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Commentaire de Antoine Diederick

sur Episode Géorgie : la tectonique de la recomposition du monde


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Antoine Diederick 15 août 2008 02:11
La Géorgie sous le feu des paramilitaires russes

EMMANUEL GRYNSZPAN

jeudi 14 août 2008, 21:10

« Ils rentrent dans les maisons, volent tout ce qui leur semble avoir de la valeur, puis mettent le feu aux maisons », raconte Nino Margvelashvli qui a fui, mardi, son village de Karaleti, Qui ? « Les cosaques », répond-elle. Reportage de notre correspondant sur place.

Les réfugiés géorgiens venant des zones sous contrôle russe rapportent tous des témoignages d’actes de pillage et de violence. D’autres réfugiés affirment avoir vu des soldats russes et des Ossètes se livrer au pillage. Sur la route entre Gori, une ville de 50.000 habitants et la capitale Tbilissi, des locaux désespérés tentait d’arrêter des véhicules pour fuir vers le sud. Tous les villages bordant cette route, un axe majeur reliant l’est et l’ouest du pays, semblaient vides.

Mais que se passe-t-il réellement derrière les lignes russes ? Il est très difficile de le vérifier, car à la différence de l’armée géorgienne, qui laisse passer les journalistes pratiquement où bon leur semble (et à leurs risques et périls), les militaires russes considèrent les médias avec une méfiance évidente. A l’entrée de la ville de Gori, les « forces de maintien de la paix » russes bloquaient hier après-midi tout passage alors que pourtant en ville se trouvaient d’autres journalistes, lesquels s’y trouvaient coincés… « Nous sommes là pour protéger tout le monde, et surtout les Géorgiens », explique d’un ton bourru Viatcheslav Borissov, général major des « forces de maintien de la paix » russes en charge de la ville de Gori.

« Les Ossètes sont partout, et ils sont dangereux. Ils cherchent à se venger. Mais nous contrôlons toutes les routes. Nous arrêtons les maraudeurs et usons de la force s’il le faut. Avec le chaos actuel, notre présence ici est absolument nécessaire ! », assure le général, qui, dans un langage châtié, intime aux journalistes d’aller voir plus loin. L’armée russe, qui avait promis de quitter la ville à 10 heures du matin mercredi a maintenu des dizaines de blindés, y compris des chars d’assaut, tout autour de Gori.

Les nerfs à fleur de peau

Déployée à l’entrée de la ville (et bloquée au même titre que la presse), la police géorgienne négociait avec les Russes le transfert de responsabilité. Mais les nerfs étaient à fleur de peau et vers midi, un individu probablement ossète s’est mis à braquer son pistolet en direction des journalistes, provoquant la panique. Tous ont reflué une centaine de mètres plus loin au niveau près des véhicules de police géorgienne.

Au même moment, des détonations ont retenti sur une montagne dominant la ville. Après quelques minutes de confusion, un militaire russe a expliqué qu’il s’agissait d’un dépôt de munition géorgien neutralisé par l’armée russe.

Des hauteurs, on pouvait observer des feux allumés sur une colline à l’ouest de Gori ainsi que dans une caserne géorgienne un peu écartée du centre. Plus loin sur la route menant à Tskhinvali, en Ossétie du sud, un village entier brûlait, corroborant les rumeurs d’exactions menées par les forces paramilitaires du côté russe.

L’ONG Human Rights Watch a confirmé que ses correspondants sur place ont « été témoins de terrifiantes scènes de destruction dans quatre villages habités exclusivement par des Géorgiens ».

source Le soir en ligne

Petite impression perso, cela se complique.....

Bon Dieu, quelle mouche a pique le président georgien ? Il aurait pu avoir une politique de prudence...


Si dans un premier temps, il était imaginable que Poutine rende service à l’Europe en frappant du poing sur la table et qu’il s’agissait de montrer les dents afin de calmer les ardeurs etatsuniennes, force est de constater que rien n’est encore réglé puisque les russes continuent de déployer leurs troupes sur le terrain.

Si l’escalade n’est pas encore de mise, il faut se demander quel impact tout ceci aura prochainement.
La situation dramatique qui s’installe est à remettre dans un tout plus vaste de cette "tectonique" des nouvelles influences, cela parait évident.

La diplomatie française vient de remporter une mini-victoire que le Président Sarkozy pourra mettre à son actif. Cependant, une victoire bien légère en face des défis connexes, d’autant que l’Europe n’est pas en position de force, son approvisionnement énergétique dépend en partie des fournitures russes.

Une victoire, une conciliation de proximité en somme que les Etats-Unis peuvent espérer tant ils sont partie prenante dans ce conflit qu’ils ont sciemment ou pas provoqué et soudain elle ressemble à une légerté, cette main mise par personne interposée de ce pays à la porte de la Russie.

Allons nous apprendre à nos dépends que l’élargissement réalisé à la vitesse supersonique ces dernières années n’est le fruit que de la politique nord-américaine aux abois pour sécuriser leur approvisionnement de pétrole et de gas. Dans ce cas, les espérances européennes seraient réduites à un cheval de bois, certes ingénieux comme le stratagème devant Troyes mais inutile pour le bien fondé de l’intégration européenne .

Bien des questions vont surgir dans les semaines prochaines, l’aventure georgienne crée un nouvelle incertitude et confirme le bras de fer international concernant le pétrole. La Russie titillée depuis des années par la superbe des étatsuniens se réveille, ne supportant plus cette pression constante que lui inflige l’occident depuis la fin de l’union soviétique.

"Il faudra compter avec nous !" : lance Poutine...c’est qu’il a quelque chose à nous dire, peut-être comme :" l’Iran c’est trop près de chez nous". En attendant, le mal est fait.


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