Bonjour,
Imaginez un village où eux personnes disposaient d’un révolver. Petit à petit, d’autres s’en équipent, et laissent planer le doute sur le fait qu’ils ont une arme à feu, ou qu’ils n’hésiteraient pas à en faire usage. Tout change dans les relations entre les villageois.
L’Iran a probablement déjà une bombe. Le Président Chirac l’avait avoué à mots couverts, et comme lui, je ne pense pas que ce soit si grave, mais que la dissémination l’est.
La dissémination, c’est la possibilié de s’équiper durablement d’un stock menaçant. Comme vous l’avez justement fait remarquer, l’arme nucléaire et ses dérivés ne peuvent pas être utilisés sans impact lourd, ce qui est vrai pour les armes à l’uranium appauvri utilisées par les américains.
La prolifération est particulièrement préoccupante depuis la Guerre en Irak : en outrepassant le Conseil de Sécurité, les Etats Unis ont vidé de leur force l’ONU, qui a permis pendant la Guerre froide que "l’équilibre de la Terreur" reste un équilibre, dans un monde dualiste où deux superpuissance semblables se faisaient face. Malgré des oppositions idéologiques, le pragmatisme guidait ces deux acteurs dont les dirigeants étaient principalement préoccupés par une volonté de puissance.
Aujourd’hui, les conflits "asymétriques" sont la norme. La prolifération nous conduira t elle à moins d’unilatéralisme, ou la capacité de nuisance de nouveaux Etats nous fera t elle courir des risques inconsidérés, et donner une voix excessive à des régimes préoccupants ? L’unilatéralisme est il nécessairement néfaste, ou l’est il de plus plus en plus quand les puissances économiques ou religieuses dictent aux gouvernements leurs comportements ? Je me pose sincèrement la question.
Ce dont je suis sûr c’est que le traité de non prolifération doit être respecté par ses signataires. L’Iran en fait partie, et même si l’on peut légitimement se poser la question des risques induits par la capacité nucléaire d’Israël, ce dernier non.
Nous devons revenir à un monde de Droit, et les puissances occidentales doivent donner l’exemple. Sans Droit, sans organisation internationale faisant autorité, nous basculerons de la complexité vers le chaos. Et personne n’y trouvera son compte.