Hayek n’est donc pas Bastiat-compatible car il me semble bien que notre ami autrichien admette l’oppression syndicale au nom de la liberté de commerce et d’entreprise. (cf. l’ordre politique d’un peuple libre)
N’est-ce pas pourtant une des thèses centrales d’un théoricien du libéralisme (Hayek), pour qui l’ordre spontané du marché capitaliste ne doit subir aucune contrainte....sauf à légitimer le droit de coercition de l’Etat pour étouffer les actions syndicales bien entendu (Mais bon, je caricature !).
Cette critique du constructivisme (selon la terminologie libérale) , indique, pour des raisons purement idéologiques, que toute volonté de changement social, ou de transformation sociale est destinée à produire le totalitarisme. Risible.
Oui, le racisme ou plutôt les implications racistes des postulats libéraux ou bourgeois sont bien explicités dans l’ouvrage de Laurin Frenette (cf. plus haut). Les postulats individualistes et psychologisant du libéralisme économique produisent leurs effets, notamment, dans les discours populistes et démagogiques sur la pauvreté. Plus récemment, et en lien tout à fait direct avec les travaux de Laurin-Frenette (quoique de manière non "préméditée"), le sociologue Wacquant a bien illustré cet état de fait. Individualisme méthodologique et psychologisation des problèmes sociaux, méritocratie absolue, racisme grossier, critique dogmatique de l’Etat à des fins populistes ou encore l’idéologie (centrale dans la doctrine libérale) de la responsabilité personnelle aux fins de domination sociale.
"Mais en raison de l’hégémonie croissante de l’idéologie néo-conservatrice* aux Etats-Unis, les discussions sur le sort funeste des Noirs du ghetto ont été formulées en termes individualistes et moralisateurs : les pauvres y sont présentés comme un agrégat informe de cas pathologique, chacun avec sa logique et ses causes, comme les créatures d’une culture ethnique nocive, ou encore comme les récipiendaires d’un Etat-Providence dispendieux entretenant la misère qu’il est censé combattre en récompensant la paresse et le vice. Déconnectés des changements structurels et des luttes collectives qui les ont déterminées, les dislocations locales qui secouent le ghetto sont alors décrites comme un phénomène spontané, auto-infligé, et auto-entretenu. Cette vision marginaliste de la marginalité urbaine a trouvé son expression la plus achevée dans les portraits scabreux du sous-prolétariat noir qui ont fleuri dans les pages des magazines populaires, les auditions parlementaires, et les émissions de télévision consacrés à l’émergence d’une prétendue "underclass", caractérisée par ses comportements antisociaux et qui ravageraient désormais le coeur de la métropole étasunienne. Les descriptions et les explications de l’impasse dans laquelle se trouve pris ce groupe insistent sur les attributs individuels de ses membres présumés et sur l’emprise supposée d’une "culture de la pauvreté", réactualisée sous le vocable de "pauvreté morale" ou "culture de la dépendance".
(Loïc Wacquant, Parias urbains, p. 100-101)
Ainsi les libéraux américains (au sens français du terme) ont pu construire le terme "éthos de l’assistanat", ce qui laisse préfigurer une autre forme de racisme et de sociodicée. Donc, une vision individualiste et incidemment moralisatrice : voilà la réalité d’une (?) doctrine libérale, exprimée par les néo-conservateurs.
Quant aux vilains mensonges des marxistes sur le fascisme, les travaux de Marcuse montrent bien les accointances existantes entre fascisme et libéralisme... A lire aussi les travaux de Domenico Losurdo sur le sujet (Le révisionnisme en Histoire)...Voire, même, les thèses classiques de Trotski sur le sujet. :->
Mais là, j’aggrave mon cas.
PS : Hans herman Hoppe est d’une vulgarité sans égale et son racisme de classe est difficilement niable. La novlangue libérale ne s’arrête décidément devant aucun obstacle.
Sinon, Boltanski est une crapule collectiviste (je connais les insultes libérales) ==>