J’ai souvent entendu dire que Bayrou prônait ce rapprochement par opportunisme, parce que c’était dans l’ère du temps, etc.
Or, j’ai consulté sur le site de l’INA une émission consacrée à l’après second tour de l’éléction présidentielle de 2002, lorsque Chirac, Madelin et Juppé appelaient à la création de l’UMP...
On entendait les ponts du RPR, de DL, du RPF parler d’une ouverture à la droite libérale, à la démocratie chrétienne, etc. lorsque d’un coup David Pujadas lance « François Bayrou quant à lui lance une idée d’ouverture... assez inédite ! »
Et là, on voit le leader de l’UDF s’insurger devant une fausse ouverture à la Giscard d’Estaing et proposer d’étendre l’ouverture jusqu’à la gauche où, assure-t-il, il y a des gens tout à fait capables et compétents avec lesquels il devient nécéssaire de travailler pour gouverner la France de manière correcte. Il assure qu’il faut surfer sur le sursaut démocratique qui a conduit 82% des votants à choisir Jacques Chirac comme président et que c’est le moment où jamais de faire l’union nationale et de cesser cette séparation entre la droite et la gauche, qui n’a plus aucun sens sauf pour les extrêmes.
C’est d’ailleurs principalement pourquoi il a refusé de se fondre dans l’UMP.
Vous oubliez qu’à cette époque déjà lointaine, et aussi bien dans la IIIème République que dans la IVème, c’est le parlement et non le président qui élisait les gouvernements et pouvait à tout instant (vote des deux tiers des députés pour la IIIème république et de la moitié pour la IVème république) les révoquer (aujourd’hui, l’assemblée nationale a toujours ce pouvoir par un vote aux deux tiers, mais cela n’est arrivé que pour destituer Pompidou en 1968).
Ce même système avait été utilisé en Espagne lors de la Seconde République et avait abouti à une vingtaine de gouvernements en une décénnie, mais depuis le retour de la monarchie, la nomination du gouvernement se fait à l’instigation du premier ministre. Or, l’assemblée est toujours élue à la proportionnelle (je crois qu’il s’agit toujours d’une proportionnelle totale avec un seuil de représentativité de 5%), ce qui n’empêche pas les gouvernements de durer 5 ans.
Voila comment en oblitérant certains faits on parvient à déformer la réalité dans un argumentaire.
Il ne s’agit pas ici de doubler le nombre des députés mais de simuler le POURCENTAGE (et non le nombre de sièges) qu’aurait obtenu chaque parti à ces éléctions avec ces résultats.
Or, sauf en ayant l’immanance, comment savoir de quelle manière redécouper les circonscriptions de manière à obtenir une représentation juste des élécteurs à travers 288 ou 289 députés ?
Aussi faut-il adjoindre des sièges « fictifs » en même nombre pour avoir le pourcentage qu’aurait donné la proportionelle à 50% avec ces résultats.
D’ailleurs un rapprochement Verts/MoDem serait parfaitement cohérent : la fusion de CAP21, parti écologiste du centre droit donnerait à cette alliance éventuelle le caractère d’une écologie politique enfin indépendante de tout clivage politique, comme elle aurait dû le rester !
Quant au rapprochement avec le PRG, je reste sceptique, et de même que le rapprochement avec les Verts trouve sa cohérence avec l’alliance avec CAP21, j’estime qu’une entente PRG/MoDem devrait s’accompagner d’une entente avec les élus du NC et de l’UMP qui appartenaient à la famille radicale (que certains au PRG comme à l’UMP souhaient de nouveau voir unie). Ceci-dit, je ne crois pas le radicalisme miscible dans le démocratisme chrétien.
Je sais que la question risque d’en choquer pas mal, mais un rapprochement MoDem/NC ne serait-il pas plus logique, d’un ordre idéologique ? Deux familles européanistes et démocrates-chrétiennes devraient pourtant être faites pour s’entendre, même si l’une a « trahi » l’autre sous prétexte que cette dernière refuse toute alliance de principe avec la majorité présidentielle.
Le nucléaire reste malgré tout ce que l’on en dit la source d’énergie la plus rentable et la plus efficace en rapport de production d’électricité. Un seul problème, de taille : il n’est pas encore au point. Et pourtant, c’est pas faut de moyens fournis : tous les pays « industrialisés » du monde ont chacun leur petite équipe de recherche pour le traitement des déchets, la sécurisation de la fusion nucléaire etc... Sans compter les équipes de recherche des entreprises privées.
Sauf que ces équipes travaillent toutes dans leur coin ! Evidemment, il s’agit d’assurer les premiers le *monopole* de LA technologie qui va tout arranger. Alors que nous sommes dans la pleine mondialisation, que les coopérations en matière de recherche, mise au point, production et distribution sont les plus efficaces... Tant de temps et d’argent gâchés aux seuls intérêts financiers.
Quant aux énergies alternatives, ou bien elles ne sont pas au point dans un aspect ou dans l’autre ou bien elles ne sont que peu rentables, voire même contreproductive, comme l’ethanol !
Les énergies naturelles (soleil, vent, eau) appartiennent à la première catégorie.
Quant à Voynet et aux Verts... Bon, c’est sur, Mme Voynet ferait un meilleur ministre de l’écologie que Juppé (pour Borloo, je n’en sais rien), mais guère plus. Leurs obstinations « idéologiques » ont viré à l’immobilisme le plus cras, immobilisme lui-même critiqué par les Verts... Allez comprendre !