Ho mais là, vous énoncez une opinion. Je ne trouve pas plus que vous l’UMP populiste. Je le constate.
Il s’agit de l’un des héritage idéologique dont cette formation (dont la principale constituante est l’antique RPR, parti populo-bourgeois par excellence) se revendique. Au même titre que, par exemple, le libéralisme.
Que vous ayez le sentiment que l’UMP est plus un parti anti-peuple et éllitiste vous regarde (le fait est que je partage votre opinion), mais le fait est que ce parti se veut défenseur des « petites gens » (je reprend les termes employés par M. Sarkozy durant la campagne, hein) face à un éllitisme bourgeois arrogant.
A mon avis, c’est une imposture, hein. Le PPE et le PPI ne sont d’ailleurs pas plus populistes dans les faits que l’UMP. De même que le PS est loin d’être socialiste (la doctrine officielle du PS depuis 1976 est le néo-socialisme), le PC loin d’être communiste et feu l’UDF loin d’être démocrate (pour le MoDem, je ne sais pas encore, j’attend de voir). On pourrait penser qu’il y a tromperie sur la marchandise, mais le fait est que dans le domaine politique, qui est largement gouverné par l’opinion, il faut quelques fois jouer les naïfs et se référer à ce que prétendent les formations politiques, particulièrement en ce qui concerne les idéologie.
D’ailleurs cet article s’intéresse aux accronymes des partis, non à leur politique.
UMP : « Union pour un Mouvement Populaire ». L’UMP se définie elle-même comme populiste (son appartenance aux PPE et PPI suffiraient à le prouver, mais là, c’est encore plus visible que le nez au milieu de la figure).
L’expérience montre également que lorsque la Gauche remplie les caisses de l’état (généralement vidée par la Droite), la Droite qui passe ensuite les vide en tromperies démagogiques... puis ensuite la gauche creuse encore le déficit, la droite après aussi, etc...
Mais le pire reste lorsqu’il n’y a pas d’alternance... droite puis droite, gauche puis gauche, on est dans une m*rde pas possible. On pourra dire ce qu’on veut, mais pour contrer le creusement du déficit, le mieux reste quand même une bonne vielle cohabitation.
Et bien et bien, quelle joute oral mon commentaire a déclenché !
D’abord, je rappelle pour les gens incultes de la chose politique que des termes comme « populisme » n’ont strictement aucune connotation péjorative.
Le populisme est un mouvement politique, l’un des plus ancien qui soit, et il s’oppose au sénatorisme. Le sénatorisme, c’était le nom donné à la politique du parti sénatorial dans la République romaine, une politique qui favorisait le sénat oligarchique au détriment du peuple.
Le populisme incarné par le César (enfin en théorie) et le parti tribunitiaire se voulait un courant politique défendant le peuple face aux abus des élites, par l’intermédiaire d’une personalité (l’homme providentiel cher à Napoléon III et au Général De Gaulle, par exemple) qui guide et secours le peuple envers et contre tout. Bon, evidemment, c’est une vision théorique, hein. Essentiellement, c’est une critique de l’éllitisme et un discours oratoire opportuniste. On peut donc en conclure que l’intégralité des partis politiques français ou étrangers sont populistes.
Néanmoins, seuls les partis « populaires » se revendiquent du populisme (exception faite du PC, mais le terme « populaire » n’y a été adjoint que pour éffacer un « prolétarien » trop peu compris aujourd’hui).
En France, ils sont deux : le FN et l’UMP.
Le FN se veut également nationaliste, régionaliste, traditonaliste et conservateur ; l’UMP se veut mondialiste, libéral et réformiste. Ceci était une précision afin d’éviter les éternelles remontades des sarkozystes paranoïaques qui à coup sûr m’auraient rétorqué « toujours vous assimilez UMP et FN, comme si la présidence Sarkozy était une dictature fasciste » et des choses du même goût (et à tout prendre, je considère personellement le FN moins catastrophique que l’UMP, mais c’est un autre débat).
Voila pourquoi j’ai qualifié l’UMP de « populiste ». Notez que pas plus l’UMP que le PPE ou le PPI (Parti Populaire International, qui regroupe le PPE, le Parti Conservateur Canadien et la partie « néo-conservatrice » du Parti Républicain états-unien) ne nie cette filliation (de toutes façons, la nier, c’était nier l’héritage de De Gaulle, ce qui n’aurait guère arrangé les affaires du sieur Sarkozy).
Très bon article, mais je note cependant une coquille.
« l’intitulé de l’UMP ne renvoie à aucune idéologie particulière »
Ceci est absolument faux. Si l’intitulé initiale de cette formation (« Union pour la Majorité Présidentielle ») ne renvoyait, elle, à aucune idéologie (ce qui explique que certains personnages qui se sont ou non intégrés à ce mouvement naissant en 2002 ont émit le souhait de le voir transcander la séparation droite/gauche), le nouveau, lui, est fortement idéologisé.
En effet, l’ « Union pour un Mouvement Populaire » renvoie au « Parti Populaire » (qui a longtemps existé sous ce nom en France et qui existe actuellement à l’échelle européene), un parti d’obédiance... populiste ! La racine idéologique de l’UMP est le populisme, théorie politique traditionellement située à l’extrême-droite en France et en Italie (se référer aux maintes citations de M. Lepen qui désignent le Front National comme « le premier parti ouvrier et populaire de France » ou encore « l’héritier du parti populiste ») et qui, depuis la fin de l’UDR gaullienne, ne trouvait aucun autre représentant que le FN (Giscard s’était éssayé au populisme lors de la campagne de 1981, mais ça n’a guère été probant).
Voila voila.
Cette précision faite, il s’agit-là d’un très bon article, même si je regrette quelque peu que vous vous soyez limité aux simples UMP, PS et MoDem.
PS :
(non, simple Post-Scriptum)
Durant cette campagne, M. Sarkozy a critiqué aussi bien Mme Royal que M. Bayrou sur leur volonté de réformer la Vème République en prétextant qu’il s’agissait-là d’un retour à la IVème République, la fameuse « république des partis » tant décriée par feu M. De Gaulle... Syndrôme bonnapartiste qui, adjoint aux théories populistes, semble avoir gagné la majeure partie de la population convaincue que les partis gouvernent non pour le peuple mais pour assurer leur pérénité (ce qui n’est pas faux).
Grave erreur historique, cher Armand : Theodore Roosevelt était un républicain pur jus, pur et dur !
En revanche, le très célèbre Francklin Delano Roosevelt, un neuveu au second degré du premier, était lui démocrate, et sa femme était une ancienne communiste.