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Commentaire de Philippe Moreau

sur Pourquoi Sarkozy est allé au Fouquet's


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Philippe Moreau Philippe Moreau 12 mai 2007 00:01

@rage

Vous écrivez : « Si le PS n’avait rien dit sur mai 68 par exemple on aurait dit »Qui ne dit mot consent« . Vu que le PS parle, maintenant c’est »le PS se fait avoir« . »

Je réponds : Le discours sur mai 68 de Sarkozy était totalement creux. Il était destiné à flatter l’électorat conservateur des plus de 60 ans - qui se souviennent de la « chienlit » -, à diviser la gauche, à un moment où elle avait besoin d’être rassemblée, et à l’empêcher d’avancer des propositions positives. Il la forçait à réagir. Au lieu d’avancer. Il aurait fallu répondre quelque chose comme : « Monsieur Sarkozy nous parle du passé, moi 68, ça ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse, c’est la France en 2007 » et embrayer sur les propositions du PS.

Vous écrivez : « Si l’opposition veut briser Sarko, c’est très simple : il faut lui renvoyer le mirroir et prendre la main. Aux échecs cela s’appelle endormir l’adversaire, le provoquer et le pousser la faute. »

Je réponds : Non, ce n’est pas simple. La stratégie du miroir n’est pas efficace, parce que Sarkozy se nourrit des débats sur son image, et sur ses « fautes ». Rien de ce que l’opposition ne peut dire sur lui ne l’affaiblit. Le PS est à côté de la plaque. Tragiquement. Il faut avancer sur ses propres personnalités, mettre des jeunes en avant, parler de ses propres propositions. Et laisser Sarko de côté. Sinon, vous faites exactement le jeu de ses communicants. Ne vous y trompez pas : nous avons assisté à la première campagne électorale « moderne » - en bien et en mal - que la France ait connue. Les vieux trucs ne marchent plus.

Vous écrivez : « Sarkozy veut plus que le pouvoir : il veut une reconnaissance absolue (d’où la volonté de gouverner seul mais avec tous comme faire-valoir) et marquer l’histoire.Son but est sa faiblesse, c’est là qu’il faut tapper. »

Je réponds : Taper sur lui, comme on l’a vu amplement, c’est le renforcer. Vous n’arriverez à rien avec ça. Tout est planifié, jusqu’à votre désaccord. Vous servez sa propagande en lui prêtant ces ambitions. Sarko est un produit. Qu’on en parle en bien ou en mal, tant qu’on en parle, il grandit. Regardez les sondages après l’affaire du yacht et vous ne pourrez aboutir qu’à un constat : il est toujours aussi populaire. Vos recettes, je suis désolé de le dire, appartiennent au passé. Si vous voulez le battre, il faudra en changer. Il ne faut plus être naïf, c’est une machine électorale que vous avez en face de vous, pas un Prince isolé dans sa superbe, avec des défauts et des failles. Il faut imaginer de nouvelles stratégies.


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