je vais vous demander de réfléchir deux secondes à ce que avez tapé, à ce que vous venez de lire et aux inconvénients que présente l’esperanto.
Ensuite, vous allez me préciser, si vous en avez trouvé, des inconvénients à utiliser une langue « ethnique » que l’on ne retrouve pas à utiliser l’esperanto. Et comme je ne suis vraiment pas beau joueur, je vais éviter que vous ne me sortiez l’éternel refrain de « la langue utilisée avantagerai ses natifs ! », parce qu’il faut pas si ficher de la tête du monde, non plus. Si le breton devenait soudain langue internationale, vous pensez vraiment que d’ici un siècle la Bretagne serait la première puissance mondiale ?
Passons enfin à la partie la plus intéréssante (quoique la première l’ai été plus que je ne le présageais, au fond) : l’esperanto offre des possibilités de synonimie plus accrues que bien d’autres langues.
Ce fait, je l’avais mit en lumière dans le précédent article de M. Masson en expliquant que l’esperanto ne disposait pas de catégories grammaticales drastiquement établies. Je m’explique : pour rendre compte d’une réalité, l’esperanto (langue empiriste, de ce point de vue)... rend compte de la réalité. Il ne s’astreint pas, à l’instar du français, pourtant déjà riche en synonymes et homonymes, à utiliser certaines formes drastiquement pré-établies spécialement pour un cadre donné. C’est même ce qui fait l’une des richesse de l’esperanto et qui en fait une langue littéraire extraordinaires. En esperanto, on pourra toujours trouver un moyen de donner le même rôle sémantique à profusion de formes grammaticales différentes, chose pratiquement impossible dans la plupart des autres langues. Le tout étant bien entendu compréhensible par les esperantophones, pourvu qu’ils se donnent la peine de réfléchir un petit peu.
Mais dans les métiers techniques, on ne peut pas se permettre ce genre de choses.
« Enfin, pour réagir à l’idée de Funram selon quoi pour s’imposer une langue devrait posséder un vocabulaire strictement utilitaire (dans les sens où à un concept correspond un mot et un seul), je ne pense pas que ce soit une si bonne idée. Déjà parce que ce serait renoncer à l’utilisation littéraire du langage, et le condamnerai à un strict usage de communication. Par ailleurs serait-il toujours possible »d’improviser« quand on ne le maitrise pas très bien, d’utiliser nos connaissances. Je veux dire par là que le maitriser ne serait surement pas aisé et risque de réserver son usage à ceux qui ont fait l’effort de l’apprendre en profondeur -Le réservant à une élite. »
Cette intéréssante discussion avait été entâmée dans le précédent article de M. Masson et j’y avais déjà succintement exposé mon avis sur la question. Mais comme vous ne pouvez pas forcément rechercher dans la masse de commentaire du dit article, je vais tenter d’exposer brièvement ici ce que je pense :
Je suis tout à fait de votre avis sur le point de vue d’adoption d’une telle langue. Cela serait une catastrophe du point de vue littéraire, et même du point de vue intellectuel, tant il a été montré et démontré que la richesse d’une langue concourait au développement de notions philosophiques et scientifique grâce à un phénomène que l’on a appellé depuis « raisonnement ».
Cependant, cela sort du cadre du monde industriel dans lequel j’étais resté limité. Pour ma part, l’adoption de n’importe laquelle des langues nationales ou inventées n’apporterait guère de changement dans ce secteur tellement particulier. Une langue sans nuances ni subtilité, où s’accumulent lourdeurs et répétitions à foison, serait forcément impropre à l’écriture et à la poésie, choses que j’affectionne. En revanche, elle permettrait un développement industriel phénoménal et une résolution de bien des problèmes qui seraient évitables sans le fossé de la traduction.
Je ne me suis donc pas le moins du monde intéréssé à la question d’une langue littéraire, ou même une langue du commun.