Comment se faire une opinion sur un monde inconnu ? Peut être en modérant l’information reçue par une comparaison avec le domaine qui nous est familier.
Par exemple, dans le débat lancé par cet article, comment apprécier la liberté du journaliste ? Et bien , comparons la avec la liberté que chacun de nous peut prendre vis à vis des directives de ses supérieurs à l’intérieur de l’entreprise où il travaille, et de la liberté qu’il exerce effectivement dans ses rapports hiérarchiques, ou de son indépendance de ton et d’allure vis à vis de ses clients s’il s’agit d’un indépendant. Pourris les journalistes ? Oui, sans contexte, mais "normaux" ??? Je le crains......
Dans les propos ci-dessus, je voudrais réagir à l’idée qui consisterait à "faire travailler les retraités"
Bon, je ne dis pas que je sois un fana du boulot, mais le problème, c’est que je suis incapable de bosser dans les règles qui sont désormais en vigueur. Que voulez-vous, je suis d’un autre monde, le monde précédent, celui où l’on avait un métier, avec des capacités solides, avérées, et où rien n’avait à nos yeux plus d’importance que le respect de notre travail par qui que soit. Je dis bien "travail", cet effort sur soi, et "métier", cette façon de servir la communauté. Que pourrais-je venir faire dans ce délire qui ne vise qu’à produire un argent plus ou moins honnète sans se demander en quoi il est humainement utile, et que vous nommez aujourd’hui "emploi" ???
Ce Napoléon le Petit, n’oublions pas le terreau sur lequel il a poussé :
- excitation des envies, puis des haines tous azimuths (fonctionnaires nuisibles, enseignants paresseux, chômeurs professionnels, malades imaginaires, immigrés ennemis de l’intérieur, je vais devoir en oublier pour échapper à la nausée...)
- mise en culpabilité générale (détresse des vieux abandonnés, égoïsme des travailleurs qui veulent gagner de quoi vivre, privilèges de ceux qui ont un emploi, une retraite, une maladie incurable mais même pas orpheline.....)
Et ce qui a fleuri sur cette macération, en différé après le sursaut qui consacra M. Chirac ?
N’oublions pas le terreau sur lequel tout cela s’est développé :
- développement des envies jusqu’à la haine (des fonctionnaires nuisibles, des enseignants fainéants, des pompiers dont le métier n’est PAS dangereux, des commerçants dont les marges sont criminelles, des dockers qui roulent sur l’or, des chômeurs professionnels, des malades imaginaires, des immigrés ennemis de l’intérieur, j’en oublie pour éviter la nausée).
- mise en culpabilité systématique ( salariés disposant d’un emploi, retraités qui laissent place aux jeunes, 4eme âge qui plombe le budget, conso-pollueurs, fumeurs,écraseurs potentiels, tous rêveurs d’abbé Pierre, radins face aux maladies génétiques ou orphelines et laissant leurs vieux à l’abandon.......)
Une telle macération pouvait-elle nefertiliser que la Corrèze ? Non,
La CFDT....... nous étions en conflit, national, avec un enjeu d’importance, et quand nos sections sur le terrain ont rempli leur rôle, c’est à dire mener la lutte comme le voulaient leurs mandants (car les élus syndicaux ne sont nullement les contremaîtres des adhérents, mais leurs représentants chargés de mettre en oeuvre leurs revendications, délégation élective démocratique dont nos députés nous ont fait quelque peu perdre le sens), et bien ces sections ont tout simplement été exclues .
Allons, la lutte a été victorieuse, nous y avons travaillé sans démériter de la confiance de nos électeurs et amis, mais nous avons appris ce que le réformisme de Nottat avait comme projet de sociètè : le "chérèque " en blanc au pouvoir en place, pas le politique qui n’est qu’un masque changeant au gré du carnaval, mais le réel, celui des patrons, des affaires et de l’argent.