Article assez juste. Et ce qui est bien, c’est que la plupart des interventions ici
présentes, pleines de préjugés parfois haineux envers les femmes, confirment à fond la
pertinence des ABCD de l’égalité.
Je ne doute pas de la sincérité de NVB dans la défense de l’égalité des chances entre hommes et femmes - car c’est bien cela le but de cette soi-disant « théorie du genre », qui n’existe que dans l’esprit confus des personnes terrorisées par le moindre changement, comme il y en a tant en France.
Je n’ai rien contre NVB, donc, mais j’ai peur qu’elle soit un peu jeune pour mener un tel ministère. En outre, l’EN est un sujet où on a toujours un peu peur avec les politiques socialistes, qui tendent à faire baisser le niveau scolaire et les attentes envers les gamins. Quand le rapport PISA est sorti, la presse française s’est acharné, par une sorte de jalousie assez minable, à faire un tableau au vitriol du système scolaire sud-coréen, comme si tout était noir là-bas. Il n’empêche, je ne suis pas sûre que les élèves soient plus malheureux là-bas qu’ici, au contraire. Certains ne supportent pas la pression, parfois excessive, et c’est un problème auquel ils vont devoir remédier. Mais ceux qui font leur scolarité sont nettement plus motivés que les Français.
Pour les gamins, il est BEAUCOUP plus motivant de savoir qu’on attend quelque chose d’eux, qu’on croit en eux, plutôt que de voir les adultes déblatérer en se demandant si les mauvaises notes ne vont pas leur causer des « traumatismes ». L’attitude française a l’air plus humaine, comme ça au premier abord, mais c’est tout le contraire. Les gamins ont besoin qu’on leur donne des buts à atteindre, qu’on les encadre, sinon ils perdent leur motivation et partent en vrille. J’ai peur qu’avec n’importe quel ministre socialiste, la France ne continue dans cette voie...
"On a l’impression, parfois, en observant ces couples/familles que le
sieur est un epagneul effarouche qui a peur de s’en prendre une
(engueulade ou claque en direct) et la dame, de prime abord « cool »,
une gorgone seche, agressive, prete a degainer l’argument redoutable et
imparable de machisme si son compagnon ne se plie pas a ses quatre
volontes - ca me fait bien rigoler."
Dites-donc, Zic, vous êtes sûr que ce n’est pas vous qui avez des fantasmes SM en regardant ces couples ? ;)
Quel dommage de finir un article aussi bouillonnant d’idées (même
s’il faudrait structurer un peu tout ça) et somme toute assez pertinent à
plus d’un titre, notamment sur l’image des hommes véhiculée par les
anti-féministes, par une exécution radicale et sans nuance des
« radico-féministes »... Et puis, ça veut surtout dire que vous
n’assumez pas vos intentions de départ. Genre : « j’ai écrit tout ça, je
me suis fendu d’une analyse ambitieuse et tout et tout, mais attention,
je suis pas féministe, hein, faut pas exagérer ! ».
Vous adoptez le vocabulaire des anti-féministes (fémino-féministes ?
pourquoi pas féminazies pendant que vous y êtes !) pour condamner on ne
sait quelle frange du féminisme. Quelles sont ces radico-féministes dont
vous parlez ? Avez-vous des
exemples concrets ? Genre des noms, des citations précises avec des
sources précises. Si vous voulez attaquer un mouvement féministe en
particulier, ok mais soyez franc et explicite. Assumez, que diable !
D’autre part, ai-je bien lu, vous trouvez le revendicatif stérile ?
Vous condamnez le fait de revendiquer des choses ? Mais à
quoi sert un mouvement militant si ce n’est à revendiquer ? Les beaux
discours, c’est bien mais à un moment donné, il faut agir. Vous pensez
que nous, les femmes, aurions le droit de vote si des féministes ne
s’étaient pas
montrées vindicatives ? Vous pensez qu’on va garder longtemps le droit à l’avortement, au vu des résultats des dernières élections, si personne
ne monte la garde ?
Dans n’importe quelle cause, que ce soit le féminisme,
l’anti-racisme, l’écologie et que sais-je encore, il y aura toujours des
personnes plus extrêmes que d’autres, avec certaines plus portée sur
l’action et d’autres sur la réflexion, et ce pour une bonne et simple
raison : derrière ces militant(e)s, il y a des êtres humains, avec un
vécu, une expérience, une colère plus ou moins prononcée, des
compétences variées, etc.
Cela est d’autant plus vrai avec le féminisme puisque le sexisme est
en réalité difficile à cerner, puisqu’il touche tous les milieux
sociaux, tous les âges, toutes les cultures, etc. Il peut être brutal
mais peut aussi se déguiser sous des dehors aimables, à travers des
pratiques auxquelles il est parfois difficile de renoncer en tant que
femme (la galanterie est un bon exemple). La remise en cause du
patriarcat touche des sujets complexes et
profonds, et même les féministes ne sont pas toujours fortes à chaque
instant de leur vie.
Les féministes ont le mérite de reconnaître, à travers l’existence de
plusieurs mouvements intellectuels, que leur cause peut prendre
différentes formes et s’adapter à différentes sensibilités ou
philosophies, avec toute la complexité que cela induit. Il y a plein de
débats entre féministes et cela prouve que ce mouvement dans sa
globalité n’est pas figé comme vous le pensez, mais sait au contraire se
remettre en cause et faire preuve de dynamisme intellectuel.
Vous avez malheureusement raison sur toute la ligne. On s’en est rendu compte lors du débat sur la pénalisation des clients de prostitués il y a quelques mois. Sous couvert de défendre le droit des prostitués à exercer leur activité « librement », les détracteurs de cette loi ne défendaient qu’une chose : le droit à la consommation. En gros, pour ces gens, le droit de certains à combler leurs frustrations passe devant le respect des droits humains des autres. Certains tentaient même de faire pleurer dans les chaumières sur les pauvres hommes qui n’arrivent pas à trouver de partenaires et qui ont donc besoin d’avoir recours aux prostitués... Cela dit, comme vous l’avez très bien expliqué, les médias sont complices. Cela ne concerne pas seulement les hommes : avez-vous remarqué que toutes les publicités sur des produits destinés aux femmes utilisaient le mot « plaisir » ? Avec des images bien suggestives à l’appui (manger un yaourt, un fruit ou une glace, tout devient sexuel). Bref, dans notre société, si vous ne justifiez pas d’une activité sexuelle régulière, vous n’êtes rien. A noter que la qualité des rapports n’intervient pas.
On pourrait aller un peu plus loin dans votre raisonnement : la capacité à supporter ses frustrations et à les pallier s’apprend dès la petite enfance. Que s’est-il donc passé dans notre éducation pour que des personnes en arrivent à trouver normal de piétiner des êtres humains pour combler leurs frustrations ? La culture de l’enfant-roi n’a-t-elle pas son rôle à jouer dans tout ça ?
Segolène Royal au gouvernement, pourquoi pas ? Je ne suis pas contre. Mais alors surtout pas à la culture ! Elle ne comprend rien au cinéma ni à la télévision. Elle va nous plomber le divertissement comme elle l’a déjà fait à l’époque où elle a fait interdire les dessins-animés japonais pour mettre les sitcoms de AB production à la place... Ça a l’air puéril, comme remarque, mais il
n’empêche qu’elle s’est mis à dos toute une génération avec ça. Aujourd’hui, je suis dans la tranche 35-40 ans, et même si de l’eau a coulé sous les ponts (j’ai même voté pour elle aux Présidentielles), je suis toujours énervée quand je pense à ça (et à ce qu’est devenu le divertissement pour les jeunes entre temps). Encore il n’y a pas longtemps, elle partait en guerre contre le dernier film de Nicolas Winding Refn... N’importe quoi ! Elle n’avait pas autre chose à faire ? Alors non, pas à la culture, svp !