@ Tonton et Wesson. Voici ce que j’écrivais en novembre 2001 :
« » Profitant des événements de septembre 2001, le système a fait ce qu’il fallait : il a épongé une partie de l’excédant de richesse virtuelle en bourse dont l’enflure démesurée risquait de provoquer une vraie crise de crédibilité. Le système a fait la part du feu - comme ce site et tant d’économistes le recommandaient - et il a évité la conflagration. Il est sorti de la « crise 9/11 » plus fort qu’avant.
Beaucoup plus fort qu’avant, car la menace d’un krach a été définitivement écartée. Avant le 11 septembre 2001, on pouvait croire que les dissensions entre possédants conduiraient à un moment de panique à la Bourse qui serait la mort du système capitaliste néo-libéral. On ne peut plus le croire. Le rêve du « Grand Soir » version moderne s’est estompé comme l’original. Un krach imprévu n’est plus possible. On ne fera pas sauter la banque du casino néo-libéral, car la maison a désormais ses gens autour des tables qui équilibrent les mises.
Un examen rigoureux des fluctuations de la Bourse après l’attentat du WTC révèle, en effet, sans aucun doute raisonnable, que la Federal Reserve Bank est intervenue comme acheteur de dernier recours pour soutenir les cours et faire en sorte que le dégraissage des cours boursiers se fasse sans panique. Elle est intervenue par son accord au crédit illimité qu’ont accordé les banques américaines aux décisions d’achats/ventes concertées des grands Fonds d’investissements. Disposant de cette marge illimitée, ceux-ci, au mépris de toute libre concurrence, ont mené durant une semaine une politique monolithique. Pour le temps qu’il fallait, le système financier américain s’est conduit comme un cartel. Le hasard ni l’analyse économique ne peuvent expliquer ce phénomène. Seuls le peuvent l’existence d’un plan unique et le suivi d’instructions précises.
Cette intervention discrète de la FRB pour soutenir le marché boursier semble évidemment en totale contradiction des principes du capitalisme, mais il faut comprendre que le seul principe du néo-libéralisme est d’être efficace. Pour garantir la survie du système, il fallait, sans créer de panique, alléger la bourse de 8T Le nécessaire a été fait.
Une décision aussi importante que celle d’affecter la garantie des fonds publics à la manipulation des marchés financiers fait des perdants comme des gagnants et n’a pu être prise que dans des circonstances exceptionnelles. L’attentat du 11 septembre était bien une circonstance exceptionnelle. Maintenant que cette décision a été prise, toutefois, on peut être sûr que le précédent ainsi créé la rend irréversible. S’il y a risque de panique, la FRB, le FMI - ou au besoin les États eux-mêmes - affecteront les fonds publics au soutien des cours boursiers. Un krach boursier ne sera plus jamais possible.
( http://nouvellesociete.org/408.html )
Pierre JC Allard