Certes non, M. Sarkozy n’a pas été notre président depuis 5 ans.
Il aura simplement été le numéro 2 du gouvernement de part sa position de ministre de l’intérieur (position hiérarchique que partage cette position avec le ministère des finances et de l’industrie), ainsi que numéro 1 du gouvernement à égalité avec Dominique de Villepin de part les prérogatives qui lui ont été accordées au titre de sa position de ministre d’état (le ministre d’état du gouvernement dispose de prérogatives normallement seules appanages du Premier Ministre... le droit de convoquer le conseil ministériel extraordinaire, par exemple).
De plus, durant ces 5 années et de manière crescendo, M. Sarkozy s’est imposé comme la figure gouvernementale dominante, empietant ici et là sur les terrains dévolus par exemple à la justice, à l’éducation, à la santé, aux finances et aux affaires étrangères.
Si le Président de la République reste le chef de la diplomatie française, il faut bien avouer que depuis ces trois dernières années, M. Chirac a largement concédé la majeure partie de ces responsabilités à ses deux ministres forts : MM. De Villepin et Sarkozy (il a même essayé de faire de Mme Alliot-Marie une figure de proue de la diplomatie française). De fait, ces trois dernières années n’ont pas été marquées par grand chose de probant avec l’Amérique du Sud, alors que les 9 années précédentes qu’il passa à l’Elysée ont toutes été marquées par au moins un haut fait diplomatique et de politique extérieur qui lui était entièrement dû.
Dans les faits, M. Sarkozy avait donc largement possibilité de parlementer avec les autorités colombiennes, tout comme il l’avait fait avec la Russie (où on a d’ailleurs frôlé l’incident diplomatique), l’Egypte, la Côte d’Ivoire (malgré la « chasse gardée » de Chirac en matière de politique africaine), la Corée du Sud et les USA, pour ne citer que les importants dossiers de la diplomatie française où il a agit ces dernières années au détriment de sa fonction de ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire.
Il faut bien reconnaître que vous perdez facilement vos gonds, M. Masson, sans vouloir vous offenser, et également que la plupart de vos réparties face au sieur Asp manque singulièrement de punch.
Si vous le considérez comme un cuistre lourdeau qui vous escagasse, comme on dit dans le sud (je me demande dans quelle mesure un esperanto généralisé ne donnerai pas lieu à la création de patois ?), préférez l’ignorance au ridicule, de grâce.
Ce commentaire concerne le commentaire précédent de M. Claude Piron, celui où il était question de l’exactitude de sa citation.
Effectivement, la citation telle que vous l’avez mise ici est exacte. Néanmoins, il manquait quelque chose dans votre argumentaire précédent, qui était : « (entre autre(s)) ». Ce « (entre autre(s)) », j’y tiens.
Certes, vous êtes tout à fait en droit de ne pas vous attacher aux « autre(s) » langues dont il est question, mais selon moi, c’est retirer beaucoup à ma phrase que de procéder de la sorte, car l’esperanto n’est pas SI inadapté que cela au monde technique, il l’est même probablement moins que d’autres langues, mais il l’est malgré tout, comme le sont toutes les langues. Voila pour le côté extrême de mon mon propos.
Concernant les « études » sur lesquelles me baser, et bien au risque de paraître affirmer péremptoirement des allégations sans fondement aucun, je dirai que je n’en ai pas une seule sous la main. Il faut aussi avouer que l’esperanto et les langues en général n’occupent qu’une place assez secondaire dans ma vie professionelle, et que j’ai guère le hobby des langues. Pour qualifier l’inadaptation de l’esperanto à la technique, je me contenterai de mentionner certains de mes collègues qui l’ont utilisé jadis pour mettre au point un projet en équipe avec des ingénieurs et des techniciens sud-coréens (qui le maîtrisaient avec une meilleure aisance, semble-t-il) et qui ont finalement renoncé à son utilisation d’une part à cause du faible nombre d’usagers (ce n’est pas négligeable lorsqu’il s’agit de créer un projet communicable en tout point du globe) et d’autre part à cause de certains problèmes d’entente avec les ingénieurs sud-coréens (notez que ça n’a pas empêcher les administrateurs de valider un dossier incomplet et bourré d’incohérence, mais c’est là un tout autre débat...).
Enfin, concernant les langues d’Afrique inaudibles, ou encore les dialectes sri-lankais imbuvables, c’est vrai que j’ai beaucoupé réduit la chose, mais bon, je pense qu’il est toujours moyen de trouver une langue pire que les autres sur un point ou un autre.
« Comme tous les spécialistes utilisent le même terme »
Là est le hic dans votre commentaire, cher Claude Piron. Je ne sais pas si vous êtes de part votre métier en contact avec le monde de la technique, mais le fait est que dans bien des cas, les « spécialistes » en la matière n’usent pas des mêmes termes. Déjà, d’une langue à l’autre, les notions ne sont pas les mêmes, ce qui est compréhensible, mais dans une même langue, les différences d’expression existent, et elles sont flagrantes.
Prenons par exemple un arbre de sortie de moteur, pour faire simple. Il ne se passe pas une journée sans qu’au lieu d’employer cette terminologie, on ne me sorte « axe de rotation extérieur », « communiquant du mouvement rotatif » ou d’autres approximations du genre.
Evidemment, dans ce genre de cas simples, le contexte, un peu de connaissance et un minimum de réfléxion permettent facilement de pallier à ce manque de rigueur extrêmement courant.
Mais quid dès lors qu’il s’agit de notions plus abscones, nécéssitant plus de rigueur ? Ou tout simplement de systèmes plus complexes ? Imaginez le boxon provoqué si par malheur était employé la locution « système compressif » au lieu de, par exemple, « vérins hydrauliques de compression ».
Et pour de simples mots dans une phrase, tout peut être modifié. D’où l’importance d’une rigueur à toute épreuve, rigueur qui n’existe pas tout à fait aujourd’hui (à votre avis, pourquoi dans les milieux de l’urbanisme ou de l’éléctronique, on découvre des erreurs monumentales tous les deux ou trois ans ?).
Pour l’absence de catégories grammaticales « drastiquement établies », je vais m’aventurer sur un terrain glissant qui est celui de l’esperanto à proprement parler (enfin justement pas), sujet que, au fond, je connais très peu.
Il me semble - arrêtez-moi si je me trompe - qu’en esperanto s’offrent des possibilités quasi-impossibles dans la plupart des langues. Ceci est dû (vous m’excuserez, je pense, le présent à valeur de vérité générale : il est entendu que je n’entend pas grand chose à ce sujet) au fait qu’en esperanto au contraire, par exemple, du français, c’est la notion qui prime sur la fonction. Là où le français est académiste, l’esperanto est empiriste.
Le but de l’esperanto en tant que langue à proprement parler est de tout simplement décrire la réalité de faits, et ce sans être obligé de se référer exactement à certaines formes rigides.
En français, par exemple, pour rendre compte de la même notion par deux formulations différentes, on pourra par exemple employer un adjectif, un gérondif, une proposition subbordonée, un complément circonstanciel, etc ; il est apparent que selon que l’une ou l’autre forme est employée, il y a de fortes chances que le sens de la phrase change si jamais on ne la modifie pas d’une importante manière.
Pour l’esperanto, ce genre de problèmes semble ne pas se poser (notez que je marche sur des oeufs), ce qui facilite l’emploi de formules synonymes.
Pour l’exemple, afin de rendre compte de mon ignorance au sujet de la formation linguistique de l’esperanto, j’ai employé ici trois expressions qui sont : « s’aventurer sur un terrain glissant », « ne rien entendre à » et « marcher sur des oeufs ». Seulement, même si ces trois expressions ont le même rôle, sémantiquement leurs sens sont assez différents.
« S’aventurer sur un terrain glissant » signifie en gros s’attacher à aborder dans un argumentaire (ou une discussion quelconque) un domaine peu ou mal connu du locuteur.
« Ne rien entendre à » met clairement en avant l’ignorance du locuteur au sujet de ce dont il parle.
« Marcher sur des oeufs », dans ce contexte (car en plus le contexte est très important en sémantique !), en plus de la notion d’ignorance du sujet, ajoute la notion de prudence à un degré bien plus élevé et remarquable que « s’aventurer en terrain glissant ».
En esperanto existe surement profusion de locutions pouvant se construire dans une même phrase et ayant le même rôle, à défaut du même sens exact, même si elles n’ont pas la même fonction.
Voila, ça, c’est fait.
Sinon, mon appréciation personelle selon laquelle l’inexistence d’une langue « purement » technique (pas servant exclusivement technique... n’importe quelle langue peut servir pour n’importe quel contexte, y compris des langages comme les mathématiques, mais certaines - comme ces mêmes mathématiques - sont principalement et initialement destinées à certains domaines) est regrettable vient du constat que dans le monde de la technique (d’un point de vue mondial, donc), le fossé de l’incompréhension est bien grand (ce à quoi les esperantistes pur jus objecteront que c’est pareil dans tous les domaines). Or, il faut savoir une chose : c’est que près de la moitié des échanges entre pays se font dans des buts de coopération technique, avec les désagréments et les imprécisions que l’on sait. Certes, la mondialisation a permit l’alignement de l’éssentiel du monde sur certaines conventions d’expression, de notation, de quantification et de qualification, mais les imprécisions entraînant des désagréments allant du requalibrage d’une machine-outil à la mise au rebus de l’intégralité d’une série technologique d’un produit (et même certaines conscéquences plus graves encore) sont foison ; pour les observer, il suffit de savoir ouvrir les yeux, pour peu que l’on soit du milieu, ou de chercher le pourquoi des problèmes anoncés de telle ou telle société basée sur des produits technologiques ou nécéssitant force technologie.
Donc à mon avis, le langage mathématique mondialisé ne suffisant pas à assurer la pleine efficacité du monde technique (d’ailleurs, le fait qu’il y ai plus de phrases en une langue nationale ou une autre que de formules mathématiques sur un dossier technique - même destiné aux plus grands professionnels - démontre les limites des langages mathématiques et la nécéssité d’exprimer des notions concrètes par des phrases articulées d’une manière logiquement justifiée), et les autres langues existantes ne compensant qu’imperfectement ce manque, un langage précisément technique est - sinon nécéssaire - du moins souhaitable.
Il ne me semblait pas en effet avoir été si catégorique dans mon commentaire sur ce propos.
Dans mon appréhension du monde technique, je considère (et je pensais pourtant l’avoir expliqué de manière suffisamment explicite) qu’un langage totalement rigoureux et permettant un rendu exact et indiscutable de notions techniques est incompatible avec toute autre forme littéraire.
Il me semble (arrêtez-moi si je me trompe) que du fait de l’absence de catégories grammaticales drastiquement établies, il existe de très nombreux synonymes en esperanto ; peut-être plus que dans n’importe quelle langue latine. Or, ce fait, s’il est littérairement très satisfaisant et très avantageux, est un problème constant dans des domaines tels que la technique, l’ingénierie du chaud ou l’industrie, où le vocabulaire employé doit être le plus précis, le plus rigoureux, le plus explicatif possible.
Pour moi, à partir du moment où l’on peut rendre compte d’une notion poétique, littéraire, philosophique abstraite grâce à une langue par le biais d’autre chose que d’une image, d’une métaphore ou d’une allégorie, cette langue ne saurait être parfaitement adaptée à la technique.
Après cela, que l’esperanto le soit plus ou moins que l’anglais, l’allemand, le français ou autre, ça ne change rien au fait que son adoption comme langage technique (j’insiste sur ce point) ne réglerai pas les problèmes actuels posés par l’anglais comme langue officieusement adoptée (une tendance qui s’accélère à toute vitesse... à peine conçus, nos dossiers sont confiés à des traducteurs - pas toujours au courant des notions techniques envisagées, d’ailleurs, ce que je déplore - qui sont chargés de l’adaptation dans la langue de Shackspeare), ou alors si peu que la réadaptation de tout le monde industriel n’en vaudrai pas la peine.
Bref, esperanto, français, allemand, anglais, volapük, espagnol, sindar, japonais, mandarin, hindi, sanscri ou autre, aucune de ces langues ni aucune de celles qui existent ou ont existé (à ma connaissance) n’a été créée dans le seul but de servir à la technique.
Concernant l’appréhension de la beauté de l’esperanto, je trouve que phonétiquement, cette langue se rapproche fortement de l’espagnol ou de l’italien (ce qui au fond semble assez logique). Je ne la juge pas horrible à l’oreille, elle est même très belle lorsqu’il s’agit de récitation de poèmes, par exemple, mais en comparaison avec d’autres langues telles que le français, l’allemand, le breton, le gaëlique, le norvégien, je la trouve moins agréable. Elle ne constitue pas pour autant le summum de l’inaudible (pour cela, selon mon appréciation personelle, j’oscille entre le basque et le bulgare... quoique finalement, l’anglais prononcé avec l’accent texan soit pour moi un véritable supplice auditif, mais cessons-là toute critique puérile de ce genre).
Voila, j’espère que ce que je voulais dire est désormais plus explicite.