Je pense en tout cas, si l’on veut prendre un angle de vision réaliste, que sans aller jusqu’à la démocratie « directe » on peut introduire bien davantage de démocratie participative dans le système.
Qu’au moins nous puissions participer réellement, pas juste donner des mandats pour des programmes et des candidats qui en feront bien ce qu’ils en voudront.
Il y a des systèmes intermédiaires entre notre république et une démocratie purement directe. C’est ce que je me dis, même sous une perspective « idéaliste » : il faut tendre vers le meilleur. Donc vers plus de participation. Je ne crois pas qu’une gouvernance plus participative affaiblirait le régime, et elle aurait le mérite de ré-intéresser les gens à la politique dans le bon sens du terme : ils pourraient se réapproprier certaines décisions.
Bien sûr cela est illusoire dans la situation actuelle, où l’on va jusqu’à contredire la parole du peuple lors d’un référendum, et où l’on commence entrevoir la silhouette fantomatique du gouvernement mondial qui se dessine.
Pourtant je pense qu’il faut résister, car notre liberté d’être découle directement de la part de souveraineté que nous possédons. La politique n’est pas abstraite, elle est une composante essentielle de la vie sociale. Et elle nous échappe de plus en plus, faisant de nous des jouets de décisions de plus en plus éloignées de nous et par conséquent de plus en plus éloignées du concret, du tangible. Le risque est que la politique décole de la planète terre pour devenir de plus en plus lunaire et kafkaienne, ne pouvant dès lors profiter qu’aux nantis et à ceux qui sont immunisés contre ces dérives.
En clair, je pense que la dictature, sous une forme nouvelle, d’une certaine façon elle est déjà là, et elle se renforce, et que donc il est presque trop tard pour se demander ce qui arriverait si elle était là, sous une démocratie directe ou non. Il faut exiger plus de participation, plus de prise sur les décisions, pour restaurer un équilibre qui s’enfuit... Et ce avant que les derniers garde-fou aient sauté (constitution, etc.). Ceci, c’est la responsabilité de chaque citoyen, de faire entendre sa voix, hors des urnes, puisqu’il n’est pas encore né celui qui posera une telle question aux citoyens par le biais des urnes, je le crains... Puisque c’est notre seul pouvoir réel, que de faire entendre notre mécontentement et notre désaccord, alors faisons-le... Je pense sincèrement qu’une partie des abstentionnistes pense à peu près cela... qu’ils n’ont plus, ou n’ont jamais eu, confiance dans ce mode de gouvernance, et que malheureusement Sarkozy est en train de donner raison à leur méfiance. Ce type est un vrai danger...