Lerma,
je suis attéré par votre article. Déjà le qualifier d’article, j’en ai des nausées.
D’une part, vous ne faites que répeter l’argumentaire média de cette réforme :
"Il donne au Parlement plus de moyens de contrôle et d’initiative" - un 49-3 version député pour la majorité, et que du consultatif pour les nominations par le chef de l’état.
"instaure la possibilité de référendums d’initiative populaire." - 200 députés et plusieurs millions d’électeurs. C’est pas demain la veille !
"Il revient sur un principe datant de 1875, qui interdit l’enceinte du Parlement au président au nom du principe de séparation des pouvoirs." - ben oui, la séparation des pouvoirs n’est plus et pourtant c’est un des fondements démocratique.
"Le chef de l’Etat conserve une immunité quasi totale" - celle là m’a bien plu. Chirac attendu pour une série d’affaires sur sa gestion de la ville de Paris s’est taillé une immunité en 2007 - faut il rappeler qui il avait comme ministre à l’époque et qui déjà devait y penser pour lui en se rasant. Parler d’une réforme en prenant exemple sur une disposition déjà fort scandaleuse, et qui est resté, il faut oser !
"mais ne peut pas effectuer plus de deux mandats consécutifs." - Je mets au défi quiconque de démontrer en quoi cela peut changer en quoique ce soit la vie des citoyens. ça c’est de la pure comm’ dont le seul propos est de nous faire regarder ailleurs, comme par exemple la scandaleuse non-représentativité du sénat, le cumul des mandats, la possibilité de faire indéfiniement la navette entre député et ministre, les nominations des copains sans réelle possibilité de s’y opposer.
Et bien entendu, cette petite victoire à la sarkozy - par la menace et l’achat des votes - vous permet une fois de plus de stigmatiser la gauche. Ainsi à l’occasion d’une réforme constitutionnelle qui devrait dépasser les clivages politiques, vous en remettez une louche sur l’esprit de clan qui vous anime.
En bref, votre article est un néant éditorial, une synthèse grossière du plan média qui tentait de "vendre" cette soupe constitutionnelle. Vous qui ne manquez jamais une occasion de vitupérer sur les publireportages, voilà que vous en pondez un que l’on pourrait enseigner dans les écoles de journalisme couché !
Laisser passer de telles choses, c’est consternant !