C’est exactement la même tactique politicienne qu’a fait le PS avec le PCF.
Introduire des éléments d’un courant autre, qui se veut novateur et bienfaisant dans un gouvernement d’obédiance néo-socialiste (ou néo-libéral dans le cas de l’UMP), de simples personalités, et faire en sorte que jamais ces éléments ne soient dénoncés et spoliés par ce courant, du moins pas suffisament pour totalement les en désolidariser. Ensuite, faire constater que non, définitivement, ils ne parviennent pas à mettre en oeuvre leurs promesses, alors qu’ils sont au gouvernement ! Et le fait de n’avoir que deux ministères secondaires sous la férule des ministres de la majorité n’est pas une excuse, non mais !
Après ça, c’est le discrédit, le rejet des élécteurs et des sympathisants et la fin éléctoral du parti. Le FN a su se maintenir vingt ans en refusant systématiquement de s’allier avec la « droite républicaine » (sauf dans le cas de Dreux), car ce parti était tenu d’une main de fer par son dirigeant.
Bayrou n’ayant pas la carure ni la personalité d’un leader incontestable (limite dictatorial), il lui faudra compter sur l’intégrité de ses cadres pour ne pas sombrer dans le manège décrit plus haut. C’est quelque part une chance pour lui que ce Nouveau Centre qui s’est suffisament éloigné de lui pour que tout le monde comprenne bien qu’ils ne sont plus liés que par quelques points sans importance. Il faut espérer pour le MoDem que cette ligne de conduite reste strictement la même, car au contraire de Lepen, il sera extrêmement difficile de diaboliser Bayrou et son mouvement, lequel pourra donc plus facilement s’imposer à l’avenir.
@GrandBetta : en 1988, aucun parti n’avait la majorité, et ce fut le PCF qui décidait ou non du vote des lois (à moins que les députés UDF ou RPR décident de jouer l’opposition pragmatique et non inconditionelle, mais comme l’UDF subissait à cette époque une grave crise interne après la défaite de Barre aux présidentielles, le retour de Giscard d’Estaing et les batailles internes entre Bayrou, Douste-Blazy, Méhaignerie et Madelin, lesquels voulaient tous pousser le vieux dehors et prendre sa relève, l’opposition pragmatique, c’était finit... quant au RPR, il était devenu totalement sous l’emprise de Chirac qui avait réussi à pousser Seguin et Pasqua des potentiels leaders du parti, donc toute concession vis-à-vis de la majorité tait impensable).
Pendant 5 ans (jusqu’à la débâcle de 1993), la France a donc été géré sous le bon-vouloir d’une poignée de députés communistes (27 députés) ou alors avec de larges concessions vis-à-vis de la droite (je ne sais toujours pas comment Rocard a pu s’en sortir !).
Et pourtant ça n’a pas été le boxon.
C’est le principe du « parti charnière » qui a prévolu en France depuis la IIIème République (ce qui a fait de la France un pays d’exception en matière de politique intérieure) et que De Gaulle a voulu totalement éliminer, après les tours que lui ont joué successivement les radicaux, les chrétiens-démocrates et la Troisième Force sous le gouvernement provisoire et la IVème République.
Et bien... Soit, la IVème était mal foutue (elle n’a été conçue que pour satisfaire à la fois la SFIO, le PCF et le MRP), mais la IIIème République était un exemple de stabilité et de bonne gestion des crises. Pour preuve : la France a été la seule à échapper à une crise de régime à la fois à la fin de la Première Guerre Mondiale et pendant les désastreuses conscéquences de la Crise Economique. Une France « ingouvernable »... pourtant sous ce régime elle a bien été gouvernée, et pendant 73 ans (1871-1944) !
Franchement, lire de pareilles anneries... Non, la France n’est pas plus ingouvernable sous régime présidentiel que sous régime parlementaire, et ce dernier est tout aussi rapide et efficace que le premier.
Une plus juste représentation des... noirs ? Depuis quand les noirs forment-ils un courant politique ?
Je rappelle que nous sommes (théoriquement) en république, et que les communautarismes, les quotas (ethniques, sexuels, religieux, etc) et autres discriminations (positives ou négatives) sont un danger pour cette république. Si M. Sarkozy n’a pas dans son entourage de noir qu’il juge comme capable et apte à éxercer un rôle ministeriel, ou alors moins apte que d’autres, ça le regarde. Le gouvernement se doit de donner l’exemple en privilégiant le mérite, et M. Sarkozy l’avait souligné avec sa phrase (qui restera dans les annales, soit comme sa ligne de conduite durant ses 5 années de présidence, soit comme sa plus grosse hypocrisie, selon ce qu’il arrivera) : « La fidélité, c’est pour les sentiments ; l’efficacité pour le gouvernement ».
En revanche, ne nous cachons pas les yeux, il existe toujours une certaine discrimination dans tous les domaines non-seulement vis-à-vis des noirs, mais aussi des arabes (enfin, des « beurs », comme ils disent... on va être politiquement corrects et opter pour un « issu de l’immigration maghrébine » absolument odieux et abject qui semble de bon aloi dans les médias depuis ces 5 dernières années), des femmes (non, non, ne vous alarmez pas, les chiennes de garde : vous faites plus de mal que de bien à la cause des femmes), des handicapés (physiques comme mentaux), etc... Alors quoi ? Ce n’est pas en garantissant au gouvernement 48% de femmes, 15% de noirs, 20% d’arabes (oups, désolé), 10% de handicapés etc (corrigez avec les vrais chiffres : je les ignore totalement) qu’on va mettre fin aux discriminations, sinon des pays comme les USA seraient un havre de tolérance et de concorde.
Alors bon, chercher une « plus grande représentativité des noirs », des arabes, des femmes, des martiens, des morpions et des sidaïques, je ne pense pas que ça soit traiter le fond du problème.
Le terme « immense » me semble tout de même un tantinet exagéré. Les zones rurales représentent environ 20% des habitants, mais près de 40% des sièges de l’Assemblée Nationale (et à peu près autant pour le Sénat, ce me semble) sont ceux de zones rurales. Evidemment, c’est moins flagrant que lorsque le président était élu au suffrage indirect (1958), où 30% de la population élisait 55% du collège électoral (ce qui est d’ailleurs la principale cause de la réforme de 1962 sur le mode d’éléction du président), mais ça reste malgré tout indéniable.
Pour les zones urbaines, en revanche, il est vrai que le redécoupage semble assez bien fait, quoiqu’en Île de France, les disparités soient énormes.