Compte tenu de votre CV, et sans aucune ironie, je suis certain que votre compréhension de ces phénomènes dépasse la mienne. Encore que, pour avoir bossé un peu dans l’éducation, j’ai pu constater que beaucoup d’enseignants restent bloqués dans une vision passéiste de la vie politique et sociale. Peut-être par attachement vis-à-vis de l’enfance : l’innocence se perd et le progrès, de ce côté-là, fait légitimement peur. Enfin peu importe —
Je pense comme vous que les initiatives au niveau local sont fondamentales. Le changement ne pourra venir que d’en bas et à condition d’en parler. Il faut sensibiliser les gens, leur faire comprendre qu’un autre monde est possible, et que le système dans lequel nous vivons n’est pas légitime. Il est totalement corrompu, et ne doit sa survie qu’à notre acceptation de ce qu’il est. Pour reprendre une citation trouvée ce site-même : « ce ne sont pas les peuples qui devraient avoir peur de leurs gouvernements ; ce sont les gouvernements qui devraient avoir peur de leurs peuples ». Nous avons le pouvoir, encore faut-il en être dignes.
Nos politiques sont des « vendus », au propre comme au figuré. La souveraineté de notre nation, de notre peuple ; les institutions démocratiques que nos ancêtres ont contribué, souvent au prix de leurs vies, à mettre en place — sont aujourd’hui livrées en pâture au capital. Et l’UMP non seulement approuve, mais s’en félicite — c’est détestable.
Pour autant qu’il faille combattre cette attitude, contribuer à la montrer pour ce qu’elle est — une trahison —, je crains qu’à trop en parler, l’on ne fasse que l’entretenir. Condamnons l’attitude de nos politiques, soumettons-la à un questionnement citoyen « légitime », encore une fois ; mais surtout, surtout — faisons bien comprendre à ceux qui ne voient pas encore leurs chaînes, 1) que le mal est beaucoup plus profond que ça, et 2) qu’une autre lecture, que d’autres choix sont possibles. Limiter la capacité d’autodétermination au seul UMPS, c’est renoncer à la liberté de pensée, de conscience, et — in fine — à la démocratie. Les extrêmes sont un péril bien plus grave encore, et un choix non moins limité, guidé, procuré. La vraie liberté ne consiste pas à ne choisir que parmi ce qu’on nous propose.
Je partage donc votre opinion et votre combat, mais j’insiste : il est primordial d’aller toujours au fond des choses. Réduire le problème à l’UMP, c’est comme le réduire aux antécédents du PS, ainsi que le font nos dirigeants. C’est comme le réduire aux fonctionnaires, aux profs, aux cheminots, aux chômeurs, aux jeunes, aux vieux, etc. — le mal est plus profond, l’ennemi au-delà de ces micro-conflits. On ne pourra le vaincre qu’à condition de se poser les bonnes questions et d’agir « avec » — et non « contre » — les autres. Pour cette raison, je ne suis pas aussi optimiste que vous quant à la progression de la « résistance à l’oppression ». Il faudra encore bien des années de démence collective, je pense, avant d’en arriver là.
Heureux que mon message ne vous ait pas choqué. Le relisant, je réalise qu’il était plus brutal que je ne pensais... une excellente journée à vous
Je suis d’accord pour parler de totalitarisme, ou selon la formule consacrée, de « nouvel ordre mondial » en marche. Je suis d’accord aussi pour dire que l’UMP, c’est caca, nauséabond, moralement vomitif. Sauf que le NOM (qui fait peur, mais qui est bien là) ne se résume pas à l’UMP ; et qu’à mon avis, les seules ficelles qu’en tire Sarko sont celles du string de Carlita. Suffit de le regarder hein : le petit joue avec les grands, il y croit, mais il est bien le seul.
Sarko ne fait qu’obéir. La paupérisation vient d’en haut, tout en haut : pas le haut de notre pyramide sociale française, mais celui d’une élite capitaliste invisible, insaisissable, qui fait beaucoup, ne dit pas grand-chose, passe bizarrement inaperçue. Les noms de leurs sociétés sont écrits partout, mais personne n’y fait plus gaffe. Ces gens-là détournent des milliards de dollars de bénéfices chaque année, et ce, depuis des décennies ; et voilà que s’installe une forme d’ultra-libéralisme qui place, plus que jamais, l’argent au centre de tout. Les dollars permettent d’acheter de la bouffe ou un toit. Ils permettent aussi d’acheter des gens et de leur faire faire ce qu’on veut, en échange d’un toit ou d’un peu de bouffe. Des dollars, encore et toujours ; et en période de crise, les gens sont bien peu regardants vis-à-vis des problèmes de « morale » que certains emplois devraient susciter. Et ça tombe drôlement bien, parce que l’argent permet aussi d’acheter des armes, des médicaments ou, au contraire, des bactéries, de la puissance nucléaire, etc. — ces gens-là ont le pouvoir de nourrir et d’abriter ; ou au contraire, celui d’affamer et d’exposer. Et ils avancent pas à pas.
Parallèlement à cet accaparement du pouvoir, se met en place le divertissement des masses populaires. La plèbe de Coriolan, pour qui a lu Shakespeare. L’illusion du choix dans un panel limité. La pensée unique diffusée par les médias traditionnels : la presse « payante », la télé et sa pub, etc. — sans oublier l’abêtissement par le biais d’émissions glorifiant l’inculture, le vulgaire, le défaut d’intelligence. Sans oublier non plus le sexe qui occupe les gens, la mode, les bagnoles, toutes ces conneries qui me viennent en bloc et ne servent à rien, si ce n’est « occuper » les braves gens et les empêcher de « penser » (ou quand les porteurs de « lumière » plongent leurs semblables dans l’obscurité).
Je pense que le NOM est un processus global très complexe et bien rodé. Ce qui m’effraie, ce n’est pas tant la stigmatisation, à tour de rôle, d’une catégorie d’individus. L’analogie la plus inquiétante qu’on puisse faire avec le nazisme, pour moi, c’est sa défense : « on aimerait bien faire autrement, mais on ne peut pas ; c’est la crise ». Le mal vient d’au-dessus, c’est toujours ainsi que ça se passe. On exécute les ordres. On fait comme on peut. Pour le nazisme, au moins, l’on savait qui se trouvait en haut de la pyramide. On savait qui était responsable. Pour le NOM il n’y en a aucun : notre société souffre d’un cancer atroce, et nous ne savons même pas d’où il vient. Les coupables qu’on nous désigne sont intangibles.
Je vous rejoins donc sur les questions de corruption, de morale, etc. — sur le fond, en fait ; mais je désapprouve la forme de votre article. Disons qu’à le lire, avec tous ces U, ces M, ces P, j’ai l’impression de lire un tract pro-PS, pro-FN, ou que sais-je encore. L’UMP se régale des phénomènes qui nous intéressent, mais ces phénomènes viennent d’ailleurs. S’il y avait encore la moindre chance qu’un vote puisse changer la donne, il n’y aurait pas tant d’abstention. Je vous conseille de prendre un peu de recul sur le bon vieux clivage gauche-droite, et tant que vous y êtes, relisez Huxley — vous comprendrez peut-être que la seule alternative viable n’est certainement pas l’une de celles qu’on nous propose.
De quels « faits » parlez-vous, dans votre bel article ? Ceux divulgués par les médias, comme la mort d’Ousama dernièrement (avec preuves à l’appui : des photos de lui vivant), comme l’annonce qu’il n’y aura pas de catastrophe nucléaire au Japon (les centrales étant construites suivant des critères de sécurité qui tiennent compte des risques sismiques, etc.), ou encore, pour prendre un thème cher aux théoriciens du complot, comme les attentats du 11 septembre perpétrés par Al Qaida, commandités par Ousama, que ces fumiers de psychopathes osent contester ?
Parlons-en, des « faits », avec cet exemple ô combien extrême et dangereux. Je ne doute pas que vous soyez convaincu du caractère indubitable, parfaitement fiable et « factuel » de la version officielle, celle-là même que ces dangereux complotistes remettent en cause. Et pourtant, quels sont les « faits » qui ont été portés à votre connaissance ? Qu’avez-vous vu, de vos yeux vu, par la petite fenêtre de votre écran cathodique ?
Vous avez vu des avions. Vous avez vu des tours. Vous avez vu une collision, puis vous avez attendu ; parce que les tours ne sont pas tombées de suite après le choc. Vous n’avez pas vu de lien de causalité évident. Vous n’avez pas vu de terroristes barbus. Vous n’avez rien vu que des avions, des tours, une collision et, in fine, un effondrement propre, net, sans bavure, ressemblant à s’y méprendre à une démolition par explosifs. Ceci est une orange, et vous ne savez pour ainsi dire rien de ce qui s’est passé.
Je suis pourtant bien certain que vous y croyez dur comme fer : c’est Ousama, c’est Al Qaida, c’est l’Irak, c’est tout ce qu’on vous dit. Vous qui n’êtes pas crédule, pas idiot au point de croire les reopenistes qui s’interrogent, mettent en doute, réclament une enquête indépendante et objective (ce qui n’a rien de semblable à de la propagande), vous êtes pourtant bien prompt à croire ce que vous racontent les « autorités compétentes ». Votre esprit critique me semble bien sélectif, de même que votre obsession du fait vérifiable.
Les complotistes psychopathes, paranoïaques, probablement impuissants que vous décrivez dans votre article, sont simplement des gens qui se posent des questions. Ce sont aussi des spécialistes qui, justement, se basent sur des « faits » vérifiables pour contester. Ce sont enfin et surtout des gens qui ont perdu des proches dans cette affaire, des témoins, des secouristes, des gens qui simplement ne se contentent pas des « bonnes » réponses, et qui exigent de « vraies » réponses. On parle de devoir de mémoire pour la Shoah, pourquoi pas un devoir de vérité sur le 11 septembre ?
Ces gens-là n’ont rien à gagner, si ce n’est la vérité. En revanche ils ont à perdre leur réputation, parce que penser à contre-courant, c’est s’exposer aux accusations de paranoïa voire de psychose, ou encore de négationnisme. Certains y ont d’ailleurs laissé leurs carrières, ici, en France. Ils ont à perdre leur confort émotionnel aussi : ce n’est pas évident de remettre en cause sa confiance vis-à-vis de l’autorité, y compris lorsque le mensonge vous saute aux yeux. Say it ain’t so, Joe, dis-moi que ce n’est pas vrai. Vous devriez lire ceci pour mieux comprendre cela : les gens ne sont pas « demandeurs », les gens n’ont pas « envie » d’entendre ce discours. Ce discours leur fait peur, et c’est cette peur qui vous empêche de seulement l’écouter. Dépassez cette peur, et vous verrez qu’il se tient (parce qu’il repose sur des « faits »).
Juste un dernier mot concernant les « définitions », puisqu’elles sont, avec les « faits », ce que vous souhaitez retenir. La définition de la propagande, pour moi, ce n’est pas la diffusion d’idées farfelues par une bande de psycho-paranoïaques désorganisés, désintéressés, peu crédibles aux yeux des gens. La vraie propagande, c’est quand tous les médias (sites dits « sérieux », TV, radio) diffusent au même instant, partout dans le monde, la même info traitée partout de la même façon, si possible sans preuves pour étayer le propos (comme pour l’annonce de la mort d’Ousama, cerveau médiatique des attentats du 11 septembre, mais pas officiellement accusé par le FBI).
Quand les journalistes diffusent des « idées », non des « faits », l’on peut parler de véritable propagande.
Quand ces mêmes infos douteuses (car non basées sur des « faits ») sont intégrées aux livres d’histoire, on peut même parler d’« endoctrinement », soyons fous.
Et quand tout ce qui dépasse, tout ce qui s’éloigne de la pensée dite « unique », est sujet à moqueries, diffamations, insultes, en toute impunité et en dépit des « faits », alors dans ce cas-là, on parle de « censure » (voire de « persécution »).