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NICOPOL

NICOPOL

Ingénieur de formation, acteur de l'aide au développement par profession, voyageur toujours, avide d'histoire et de philosophie, lecteur compulsif de Nietzsche, Jared Diamond, Albert Camus et Chögyam Trungpa, radical dans ses convictions mais toujours prêt à en changer... Une seule règle : le "principe de réalité".

Tableau de bord

  • Premier article le 15/05/2008
  • Modérateur depuis le 04/02/2010
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Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • NICOPOL NICOPOL 19 juin 2008 14:26

     

    Il est assez troublant que vous ne fassiez pas de différentiation entre la vision platonicienne (continuité de la vision Socratique) et la vision aritotélicienne de la politique et de ses régimes. Certes ils partaient tous de l’hypothèse que l’homme est un animal politique, mais leur approche des gouvernements sont quasiment à l’opposée ; même si Platon et Aristote concluent tous deux que le meilleur des régimes est la République, les deux visions de la République sont très loin d’être les mêmes.

    Certes, certes, je comprends votre trouble, mais vous comprendrez bien en retour que, dans le cadre d’un bref commentaire, on ne peut pas tout détailler... L’important était à mon sens de bien montrer les divergences essentielles entre droit naturel classique et droit naturel moderne... Après on peut toujours raffiner... On pourrait également bien montrer les différences fondamentales entre Locke et Hobbes, entre le conventionnalisme et l’historicisme.. Je veux bien faire un article là dessus un de ces jours, en m’inspirant de l’Histoire du Droit Naturel de Leo Strauss... 



  • NICOPOL NICOPOL 19 juin 2008 14:21

     

    "Un autre point concerne la définition que je trouve plutôt fantaisiste des Lumières comme ’guide éclairé du peuple crédule’. Et l’obscurantisme ?"

    C’est pourtant ça. Relisez Locke, Rousseau, Voltaire... Tous pensent qu’il y a une Vérité universelle que le philosophe seul peut découvrir ; tous pensent que, si le peuple est certe "souverrain", il a plus souvent tort que raison ; tous pensent donc que le peuple a besoin, pour son propre bien, de "Législateurs" destinés à les éclairer sur eux-mêmes et les lois auxquelles il faut qu’ils se plient pour être heureux. Le mot même de "Lumières" veut bien dire ce qu’il dit...

    Chez Rousseau, on trouve même l’idée que les Lois instaurées par les Philosophes pour le bien du peuple doivent apparaître comme d’origine divine aux yeux de ce même peuple, incapable de les comprendre par les raisons et donc d’y adhérer sans une forme de "foi". C’est le sens de cette religion civile, celle du Vicaire Savoyard de Rousseau, dont s’inspirera directement Robespierre pour son Culte de l’Etre suprême...

    Double imposture, donc, que celle de ces révolutionnaires qui se prétendent démocrates mais méprisent l’opinion du peuple, qui revendiquent la liberté et l’égalité mais n’auront de cesse de prétendre avoir la mission d’éduquer et éclairer la plèbe...



  • NICOPOL NICOPOL 18 juin 2008 14:46

    Bonjour Maurice,

    Quelques remarques et questions.

    Tout d’abord, les éoliennes ont besoin d’électricité pour démarrer. Il faut bien que cette électricité provienne d’une source de production (tant qu’on n’a pas réussi à commercialiser des batteries vraiment efficaces). Le groupe électrogène permettant ce redémarrage est généralement themique, ou bien cette électricité est prise sur le réseau, qui peut être lui aussi alimenté en thermique. Le démarrage de l’éolienne se traduit donc par une production de CO2. Et donc il n’est pas aberrant de penser qu’une éolienne peut, indirectement certe, produire du CO2. 

    Ensuite, une éolienne ne fonctionne que lorsqu’il y a du vent. Lorsqu’elle s’arrête, il faut qu’un autre mode de prodution prenne quasi-instantanément le relais (toujours ce satané problème de stockage d’électricité). A l’heure actuelle seule des centrales thermiques peuvent jouer ce rôle (on ne peut pas démarrer ou arrêter une centrale nucléaire comme ça). Donc, mettre de l’éolien en remplacement d’une centrale thermique permet effectivement des gains de CO2 (celle-ci ne fonctionnant plutôt que lorsqu’il n’y a pas de vent) ; mais mettre de l’éolien à la place du nucléaire (comme ce serait le cas en France) conduirait à augmenter la production de CO2 (ce qui était produit 100% nucléaire devient en partie de l’éolien lorsqu’il y a du vent, et une partie du thermique lorsqu’il n’y a pas de vent... faites le bilan !). Une solution utilisée aujourd’hui consiste à coupler un parc éolien avec un barrage de retenu, une partie de l’électricité éolienne étant utilisée pour remonter l’eau dans la retenue et permettre une production hydroélectrique quand le vent tombe... Mais on ne peut pas mettre des barrages partout (les mêmes anti-nucléaires sont généralement anti-barrages... Comme ils sont aussi anti-rejets de CO2 et que l’énergie solaire, géothermique et solaire sont encore de douces utopies non rentables, il ne reste plus qu’à revenir à la bougie...). Donc, dans le cas de la France, remplacer le nucléaire par l’éolien reviendrait probablement à augmenter les rejets de CO2 !

    Ensuite, faire constamment l’amalgame entre nucléaire civil et militaire n’est pas très rigoureux intellectuellement et s’apparente, également, à une forme de désinformation et de propagande anti-nucléaire. Ou bien alors voulez-vous aussi interdire les moteurs à essence parce qu’on en met dans les chars, les avions et les missiles ? Voulez-vous interdire les composés chimiques permettant de faire des explosifs de chantier, parce qu’on en fait aussi des grenades ou des obus ? Voulez-vous interdire tout ce qui peut être potentiellement une arme dans de mauvaises mains ? Utiliser comme argument anti-nucléaire la possibilité de ses applications militaires est donc soit une erreur soit une imposture. Ce qui n’enlève en rien la pertinence des préoccupations "civiles" liées aux déchets et aux risques de pollution...

    Et merci de ne pas me taxer de pro-nuclaire et anti-éolien.



  • NICOPOL NICOPOL 18 juin 2008 13:45

    Bonjour à l’auteur,

    J’ai trouvé cet article très intéressant. Avec des mots et des interrogations simples vous résumez très bien le balancier que l’on peut voir au travers de l’histoire de la pensée philosophique et politique. Pour autant que j’en sache, en voici un petit résumé.

    Pour les philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote, les Stoiciens) l’homme est un animal social. Le but de la société civile est de permettre à l’homme de réaliser pleinement sa nature, qui est celle d’un être raisonnable et social ; le bien s’indentifie avec la justice et la vertu. Le meilleur régime, permettant d’atteindre cette perfection humaine, est le gouvernement par les philosophes. Néanmoins il s’agit d’un idéal : en effet les conditions de la réalité ne permettent que difficilement d’instaurer cette "république parfaite" ; rien ne permet de supposer qu’elle ait déjà existé dans le passé, ni même qu’elle puisse être mise en oeuvre dans l’avenir. Il n’y a donc que des régimes "légitimes" qui, à défaut d’être "nobles", sont "justes", et qui correspondent, en gros, à ce que l’on peut faire de mieux dans les circonstances de la vie réelle. La politique est donc un art qui consiste à s’adapter au mieux aux circonstances. Par ailleurs la perfection de l’homme étant la justice et la vertu sociale, les devoirs et les interdictions sont plus importantes que les droits ; enfin, les hommes ne sont pas également parfaits, il serait donc injuste de leur donner les mêmes droits : la société antique est inégalitaire et consacre le gouvernement par les meilleurs (aristocratie ; la décmocratie à la grecque étant limité, justement, à une pettie minorité de citoyens mâles). La règle est "chacun selon sa capacité, à chacun selon son mérite"

    La philosophie médiévale chrétienne s’inscrit dans la continuité de la pensée antique (en particulier Saint Thomas), si ce n’est que le meilleur régime devient la Cité de dieu.

    Une révolution philosophique et politique se produit avec les philosphes anglais du XVIIieme siècle, qui auront une influence déterminante sur les "philosophes des lumières" et les penseurs de la révolution française. Le premier d’entre eux, Hobbes, pose que l’homme n’est pas naturellement social : l’individu prime sur la société (individualisme). Pour lui, comme pour les épicuriens, le bien ne s’identifie donc pas à la justice et à la vertu, mais à l’agréable (ce qui vaut le nom à sa philosophie d’"hédonisme politique"). Le droit et la politique doivent donc, pour être efficace, se baser non pas sur une idéaliste et illusoire "fin" humaine mais sur les aspirations réelles des hommes. Pour Hobbes, la première d’entre elles est l’instinct de conservation, corrolaire de la peur de la mort. Toute la philosophie politique de Hobbes et de ses successeurs (en particulier Locke) repose donc sur le "droit de conservation". Chacun est égaux devant ce droit fondamental, la philosophie politique moderne est donc égalitaire. Par ailleurs chacun est libre de décider de ce qui est nécessaire à sa conservation ; la fin de la société n’est pas autre chose que de lui garantir ce droit de conservation qui n’est pas garanti dans l’état de nature (marqué par la violence et la pénurie). Pour ce faire, la société doit garantir les moyens nécessaires à la conservation : la loi se base donc non plus sur des devoirs ou des obligations, mais toute une série de "droits à" (droits de l’homme) destinés à subvenir aux besoins de chacun. La règle devient "chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins". (slogan repris par le communisme, à comparer à la conception antique : "... à chacun selon son mérite").

    A cette fin, la société civile doit lever toute restriction aus plaisirs sensuels et à la recherche de l’agréable, recherche égoiste et hédoniste qui est en fait le véritable moteur de l’amélioration de la production et, in fine, de la sécurité et du confort de tous. C’est donc une philosophie libérale, hédoniste et productiviste. Locke poursuit la réflexion en posant que la conservation implique la propriété des fruits de son travail, mais aussi des moyens de production de son travail. Cette philosphie pose donc les bases du capitalisme.

    C’est aussi une philosophie révolutionnaire et doctrinaire : en effet, il est possible de définir et de réaliser un régime politique parfait en tout lieu et tout temps. Il n’y a donc plus de régimes légitimes, mais un seul régime acceptable (en l’occurence la démocratie, qui seule permet de garantir que l’individu ne se voit pas privé de ses droits fondamentaux au profit de quelques uns). La politique n’est plus le domaine de l’art, de l’aristocrate, mais le travail de techniciens, de technocrates, qui se contentent d’appliquer sans imagination la loi universelle. Mais pourquoi ce régime idéal n’existe-t-il pas encore ? Parce que les hommes sont fondamentalement "stupides" et incapable de le découvrir et réaliser. La mission des philosphes des lumières est donc, comme leur nom l’indique, d’"éclairer" le monde en leur révélant la solution politique universellement parfaite (il y a donc une contradiction profonde et intolérable, me semble-t-il, dans le fait de prétendre laisser aux gens la liberté de décider de ce qui est bon pour eux, pour finalement affirmer qu’ils sont en général trop cons pour bien le savoir et qu’il est nécessaire de le leur "révéler", voire de décider pour eux...).

    Dans les faits, pourtant, plusieurs "doctrines" concurrentes, plusieurs factions, se sont affrontées impitoyablement (libéralisme / communisme, USA / URSS, gauche / droite...), toutes se revendiquant également des lumières et du droit naturel moderne dans ses postulats philosophiques et ses prétentionssomme toute "totalitaires" (c’est à dire valable partout, tout le temps, dans toutes les situations) mais se disputant quant à "la" solution totalitaire idéale. Finalement, les résultats sont peu probants, l’attachement à une "doctrine" universelle et totalitaire rendant les politiques incapables de trouver des solutions adaptées à la réalité multiple et complexe, qui n’est faite que de situations particulières.

    Donc, pour répondre plus directement à votre interrogation, "libéralisme de droite" et "communisme de gauche" ont plus de points communs que de différences : ils reposent tous les 2 sur les postulats de la philosphie moderne et des lumières : progrès (positivisme), nature non sociale de l’homme (individualisme), primauté de l’agréable sur le juste ou le vertueux (hédonisme, matérialisme, consummérisme, productivisme), ne s’opposant, finalement, que sur la primauté donnée à la liberté absolue (libéralisme), qui se traduit forcémment par des inégalités de fait entre les forts et les faibles, ou à l’égalité absolue (communisme), qui se traduit forcémment par des restrictions imposées aux forts (et à ceux qui réussissent) et des avantages accordés aux faibles (et à ceux qui échouent).

    Je pense que l’on peut très aisémment replacer l’ensemble des débats politiques et sociaux actuels dans ce cadre conceptuel (mépris du peuple par les élites politiques, de gauche comme de droite, haine viscérale des "patrons", des "bourgeois", plus largement de ceux qui réussissent, n’ayant d’égal que l’égoisme et le cynisme de bon nombre des "puissants", etc etc.). La situation semble sans issue, la gauche et la droite s’étripant alors même qu’elles sont d’accord sur la plupart des points. Pour sortir de ce débat de chiffonier avant d’avoir complètement saccagé notre pays et notre planète, il est nécessaire de sortir de cette conception moderne de l’homme que gauche et droite ont en commun, et qui ne peut conduire qu’à l’individualisme, à l’égoisme, au matérialisme et, finalement, comme l’a bien montré Nietzsche, à une certaine forme de nihilisme destructeur ; par exemple, en revenant à la vision classique : celle d’un homme naturellement social, celle de la prééminence des devoirs sur les droits, de la vertu et du contrôle des passions sur l’hédonisme et la liberté totale, de la politique comme un art et non comme une doctrine... Perdre nos illusions universelles et totalitaires, notre croyance en une "vérité" ultime, en une société parfaite, pour mieux s’adapter au monde réel... Mais est-ce encore possible ?



  • NICOPOL NICOPOL 21 mai 2008 10:03

     

    "Nicopol, j’ai dis restons en là par soucis d’apaisement."

    Personnellement je suis très calme et ne prend pas cette passe d’arme au sérieux ! Echanger est avant tout un plaisir !

    "Voyez-vous, tout est là : Je ne demande pas que cet article sorte du champs scientifique, je demande que ce genre d’article NE SOIT PAS dans ce champ. Vous êtes de mauvaise foi : le fait que la discussion qu’il suscite n’ait RIEN de scientifique me donne raison."

    Bon, je vois que je ne vous convaincrai jamais... mais je comprends et respecte votre position. Mais, de grâce, ne m’accusez pas comme cela de "mauvaise foi" de façon aussi peremptoire tout en prétendant avoir un "soucis d’apaisement" ! Soit vous continuez à polémiquer en me donnant du "mauvaise foi", soit vous acceptez en toute cordialité que nos opinions soient différentes.

    Par contre je suis entièrement d’accord avec vous lorsque vous dite que la discussion sur l’article n’a ps été vraiment "scientifique". Croyez-le bien, je suis le premier à le regretter, même si certains échanges ont peut-être permis à certains lecteurs (moi le premier, en fait !) de mieux comprendre les différentes nuances du "principe anthropique fort". Mais si la discussion est partie en live, c’est bien du fait des premiers intervenants qui m’accusait tout de go de "propagande créationniste". J’en ai été le premier surpris et dépité, j’attendais des commentaires d’ordre scientifique et pas un procès d’intention inepte (mais c’était mon premier article sur AgoraVox, maintenant je saurai déminer le terrain !).

    Enfin bon... Ce fut un plaisir d’échanger avec vous. Je suppose que nous aurons l’occasion de nous recroiser sur d’autres fils !

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