Les chasseurs d’esprit.
Des chasseurs alpins frustrés de ne pas partir en Afghanistan
Une compagnie du 27ème Bataillon de chasseurs alpins vient d’apprendre qu’elle ne partirait pas en Afghanistan, une mission pour laquelle elle s’entraînait pourtant depuis près d’un an. Au quartier Tom Morel, à Cran Gevrier (Haute-Savoie), la pilule est difficile à avaler.
Avec deux autres compagnies du Bataillon, ces 150 hommes devaient partir en décembre pour une durée de six mois. La compagnie devait aller à la FOB Surobi, dans la région Centre, là- même où les paras étaient basés lorsqu’ils sont tombés dans l’embuscade du 18 aout. Les deux autres compagnies du 27 partent elles pour la Kapissa, sous commandement américain. La compagnie de chasseurs alpins restera donc en Haute-Savoie, comme "réserve opérationnelle".
En début de semaine, l’état-major a décidé de revoir ses plans. Plutôt que d’envoyer des chasseurs alpins, il a chois d’envoyer une compagnie de paras du 3ème RPIMa. A l’état-major, on explique qu’il s’agit de maintenir une certaine cohérence, de "ne pas mélanger les unités" - le "3" armant actuellement le Bataillon français dans ce secteur. Régiment meurtri par l’affaire de Carcassonne, le "3" a également besoin d’être employé.
Ce qui ne fait pas l’affaire des Alpins. Selon nos informations, ils sont très déçus de cette décision prise "au nom de la logique opérationnelle". Certains d’entre eux vont même jusqu’à penser que l’on réserve les opérations aux deux régiments parachutistes d’infanterie de marine...
Quoi qu’il en soit, cette affaire montre une chose : les jeunes militaires français ont un moral suffisamment élévé pour être déçus qu’on ne les envoie pas à la guerre. L’embuscade du 18 aout n’a manifestement pas eu d’effets démobilisateurs.