Merci Jeanclaude
Votre commentaire s’ajoute à ceux des chrétiens qui, choqués par ce qu’ils entendent dans leur église, notamment à la messe, m’ont dit ces dernières années constater une régression du catholicisme.
Vous aurez remarqué cependant que je ne demande pas simplement un retour à la situation antérieure. Je demande qu’on se débarrasse d’une conception crminogène de Dieu, trimillénaire et maintenue jusqu’à ce jour dans toutes les religions.
Il est certain que les responsables musulmans auront le plus grand mal à se débarrasser de cette conception dans une prise de position commune. C’est seulement, chez eux, de la lucidité et du courage individuels de chaque responsable qu’on peut attendre une avancée vers la mise en compatibilité de la religion avec les Droits humains. Constatons seulement que certains d’entre eux, comme Dalil Boubakeur, refusent jusqu’à l’idée même que les bases de la violence seraient dans les écrits sacrés, et qu’il serait donc nécessaire de les désacraliser. Au lieu de rejeter à titre personnel la conception criminogène du Coran et du Prophète Mohamed il a, comme chacun a pu le constater au moment de l’affaire des dessins danois reproduits dans Charlie Hebdo, choisi de s’en prendre à ceux qui dénoncent les bases de la criminalité.
On me dit souvent injuste parce que, pour ma part, je m’en prends surtout aux responsables du catholicisme. Ce n’est pas seulement parce que c’est la religion de ma jeunesse et que, donc, c’est celle que je connais le mieux ; c’est aussi et surtout parce que c’est dans cette religion que le nécessaire rejet est le plus facile à effectuer (revoir mon texte « Les prisonniers de Sant’Egidio »). C’est enfin parce qu’il me paraît évident que, si la conception criminogène était clairement rejetée par les institutions catholiques, les responsables de l’islam et du judaïsme (ou encore de la « Foi bahaïe ») seraient plus à l’aise pour la rejeter de leur propre religion (je considère que c’est dans la « Foi bahaïe » qu’on a le plus avancé vers le rejet mais cette religion est très minoritaire).
Concernant le judaïsme je dois vous rapporter ici un constat prometteur. Lorsque, le 15 septembre 2001, j’ai commencé à proposer à des éditeurs une compilation titrée « Pour en finir avec la violence religeuse » les dernières lignes de la conclusion étaient celles-ci :
« Encore aujourd’hui les religions justifient, cultivent, enseignent la violence religieuse, créant ainsi de dangereux schizophrènes. Pour en finir avec la violence religieuse il faut que cela cesse. Il faut exiger des religions qu’elles se rendent, dans l’interprétation de leurs textes sacrés, compatibles avec les droits de la personne humaine. Cette exigence ne doit pas être celle du monde athée contre le monde religieux, ni celle des religions les unes contre les autres. Elle doit être celle de tous les adeptes -croyants de toutes les religions, agnostiques et athées- de la communauté humaine tolérante, pacifique, égalitaire et solidaire. »
C’est sous la signature de Daniel Farhi, rabbin du MJLF (Mouvement Juif Libéral de France) que j’ai retrouvé plus tard, dans un livre paru en 2002 (La violence religieuse, ce qu’en disent les religions) une courageuse analyse de ce qui a créé, dans la Bible, la schizophrénie religieuse. Le reste du livre (interreligieux) était hélas décevant : aucune recherche des moyens de libérer les croyants de leur fardeau spirituel criminogène.
Bien cordialement.