Je cite : « oui bien sur, en n’oubliant jamais que tu fais partie du Monde et le Monde attend » (j’ai corrigé ce qui me sautait aux yeux). C’est implicite, comment oublier que nous faisons parti d’une réalité, et plus précisément d’un pan de la réalité ?
Les choses que j’énonce s’entendent bien sûr dans un contexte donné. Mais il est tellement flagrant que certains ont tendance à le minorer, voir l’ignorer. D’autres veulent le plier à leur volonté en s’appuyant sur nos créations humaines. Ce n’est pas mon cas.
Pour autant, « ne rien faire », « se soustraire à la réalité » n’est qu’une question de temps, on retombe de toute façon après avoir vécu dans l’absence, l’oubli, que sais-je. Bien qu’actif sur un laps de temps insignifiant à l’échelle terrestre, je n’oublie pas mes devoirs naturels. Quant aux devoirs que la société collective nous confère, désolé mais ils n’emportent pas tout mon assentiment. Éradiquer la monstruosité commence par il me semble savoir se positionner dans un cadre, et justement y trouver son équilibre. Chose difficile s’il en est, convenez-en.
Comment concevoir la fins des monstres alors que la civilisation génère tant de déséquilibres, et de déséquilibrés (s’ignorant) aussi ?
Je ne vois que la solution de s’occuper prioritairement de son équilibre individuel. Puisque à consacrer tant de temps et d’énergie à la construction de nos civilisations, nous ne gagnons qu’aliénation et dépendance contre nature...
Ces monstres ne sont comme nous que des individus ayant su tirer certaines ficelles que nos systèmes leur ont donnés. Ça ne les empêche pas de suivre le destin commun à tout être sur terre, mais ils agissent avec tant d’influence qu’ils en acquièrent une dimension menaçante.
Si (encore des si !) ces individus agissaient avec un esprit équilibré, sûrement en acquièraient-ils une réserve faisant d’eux, comme le dit « par soi même » des êtres responsables d’eux-même, mais pas d’une civilisation aussi débilitante que la nôtre.
Je reste persuadé que nos vies ne méritent pas le traitement que nous leur réservons, et qu’il est salvateur de se considérer à sa juste dimension. Sinon, on tombe dans les déséquilibres nourrissant les monstruosités que nous avons sous les yeux, générées par notre contribution à ce système profondément cynique. Et qui entretient de surcroît sa toute puissance en nous infantilisant : les religions y participent ainsi que toutes les composantes majeures de nos civilisations, car elles entretiennent les croyances de vies après la mort, ou qu’il n’existe pas de meilleur but que celui de croître... N’est-ce pas monstrueux comme vision des choses ? À la mesure de l’équilibre vital faisant que nous naissons, vivons nos existences, puis disparaissons, il me semble bien que si.
Bref, être conscient de soi même ne peut nous retrancher de la réalité, mais certains sont si illuminés ou monstrueux qu’ils ne perçoivent plus autre chose que leur vision tronquée des choses.
Heureusement, et j’en finirai là, que le temps fait son œuvre, insensible à nos vaines gesticulations !
Finalement, il n’y a bien que la terre qui tourne rond !
Notre système, lui, commence à voir se profiler non seulement des déséquilibres naturels, mais aussi des déséquilibres sociaux de plus en plus flagrants. L’économie tire ses cartouches en exploitant à outrance des réserves et ressources fossiles, pendant que nous, populations, allons en nous accroissant.
Résultat, un système avançant sur le fil du rasoir, ayant déjà connu son lot de crises majeures, et dont le futur paraît plus qu’incertain... Faudra quand même qu’on m’explique comment on peut continuer de croître quand les caisses sont « remplies » de déficit.
Et secundo, comment feront nos proches descendants (enfants et petits enfants) pour assurer le train de vie d’une société soumise à la stricte réalité, pour ne pas dire la triste réalité des civilisations que nous avons fondées et alimentées au mépris des équilibres les plus élémentaires ?
Ma foi, ça ne m’incite guère à vouloir faire de vieux os. Et ça tombe bien, vu ce qui se profile, ça ne risque pas d’arriver ! La stricte réalité quoi...
Ah que le génie humain est bien huilé. À force de pondre des innovations, il sombre dans une impasse qu’il s’est construit lui même... avec des moyens qui ont mis des millénaires à se constituer (charbon, pétrole, gaz, et cætera)
Si je devais retenir quelque chose, c’est qu’on a bien fait abstraction d’une certaine réalité prépondérante (où le temps passe) que nous avons tentée de singer, confiant en nos capacités disons ingénieuses, et apportant des résultats édifiants : industries en tout genre, civilisations en croissance, déséquilibrages latents des forces naturelles (voir par exemple l’exploitation forcenée de tout ce qui concerne l’alimentation ou le problème de la pollution générée par nos modes de vies) !
Une société consommatrice de matières fossiles, vivant dans une espèce de dimension artificielle, et qui en définitive ne peut faire abstraction du cadre limité où elle évolue. Ah qu’ils sont beaux les investissements, surtout dans les dégradations qu’ils opèrent, n’est-ce pas ?
Mais je vois arriver le moment où ces moyens énergétiques viendront à manquer, et nos (petites) civilisations capituleront, ne pouvant continuer de vivre au dessus de leur pied en vidant les ressources planétaires de partout. On retombera alors sur la stricte réalité, le temps que nous avons à vivre reprendra tout son sens, et le souvenir de notre âge d’or, celui de l’or noir, en fera pleurer quelques uns. J’espère juste ne pas être trop amer si cela se produit de mon vivant, et que je saurai me recentrer sur mon équilibre propre, bien conscient que rien sur terre ne saurait être éternel.
En outre, j’espère aussi que les antagonismes levés par les appropriations que nos sociétés ont commises, ne seront pas la cause d’un bain de sang qu’une part non négligeable de l’humanité appelle de ses vœux quand les choses commencent à « mal » tourner... Rien n’étant définitivement acquis ici bas, nos chipotages humano-humains me paraissent soudain bien dénués de sens...
Bref, parmi les quelques richesses que la nature nous a donnés, l’une est notre capacité à raisonner, quand une autre (bien naturelle celle-ci) est de transmettre la vie. Le reste, c’est de l’accessoire... qui n’aboutit pas à grand chose de transcendant ou pérenne.
Bien à tous,
loph
P.S. : merci à wesson qui vulgarise très bien des notions que je suis incapable de manier, et à tous les contributeurs de ce sujet
J’dois être con, parce que quand je prends le volant, je fais attention à ce qui se passe autour, je ne dépasse pas la vitesse maximum autorisée (30 km/h dans les zones concernées, 50 km/h en agglomération), et cætera. Même en vélo (et surtout en vélo), j’ai l’habitude d’ANTICIPER, car combien de fois vois-je des ahuris ne pas faire attention à ce qu’ils font AU VOLANT DE CE QU’ILS TRANSFORMENT EN ARME !
En tout cas, merci à vous Gérard Luçon, ddacoudre, et tous les autres dans cette veine de me montrer qu’il n’y a pas que des imbéciles sur les réseaux routiers de France. Je suis peut-être un peu remonté (au quotidien, je suis vraiment le témoin de beaucoup d’infractions mineures, ou de fautes d’inattention ou d’oubli des règles s’appliquant collectivement à la population des automobilistes... ), mais ça ne change rien au fait, comme dit ddacoudre (merci et bravo à votre clairvoyance bienvenue), qu’« il y aura toujours des morts un jour l’on aura un con qui demandera de supprimer les conducteurs plutôt que les voitures » !
Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! Merci M. Audiard !
Finalement, peut-être ne suis-je pas si con que ça, juste trop empathique... :-0