Que peut donc faire le gouvernement français au sujet de la rémunération, des bonus et des primes des traders ? Légiférer ? Ce serait une absurdité car, comme vous le soulignez, nos chers petits traders iront louer leurs services ailleurs.
Vous dîtes que : « L’Union Européenne est un cadre suffisamment large pour imposer ces nouvelles régulations. » Je ne pense pas que l’Union Européenne soit un cadre suffisamment large pour une telle règlementation. Si les Etats-Unis, Singapour, la Chine, le Japon... n’imposent pas cette règlementation que feront les « meilleurs » traders du « vieux continent » ? Ils partiront ! La règlementation doit être imposée à l’échelle planétaire en commençant par les Etats-Unis qui reste encore la première puissance financière mondiale. Ce devait être une des mesures annoncées lors des derniers G20 : un voeu pieux ! Dans la mesure où les banques américaines ont déjà remboursé les emprunts concédés par le gouvernement fédéral ce dernier n’a plus aucune prise sur ces banques, plus aucun moyen de pression. Et au pays du Coca les primes et bonus sont à nouveau distribués à coup de millions de $ et les banques françaises suivent le mouvement.
Tant que ça ne changera pas outre-antlantique il ne faut pas croire que cela changera chez nous !
Le gouvernement français ne peut rien faire, du moins tout seul. Il n’est pas responsable de la situation. Mais là où il est responsable, en la personne du président Sarkozy, c’est de nous avoir fait croire que cela pouvait changer (il y a quelques mois de ça !). Nicolas Sarkozy qui clamait haut et fort qu’il exigeait un capitalisme libéral « réformé », soumis à des règles appliquées par tous les pays, il tirait à « boulets rouges » sur les patrons voyous qui s’octroyaient des primes indécentes alors que leurs entreprises connaissaient des difficultés financières.
Que reste t-il de ces belles paroles ? Rien. Que constate-t-on aujourd’hui ? C’est reparti comme avant, rien n’a changé ! Pour nous encore un espoir déçu, un de plus. Nous n’avons plus qu’à prier tous les dieux de la finance pour que la prochaine crise, car il y en aura forcément une prochaine, ne soit pas pire que celle que nous subissons aujourd’hui !